Petite parenthèse :
Si je vous disais que Babelio a changé ma vie… Vous trouveriez, sans doute, que j'exagère….Vous auriez sans doute raison…Mais Babelio a effectivement changé, du moins, mon opinion sur les réseaux sociaux (auxquels je n'adhère pas du tout) et ma vision de la lecture (un sport que je pratiquais, jusqu'en 2015, en solitaire, comme un coureur de fond…Passionnée mais sans partage).
Aujourd'hui, grâce à Babelio, je découvre, je partage et j'ose, ô l'effrontée, « critiquer » ou plutôt « billeter » sur ce que je lis, sur ce que je découvre, sur ce qui me plais ou pas.
Conclusion : un grand (GRAND comme ça) merci à Mr.
Yves Montmartin…
Fermons la parenthèse.
J'ai d'excellents souvenirs de mes années d'école, comme presque tout le monde, j'espère. L'une de ces meilleures « aventures » s'est passée au musée du Louvre. Je donnerais cher pour y retourner. Qui sait, peut-être un jour ? Nous sommes partis un matin d'hiver de notre école d'Estienne d'Orves, à Noisy-le-Sec, pour Paris. L'autocar sentait le gasoil et, bien sûr, j'ai rendu mon p'tit dej', comme d'habitude…Mais une fois arrivée, quel bonheur de visiter toutes ces salles, chargées d'Histoire et d'histoires. Visite guidée, bien sûr, je n'ai pas perdu un mot de notre accompagnatrice…Le ventre creux (…ben oui, le p'tit déj'…dans le car), j'ai surtout apprécié les peintures. Car chacune me racontait une histoire, comme un livre. « le Sacre de L'Empereur », « le Tricheur », « La Liberté Guidant le Peuple », « La Dentellière », « Les Noces de Cana », « le Pèlerinage à l'Ile de Cythère » et «Le Radeau de la Méduse » sont ceux dont je me souviens le mieux : la maitresse nous a demandé d'imaginer une histoire en ayant pour base l'un des tableaux appréciés. Voilà, pensais-je, ma carrière d'écrivain est lancée ! Comme j'ai aimé ce devoir….Mais, à l'instar de mes petits copains, j'ai fait la moue devant l'institutrice…et après, j'ai eu la meilleure note pour la rédaction!
Là, je ferme vraiment la parenthèse, parce qu'il faut que je vous explique pourquoi, «
le Livre Qui Vole » m'a rappelé la visite au musée du Louvre. C'est justement une (merveilleuse) galerie de très beaux tableaux que nous offre l'auteur, Babeliote chevronné. Avec, au départ, un « cadre » poignant : un homme « normal» dont la vie bascule dans l'horreur, après avoir perdu sa petite famille lors de la nuit du Bataclan, où des « anormaux » ont fauché bien des rêves d'avenir...
Comme au musée, j'ai apprécié chaque portrait, chaque paysage, chaque personnage, présentés comme s'il n'y avait aucun lien entre eux. Chaque chapitre nous dépeint une ambiance, un visage, un coeur, une vie. Comme au musée. Quel rapport entre « La Joconde » et « Saint-Jean-Baptiste ? Il n'y en a apparemment pas…mais on les admire, on les aime. Ils sont intéressants, on voudrait les connaitre un peu mieux. Au musée, on les regarde….Dans «
le Livre Qui Vole », on les lit. On tourne les pages sans s'en rendre compte et on se plait à découvrir des gens simples, des morceaux de vie, de belles histoires. En début de chaque chapitre, une courte citation, tirée de romans connus, posée là comme le titre du tableau, du portrait qui va suivre. C'est très joli...
Au musée, quand est venue la dernière salle et le sourire de la monitrice nous a dit : »..et bien voilà, les enfants, ça vous a plus… ?», nous avons répondu « oui » en choeur. Et elle nous a expliqué que c'est l'amour de l'art qui a donné l'idée à des messieurs très intelligents (pas courant, ces hommes-là, de nos jours) de réunir toutes ces oeuvres dans un seul musée. C'est le lien qui les unit, ces tableaux : l'amour de l'art. Et cette passion se lisait très bien sur le visage de la jeune guide.
Dans «
le Livre Qui Vole », c'est l'amour de la vie, c'est le devoir de mémoire qui permet à ce papa/mari détruit de se reconstruire, du moins un peu, et de parcourir une très belle galerie, vivante et forte qui passe outre n'importe quel attentat. Parce que tout se perpétue, parce que la vie se doit de continuer, pour que jamais ne disparaissent ceux qui ont entrepris le dernier voyage, ceux qui ont quitté le musée mais qui y ont laissé, pour toujours, les empreintes de leurs pas.