Einstein disait : « Je ne sais pas quelles seront les armes de la Troisième Guerre mondiale, mais celle de la quatrième seront des pierres et des bâtons. »
Et pourtant, dans
Inexistences, la Troisième Guerre Mondiale a eut lieu et les armes destructrices existent toujours.
En réalité, elles participeront aux derniers vestiges du passé de l'humanité. Des armes à feu, des armes créer dans le seul but de tuer, toujours entre les mains des êtres humains. Mais s'ils savent s'en servir, ils sont incapables d'en fabriquer. Les armes ont toujours été là, dans leurs vies.
Ils possèdent des armes à feu, des drones, des conserves. Ils se nourrissent de ses vieilles conserves, de cafards et autres insectes. Ils parcourent le monde, des blocs de béton en ruine, dont ils ignorent l'usage, ni les fonctions d'autrefois. Ils sillonnent ses terrains hostiles et froids, s'en quitter leurs armes dans un monde qu'ils ont toujours connu ainsi. Ils se posent des questions, s'interrogent.
« - D'où viennent votre technologie et vos armes ?
- Je ne sais pas. Personne ne le sait, nous avons oublié, rétorqua-t-il. Et nous ne savons pas si nous contrôlons cette technologie, ou si c'est elle qui nous maîtrise. »
Comme la trilogie Rempart de
Mike Carey, on a oublié d'où viennent ses armes mais elles nous possèdent dans ce sinistre futur de bleu, de gris, de blanc et de noir.
« Je ne voulais pas voir la vérité en face, mais l'artefact était possessif. »
Bien que possessif, ses armes, cette technologie développée, qui possèdent les êtres du futur, n'ont absolument aucune empathie…
Dans ce monde futuriste, le ciel est gris en permanence, la Terre glaciale, l'herbe ne pousse plus, les plantes n'existent plus. Les clans formés se font la guerre. Autre vestige du passé : la guerre. Elle est toujours présente.
Une rumeur d'un petit garçon bleu qui connaitrait le passé, devient une quête. Trouver cet enfant pour comprendre le passé. Mais, la révélation est inacceptable. Un monde vert, jaune, rose, ciel, rouge, orange, lumineux, changeant par saison, avec des animaux dans l'eau, dans les airs et sur Terre ? Des forêts, des arbres ? Non, personne ne va croire cela !!
L'oeuvre de
Christophe Bec n'est pas qu'un livre, c'est un récit existentialiste en couleurs, avec des peintures absolument magnifiques. Des quadripages minutieuses qui montrent le talent artistique de l'auteur. Ses peintures montrant une Terre glaciale, déshumanisée, angoissante, hostile, a ceci de paradoxale : c'est qu'on les trouve sublimes.
Alors sublimes parce qu'elles ne sont pas réelles, comme Mad Max Fury Road est une oeuvre d'art mais on n'aimerait pas y vivre. Ce n'est beau que pour les yeux mais pas pour le coeur.
Inexistences c'est l'existence des nouveaux hommes, ceux qui ne vivent pas, mais survivent.
Inexistences c'est aussi le déni de la vie du passé.
Inexistences ce sont les armes qui ne sont pas censés nous posséder.
Inexistences c'est encore d'autres symboles.
Ceci est un très beau livre, un très beau cadeau et je remercie Babelio et les Editions Soleil de m'avoir sélectionnée pour me partager cette magnifique oeuvre d'art lors de la masse critique de la Couleur sous le Sapin.