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Kat Leyh (Autre)
EAN : 9782357990807
260 pages
Kinaye (16/04/2021)
4.4/5   159 notes
Résumé :
Il y a une sorcière dans la ville de Snap. Du moins, c’est ce qu’on dit. Mais en réalité, Jacks est seulement une vieille femme qui porte des crocs et vend des squelettes d’animaux écrasés sur Internet… après leur avoir fait subir un petit rituel pour apaiser leur esprit.
Ça fait flipper, c’est sûr, mais Snap trouve ça aussi plutôt cool. Elles décident de s’associer : Jacks va apprendre à Snap comment prendre soin des bébés opossums qu’elle a recueillis, ta... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
4,4

sur 159 notes
C'est encore une des bandes dessinées que j'ai découvertes grâce au prix en Bulles (en l'occurrence celui destiné aux ados), même si je connaissais déjà le style de l'autrice, qui a illustré la couverture de la série Lumberjanes (que j'ai très envie de lire, par ailleurs !).

Dans cette histoire, nous faisons la rencontre de Snap, une adolescente assez rejetée qui a entendu dire qu'il y avait une sorcière, dans la ville. Après avoir fait sa rencontre, Snap s'aperçoit que Jacks est seulement une vieille femme un peu étrange qui vend des squelettes d'animaux... Snap va alors s'associer à celle qui terrorise les autres !

Alors comment dire, j'ai beaucoup aimé cette bande dessinée. Premièrement, parce que je me suis beaucoup attachée aux personnages : Jacks, Snap et son amie Lulu. Ensuite, ce livre a le mérite de traiter de plusieurs choses : la différence, les personnes LGBTQI+, l'intolérance... C'était amené de façon intelligente et suffisamment claire pour sensibiliser les plus jeunes à ses questions. Et puis, l'histoire et les illustrations étaient franchement chouettes !

J'ai vécu diverses émotions durant ma lecture : j'ai ris et j'ai aussi eu envie de pleurer, tant l'histoire était touchante. J'ai vraiment aimé que les personnages LGBTQI+ soient une partie intriguante du récit, ce que j'ignorais avant de le commencer. Quant aux illustrations, elles sont vraiment très belles et m'ont charmée !
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Snapdragon ; le nom d'une fleur.
Le snapdragon est le muflier, cette jolie fleur en forme de museau de chien, de loup, de chien-loup.
Le muflier, communément appelé « gueule-de-loup », tient son nom de sa forme singulière ; car si l'on prélève une fleur de la tige et qu'on la pince sur les côtés, celle-ci s'ouvre immédiatement comme une gueule révélant une gorge poilue et colorée qui semble dire : « prends garde à toi, je te mords si tu m'approche de trop près… »
Et Snapdragon est une jeune fille, un vrai garçon manqué, qui aime courir les bois et le reste de son monde à la recherche d'aventures ce qui l'amène à faire des rencontres insolites. D'ailleurs « insolite » est bien le mot qui représente le mieux cet album remarquable ou la différenciation est reine. Transgenre, en transition, transcodes, transformations… trans, trans, trans… Trans est le préfixe qui s'impose ; il montre aussi toute la difficulté à sortir du cadre, et le courage qu'il faut pour le faire, la force de caractère aussi. Il désigne ce qui n'apparait pas comme une évidence au premier abord.
D'ailleurs, à propos de la patte du chien arrachée, soignée et bandée ; la sorcière mange-t-elle le chien par petit bouts ou est-elle une soignante peu commune ?
Et puis, qui est réellement la sorcière de l'histoire ?... Là aussi, il y a dissimulation, tromperie.
Dans cet album il y a peut-être un peu de la sorcellerie, ou pas, car on marche en permanence sur la crête qui sépare deux univers parallèles qui ne se mélange pas ; comme l'huile et le vinaigre ont coutume de le faire. Pourtant lorsqu'on arrive à l'émulsion, quelque chose de nouveau et d'intéressant apparait. Mais pour arriver à ce nouvel état, encore faut-il oser franchir les limites et avoir le courage de se risquer hors des sentiers battus…
Kat Leyh nous emmène en douceur dans son univers étonnant ; elle aborde avec finesse les thèmes de l'identité et de la différence, de la découverte de ce que nous sommes en chacun de nous. Et des difficultés à vivre son genre, et encore bien davantage à assumer une homosexualité, affronter le monde avec sa différence, ses amis et sa famille, et de la solitude dans laquelle on peut être plongé en cas de rejet, mais aussi toute la force tirée de nos amitiés et de sa famille quand elle se montre compréhensive.
La légende veut que la personne qui porterait sur elle un muflier - Snapdragon porte même son nom ! – semble aux autres fascinante et chaleureuse. Dans le langage des fleurs, il paraît que les mufliers sont censés aussi représenter la feinte (sans doute liée à la notion de dissimulation) mais aussi la grâce, la bienveillance, la courtoisie et l'obligeance…
C'est ce que porte cet album étrange et beau.
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Les sorcières, ça n'existe pas.

Quand une gamine devient amie avec une vieille grincheuse à la réputation d'être la sorcière du coin, ça implique vite des squelettes d'animaux, de petits rituels étranges, des bébés opossums, des histoires de familles... et peut-être même bien de la véritable magie !

Dès la première page, j'ai su que j'allais adorer. Au final, c'était encore mieux que ça.
La BD alterne judicieusement aventure, humour, rencontres et émotions ; pour un récit d'apprentissage passionnant, intelligent et touchant.
L'ambiance nous envoûte, l'humour fuse, et la sensibilité nous étreint. Pas une seule fausse note tout du long.
Le fantastique, savamment dosé, apporte de l'enchantement – ou un brin d'inquiétude par moments – pour mieux nous emporter.
L'histoire ne s'arrête pas aux apparences, l'autrice creuse ses thématiques et ses personnages, prend le temps de tisser des liens forts, de nous attacher à elleux.

Le dessin coloré peut paraître simple de prime abord mais fonctionne parfaitement et distille une ambiance aux petits oignons. le trait est d'une fluidité étonnante, dynamique, bien aidé par une intelligence du découpage à toute épreuve et un vrai talent pour la narration.

Snapdragon, c'est une déclaration d'amour aux personnes dites « en marge », sur lesquelles les étiquettes ne collent pas, qui ne rentrent pas dans les cases normées imposées par la société.
Inclusive en diable, queer et profondément bienveillante (ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas quelques c*nnards qui traînent dans le coin), voir grandir les relations que Snap noue autour d'elle est un plaisir. On se prend tout de suite d'affection pour les personnages, leurs histoires, nous laissant plein·e·s de tendresse.
Et c'est absolument formidable et précieux.

Pas étonnant que Kat Leyh ait remporté le Fauve d'Or Jeunesse 12-16 ans au festival d'Angoulême 2022 pour cette BD.
Car c'est une vraie perle de récit jeunesse à lire à tout âge, mais à lire absolument. Un vrai coup de coeur.
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Snapdragon c'est mon coup de coeur BD de ce début d'année, et je suis super contente d'apprendre qu'il a reçu le Fauve d'or à Angoulême. Ce qui a marché pour moi dans ce récit, c'est que j'y ai retrouvé des tas de choses que j'aime et que je ne m'attendais pas à trouver concentrées au même endroit : une vieille dame creepy qui vit seule en bordure de forêt, la magie, un petit côté glauque, un peu de drama familial, des amitiés inattendues, des relations saines entre parents et enfants, etc. J'en ressors avec un beau sentiment de tendresse, pour les personnages d'une part, tous super attachants, et pour les relations qu'ils tissent entre eux d'autre part. La façon dont les quelques parents présents dans le récit écoutent, soutiennent et font confiance à leurs ados m'a notamment semblé précieuse, et m'a fait beaucoup de bien. Je ne peux que recommander cette BD si vous avez envie d'un moment de lecture doux, avec juste ce qu'il faut de magie et des personnages queer et/ou en marge qui reçoivent (pour une fois !) l'amour et la vie heureuse qu'ils méritent.
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Tout d'abord, j'aimerai parler des éditions Kinaye. C'est une belle découverte pour moi car j'ai retrouvé dans leur catalogue plusieurs petites pépites que j'avais lu en VO et adoré comme le garçon sorcière ou Misfit City. Il s'agit donc de BD plutôt jeunesse, porteuses de valeurs positives : amitié, diversité, tolérance, etc. Je ne peux donc que vous encouragez à aller découvrir et soutenir cette maison d'édition..

Snap (pour Snapdragon) est un vrai garçon manqué, une ado solitaire et débrouillarde. le jour où son chien disparait, elle prend son courage à deux mains et va toquer à la porte de Jacks, la sorcière du coin, à qui l'on prête les pires intentions (dont de se repaitre des animaux de compagnies). Bien évidemment, Jacks se révèlera être bien plus qu'une vieille sorcière, et une belle amitié naîtra de cette rencontre.

Kat Leyh, plus connue pour son travail sur le comics Lumberjanes, nous offre une histoire qui fait beaucoup de bien et nous redonne espoir en l'être humain. Je vous ai habitué ici à partager des romans graphiques feelgood, tournés vers la tolérance et la représentativité. C'est le cas ici aussi avec, en plus, une bonne dose de magie. Il y a tellement de choses que j'ai aimé dans cette BD que je ne sais pas trop par quoi commencer.

Déjà, il y a les personnages et tout ce qu'ils véhiculent. Snap est une ado pleine d'énergie, assez méfiante, mais avec un grand coeur. Elle est à vif, ne sachant pas trop où est sa place. Mais elle a Vi, une mère en or qui l'encourage à « juste » être elle-même.
Ensuite, Jacks, la vieille femme solitaire vivant à l'écart, sarcastique, jouant de la peur des autres (chez moi, ça s'appelle de la têtologie 👀🧙🏻‍♀️) et qui va trouver en Snap une occasion de transmettre son savoir tout en renouant avec le monde (et accessoirement guérir de vieilles blessures).
Et enfin, on a l'adorable Louis, de l'âge de Snap, qui va se lier d'amitié avec elle et qui nous parlera de transidentité avec sensibilité et naturel (en tout cas de mon point de vue de nana cisgenre, donc ça vaut ce que ça vaut 😊).

Même si pas mal de personnes dans cette BD sont tolérantes et progressistes (👍), on n'est pas non plus dans le monde bisounours de The Tea Dragon Society (et vous savez combien j'aime les Bisounours et les Tea Dragons ❤️). Nos personnages ont eu ou auront à affronter le regard de notre société et c'est ce qui en fait aussi tout l'intérêt. Je ne sais pas vous, mais moi, j'aime beaucoup le trope de « trouver sa famille » et cette histoire en est un très bon exemple.

Un autre aspect que j'ai adoré, c'est la vision de la magie que Jacks transmet. C'est tellement Mémé Ciredutemps (Pratchett) que je me demande si ce n'est pas un hommage caché. On garde bien les pieds sur terre et on fait ce qui doit être fait. Pas de place pour le blingbling ou les baguettes magiques. le tout avec sarcasme et humour. J'adore 😄.

Snapdragon est donc assez unique en son genre. On a là une lecture positive, plein de magie, d'amitié et de tolérance. C'est un véritable hymne à la différence et à sa beauté que je ne peux que recommander chaleureusement. 😊
Lien : https://fourbistetologie.fr/..
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critiques presse (4)
BoDoi
09 juin 2021
Voilà donc une bande dessinée américaine enlevée et bienveillante, parfaitement en phase avec la jeune génération actuelle, à mettre entre toutes les mains, comme Le Garçon Sorcière ou Le Prince et la couturière.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Telerama
25 mai 2021
L’Américaine Kat Leyh réussit une histoire libre et enlevée. Dès 9 ans.
Lire la critique sur le site : Telerama
LesComics
21 mai 2021
On se retrouve plongé dans le quotidien de Snapdragon, avec des réminiscences de Jeff Lemire, la sororité en plus. Le tout brasse de nombreux thèmes de manière toujours réussie et accompagné de très belles planches.
Lire la critique sur le site : LesComics
BDGest
11 mai 2021
Le dernier-né de la collection Graphic Kids des éditions Kinaye est un modèle de bande dessinée feel good. Une narration millimétrée, un ton léger et rigolo, porteur de belles valeurs, Snapdragon est un récit jeunesse à mettre entre toutes les mains !
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il y a une sorcière dans notre ville.
Elle a donné un de ses yeux à manger à un renard et vend des squelettes d'animaux écrasés sur internet.
Elle sauve les animaux sauvages et les animaux domestiques. Elle prend soin des créatures que personne n'aime. Elle peut voir les fantômes et pratique la magie.
Je pensais que tout ça, c'était des bêtises.
Maintenant, je sais que tout est vrai.
Bon, à un détail près... car il n'y a pas qu'une seule sorcière dans notre ville...
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- Si tu voulais une copine girly, tu aurais dû choisir littéralement n'importe quelle autre fille de notre école.
- Nan, je me fiche que tu n'aimes pas les trucs de filles. Du moment que tu ne te moques pas de moi parce que je les aime.

[p70]
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- Les sorcières ne rentrent pas dans les cases. de sorte que nous nous sommes toujours tenues à l'écart.
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- [...] Les sorcières ne rentrent pas dans les cases. De sorte que nous nous sommes toujours tenues à l'écart. Alors on nous a collé une étiquette, on nous a rendues effrayantes. Pour justifier les supplices qu'on nous faisait subir. Parce que les gens sont cruels quand ils ont peur. Et ils ont toujours peur de nous. Tu comprends ?

[p126]
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Les sorcières, ça n'existe pas. C'est juste une vieille fille. Mais... ils disent aussi qu'elle mange les animaux de compagnie. Alors il faut que j'en aie le cœur net.
Commenter  J’apprécie          20

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