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sur 529 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
[Chronique complète sur le blog].

J'ai déjà entendu dire que j'étais « misandre », c'est-à-dire que je détesterais les hommes, en reproche au fait que je sois assez radicale dans mes positions féministes. C'est quelque chose dont je me suis longtemps défendue et, quand je le clamais moi-même, c'était sous couvert d'ironie.

Depuis quelques temps, ma réflexion dans ce sens a évolué. Et le livre de Pauline Harmange, Moi les hommes, je les déteste, m'a permis de réfléchir plus amplement à cette question. Comme elle le dit si bien, la misandrie est un principe de précaution. Quand on sait que la quasi-totalité des auteurs de viols, d'agressions sexuelles et de violences conjugales sont des hommes, il faut forcément apprendre à se méfier. Il est en effet difficile de renoncer à ses privilèges et de déconstruire ce que toute la société apprend aux hommes.

Je pensais que ce livre allait me mettre en colère. Qu'une fois de plus, je me retrouverais confrontée au sexisme. Mais cette lecture m'a fait du bien. Pauline Harmange parle d'un problème et de la solution qu'elle a trouvée pour y faire face. C'est un peu moins de cent pages qui se dévoreront tant le propos est intelligent et brillant.

Ce livre a été pour moi une bouffée d'air frais et un moment de sororité face aux violences sexistes et sexuelles que nous, femmes, devons subir chaque jour de notre vie.
Lien : https://anaislemillefeuilles..
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Le titre ouvertement provocateur de Pauline Harmange est à dépasser pour pouvoir pleinement en intégrer le contenu.

La misandrie que décrit en fait l'autrice se dirige contre, et je cite, "les hommes cisgenres socialisés comme tels, jouissant de leurs privilèges sans les remettre en question". Et ils représentent une majorité dans leur genre, et ça, ce n'est pas tellement à discuter, c'est un fait sociologique.

Aucun appel à la guerre civile ou au meurtre massif, loin s'en faut, d'une catégorie de la population. Juste un appel à la remise en question des privilèges de chacun, pour une société plus juste et plus apaisée. Pauline Harmange déteste les hommes qui ont accepté ce que cela signifie d'être un homme dans une culture ancestrale: blindé de privilèges, de pouvoir, méprisant la parole des femmes que parfois même inconsciemment, ils considèrent comme traditionnellement intellectuellement inférieures à eux, considérant comme normales ou comme un atout les difficultés qu'elles rencontrent quotidiennement et auxquelles eux ne sont pas directement confrontés.

Pourquoi ce livre fera forcément du bien aux femmes et aux hommes et à toutes les personnes qui le liront ?

1. Parce qu'il donne des clés aux hommes pour comprendre leurs privilèges, comprendre comment dans notre société aux avancées pourtant nombreuses pour les femmes, elles souffrent encore terriblement, parfois mortellement, de leur différence de statut. N'importe quel homme curieux et avec une envie sincère de penser la société dans une optique d'égalité sera reconnaissant, je crois, de voir noir sur blanc sur quels points il y a encore du boulot. de vraies billes sont fournies pour les personnes qui veulent faire changer les choses pour le bien de tou•te•s.

2. Elle met au clair le concept de misandrie en rappelant que l'impact statistique de la misandrie est ridicule face à la violence de l'impact de la misogynie bien plus répandue que la misandrie.

3. le but de ce livre n'est pas de convaincre les femmes que les hommes sont des êtres répugnants ni de convaincre les hommes qu'ils le sont. Il est de poser avec beaucoup d'intelligence et de chiffres d'études la systémisation de la misogynie et les conséquences dans la vie quotidienne des femmes et des hommes. Je continue à aimer infiniment les hommes que j'aime tout en comprenant qu'ils participent chacun à leur manière au patriarcat, et qu'il leur suffirait, -j'ai la chance de ne pas douter de l'intelligence et de la curiosité des hommes que j'aime- de lire deux-trois trucs écrits par des féministes du type de Pauline Harmange pour pouvoir petit à petit s'en détacher, pour leur bien et le nôtre. Mais je continue à me méfier légitimement des hommes que je ne connais pas. Et ce n'est pas ma faute, c'est même ce que mon père, mes frères m'ont appris à faire car les hommes se méfient autant des hommes pour leurs filles, leurs compagnes et leurs soeurs qu'elles-même. Et tout le monde sait pourquoi.

4. Il explique aux hommes ET AUX FEMMES la nécessité des amitiés entre femmes, de la solidarité , de l'écoute, de l'entraide et du soutien qu'en tant qu'opprimées on ne peut se fournir que les unes aux autres. Il rappelle l'importance du lien bienveillant entre femmes quand nous avons été élevées en rivales. Ce lien ne saurait être menaçant pour celui qui ne craint pas la paix et l'abolition d'une domination quelconque d'une partie de la population sur une autre. Il ouvre le champ des possibles plutôt qu'il les ferme.

5. Lire une femme en colère, ça soulage et ça apaise. Ça rappelle qu'on est tous et toutes des humains avec des émotions et quand on est en souffrance, on est toutes et tous légitimes à l'exprimer et à la rejeter.

Pour moi ce livre doit être lu par les femmes et les hommes car il nous apprend à mieux nous comprendre, mieux nous aimer, mieux nous soutenir, afin que la misandrie (uniquement induite par la misogynie) n'ait plus de raison d'être et ce pour le bien de toutes et de tous. C'est un voeu pieux d'amour et d'égalité entre les sexes et les genres, une ode à la sororité et à l'intelligence, à la curiosité et à la remise en question.
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J'ai découvert ce titre dans la bibliographie d'un autre lu récemment, et le titre m"a interpelée ! 

Encore un brûlot féministe ? 

Mais pas du tout ce tout petit essai liste tout ce qui devrait nous inciter à haïr les hommes : leur suffisance, leur facilité à profiter de tous leurs avantages, leur capacité à se serrer les coudes, à se coopter, à se moquer, à dispenser des blagues salaces-sexistes-misogynes (voire anti homosexuels) sans y trouver à redire ! 

Elle envie cette fraternité millénaire, leur facilité à poursuivre un but sans se laisser encombre de tout ce fatras qui pollue la vie des femmes depuis toujours ... 

Elle évoque l'audace de l'escroc vs le syndrome de l'imposteur qui bloque tant de femmes ...

Elle lance également la réflexion sur l'hétérosexualité imposée comme modèle depuis l'enfance ... 

Mais surtout elle joue de cette misandrie pour relancer le sujet de la sororité, de cette manquante alliance des femmes, de la confiance qui les bride encore pour se laisser aller à être lles-mêmes, à oser, à aller de l'avant ... 

Un essai salutaire ! 

Dont je ne comprends absolument pas pourquoi il a failli être interdit à la demande du trop zélé Ralph Zurmély, chargé de mission au ministère délégué à l'égalité femmes - hommes, qui a menacé l'éditeur du livre de poursuites judiciaires s'il ne retirait pas ce livre de la vente ... alors qu'il ne l'avait même pas lu et que le tirage initial n'était que de 450 exemplaires. Merci à lui donc pour le buzz ainsi généré et le succès de cet essai ! 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Le livre qui a fait grand bruit à cause de son titre, a failli être victime de censure, à la place a connu un "effet Streisand" et a quitté les confidentielles éditions du Monstrograph pour le Seuil... tout un battage qui méritait que je me fasse ma propre opinion.

Le propos, finalement plutôt mesuré, de Pauline Harmange est d'ériger la misandrie en geste politique. Détester les hommes en tant que groupe social, et non haïr les individus ce qui n'a rien à voir. Assumer un a priori de défiance plutôt que d'encenser leur médiocrité. Et fortes de ce choix, se doter des moyens de faire émerger une nouvelle sororité.

Au fil des pages elle dénonce la charge mentale, la violence physique et psychologique, le mansplaining et les diverses formes de domination patriarcale qui sont aujourd'hui bien identifiées pour qui veut bien se donner la peine de faire quelques recherches.

Un essai qui se dévore, brûlant et trop court ; espérons que son nouveau statut d'autrice de best seller convaincra Pauline Harmange de continuer à exprimer sa pensée et dire haut et fort les mots que beaucoup de femmes ont besoin d'entendre pour oser enfin être elles-mêmes.
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En voilà un essai féministe audacieux ! Un essai polémique, au titre très provocateur : il est devenu un phénomène éditorial ! D'abord menacé d'interdiction par un conseiller ministériel, il connaît un grand succès (le fameux effet Streisand), il se retrouve en rupture de stock, puis réédité chez Seuil. Dans ce court essai, l'autrice, accusée de misandrie, choisit de s'en expliquer plutôt que de s'en défendre, comme les féministes doivent le faire si souvent. C'est une Française de 25 ans, militante dans une organisation féministe qui aide les victimes de viols et d'agressions sexuelles. Son essai prend une tournure parfois très personnelle (elle aborde son orientation sexuelle, parle de son mari, de ses parents...), qui permet de situer l'autrice avec honnêteté. J'ai trouvé l'essai frappant : un coup de gueule argumenté, et percutant.
Pour elle, la misandrie n'est pas comme la misogynie, puisque le contexte est en faveur de la domination masculine. La misandrie est peut-être agressive, mais pas + ; alors que la misogynie perpétue des viols et des meurtres (chiffres à l'appui). La colère est assumée, louée même, et s'appuie sur des données effarantes... le but est donc de prendre confiance et de se libérer des masculinités toxiques. Un éloge de la sororité clôture l'ouvrage en beauté.
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Cet essai féministe a failli être censuré pour son titre.
La curiosité m'a insisté à le lire.
Le contenu est intéressant, j'en ai appris sur la misandrie qui est complètement différente de la misogynie.
Elle a pointe du doigt le comportement différent de la société selon s'il s'agit d'une femme ou d'un homme...
Elle ne déteste pas les hommes loin de là, elle constate sans agressivité.
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Je me considère comme féministe, mais pas misandre.
Alors, j'étais très intriguée de découvrir l'essai de Pauline Harmange, qui parle librement de sa misandrie et son rapport au féminisme. La lecture est vraiment agréable, fluide, rapide, ce qui rend le propos vraiment accessible à tous (grands ou petits lecteurs). Ça ouvre l'esprit, ça donne envie d'en discuter. Je ne suis pas d'accord avec tous les propos de l'autrice, ça m'a d'ailleurs rappelé d'autres discussions, mais ça m'a surtout permis de découvrir un nouveau point de vue et me confronter à des arguments différents. Une petite lecture que je ne peux que conseiller !
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C'est plutôt un manifeste, un long billet d'humeur, plutôt qu'un réel essai féministes. Il y a des chiffres, des données qui, bien sûr, valident amplement la colère des femmes.

Pauline Harmange a raison : C'est difficile de détester les hommes. D'abord, car nous n'avons pas été élevée comme ça ; contrairement aux petits garçons qui sont habitués à la violence envers les femmes, qui voient leur père battre leur mère et choisir des maris pour leur soeurs. Ensuite, parce que nous avons été élevée pour nous occuper d'eux, et que quand on en a ras-le-bol ça hurlé à la misandrie, l'hystérie, à la fragilité féminine. Nous n'avons pas d'espace pour la colère, le coup de gueule, on ne nous demande de nous taire. Ainsi, même en tant que féministe, même en tant que misandre, il est difficile de détester les hommes. Pourtant ils tuent, ils harcèlent, ils sont misogynes pour la plupart, sans pour autant s'en rendre compte parfois, et c'est cette misogynie là qui crée la misandrie ! La misogynie est l'arme même du patriarcat, elle existe de tout le temps, et est appliqueée depuis des siècles à travers le monde, mais c'est la misandrie qui inquiète les hommes. La misandrie n'ayant dû se construire, en réalité, qu'en réaction au patriarcat.
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Avec "Moi les hommes, je les déteste", je me lance pour la première fois dans la lecture d'un essai féministe. J'étais très intriguée par ce livre, j'avais un peu peur de me retrouver dés les premières ligne avec une explication bancale telle que : "Alors non, je ne déteste pas les hommes MAIS" et de m'être fait avoir. Mais j'ai très vite été rassurée car l'autrice y développe bel et bien son point de vue et propose une définition et une réflexion sur la misandrie.

Pour moi, le véritable point fort est que cet ouvrage est accessible à tous en terme d'écriture (tout âge, tout milieu, tout bagage militant). C'est également un tout petit essai qui se lit en l'espace d'une heure. Aucune excuse donc pour ne pas le lire et le partager à toutes les personnes de votre entourage. Si on est déjà plongé.e dans le milieu, il est vrai qu'on apprendra pas grand chose de nouveau et on sera un peu frustré de ne pas aller plus en profondeur dans la réflexion. Par contre, on aura quelques cordes en plus à notre arc pour discuter du sujet, ce qui est tout de même précieux.

Dés les premières phrases, je me suis directement retrouvée à hocher la tête à chaque phrase, rire aux éclats ou étouffer un ricanement strident lors de la lecture de certains passages. Les idées sont claires et exposées avec finesse tandis que les arguments sont bien développés et sourcés. L'autrice donne beaucoup d'exemples, parfois graves avec une point de sarcasme et d'humour, rendant la lecture très agréable. Je m'y suis énormément retrouvée et ça m'a aidée à mieux identifier et comprendre certains événements et cas de figure qui me dérangeaient sans trop savoir expliquer pourquoi. C'est, à mon sens un livre à mettre entre toutes les mains car il permet d'ouvrir la parole et de déconstruire efficacement le sexisme. On y ressent le côté exutoire et la colère de l'autrice sans n'y ressentir aucune violence et, en tant que femme, ça m'a permis de déculpabiliser sur de nombreux points. Bref, ce n'est pas non plus un essai parfait (qui l'est?) mais j'ai eu un gros coup de coeur et je valide à 100%.
Lien : https://cassyown.wordpress.c..
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Qu'il est jouissif de lire la colère pure contre les hommes. L'auteure ne mâche pas ses mots et décrit rageusement l'animosité qu'elle éprouve pour ses oppresseurs. C'est piquant et provocant. Elle veut éveiller les consciences endormies et y parvient avec une férocité dingue.
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