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J'ai trainé un peu avant d'écrire un avis sur ce conte, présenté comme un conte initiatique par l'éditeur, et j'ai dû relire le texte pour pouvoir le faire. David Diop commence son histoire comme un conte traditionnel par « Il était une fois » et plante le décor : nous sommes sans doute en Afrique, dans un pays en guerre où le sang coule tous les jours, non loin d'une décharge où sont déversés essentiellement des vêtements. La survie est aléatoire, le danger guette sous diverses formes. Vivent là une petite fille d'une beauté troublante, et sa grand-mère. Vous êtes dans le Pays de Rêve. Consciente des dangers que court une fille jeune et jolie, sa grand-mère la grime et la déguise pour l'enlaidir jusqu'à ce que...
***
J'avoue ne pas avoir compris tous les aspects de ce texte. Bien sûr, l'auteur dénonce l'injustice d'un monde dans lequel certains n'ont rien alors que d'autres vivent dans le luxe. Bien sûr, il dénonce la jalousie et la rivalité, la violence et l'insensibilité. Bien sûr, malgré les dangers de la traversée, l'exil reste même aujourd'hui l'espoir de la survie. Mais si les motifs de la brouille entre Rêve et sa grand-mère sont clairs, ceux de la réconciliation le sont moins, en tout cas pour moi. Je n'ai pas compris non plus le revirement d'attitude de la grand-mère qui, égoïste et paniquée par son avenir à elle, devient soudain généreuse, pas plus d'ailleurs que la disparition du jeune homme. J'ai apprécié, en revanche, la langue poétique de David Diop et quelques jolies trouvailles : « les soldats désoeuvrés » qui revient comme un leitmotiv, le prince (ou le chef, ou le général) qui est nommé « le Grand désoeuvré », avec une majuscule à l'adjectif seulement. En revanche, la répétition trop fréquente à mon goût des « vêtements pulvérulents » a fini par m'agacer. L'objet livre, comme on dit, est magnifique   la présentation, la qualité du papier et surtout la magnifique couverture illustrée par Kebba Sanneh. Elle représente Rêve, la tête au-dessus des nuages, devant un océan de déchets. Une main qui porte deux anneaux d'or tient son épaule. Il faut ouvrir le rabat pour découvrir la grand-mère, abîmée dans sa tristesse.
***
Merci à Babelio et aux éditions Rageot pour l'envoi de ce petit livre destiné aux ados. Merci aussi pour la carte qui porte la signature de l'auteur.
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Voici mon retour de lecture sur la nouvelle pour ados : le pays de Rêve de David Diop.
Depuis que les soldats désoeuvrés ont fauché prématurément ses parents, Rêve vit avec sa grand-mère dans une ville de bric et de broc, une montagne-décharge, au bord de l'océan. Elle vit la nuit, dissimulant sa beauté aux hommes avides.
Parviendra-t-elle à s'échapper de sa ville de tôle et de barbelés ?
Le pays de Rêve est une court roman initiatique (il est tellement court que je considère ce roman comme une nouvelle) pour ados.
Nous découvrons la jeune Rêve, qui est belle, trop belle. Quand on l'est autant, les hommes ne sont pas toujours corrects.
Alors, avec sa grand-mère, Rêve vit cachée dans une ville décharge. Elle vit la nuit, en se grimant, pour ne surtout pas exhiber sa beauté.
J'ai été touchée par Rêve, par son quotidien. J'ai eu plus de mal avec sa grand-mère, sa façon d'agir. Certaines choses m'ont dérangées.
Je ne peux pas en dire plus car comme je vous l'ai dit précédemment, c'est un format court.
L'histoire est bien construite. L'auteur a une plume pointue qui est plaisante à lire.
Il aborde des thèmes forts : la misère, l'injustice, la guerre, la mort.
Je n'ai pas eu de coup de coeur mais j'ai apprécié ma lecture de le pays de Rêve, que je note quatre étoiles.
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Une petite nouvelle assez courte, dont j'ai savouré chaque mot. Trois ans après Frère d'âme, j'ai retrouvé cette musicalité particulière dans la plume imagée de l'auteur parfois fantasmée, mais qui me touche particulièrement.

La plume de David Diop a un côté hypnotique et j'étais donc curieuse de découvrir ce qu'il allait proposer dans ce conte initiatique destiné à un public plus jeune.

En abordant des sujets aussi forts que la guerre, la mort, la misère et l'injustice, l'auteur redonne au conte pour enfant, sa place centrale. En effet, en découvrant ce type de récit, on revient aux contes de notre enfance et à l'essentiel. Les héros, surmontent toutes les pires difficultés et malgré toute la noirceur que cela peut avoir, je pense que cela développe l'imagination des enfants. A force de leur lire des contes aseptisés, leurs rêves le deviennent aussi.
La manière dont l'auteur use de la langue française, nous fait redécouvrir toute sa poésie, au point parfois de perdre toute sensation et de se perdre dans l'espace-temps.

Diop est à la fois un conteur, mais aussi un poète qui joue avec les mots pour mieux nous les faire apprécier. On se laisse porter par la plume, et malgré des sujets graves, on ne retient que cet état de grâce dans lequel l'auteur souhaite nous entraîner. Cela ne retire rien à la gravité, bien au contraire, elle devient palpable, elle devient notre, pour mieux la vivre et s'en imprégner.

L'auteur confirme tout l'amour qu'il porte à l'être humain, mais surtout met en lumière les oubliés, les incompris, les pauvres, ceux qui se battent, mais aussi, ceux qui espèrent et continuent de rêver pour mieux se réveiller et sortir du pays de rêve.


Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Il était une fois Rêve, une jeune fille qui vivait avec sa grand-mère dans un pays sans horizon. La montagne décharge les nourrit à peine, partout des soldats sèment la violence, pillent les richesses. Leur taudis rongé par la rouille cache cependant un trésor ; la beauté de Rêve. Une beauté trop convoitée dans ce pays de soldats cruels et de palais pourris d'or. Comment pourra-t-elle s'échapper de ce monde d'immondices pour enfin voir un ciel sans ombres, une terre sans larmes de sang et de faim ?

Un conte assez court pour parler de la misère, de la détresse humaine mais aussi d'un rêve, d'un espoir. L'espoir sera-t-il au bout du chemin de Rêve ?

Je remercie Babelio et les Éditions Rageot pour ce conte initiatique à l'écriture poétique.
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Le Pays de Rêve est un Etat d'Afrique, un enfer ravagé par le feu et par le sang mais aussi une terre sans blé, sans riz, sans maïs, ou les animaux et les hommes avaient été tués !
Rêve est orpheline car ses parents ont été fauchés par des soldats désoeuvrés, elle a été recueillie par sa grand-mère paternelle qui l'enlaidit, puis l'éloigne de la ville de bric et de broc pour éviter le mauvais oeil des soldats ! Elles vivent toutes deux dans une cabane-poubelle hérissée de fils de fer rouillés du Palais du Grand désoeuvré, elles mangent des abats-reliefs pillés dans ces poubelles ! Rêve devient une jolie jeune femme mais sa grand-mère perd sa force vitale, devient indifférente et, Rêve privée de cet amour veut s'enfuir ! Elle veut récupérer les alliances en or de ses parents car l'or dans ce Pays avait causé la ruine des vies et des âmes, avait creusé des tombes et elle les veut pour pouvoir s'enfuir. Et, sans s'en douter la grand-mère a attiré le fils du Grand désoeuvré dans leur ville-bidon, il est ébloui en voyant Rêve nue, dépouillée des ses hardes et, il vient la voir tous les soirs en apportant des vivres...
Puis, le fils du Grand désoeuvré disparait : elles n'ont plus rien à manger, elles sont en danger et, pour que Rêve puisse fuir, la grand-mère décide de franchir un mur de tissus de la décharge-montagne pour la conduire à la mer ou une barque attend avec un passeur qui part au-delà des Mers ! Elle donne un anneau au passeur pour le prix du voyage et un autre à Rêve pour l'aider à vivre ailleurs !
David Diop nous présente un conte initiatique sur l'injustice du monde, mais surtout une allégorie poétique qui s'adresse à de jeunes lecteurs avec un message d'espoir !
Belle couverture en 2 volets ( dont un rabattu ) avec une jeune femme au dessus d'un océan immense encombré de déchets et une grand-mère qui l'encourage avec sa main gauche posée sur son épaule ! Va ma petite : une vie meilleure t'attend et je te donne ma " bénédiction " !
Merci à Alexandrine de babelio et aux éditions Rageot !
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Le pays de Rêve est celui d'une petite fille dont "Rêve " est le prénom. Mais le pays de Rêve est un pays de cauchemar. Elle y survit avec sa grand-mère qui n'a trouvé d'autre solution pour la protéger des "soldats désoeuvrés " que de la laisser se recouvrir de crasse et de haillons. Elles ne se nourrissent que de déchets infâmes trouvés dans la montagne-décharge qui constitue leur univers.
La fillette grandit, mais l'amour qui l'unit à sa grand-mère se meurt.
Peut-on vraiment malmener le corps sans atteindre l'âme? Et lorsque le sentiment d'injustice émerge de la torpeur de la misère peut-il devenir autre chose que de la colère ou de la violence ? La beauté et l'amour peuvent-ils renaître de leurs cendres? Simplement de leurs cendres ou faut-il, ne serait-ce qu'un instant, que la lumière se pose dans l'obscurité de la vie?
Ce tout petit conte de David Diop commence sur une trame assez classique,avec une pauvre jeune fille dont la seule richesse est la beauté,et l'arrivée d'un prince charmant. Mais cette trame banale ne sert que de marchepied à une modernité bien différente de nos contes traditionnels par les questions qu'il soulève. Il interroge sur des sujets tristement d'actualité et un thème très poignant : y a-t-il une place pour la noblesse des sentiments quand le strict nécessaire fait défaut depuis si longtemps, que l'avenir est un mot inconnu?
C'est grâce à une masse critique privilégiée que je lis pour la première fois David Diop,et à Rageot-editeur qui m'a offert ce très joli petit livre. C'est une belle incitation à découvrir "frère d'âme " qui a obtenu le prix Goncour des lycéens en 2018 ainsi que l' international Booker prize en 2021.
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Un grand merci à Babélio qui m'a permis de découvrir ce conte initiatique dans une opération MC privilégiée.

Rêve est une jeune orpheline recueillie par sa grand mère après que ses parents ont été massacrés par des soldats désoeuvrés. Elle est très belle, ce qui la met en grand danger, aussi la vieille femme décide-t'elle de l'enlaidir pour la protéger. Elles fuient la campagne où plus rien ne vit et se réfugient dans la ville-bidon, elles survivent des rebuts trouvés dans les poubelles. Au bout de quelques années la grand-mère se lasse et n'éprouve plus que de l'indifférence pour sa petite fille qui désire alors partir au delà des mers, mais pour cela il faut de l'argent, aussi se met-elle à convoiter les alliances de ses parents que la vieille femme cache pour des jours meilleurs. Il n'y a plus d'amour entre elle, mais une grande rivalité. Après quelques péripéties et elles se réconcilieront et Rêve partira avec la bénédiction de sa grand mère.

Le texte est très court, une soixantaine de pages et il nous dit dans un langage poétique toute la misère de l'Afrique, ravagée par les guerres, la pollution et la soif de l'or. La violence et l'oppression règnent en maître. Les puissants traitent leurs concitoyens sans respect, surtout les femmes en qui ils voient des objets sexuels. Rêve n'échappe pas à cette règle et elle met tout son espoir dans l'immigration, elle est prête à prendre tous les risques et devient une de ses migrantes anonymes qui traversent la Méditerranée sur des embarcations de fortune. L'auteur dénonce l'injustice du monde avec une langue très parlante, poétique et imagée.

Un petit livre très actuel, toutes les tentatives d'humaniser les migrants anonymes qui remplissent les statistiques et le débat public sont bonnes à prendre, car on a tendance à ne voir que notre point de vue. L'auteur montre aussi comment la misère et le manque d'avenir parvient à user même l'amour d'une grand-mère pour sa petite fille. Une fois de plus, la plume de David Diop m'a enchantée.
Lien : https://patpolar.com/
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Le pays de rêve de David Diop
Rêve est une très belle jeune fille, ses parents ont été tués par des »soldats désoeuvrés ». Elle vit avec sa grand-mère dans une « cabane -poubelle ». Les années passent et la relation entre elles se dégrade, la faim fait des ravages, Rêve pense souvent aux deux anneaux d'or, les alliances de ses parents, qui lui reviendront quand la grand-mère disparaîtra…
un tout petit livret d'une quarantaine de pages qui parle d'amour, de guerres et d'espérance. Dans une veine très poétique un petit texte qui dit beaucoup dans une économie de mots.
Merci à Babelio pour cet envoi.
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Rêve est orpheline. Rêve est belle, trop belle, et doit se cacher du regard des hommes de la décharge dans laquelle elle vit, avec sa grand-mère, en bord de mer. Une rencontre, déterminante, lui permettra d'échapper, peut-être à son destin délétère.

Conte hybride, aux accents tant orientaux qu'occidentaux, tant merveilleux que philosophiques, éminemment universels, en un pays indéterminé, le pays de Rêve symbolise, en une brièveté quelque peu regrettable - j'aurais en effet aimé que le dénouement soit moins précipité -, tous les paradoxes de notre monde, tout ce qui le rend particulièrement inhumain, malgré la pointe d'espoir finale, en une série de personnages et d'évènements-clés qui rythment l'histoire, tout à la fois banale et exceptionnelle, d'une adolescente finalement comme les autres, qui fera face à l'adversité et la combattra envers et contre tout.

Conte très accessible, que j'essaierais bien de faire lire à mes collégiens à la rentrée prochaine, le pays de Rêve pourrait potentiellement leur plaire et mener à pas mal de questionnements intéressants.

Je remercie les éditions Rageot et NetGalley de m'en avoir permis la découverte.
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Le pays de Rêve est un conte, et je trouve intéressant que ce genre littéraire se trouve à nouveau à l'honneur. Nous suivons, au cours de neuf chapitres, Rêve et sa grand-mère qui l'a élevée depuis la mort de ses parents - mort "gratuite", causée par des soldats qui passaient par là. L'obsession de sa grand-mère est de la protéger, elle ne sait que trop bien quel sort attend les jeunes filles trop belles. Jusqu'au jour où.... Non, pas ce que vous pensez, pas une péripétie rocambolesque. Jusqu'au jour où, le temps passant, les sentiments évoluent. Que faire avec ces nouveaux sentiments qui ont fait irruption dans le coeur de Rêve et dans celui de sa grand-mère ? Que faire des aspirations de chacune ? 
Ecrire un conte, c'est aussi utiliser une langue riche et imagée, une langue capable de faire renaître un pays en guerre, un pays en souffrance, et des habitants qui, par conséquent, le sont tout autant. Ils manquent de tout, tout ce qui est nécessaire pour vivre : un vrai toit sur la tête, de la nourriture, et la sécurité. Même si ce récit est court, j'ai ressenti un profond sentiment de solitude, dans la volonté de la grand-mère de protéger coûte que coûte Rêve, même si cela est extrêmement dur. Ceci n'est pas un conte de fée, et le dénouement est terriblement contemporain. 
A découvrir. 
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