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Irene (Autre)Marine Boutroue (Traducteur)
EAN : 9782955216569
80 pages
NEGATIVE (05/05/2023)
4.18/5   11 notes
Résumé :
Un fermier assassiné dans l'Iowa... tout accuse l’épouse, mais la police n'a aucune preuve. Deux femmes s’engagent sur une voie que la police étouffe : Jugée par ses paires est le récit de leur contre-enquête qui va les conduire à défier le monde des hommes et sa loi pour mieux servir la justice. Susan Glaspell, pionnière de la littérature féministe américaine et prix Pullitzer 1931, prend à revers les codes du genre. Un antipolar inédit en français où le jeu sur la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Les éditions Tendances négatives nous offrent l'opportunité de découvrir avec Jugée par ses pairesSusan Glaspell. Journaliste tout d'abord, puis membre fondateur des Provincetown players l'un des premiers collectifs de dramaturges, nous sommes au début du XXè siècle.

Jugée par ses paires reflète l'engagement militant de Susan Glaspell féministe de la première heure.
Une maison isolée, dans un état rural au coeur des U.S.A John Wright est retrouvé mort dans son lit une corde autour du cou. Son épouse n'a rien vu , rien entendu... elle dormait profondément. le procureur, le shérif et le témoin sont les dignes représentants de la gente masculine, fiers et arrogants, méprisants vis à vis de la gente féminine. Deux femmes assistent à la visite des lieux, la femme du shérif et celle du témoin. Leur regard n'est pas le même .... le mobile elles l'ont trouvé mais ce serait peine perdue de le révéler à ces messieurs!

Les éditions Tendances négatives insistent sur ce machisme délétère. Et si nous ne saisissions pas le problème on nous l'explique en long , en large et en travers. J'avoue que cet excès de militantisme m'a profondément agacée voir a failli gâcher ma lecture.

Je me promets cependant de découvrir le retour de la fugitive paru chez Phébus .
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Susan Glaspell n'est pas de ces autrices qui font les têtes de gondoles, et pourtant… Les éditions Tendance négative ne s'y sont pas trompées en proposant la première édition de cette longue nouvelle, issue d'un reportage qu'a fait Susan Glaspell, dans l'Iowa je pense, après le meurtre de John Hossack, pour lequel sa femme Margaret a été arrêtée. Ce reportage a aussi donné la matière d'une pièce de théâtre, Trifles (oui, comme le gâteau), traduite en français sous le titre [Broutilles].
Ici, c'est John Wright qui a été assassiné dans son sommeil, alors qu'il dormait à côté de sa femme Minnie (non, les noms ne sont pas choisi au hasard…). Alors que le shériff et son équipe enquêtent, deux femmes rassemblent quelques affaires à apporter à la suspecte enfermée dans la prison du village, tout en furetant dans sa cuisine et sa maison.
Susan Glaspell ne fait pas dans la subtilité, il est facile de voir quel est son message, mais la façon dont elle le fait passer est délectable, comme autant de petites piques toutes mieux senties les unes que les autres pour montrer à quel point les hommes n'ont aucune idée de l'univers dans lequel vit la femme, même leur propre femme.
C'est une nouvelle qui ne laisse pas indifférent.e, on comprend peu à peu qui était Minnie Wright, comment elle vivait, quelles étaient peut-être ses rêves et ses aspirations. On comprend comment la société patriarcale et rurale du Midwest américain. Une nouvelle publiée en 1917, mais qui se lit très bien avec l'oeil d'aujourd'hui. Réjouissante, mais aussi lourde de colère rentrée, d'une colère qui n'est pas encore éteinte aujourd'hui.
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Je suis tombée sous le charme de la maison d'édition Tendance Négative avec « Un petit homme » de Fiodor Sologoub. Elle réédite des pépites de la littérature fantastique. Aujourd'hui, la nouvelle collection « Que fait la police ? » est inaugurée avec la première traduction française de « Jugée par ses paires » de la dramaturge américaine Susan Glaspell. On retrouve une mise en page audacieuse et des notes explicatives sur l'orientation de la traduction par exemple. le format et la typographie multiple servent le développement du récit. C'est un sordide fait divers : John Wright est retrouvé mort étranglé dans le lit conjugal. Sa femme Minnie est désignée comme la coupable idéale. le shérif, un témoin et leurs femmes mènent l'enquête en présence du procureur. Ils agissent dans la maison du drame avec une orientation complètement différente. Si le crime a déjà eu lieu, le cadre et le déroulement de la nouvelle dégagent une ambiance à forte intensité dramatique.
A vous de vous munir de ce carnet de note jaune canari afin de mener l'enquête et mieux connaître Minnie Foster et ses contemporains. Cette nouvelle aborde l'isolement, la fracture entre hommes et femmes dans la société rurale et patriarcale américaine.
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Très courte nouvelle, qui se lit en une heure, mais qui ne s'oublie pas et qui nous questionne.

« Jugée par ses paires » est une nouvelle écrite en 1927. Elle questionne les causes qui peuvent pousser une femme à tuer son mari.
Si dans la nouvelle, les hommes enquêtent froidement, c'est sur leur femme laissées en cuisine que la lumière est mise. Ce sont ces deux femmes qui en observant les petits détails qui faisaient la vie de l'accusée, vont apprendre à la connaître, à la comprendre. Si les hommes se questionnent sur le mobile, les femmes, elles, savent.

Récit poignant sur un instinct de femme, un savoir universel propre à elle, à nous. Un savoir qui n'a pas besoin de se dire, qui est là, dans les regards échangés, dans les objets laissés sur une table, dans une farine pas encore tamisée,dans une cage d'oiseau vide.

Pour ne rien gâcher de cette lecture, le travail d'éditions est d'une subtilité et d'une qualité incroyable. de la lecture, comme un calepin de note, à la traduction et la typographie qui font rimer le fond et la forme, tout est parfait, incroyablement pensé.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Imaginez, des années et des années sans rien, et voilà qu’un oiseau chante pour vous, et puis on le réduit au silence …ça a dû être un silence assourdissant.
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Minnie Foster est le visage de l’invisible, du silence, de l’oubli. Je vois pourtant beaucoup de visages dans le visage absent de Minnie Foster.
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Elle regarde fixement son mari, comme pour l’empêcher de dire des choses inutiles qui pourraient finir dans ce carnet et créer des problèmes.
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