Fraîchement débarquée à New-York pour poursuivre des études d'Art,
Jane se voit contrainte, si elle veut conserver sa bourse, de trouver un boulot rapidement. Prête à tout accepter, elle est embauchée dans la plus grande confidentialité par une boîte qui la met au service de Rochester, un richissime homme d'affaires. Propulsée au rang de nounou, la jeune femme fait la connaissance d'Adèle, petite fille solitaire et isolée depuis le décès de sa mère. Très vite, un lien très fort et une véritable complicité se créent entre les deux filles, rapprochées par leur histoire commune,
Jane ayant elle-même perdu ses parents lorsqu'elle était plus jeune. Mais les secrets et les mystères qui entourent l'appartement de Rochester et l'homme lui-même, mettent à mal la curiosité de
Jane et celle-ci est bien décidée à mettre son grain de sel dans cette famille désaccordée afin de rétablir le lien perdu. Mais, de découvertes en révélations, la jeune femme va se retrouver embarquer dans une histoire digne d'un roman!
Du parallèle avec l'oeuvre de
Charlotte Brontë,
Jane Eyre, on peut y voir en effet une homonymie chez les personnages ainsi qu'un destin initial commun (
Jane est orpheline, brimée par la famille qui va l'élever, fuyant ce foyer qui n'en est pas un pour trouver un emploi chez un homme puissant dont elle va s'éprendre éperdument en dépit des obstacles qui se dresseront sur son chemin, voilà pour les grandes lignes…), mais ça s'arrête là!
Dans cette version résolument moderne,
Aline Brosh McKenna imprime sa patte de scénariste de films en nous offrant un scénario digne d'un blockbuster américain, entre James Bond, la Mélodie du Bonheur et Fifty Shades of Grey! Et, pour ma part, ça fonctionne plutôt bien! Je me suis laissée embarquer par cette histoire romantique, complètement rocambolesque et improbable mais portée par des personnages attachants et bien incarnés, que l'on prend plaisir à voir évoluer.
Le travail de
Ramon K. Pérez au niveau de l'illustration est tout aussi intéressant. La couverture, un brin girly, qui m'avait attirée de prime abord, est particulièrement réussie et suggère bien la douceur et le romantisme chez notre jeune héroïne. le style, quant à lui, évolue au fil des pages. On commence sur un crayonné en noir et blanc qui se colorise peu à peu avec le départ de
Jane pour New-York, jusqu'à arriver sur un flamboiement de couleurs crépusculaires à l'entrée de la Big Apple. Les couleurs envahissent l'espace au fur et à mesure de l'installation de la jeune femme pour exploser pleinement au moment où elle est employée pour Rochester. Voilà un parti pris très suggestif qui accompagne bien l'histoire! le trait est moins doux que ce à quoi je m'attendais en revanche, plus anguleux, plus abrupt, à la façon des comics, mais les planches, avec leur construction non linéaire, créent un réel dynamisme dans la narration!
Une bande dessinée plaisante et audacieuse en somme, qui peut ne pas convaincre en raison de ses partis pris qui peuvent paraître excessifs, mais qui a le mérite de se réapproprier de manière très personnelle un grand classique de la littérature! Une chouette découverte pour ma part!