L'auteure raconte la différence générationnelle d'approche de la question identitaire, selon que l'on est immigré ou enfant d'immigré(e) né(e) en France.
Taleb a fait la guerre d'indépendance, a épousé Yamina, puis est allé travailler en France. le couple a 4 enfants, 3 filles et un garçon. Les 3 filles (Malika, Hannah et Imane) sont assoiffées d'émancipation et refuse l'allégeance dont fait systématiquement preuve leur mère, en toute circonstance. Ce livre expose la façon dont l'intégration s'est opérée (et continue de s'opérer ?) dans une société filigranée par un déterminisme social qui a la vie dure.
Une introspection intéressante.
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L'écriture de ce roman est tout en douceur, et pourtant il parle de fragilités et de douleur. Mais il y a aussi de la joie dans ce récit, celle de Yamina, maintenant âgée de soixante-dix ans, qui vit à travers ses enfants désormais. « Maintenant, Yamina a ses enfants. C'est sa récompense à elle. ».
Yamina et Brahim, mariés en Algérie, se sont installés en France, où ils ont eu quatre enfants. Ces derniers devenus adultes, ils ressentent de l'injustice, et portent en eux la violence et les humiliations vécues avant eux, et ont du mal à comprendre la discrétion de leur mère. « Yamina est née dans un cri. Alors pourquoi choisir de mener une existence silencieuse ? »
A travers les trajectoires de chacun, on découvre l'histoire familiale, du départ d'Algérie, et surtout la vie de Yamina, qui ne dit rien de la souffrance de son exil, d'un passé qu'elle a laissé de côté. Ses sentiments enfouis rejaillissent à travers ses enfants. En effet, Yamina et Brahim ont réussi à étouffer une colère qu'ils ont transmise à leurs enfants. Un héritage qui est un obstacle à leur construction.
« Leurs vies discrètement éparpillées dans la poussière. Il faut se contenter d'une histoire fragmentée, de cette mémoire en morceaux. La jeune femme comprend aujourd'hui que son héritage est un puzzle. Et même si Yamina a fait de son mieux pour leur transmettre quelques-uns de ces fragments, c'est à ses enfants, à Malika et aux autres, de les rassembler à présent. »
Un roman touchant mais qui ne laisse pas un souvenir impérissable. du déjà-vu, des sujets maintes fois traités autour de l'exil, l'adaptation à une nouvelle culture, l'identité, à la différence qu'il n'y pas de grand drame ici, « seulement » du mal-être, des névroses. Et un beau portrait de femme et de famille.
#rentreelitteraire2020 #NetGalleyFrance
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