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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Déjà ce titre m'interpelle, me plonge dans un vertige de questions existentielles et réveille la rebelle qui somnole quelque part dans ma tête. Comment ça, mon cerveau me joue des tours ? Donc moi et mon cerveau, nous sommes deux entités séparées, dont la première se fait régulièrement berner par la seconde ? Donc je ne suis pas mon cerveau, lequel n'est pas moi et prend la liberté de me tourner en bourrique ? Mais si je ne suis pas mon cerveau, qui est-il donc, ce trublion autonome ? Et qui suis-je ? Enfin bref, j'arrête de me torturer les méninges, parce que ce n'est pas exactement de cela que parle ce livre. Il se penche, de façon moins métaphysique, sur la question de savoir comment le cerveau traite les informations qui lui sont transmises par nos cinq sens, pour ensuite reconstruire le monde mentalement. La difficulté étant que les informations en question se présentent souvent à nous de façon ambiguë. Par exemple, les illusions d'optique nous font hésiter, parce que la même image peut être regardée de deux façons différentes, et cela nous perturbe. Et c'est le rôle du cerveau que de « stabiliser » nos perceptions, en réduisant les ambiguïtés et en choisissant l'une des branches de l'alternative, pour nous donner en permanence une représentation du monde stable et cohérente. Mais dès lors que le cerveau reconstruit sans cesse une réalité complexe, il fonctionne par approximation, avec pour conséquence un risque d'erreur. Ce sont les biais cognitifs, par exemple les biais de confirmation (choisir l'information qui conforte notre croyance), de notoriété (Machin a dit ça, donc ça doit être vrai),... Avec tous les risques de manipulation plus ou moins malveillante que cela peut engendrer. L'ouvrage donne une foule d'exemples tirés d'expériences scientifiques, pour nous montrer comment nos jugements sont faussés, souvent involontairement, comment nous avons une tendance naturelle à nous chercher sans cesse des excuses et à nous défausser de nos responsabilités sur d'autres personnes. Intéressante aussi, l'idée que ce stress qui dévore notre société contemporaine est en réalité le signe que notre cerveau n'est pas adapté à l'évolution de la vie moderne. le stress est un mécanisme physiologique de survie, qui a permis à l'homo sapiens d'échapper à ses prédateurs, en le soumettant à un pic de stress intense mais de courte durée, le temps de s'enfuir et de se mettre à l'abri. Aujourd'hui, la pression est partout, tout le temps, plus psychologique que vitale, mais la réaction de stress est restée la même, sauf qu'elle est désormais constante et non plus ponctuelle. Et le cerveau de l'humain moderne n'est pas (encore) assez développé pour y résister. D'où les burn-out...
« Votre cerveau vous joue des tours » est un ouvrage clair et fluide dont le message final est, en substance : faites preuve d'esprit critique et de flexibilité mentale. Je reste un peu sur ma faim, parce que j'aurais voulu savoir, quand deux interprétations de la réalité se présentent à lui, pourquoi le cerveau en choisit une plus que l'autre, et je n'ai pas toujours été convaincue par certains raisonnements (ou certaines prémisses) qui m'ont parfois semblé un peu caricaturaux. Après, je ne suis pas spécialiste, mais ce livre constitue une approche limpide de la matière (grise).

En partenariat avec les Editions Allary via une opération Masse Critique de Babelio, que je remercie tous deux.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Cet essai traite des approximations de perception et de jugement, des biais cognitifs, des illusions et des croyances que nos mécanismes cérébraux mettent en oeuvre, principalement dans le but de construire, rapidement et au moindre effort, une vision cohérente d'un monde intrinsèquement complexe. Par conséquent, sa thèse fondamentale consiste à réfuter l'approche binaire « juste-erroné » en faveur d'une compréhension méta-cognitive des raisons et des modalités qui poussent vers l'élaboration de la pensée approximative, qui possède sa raison d'être et son utilité d'un point de vue évolutionniste.
La première partie, « Comment perçoit-on le monde ? », se compose d'un ch. consacré aux illusions d'optique et autres problèmes relatifs à l'ambiguïté du réel, d'un ch. sur la cohérence notamment par rapport au souvenir et enfin d'un ch. sur l'approximation, qui dépasse l'ancienne opposition entre l'intuition et la réflexion.
La seconde partie, « Mon cerveau, les autres cerveaux et le monde », s'ouvre sur un exposé d'un très grand intérêt sur l'explication phylogénétique du stress, chez les mammifères en général et chez l'être humain en particulier, et de sa très récente inadéquation à un mode de vie où la menace est devenue psychologique et sociale au lieu de provenir des prédateurs ; ainsi, le stress s'est-il souvent transformé en anxiété délétère. Suivent des chapitres qui constituent une sorte de catalogue des biais cognitifs, catalogue hélas beaucoup plus souvent fondé sur des recherches en psychologie expérimentale qu'en neurophysiologie ou neuropathologie, comme je l'espérais. Biais de confirmation des illusions, biais liés à la dissonance cognitive avec ou sans manipulation intentionnelle par autrui, biais liés à un surestimation ou sous-estimation du locus de contrôle interne – ici j'ai été surtout intéressé par la notion « d'impuissance acquise » (« learned helplessness ») qui a des implications sur le fléau des violences domestiques –, biais dus à l'illusion de connaissance – le fameux diagramme de Dunning-Kruger –, et enfin les biais dus à l'influence du contexte social – utilisation des « nudges » et les expériences très connues depuis celle, célébrissime et aujourd'hui contestée de Stanley Milgram sur les cobayes infligeant des chocs électriques à des inconnus dans un cadre de pseudo-obligation.
Le dernier ch. de cette partie, « La boîte à outils pour plus de flexibilité mentale » se pose en antithèse du catalogue précédent, en prônant des antidotes de nature méta-cognitive contre nos automatismes de pensée : une importance prioritaire est accordée aux outils critiques à opposer aux infox, c-à-d. aux informations fallacieuses – il s'agit là d'un ch. d'une désarmante banalité. de même la conclusion, « Retrouver un socle commun de réalité », prône, de manière tout à fait attendue, le nécessaire retour à un réel qui s'oppose au « bullshit » et autres « réalités alternatives » qui caractérisent la « narrative » de la dernière décennie.

L'impression générale que je retire de cette lecture, surtout de la seconde partie, est celle d'une trop vaste vulgarisation, jusqu'au-delà du seuil de la banalisation ou de l'excessive légèreté, qui contraste avec certains articles scientifiques et même quelques vidéos produits par un auteur que j'avais beaucoup apprécié.
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A la suite d'une emission sur France Culture, j'ai décidé d'acheter le livre de ce intervenant.
Pas désagráble à lire.
Mais cela reste un patchwork des différents biais cognitifs auxquels nous sommes exposés.
Quand l'auteur essaie d'expliquer comment éviter de tomber dans ces pièges, les réponses enfoncent des portes ouvertes, réfléchissez avant de tomber dans le piège, voire sont rigolotes quand elles s'adressent à des phobiques, dont le bug n'a jamais été vaincu, de mon point de vue, par une démarche rationnelle.

Le plus réside sans doute dans la critique sous-jacente des thérapies psychologiques explicatives (Psychanalyse) et autres theóries farfelues du bien-être, qui font la richesse de leurs escrocs de promoteurs, y compris les éditeurs.

Bref, une introduction sympathique aux biais cognitifs, qui ne dépareraient pas en version courte dans un article d'un hebdomadaire quelconque.
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Un Livre intéressant et bien documenté qui présente quelques mécanismes cognitifs.

Je pensais qu il serait centré sur les relations interpersonnelles et la manière dont nous réagissons aux messages que nous revevons de notre environnement professionel et personnel. le sujet est effectivement abordé mais une bonne partie du livre est consacrée à la manipulation de l'information et la manière dont nous y réagissons.

Cette deuxieme partie est intéressante donc, mais elle ne m'a pas appris grand chose de nouveau. J'aurais préférée que la première soit approfondie davantage.
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Je remercie babelio et la masse critique de m'avoir envoyé ce livre .
Lecture très facile et intéressante ,il nous aide à comprendre le monde et l'être humain.
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"Plus nous resterons confinés dans l'entre-soi, à travers les réseaux sociaux, plus notre identité prendra la couleur du groupe que nous fréquentons, et nous serons progressivement amenés à rejeter toute voix discordante. Cette mécanique conduit à une communautarisation de la société"

"Douter de tout, ou tout croire, sont deux solutions également commodes, qui l'une et l'autre nous dispensent de réfléchir"

"Une formule célèbre dit que : nous ne voyons pas le monde tel qu'il est, mais plutôt tel que nous sommes. Une vérité profonde que les travaux de sciences cognitives confirment aujourd'hui : le monde nous renvoie en permanence une multitude de signaux, nous en réduisons l'ambiguïté en choisissant ce que nous voulons voir. Ainsi, petit à petit, notre interprétation du monde nos façonne psychologiquement, culturellement et socialement"
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