Trois leçons extrêmement intéressantes, revenant sur les causes et les effets de la société post-industrielle que nous vivons à présent. Daniel Cohen présente ici un essai où il tente de relier les différentes phases de révolutions technologiques pour montrer leurs ressemblances et leurs différences, mais il s'attarde également à mettre en place un parallèle entre la mondialisation d'avant-guerre et l'actuelle que nous connaissons.
Il décrit également le changement radical de l'organisation scientifique du travail au cours du siècle dernier, et propose un tableau mettant en correspondance les différents états d'occident sur des questions telles que les produits exportés, ou encore le pourcentage du chômage.
Profondément actuel, dressant un tableau peu flatteur de la société, Daniel Cohen donne de nombreuses théories et citations avant de proposer son opinion personnelle, laissant tout de même au lecteur un certain soin de réflexion sur le monde qu'il désire voir s'élever ces prochaines années.
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Un modèle du genre en matière de vulgarisation économique. Simple , clair, permet de poser un regard plus aiguisé sur les mouvements économiques que nosu traversons actuellement
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Repenser le syndicalisme, l'Université, penser la gouvernance mondiale d'un côté, celle des villes et des collectivités locales de l'autre, devient aussi important que de pérenniser les fonctions classiques de l'Etat régalien (police, justice, armée). Pour chacune de ces institutions, la tâche est la même: construire une infrastructure sociale qui aide les personnes et les pays à vivre un destin digne de leurs attentes, qui les fasse échapper à l'alternative d'un monde réel trop pauvre, et virtuel trop riche.
Les premières phrases : Marx pensait que l'histoire suivait des phases, et que le capitalisme n'en était qu'une étape. On découvre aujourd'hui que le capitalisme a lui-même une histoire, qu'il ne s'incarne pas au XXe siècle comme au XIXe, qu'il est pas semblable aujourd'hui à ce qu'il était hier. Le capitalisme du XXe siècle s'est construit autour d'une figure centrale : celle de la grande firme industrielle. Celle-ci instaure entre ses membres ce que Durkheim aurait pu appeler une solidarité mécanique. Les ingénieurs réfléchissent à la manière de rendre productifs les ouvriers sans qualification. Les dirigeants sont eux-mêmes salariés, et leurs objectifs rejoignent ceux de leurs subordonnés : protéger la firme des aléas de la conjoncture.
« Homo numericus » de Daniel Cohen lu par Cyril Romoli et Marie-Eve Dufresne l Livre audio