AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782410013559
799 pages
Editions Belin (31/03/2021)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Manger. Rien de plus trivial et de plus complexe à la fois. Se nourrir est un besoin physiologique vital, mais aussi un savoir et un apprentissage, autrement dit une culture : l’Homme a pensé les mets et rêvé de satiété, écrit sur l’alimentation, élaboré des savoirs diététiques et prescrit des régimes, construit des gastronomies, codifié de bonnes manières de table et jugé l’alimentation de l’Autre…

Du Moyen-Orient au monde occidental, ce voyage illus... >Voir plus
Que lire après Histoire de l'alimentation : De la préhistoire à nos joursVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un gros livre, oui, mais qui se dévore et se savoure. On peut picorer par petites touches, s'arrêtant pour se régaler des très nombreuses illustrations, tester les recettes proposées selon les différentes périodes historiques - même si les reconstitutions sont hasardeuses, en l'absence de véritables conversions des mesures, d'indications sur les températures, d'ingrédients qui ne sont plus les mêmes, de livres de recettes qui n'apparaissent que tardivement... Si on est gourmand, on peut lire d'un coup tout un chapitre - ils sont tous assez courts, accessibles, ne demandant pas de connaissances historiques particulières. Pour la soif, le lecteur peut se désaltérer avec le récit des "mythologies de table", de petits paragraphes sur l'invention des pâtes, Marie-Antoinette et la brioche...
Pour donner un point de vue plus historique, il faut saluer le travail sur les sources : archéologie, iconographie, livres de recettes et livres de comptes... Ce n'est pas une histoire mondiale, plutôt occidentale, même si les échanges culinaires entre civilisations et continents font partie de l'histoire de l'alimentation : nouveaux produits, nouvelles pratiques... La mondialisation a commencé par la mondialisation alimentaire.
Et surtout, le propos principal, au delà d'une simple histoire des goûts ou des techniques agricoles et culinaires, est de montrer que l'alimentation s'inscrit toujours dans une culture précise. Les interdits religieux, les règles de politesse, les ustensiles... sont propres à chaque culture, mais aussi à chaque milieu social. Plus encore, l'alimentation apparaît donc comme un fait social total qui est éminemment politique. Oui, au-delà des anecdotes amusantes, c'est cette dimension qui est particulièrement intéressante - savoureuse donc.
Commenter  J’apprécie          112

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'historien sait qu'il faut se méfier du mythe des origines, qu'une cuisine ne peut être ni authentique, ni immuable : elle est le fruit de constantes adaptations avec des emprunts extérieurs plus ou moins revendiqués. Combien de spécialités méditerranéennes accueillent-elles de plantes américaines ? Quoi qu'il en soit, manger revient aussi aujourd'hui à (re)découvrir, voire à revendiquer, des racines plongeant dans un substrat historique et géographique plus ou moins profond, plus ou moins inventé, et, chemin, faisant, à se rassurer face à a crise identitaire que traverse un monde occidental en voie de déclassement et inquiet pour son avenir.
A contrario, la mondialisation heureuse se régale de la fusion food, par exemple une cuisine franco-japonaise étoilée, et de mets "revisités" par des cuisiniers et des pâtissiers starifiés comme jamais ils ne l'ont été dans l'histoire, alors que la faim, elle, n'a pas disparu, y compris en Occident, où une population paupérisée dépend de l'aide alimentaire.
Derniers paragraphes de la conclusion.
Commenter  J’apprécie          41
Manger. Rien de plus trivial, et, en même temps, de plus complexe. Se nourrir est un besoin physiologique vital, mais aussi un savoir et un apprentissage, autrement dit une culture. C'est en mangeant que le nouveau-né apprend les premières règles de la vie et que débute sa socialisation. C'est autour d ela production et du contrôle de la nourriture que se sont originellement organisés tous les groupes humains, des chasseurs-cueilleurs aux sociétés étatisées. E, que ce soit par des tabous alimentaires ou des périodes de jeûne, par des rituels culinaires ou des rites d'abattage, toutes les religions, passées et présentes, ont intégré l'action de manger dans leur identité, tant le partage (in)égalitaire de la nourriture définit le groupe et différencie de l'Autre, divinité ou étranger. En spécifiant une identité, l'alimentation contribue grandement à la construction et au maintien de l'altérité.
Premier paragraphe de l'introduction générale.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Joël Cornette (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joël Cornette
Table ronde de la revue L'histoire, proposée par le Conseil scientifique
Modération: Valérie HANNIN, historienne et directrice de la rédaction de L'Histoire
Intervenants: Anne CAROL, professeure à l'université d'Aix Marseille, Joël CORNETTE, professeur émérite à l'université Paris 8-VincennesSaint-Denis, Véronique FOURNIER, ancienne présidente du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie, cardiologue, Claire SOTINEL, professeure à l'université Paris-Est Créteil
autres livres classés : histoireVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (20) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3237 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}