J'ai acheté
le Chuchoteur l'année dernière à la Fnac Saint-Lazare, après avoir entendu les conseils qu'un vendeur donnait à une cliente qui recherchait un roman policier in-tantinet intéressant. C'est donc ravit de l'avis positif de ce vendeur que j'ai été convaincu d'acheter le bouquin, me disant naturellement que les vendeurs spécialisés dans un genre de littérature, comme le polar par exemple, sont des experts en la matière. Je ne pouvais pas à l'époque douter ou remettre en question l'avis d'un pro ou d'un connaisseur, en me disant que le faire aurait été grossier ou quelque peu saugrenu ou même prétentieux.
Je tiens à dire ou plutôt à souligner le fait que je dégustais déjà des très bons
Chester Himes, tel que
La reine des pommes (For love of Imabelle, in english),
Raymond Chandler (
Le grand sommeil), ou encore
James Hadley Chase (
Fais-moi plaisir, crève !). Rien que ça...
Alors naturellement, dès que j'ai entamé la lecture du Chuchoteur, j'ai tout de suite vu la différence... En effet, dans
le Chuchoteur, certaines choses propres au monde du polar ou du thriller policier, ont été oubliées :
_ quand on lit effectivement
le Chuchoteur, on se demande automatiquement dans quel pays ou dans quel ville on se trouve ? L'auteur n'y fait jamais mention, comme s'il avait peur de quelque chose, ou que cette précision géographique pourtant un des points centraux du polar, porte peut-être un quelconque préjudice à son livre. Ce qui fait que le lecteur ne peut pas s'identifier à un lieu quelconque, ou être curieux de connaître un endroit particulier que mentionnerait l'auteur du Chuchoteur. Ici, rien, nada, nothing.
C'est alors que j'ai pigé la chose suivante : l'auteur du Chuchoteur voulait rendre son bouquin propre à être vendu à l'international, accessible pour toute nationalité, et qui ne soit pas un frein à la lecture à cause de la barrière de la nationalité, ou du pays ou de la ville. Je pense que l'auteur a mal pensé la chose, étant italien et criminologue lui-même,
le Chuchoteur aurait gagné en précision et en détail, mais aussi en curiosité, si son auteur avait centré sa trame d'origine en Italie, par exemple à Rome, à Milan, à Palerme, ou encore en Sicile. Rien que le simple fait de faire une précision géographique dans un livre, donne envie à un lecteur de connaître cette ville ou ce pays, d'attiser sa curiosité, d'en savoir un peu plus sur ce lieu (coutumes, culture, histoire, architecture, et tout le tralala).
En plus, l'auteur m'a donné l'impression qu'il avait un peu honte de situer l'histoire du Chuchoteur en Italie, pour d'obscures raisons, mais il a eu tort, parce que honnêtement, quoi de mieux qu'un polar qui se situe dans la capitale mondiale de la mafia ! En Italie ! (Sicile, Palerme, etc...).
Mais comme il est question de tueur en série dans
le Chuchoteur, l'auteur aurait pu situer l'histoire dans la capitale mondiale même des tueurs en série : aux States !
le Chuchoteur aurait déjà eu plus de gueule, je trouve... Alors que là on se retrouve avec un tueur en série dont on ignore tout de sa nationalité, du pays d'où il vit, etc... On ne peut donc pas se référer ou se comparer dans un lieu précis.
_ de plus, on ignore complètement dans quelle époque on est, dans quelle période de l'année on se trouve : un autre problème de contexte est encore relevé. Et ça commence à faire beaucoup. On lit le bouquin sans être capable de se situer dans le temps, bien que fort heureusement, on se doute bien qu'il s'agit de notre époque moderne et actuelle. Et encore, on pourrait d'en douter.
En plus, les personnages n'ont aucune personnalité, aucune âme : ils sont tous inintéressants ! Dans
le Chuchoteur, y a même un perso qui passe le clair de son temps à se gaver de pastilles à la menthe... Ça vous plaît vous, ce genre de perso qui ne fait rien, et dont on connaît seulement son penchant pour les bonbons à la menthe ? Ça vous fait vibrer vous, ce genre de perso quasi inexistant de presque tout le bouquin, et dont on connaît juste cette info sur sa vie ?
Enfin, les clichés omniprésents : 1 / Les femmes entre elles, ne peuvent pas se blairer. 2 / le criminologue vedette dont la femme s'est enfuit, le laissant avec leur pauv' garçon de seulement 10 piges... 3 / La rivale de l'enquêtrice, Ross je crois, en instance de divorce avec son mari, qui en est à ce point bouleversée qu'elle en vient à se fâcher avec sa collègue féminine...4 / le cliché absolu du tueur en série qui soi-disant tue parce qu'il a été victime d'un traumatisme dans son enfance... Foutaises, que tout ça ! Je sais pas si l'auteur est au courant, mais rien ne justifie qu'on prenne la vie d'autrui ! de plus, bien des tueurs en série dans notre monde, n'ont eu aucun trouble ou traumatisme psychologique dans leur enfance ! Donc, c'est pas parce qu'on a été victime d'un parent abusif, qu'on deviendra forcément quelqu'un de violent, ou qu'on reproduira une fois devenu adulte les actes violents ou malsains dont on a été victime étant enfant.
Pour terminer, certaines scènes sont surréalistes, comme l'héroïne qui soigne elle même sa grave blessure par balle à l'épaule depuis plusieurs semaines, sans avoir besoin d'aller à l'hosto ! Genre c'est Rambo ou J.I.Jane ! ( en référence à J.I. Joe...)
J'ai fermé le livre quand on arrive chez la voyante...
Je remercie donc pas le vendeur de la Fnac Saint-Lazare, et je peux maintenant dire sans avoir peur, que j'ai les compétences et les capacités pour non seulement ne pas être d'accord avec leurs avis, mais aussi pour conseiller moi-même un lecteur sur un domaine particulier de la littérature, ici, le polar ou le thriller policier.