De la manière dont on observe le monde dépend dans une large mesure le jugement que l'on porte sur lui. Le découpage de l'objet expose ainsi celui qui s'y livre. Quelle que soit la minutie que l'on y déploie, il découle invariablement d'un processus d'objectivation, d'une frontière conventionnelle que l'on décide de fixer entre les choses et soi-même, étant entendu que la difficulté commence avec l'impuissance à connaître ces deux entités de référence séparément l'une de l'autre. L’ampleur de ce dilemme prend souche, en l'occurrence, entre une relativisation d'intention et une sélection des faits comme résultat, car il n'existe pas de non-lieu où toute normativité pourrait être retranchée. Si observer, c'est toujours se commettre - au sens étymologique de « mettre avec » -, l'élucidation de ce qui la rend possible ne saurait la réduire ni à l'expression d'une identité (subjectivité) ni à l'assurance d'une altérité (objectivité).