Recueil de brèves saynètes à l'humour par moment grinçant, pour le moins sarcastique et absurde.
Les dessins sont sobres, sans arrière-plan, aux sages aplats de couleur kaki. Ils s'effacent devant le texte, tentent de se faire oublier alors que des personnages bourgeois et falots, à la silhouette comme dissoute, semblent avoir été croqués dans une posture figée sur le vif.
Telles des sérigraphies pop d'
Andy Warhol, les dessins sont reproduits, presque à l'identique sous couvert des contraintes de l'encrage, pour permettre le déroulé d'un sketch contraint sur une page unique. Au risque de blaser, c'est en 6 cases carrées que les planches sont très majoritairement structurées. C'est l'uppercut que cherche Fabcaro sur son lecteur dans ce qui ressemble à une compilation, par moment jubilatoire, de comic strips.
Aucun titre, aucune introduction de situation. le lecteur enchaine les réparties.
Tel un
René Magritte de la bande dessinée, Fabcaro fait ressortir l'absurdité et la vacuité de nos sociétés occidentales. Efficace et brillant.