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Morgane Moncomble. de tout mon coeur. Je n'ai jamais été déçue par ce qu'elle a pu écrire ou publier. J'aurais aimé pouvoir lui dire quand je l'ai rencontré au FNR 2018, mais j'ai paniqué et je n'ai pas osé. Alors je l'écrit ici. J'ai aimé passionnément
Viens on s'aime, j'ai adoré
Aime-moi je te fuis et je voue un culte à Nos Âmes Tourmentées, qu'importe à quel point ce roman me fait mal. Et je ne mentionne même pas ce qu'elle a pu publier sur Wattpad (d'ailleurs je te retiens toujours pour ce que tu as osé faire à Soan, je t'en voudrais toute ma vie.)
Falling Again ne fait pas exception à cette règle.
J'étais dans une reading slump depuis plusieurs mois déjà. Je pensais que le confinement me redonnerait l'envie de lire, je ne vous dirais pas à quel point je me suis trompée. Alors je me suis désintéressée de l'actualité New Romance (tout en continuant à engranger les livres, à remplir mes étagères, ça va de soi.). Je n'étais pas au courant de la sortie du nouveau
Morgane Moncomble. Je l'ai appris à peine une semaine avant, par un poste du FNR qui proposait de le faire gagner. J'y ai vu une sorte de rédemption, l'occasion pour moi de reprendre mon activité de lectrice à temps plein là où je l'avais laissé. Et surtout j'y ai vu un signe de l'univers, qui me donnait une chance de ne pas déroger à la règle que je me suis imposée en 2016 : je me procurerais le nouveau
Morgane Moncomble le jour de sa sortie, qu'importe si je dois courir à l'autre bout de l'île de France pour ça. Je m'y suis tenue pour les 3 premiers, et j'ai fait 50 minutes de bus aller puis retour pour récupérer le 4ème. Autant vous dire que je n'ai pas plus attendu pour m'y plonger. J'ai délaissé la série que je regardais et mes cours et j'ai foncé tête baissée.
Falling Again c'est un scénario de k-dramas. Morgane ne s'en cache pas, et même si ce n'est pas franchement ma tasse de thé, j'ai décidé de lui faire confiance. Aaron et Fleur étaient meilleurs amis étant petits, mais par la force des choses, leurs chemins ont dû se séparer. Seize ans plus tard, Fleur, sous le pseudonyme de Lilas, se fait recruter par Abisoft, (subtil) détournement de Ubisoft, leader du jeu vidéo français, pour scénariser et illustrer un nouveau jeu mobile. Évidemment, Aaron est son boss, évidemment il est exécrable et évidemment bis il ne la reconnaît pas.
Le roman est doux, frais, assez cliché et très cul-cul mais ça fait du bien. Au pilon les histoires dramatiques où les personnages se déchirent jusqu'à ce qu'il ne reste rien à en tirer, loin de moi les 750 pages de disputes et de réconciliations (oui, j'ai toujours After 2 en travers de la gorge), vade retro le bad boy tatoué impénétrable et sarcastique qui n'enlève sa carapace qu'en présence de la douce et innocente jeune fille qui l'obsède depuis qu'il l'a rencontré à une fête où elle ne voulait pas aller parce qu'elle n'est pas comme les autres™️. Ici, pas question de prince dominateur, pas d'homme d'affaires intransigeant ou de chef de gang aux tendances sadiques. Pas non plus de petite brune aux airs de sainte qui n'a jamais été touchée par un homme, qui ne supporte pas la violence ou les insultes mais qui pour les besoins de l'intrigue parle 6 langues et est championne du monde de krav-maga, d'apné et de ski de fond. Ici on a des personnages ancrés dans le réel, des gens normaux, qui n'ont pas la capacité de faire changer leurs yeux de couleurs ou d'organiser des dates super romantiques dans des restos hyper chers du jour au lendemain.
Ici on a Fleur, une autrice fauchée de 24 ans qui a peur de grandir, qui fait de l'anxiété, qui souffre d'un sévère syndrome de l'imposteur et dont les rêves ne cessent de lui échapper, et Aaron, longtemps qualifié de génie, qui n'a pas de rêve à lui, qui se débat contre de lourds problèmes de santé et qui se perd au milieu du foutoir de sa propre vie, pourtant méticuleusement organisée. Et je ne fais qu'effleurer la surface parce que les personnages secondaires sont tout aussi importants et travaillés. Sous l'épaisse couche de romance, on trouve des personnages embourbés dans leurs problèmes psychologiques, leurs traumas, et une réflexion sur la place que nos rêves tiennent dans nos vies et leur influence sur notre psyché.
Falling Again nous offre aussi un casting divers, ce qui est assez rare pour le souligner. Une héroïne noire, un love-interest d'origine asiatique (sans tomber dans le fétichisme pourtant inherent aux koreaboo), des papas gays, un petit frère musulman, une meilleure amie lesbienne, la liste est loin d'être complète mais vous aurez compris, ici on parle de représentation. Et pour une fois, dans l'histoire de la littérature (j'exagère à peine.) ça ne paraît même pas forcé. Les personnages ne tombent pas dans les clichés liés à leurs origines, leur religion, leur genre ou leur orientation sexuelle, et rien que pour avoir réussi à caser tout ça dans une romance à l'eau de rose, dans un bouquin d'un genre pourtant super codifié où la diversité est loin d'être respecté, je dis chapeau, et dieu sait que j'aimerais ne pas avoir à féliciter quelqu'un pour, you know, le strict minimum.
Si ce n'est pas déjà fait, précipitez-vous sur
Falling Again, et sur les précédents ouvrages de
Morgane Moncomble. Vous ne serez pas déçu.e.s. de mon côté, je continuerais à guetter le moindre écrit de sa part, quelque soit la langue, quelque soit le thème.
Morgane, si tu passes par ici, je crois savoir - du moins il me semble t'avoir lu le dire - que tu as beaucoup de points communs avec Fleur, et pas uniquement concernant sa passion pour les k-dramas. Je te comprends, et j'espère que tu arriveras à t'en débarrasser. Tu mérites très sincèrement tout ce qui t'arrive, et
Falling Again en est la preuve. J'ai mis trois jours à le dévorer, ce qui est étonnamment peu compte tenu du million de choses que je dois faire. J'espère sincèrement avoir à nouveau la chance de te rencontrer, pourquoi pas au FNR 2021, et je l'espère pour te faire dédicacer ton prochain roman, que j'attends déjà avec impatience. En espérant que cette fois, toutes mes blagues, mes anecdotes et mes compliments acceptent de sortir de ma bouche et que je réussisse à te dire plus que mon prénom.