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EAN : 9782378771621
144 pages
Le Lys Bleu Editions (03/07/2018)
4/5   17 notes
Résumé :
La vie de Paul Vermorel bascule le soir du 13 novembre 2015. Isabelle, sa compagne et leur fille Aurélie sont tuées dans l’attentat du Bataclan. Le livre qu’il a tiré de cette tragédie a connu un certain succès. Epuisé par une année de promotion à travers toute la France, il part se ressourcer au bord de l’océan à Keravan un village du Morbihan. Alice la libraire du livre qui vole, Valjean le chat qui écoute Mozart et regarde le journal télévisé, le docteur Bermond ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Paul, a connu le succès après avoir écrit sur son histoire le soir du 13 novembre. Cette mise sous lumière ainsi que cette tragédie constamment rappelée par le succès de son livre l'ont épuisé. Il décide donc de partir quelque temps en Bretagne, à Keravan où il réapprend tout simplement à vivre.


Ce roman est agréablement bien écrit. C'est simple, cela se lit avec plaisir et on ressent totalement ce que l'auteur tente de nous faire partager au travers des divers portraits. L'écriture est belle, simple et fluide avec un soupçon de nostalgie et une once de bonheur. le style apporte une merveilleuse fraicheur au récit et même des sourires.


Cependant, j'avoue avoir eu du mal avec la manière séquencée dont le récit est agencé. le début commence par l'histoire de Paul, écrivain qui suite à une tragédie a écrit un livre... puis qui suite au succès de ce livre, se sent vidé et part se ressourcer loin de Paris. Cette partie concerne le début du livre. Ensuite, l'auteur nous propose une sorte de série de portraits à la "saute-mouton" où un personnage en amène un autre dont nous avons la biographie... C'est sympathique comme tout, les portraits sont drôles .. MAIS... le lien avec Paul n'est pas si clair. J'ai eu l'impression de basculer dans un second ouvrage et non d'avoir en main un récit unique. Il aurait été sympathique de les amener au fur et à mesure que Paul les croise à Keravan et non de nous en faire tout un bloc. On ne comprend réellement ce choix qu'une fois le livre terminé où l'on prend conscience que ce que nous lisons est en fait le livre de Paul.


Ensuite, je me suis un peu perdue par moment entre le changement de narrateur. Par moment, l'auteur utilise le JE, faisant ainsi parlé ses personnages pour ensuite revenir à quelque chose de plus distant avec la troisième personne. Mais bon, le récit par son écriture fraîche, douce et agréable atténuait l'effet.


Côté récit. J'ai beaucoup aimé l'idée de base, mais je trouve juste cet agencement trop haché. L'histoire de Paul, qui est l'histoire de base est entrecoupée par une série de portrait prenant plus de 50 % du livre avant de voir le récit se refixer sur Paul. Cela donne un vrai sentiment de frustration.


Petit mot pour l'auteur 😉 : Merci pour ce partage et pour cette découverte. Malgré quelques éléments déroutants cités plus haut, j'ai apprécié votre plume. Elle est d'une finesse et d'une candeur par moment des plus agréable. Vous m'avez fait passer un bon moment de lecture et c'est, à mon sens, le principal. Pour un premier roman... CHAPEAU !👍
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« le roman se distingue de tous les autres genres littéraires, et peut-être de tous les autres arts, par son aptitude non pas à reproduire la réalité comme il est reçu de la penser, mais à remuer la vie pour lui recréer sans cesse de nouvelles conditions et en redistribuer les éléments ». Marthe Robert (1914-1996) critique littéraire.

En préambule l'auteur nous le dit d'ailleurs : « il ne faut pas raconter sa vie car elle est faite de la vie des autres et rien ne vous autorise à raconter la vie des autres. » C'est donc un peu comme si, dans ce roman il avait remué des vies…

Il me semble que cette réflexion peut servir de piste pour résumer la ballade proposée par Yves Montmartin dans son premier roman : le livre qui vole
La toute première phrase est accablante. « L'horreur des images à la télévision. le trou noir…….les lâches qui ont tué mes deux amours Isabelle et Aurélie. » Un concert au Bataclan …. le malaise partout….L'enfer.

Paul est anéanti. Il écrit un livre et se vide de sa substance. Il est épuisé.

Flash-Back : son enfance à Montparnasse, les odeurs, les souvenirs de Paul s'immiscent dans les volutes de fumée. Il fait un retour sur sa vie, sur son enfance heureuse, légère, inssouciante mais ce n'est pas suffisant. Il doit reprendre pied et s'attacher coûte que coûte au monde des vivants.

Nous partageons des moments forts mais aussi ce supplément d'âme appelé fierté, honneur, devoir avec Yannick . Nous approcherons André Dufraisse, Maître armurier à Saint-Etienne, MOF ambassadeur d'un savoir-faire ancestral. Après l'incursion d'un baveux, souffleur de sarbacanes.

La spécificité stéphanoise, la sympathie qu'inspirent ses habitants, son savoir-faire sont évoqués au travers d'un passage très évocateur et élogieux.

.L'auteur, lecteur actif sur Babélio, a rassemblé une documentation très précise. Que ce soit sur les graveurs sur armes, hélas en voie de disparition capables de travaux exceptionnels (ils ne sont plus qu'une dizaine),que ce soit sur les Compagnons du devoir, artisans respectés en vertu de la qualité de leur travail mais aussi de leur morale, de leur engagement et de leur dignité, ou sur le père Volpette et ses célèbres jardins ouvriers il parsème son récit d'éléments factuels très enrichissants et personnalisés.

Paul ne compte pas s'arrêter là.
Il décide de faire un séjour à Kéravan, petit village situé aux alentours de Vannes dans le Morbihan. Nous suivons le regard qu'il pose sur des personnages tout aussi attachants et singuliers, qui deviennent au fil des pages assez familiers : Joseph le Gourrierec qui savoure sa toute récente idylle, Denis, brillant directeur du Crédit Mutuel de Bretagne et son épouse Marie, André Brémond le médecin de famille du village et deux femmes.

Ces deux femmes de caractère m'ont émue tant par leur volonté aiguisée de choisir leur route que par leur capacité à gérer leurs choix. L'une, Clémence, bien décidée à réussir sa vie en mettant le prix fort, l'autre Alice déterminée à choisir sa mort. Un engagement est un engagement. Un combat ne souffre pas d'hésitations. Il me semble que ce sont les deux piliers de ce roman. En tous les cas elles ne manquent ni de souffle, ni d'audace. Grégoire le Scornet ne peut me contredire….

Ce premier roman ne manque pas de souffle non plus. Un souffle doux et apaisant. Des phrases courtes. Ces petits morceaux de vies semés ici ou là, tels les morceaux d'un patchwork sont reliés à la fin par un fil invisible. La main de l'écrivain s'agite comme le faisait la machine à coudre Singer de la maman de Paul. Petit à petit les pièces sont placées au bon endroit et la pièce prend forme, le dessin apparaît. Tout est en place. Il nous reste le souvenir de ces tranches de vies dont nous nous souviendrons nous lecteurs, peut-être en laissant leur ombre s'échapper des volutes de fumée.

En lisant ce livre j'ai eu l'impression de lire des petites nouvelles. Les personnages disparaissent définitivement après s'être présentés. A la fin tout devient plus clair.

Je salue ce premier roman et j'ai envie de dire bravo à Yves Montmartin pour avoir sauté le pas. Ma critique n'est pas une critique. C'est un petit papier où j'ai fait glisser quelques gouttes de champagne. J'ai levé mon verre à votre réussite Yves et à vos futures oeuvres. Ces quelques gouttes sont pour vous. Ennoeuvrons-nous!

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Petite parenthèse :
Si je vous disais que Babelio a changé ma vie… Vous trouveriez, sans doute, que j'exagère….Vous auriez sans doute raison…Mais Babelio a effectivement changé, du moins, mon opinion sur les réseaux sociaux (auxquels je n'adhère pas du tout) et ma vision de la lecture (un sport que je pratiquais, jusqu'en 2015, en solitaire, comme un coureur de fond…Passionnée mais sans partage).
Aujourd'hui, grâce à Babelio, je découvre, je partage et j'ose, ô l'effrontée, « critiquer » ou plutôt « billeter » sur ce que je lis, sur ce que je découvre, sur ce qui me plais ou pas.
Conclusion : un grand (GRAND comme ça) merci à Mr. Yves Montmartin
Fermons la parenthèse.
J'ai d'excellents souvenirs de mes années d'école, comme presque tout le monde, j'espère. L'une de ces meilleures « aventures » s'est passée au musée du Louvre. Je donnerais cher pour y retourner. Qui sait, peut-être un jour ? Nous sommes partis un matin d'hiver de notre école d'Estienne d'Orves, à Noisy-le-Sec, pour Paris. L'autocar sentait le gasoil et, bien sûr, j'ai rendu mon p'tit dej', comme d'habitude…Mais une fois arrivée, quel bonheur de visiter toutes ces salles, chargées d'Histoire et d'histoires. Visite guidée, bien sûr, je n'ai pas perdu un mot de notre accompagnatrice…Le ventre creux (…ben oui, le p'tit déj'…dans le car), j'ai surtout apprécié les peintures. Car chacune me racontait une histoire, comme un livre. « le Sacre de L'Empereur », « le Tricheur », « La Liberté Guidant le Peuple », « La Dentellière », « Les Noces de Cana », « le Pèlerinage à l'Ile de Cythère » et «Le Radeau de la Méduse » sont ceux dont je me souviens le mieux : la maitresse nous a demandé d'imaginer une histoire en ayant pour base l'un des tableaux appréciés. Voilà, pensais-je, ma carrière d'écrivain est lancée ! Comme j'ai aimé ce devoir….Mais, à l'instar de mes petits copains, j'ai fait la moue devant l'institutrice…et après, j'ai eu la meilleure note pour la rédaction!
Là, je ferme vraiment la parenthèse, parce qu'il faut que je vous explique pourquoi, « le Livre Qui Vole » m'a rappelé la visite au musée du Louvre. C'est justement une (merveilleuse) galerie de très beaux tableaux que nous offre l'auteur, Babeliote chevronné. Avec, au départ, un « cadre » poignant : un homme « normal» dont la vie bascule dans l'horreur, après avoir perdu sa petite famille lors de la nuit du Bataclan, où des « anormaux » ont fauché bien des rêves d'avenir...
Comme au musée, j'ai apprécié chaque portrait, chaque paysage, chaque personnage, présentés comme s'il n'y avait aucun lien entre eux. Chaque chapitre nous dépeint une ambiance, un visage, un coeur, une vie. Comme au musée. Quel rapport entre « La Joconde » et « Saint-Jean-Baptiste ? Il n'y en a apparemment pas…mais on les admire, on les aime. Ils sont intéressants, on voudrait les connaitre un peu mieux. Au musée, on les regarde….Dans « le Livre Qui Vole », on les lit. On tourne les pages sans s'en rendre compte et on se plait à découvrir des gens simples, des morceaux de vie, de belles histoires. En début de chaque chapitre, une courte citation, tirée de romans connus, posée là comme le titre du tableau, du portrait qui va suivre. C'est très joli...
Au musée, quand est venue la dernière salle et le sourire de la monitrice nous a dit : »..et bien voilà, les enfants, ça vous a plus… ?», nous avons répondu « oui » en choeur. Et elle nous a expliqué que c'est l'amour de l'art qui a donné l'idée à des messieurs très intelligents (pas courant, ces hommes-là, de nos jours) de réunir toutes ces oeuvres dans un seul musée. C'est le lien qui les unit, ces tableaux : l'amour de l'art. Et cette passion se lisait très bien sur le visage de la jeune guide.
Dans « le Livre Qui Vole », c'est l'amour de la vie, c'est le devoir de mémoire qui permet à ce papa/mari détruit de se reconstruire, du moins un peu, et de parcourir une très belle galerie, vivante et forte qui passe outre n'importe quel attentat. Parce que tout se perpétue, parce que la vie se doit de continuer, pour que jamais ne disparaissent ceux qui ont entrepris le dernier voyage, ceux qui ont quitté le musée mais qui y ont laissé, pour toujours, les empreintes de leurs pas.
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Comment ne pas penser à l'Oulipo et à Georges Pérec en refermant ce livre dont l'architecture est si singulière ? Qu'il en faut du talent pour construire un roman entier sur le principe de l'anadiplose, jeu auquel nous nous sommes tous prêtés enfants lorsque nous fredonnions des chansons en laisse !
Pour apprécier ce roman, juste se laisser guider dans la succession de tableaux, se laisser imprégner par tous ces portraits d'hommes et de femmes qui nous ressemblent, ancrés dans le réel, tangibles, sensibles. Chaque personnage en amène un autre, chaque parcours de vie un autre... des personnages, des tranches de vie comme autant d'éléments d'une chaîne qui se referme si intelligemment que vous n'aurez rien vu venir. le travail formel d'écriture est brillant. J'aurais aimé y penser.
Quel bonheur de retrouver l'atmosphère populaire de la Belle de Mai, quartier marseillais où "tout le monde se connaît, où "on s'interpelle, on s'entraide, on partage même ce que l'on n'a pas". le massif de la Sainte-Baume, l'univers des spectacles ambulants, celui passionnant des Compagnons du tour de France, le savoureux parler gaga ( langue régionale stéphanoise). le roman est un kaléidoscope d'univers portés par autant de personnages, croqués avec une infinie tendresse . Celui d'Alice, pièce maîtresse de ce roman, m'aura profondément marquée.

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Devenu romancier à succès après avoir écrit un livre relatant la perte tragique de sa femme et de sa fille, Paul Vermorel reste un homme brisé qui a beaucoup de mal à se reconstruire et à tourner la page. Afin de surmonter son deuil, ce dernier décide de changer de cadre de vie et de quitter la capitale pour Keravan, un petit village du Morbihan où il espère trouver un semblant de quiétude et l'inspiration pour son prochain roman. Paul va rapidement se familiariser avec les lieux et faire la connaissance d'une succession de personnages pittoresques, tombant sous le charme de ce petit bourg et notamment de la librairie le livre qui vole, un lieu d'échange entre amateurs de littérature qui fait également office de salon de thé.
Croquant le portrait intime de chaque habitant du village au fil des chapitres, Yves Montmartin fait durer le suspense et l'on se demande avec curiosité ce qu'il est advenu de Paul et de son désir de renouer avec la vie. Ce n'est que dans les toutes dernières pages du récit que notre romancier endeuillé par les épreuves refait surface. Ressortira-t-il guéri de cette aventure ?

Malgré un schéma narratif plutôt déroutant, ce roman rédigé sous la forme d'un patchwork est très agréable à lire. Débordant d'humanité et de tendresse, ce récit nous plonge dans l'univers de personnages empathiques qui ont pour traits communs l'esprit d'entraide et de camaraderie ainsi que l'amour du travail bien fait. J'ai particulièrement apprécié l'incursion dans l'univers des Compagnons du devoir et des Tréteaux de France dont je méconnaissais l'environnement.
Ode à l'amitié et à l'amour des livres, ce roman rafraîchissant devrait séduire ceux qui souhaitent mettre un peu de soleil dans leur lecture !
Lien : https://leslecturesdisabello..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Ici, les rues ne portent pas le nom de personnalité locale ou nationale, pas d'avenue du général de Gaulle, pas de boulevard Napoléon, ni de rue Molière encore moins d'impasse Mozart.
Ici les rues portent le nom qui leur va bien. La rue sans retour est tellement étroite qu'il est impossible de faire demi-tour en voiture, la rue de la chapelle mène à la chapelle Saint Tugdual, le chemin de nulle part mène nulle part, c'est une impasse. La rue des sables vous conduit à la grande plage. Tôt le matin le soleil réchauffe en premier les maisons de la rue du soleil levant, pour aller à la gare il faut prendre la rue des adieux. La coopérative agricole se trouve chemin des belles moissons, si vous souhaitez vous recueillir sur un tombe il vous faudra emprunter la rue du repos et la rue de la Font qui pleure doit son nom à une fontaine qui ne cesse jamais de laisser couler ses larmes.
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En CM2 notre maître était monsieur Riou dit " La fesse" , quand il réfléchissait il avait tendance à se gratter l'arrière du pantalon, alors c'était " La fesse ". Phénomène merveilleux le surnom passait d'une génération à une autre, un surnom c'était pour la vie.
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Après le café au garage, l’Ancien va lire son journal au bar’Jo. C’est là qu’il retrouve ses deux amis Jean et Yves. Avec eux il fait de la musique. Jean joue de la bombarde, l’Ancien du biniou, la cornemuse bretonne, Yves chante. Ici à Keravan on les surnomme les Tri-ânes, en référence au Tri Yann, un groupe français de chanson bretonne et de musique folk rock.
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"Un jour, nous allons tous mourir Snoopy" dit Charlie Brown.
"Oui, mais tous les autres jours nous allons vivre" répond le chien philosophe.
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La lecture a toujours été ma compagne des bons moments et des périodes de doutes. Je ne crois pas avoir jamais connu l'ennui.
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Video de Yves Montmartin (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yves Montmartin
La Mauvaise herbe d'Yves Montmartin
Les indés se livrent
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