Wimbledon : le livre officiel de l'année '91

...les organisateurs se sont rendus compte que la nature ne tient pas compte des vénérables traditions de Wimbledon. Pour la première fois en 114 ans, on décide que le dimanche ne sera pas férié. (...)

Mais joueurs et spectateurs n'oublieront probablement jamais ce qui se passe alors sur le court central, le cœur de Wimbledon. Heureux que l'attente soit enfin terminée, ils créent une atmosphère entièrement nouvelle pour Wimbledon.

Les joueurs ne sont pas encore sur le court que les 11000 spectateurs veillent à l'ambiance : des applaudissements rythmés, des cris de guerre comme sur un terrain de football, des chœurs plus ou moins mélodieux. Et devant le pompeux édifice, ceux qui n'ont pas obtenu de billet pour le court central observent le spectacle d'une oreille amusée quoi qu'un peu envieuse.

Quand Gabriela Sabatini fait son apparition, l'ambiance est à son paroxysme. On se dirait à un concert pop. 90% des spectateurs ont moins de 25 ans. On joue à la "ola", la fameuse vague que l'on connaît des stades de football. Quand les deux joueuses commencent à taper dans la balle pour s'échauffer, la plupart des juvéniles spectateurs comptent les points à voix haute. Ce qui fait rire les joueuses, et on voit naître une situation des plus décontractées.

Les gens encouragent les stars aussi bien que les outsiders ; ces derniers ont même droit à des applaudissements supplémentaires.