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Aurélien Police (Illustrateur)Michel Pagel (Traducteur)
EAN : 9782381631110
160 pages
Le Bélial' (18/01/2024)
3.95/5   99 notes
Résumé :
Londres. Bientôt.
Jeune et belle, Harmony Meads est promise à un avenir radieux. Sa carrière d’agente immobilière pour yuppies file vers les sommets, et le couple qu’elle forme avec Jiannis fait sensation dans les soirées les plus courues de la City. Pourtant, Harmony a un problème. Là. Sur le menton. Juste un petit bouton. Pas méchant, trois fois rien, mais bien là. Or, ce bouton est une impossibilité. Ses nombreux abonnements à Fullife, son fournisseur de s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Quand on parle de nanotechnologie, je pense au Iron Man d'Infinity War et je me dis que ce serait vraiment incroyable de parvenir à faire cela. Je pense que l'armée adorerait parvenir à ce niveau de technologie. Est-ce que ce serait bien ou mal?

Quand on parle de nanotechnologie, je pense également au grand progrès de la médecine : pouvoir soigner les cancers, le diabète, les problèmes cardiaques, les défauts oculaires, les maladies génétiques, prévenir les AVC... Est-ce que ce serait bien ou mal?

Les nouvelles technologies sont très fascinantes et comme tout ce qui est proche de la robotique, de l'intelligence artificielle, la biotechnologie possède la même réflexion éthique : le choix de ce que l'on va en faire.

Imaginez un monde où les femmes pourraient avoir le corps d'une danseuse sans faire de sport, une chevelure épaisse et soigneuse, des ongles toujours parfaits, des dents toujours blanches, des peaux lisses de tout imperfection, où les hommes pourraient choisir le corps d'un boxeur ou d'un marathonien, pourrait développer ses phéromones pour séduire les femmes, agrandir la taille de son pénis, un monde superficiel que tout le monde pourrait acquérir? Tout cela grâce à la nanotechnologie? Imaginez ce monde... Certains adoreraient, je sais qui, ils sont plus nombreux que vous ne le pensez, ils se filtrent en permanence sur les photos des réseaux sociaux, alors s'ils pouvaient le faire en vrai... Ce pouvoir de perfection superficielle aurait-il une limite? Comment seraient les relations entre ses personnes? Comment serait le monde du travail?

Imaginez ce monde
ou lisez celui d'Harmony.


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Un roman court et extrêmement percutant.

L'écriture de l'auteure est elle aussi percutante, cash et parfois cynique.

Une très belle dystopie, sur la société de consommation, sur la santé et sur le culte de la beauté.

Une vraie satyre sociale, que l'on constate déjà de nos jours.

Jusqu'à quel point certaines personnes sont capables de s'endetter pour avoir un corps parfait ( a leurs yeux) ?

J'ai bien aimé ce roman qui met vraiment en avant un fléau de la société actuelle.
J'ai apprécié cette écriture piquante et froide.

Une jolie découverte. Merci Verdorie !!
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Nous sommes à Londres, dans un futur qui nous paraît si proche à bien des égards.
Elle s'appelle Harmony Meads, elle est jeune et belle, elle est promise à un avenir radieux. Sur le plan professionnel, tout lui réussit, elle mène une carrière fulgurante d'agente immobilière, gravissant tous les échelons. Côté sentimental, c'est le même son de cloche, elle file le parfait amour avec Jiannis, avec lequel elle forme un couple qui offre une image harmonieuse et qui fait sensation dans les soirées.
Tout cela, elle le doit à elle-même, enfin presque...
Mais un matin dans la salle de bain, devant son miroir apparaît l'innommable : un petit bouton sur son menton lisse et immaculé. Ce détail pourrait paraître anodin, après tout, mais dans le monde dans lequel vit Harmony Meads, cela est impossible puisqu'elle s'en est prémunie, certes en y mettant des moyens forts et coûteux.
En effet, dans la société anglaise où vit Harmony Meads, tout est régenté pour le plus grand bonheur des personnes. C'est un fournisseur de santé, Fullife, qui offre ce bien-être. Finis les fesses molles, les seins tombants, les ventres rebondis... Mieux, Fullife s'occupe de votre libido en berne, de votre stress à parler en public, de votre mauvaise tenue de l'alcool en soirée.. Harmony Meads a confié son corps à divers abonnements qui prennent ainsi en charge sa beauté, sa santé, ses performances sexuelles et tutti quanti... Des nanomachines injectées dans l'organisme permettent de faire en permanence des bilans de santé et de prévenir les malaises à venir.
« Prenez le Contrôle - votre corps, votre choix. Ne vous inquiétez plus jamais de grossesses non désirées ni de maladies sexuellement transmissibles. Avec Prenez le Contrôle, vous pouvez faire votre propre choix pour votre corps et votre style de vie. Ce mois-ci, 10% de réduction sur le contrôle des règles pour tout achat dans la gamme « Mon Corps, Mon Choix » : plus jamais de menstruation les jours fériés ! Si des saignements vaginaux ou des sécrétions par les mamelons persistent plus de 3 jours, consultez votre fournisseur de santé. »
En vérité, vous l'aurez compris, la jeunesse insolente d'Harmony Meads, sa réussite sociale et sentimentale, elle le doit à Fullife. C'est comme cela qu'elle est devenue la compagne d'un homme aussi parfait qu'elle...
Harmony Meads se laisse de plus en plus griser par toutes les extensions qu'offre ce prestataire de santé, elle y cède. Mais tout ceci a un coût, bien sûr et Harmony Meads se retrouve vite endettée. Alors tout son monde se dérègle peu à peu... D'un coup, ses extensions sont coupées, le surendettement la prend peu à peu en otage, ici un bouton apparaît sur son menton, bientôt ce sera autre chose, son odeur corporelle par exemple...
J'ai été totalement embarqué dans cette dystopie satirique brillante, même si on pressent par avance tout ce qui va se dérouler. L'autrice britannique Catherine Webb qui signe ici sous le pseudonyme de Claire North, et que j'avais eu l'occasion de découvrir avec bonheur dans la Maison des jeux, s'en prend avec inspiration à la société des apparences et à la marchandisation de la santé et ce qui nous sidère ici, c'est bien ce futur proche qui nous paraît hélas si réaliste, presque ancré dans les prémices d'un futur déjà en train de se réaliser.
Claire North construit ce court roman sur les dérives déjà existantes d'un système de santé qui ne pense que rentabilité et sacrifie les soins premiers à la marchandisation. La force du roman se situe aussi dans les relations entre les personnages, déréglées par cette absence désormais de lucidité, de capacité à approcher l'autre, le comprendre, mais aussi le tenir à distance lorsqu'il devient malaisant, puisque le système dénoncé ici favorise l'emprise d'un être sur un autre...
Publié dans la très belle édition le Bélial et sa collection inspirante Une heure lumière, Sweet Harmony nous offre une implacable fable pas si futuriste que cela et c'est ce qui rend ce récit inquiétant.
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Les nanotechnologies vont changer le monde, le rendre plus sûr et plus beau. Les fournisseurs privés de santé vous l'assurent, la société vous l'impose. Bienvenue dans un futur proche ou devenir la meilleure version de soi-même coûte un bras (et les deux jambes). Claire North prend la vie de Sweet Harmony en exemple.

Harmony est une jeune femme comme des millions d'autres, dont le seul but est de s'insérer dans la société. Un boulot, un petit ami, aucun rêve démesuré. Mais voilà, à la fac sa première relation sexuelle est un brin traumatisante, dans un monde où les nanos règlent tous les problèmes.

L'autrice nous fait suivre les années où Harmony doit s'insérer dans la masse, dans une société où le culte de l'apparence prime, au-delà de sa santé.

Un galbe parfait, un sourire ravageur, des jambes de sportive (mais pas trop), un teint éclatant. Rien de bien différent que ce que beaucoup recherchent déjà aujourd'hui, les hommes inclus.

Mais voilà, la santé est devenue un commerce comme un autre, à coups d'applications à consommer via le téléphone, qui ne règlent à chaque fois qu'une petite part des soucis. Et pousse à acheter, encore et encore.

Hourra, le minimum offert à tous a permis d'éradiquer les maladies graves, il ne reste plus qu'à gérer son apparence et ses performances. Mais le prix à payer est lourd pour répondre à la pression sociale, surtout quand il suffit de traiter le problème par l'achat compulsif, avec l'aide des crédits à la consommation.

Cet avenir n'est pas si différent de notre présent, Claire North pousse juste le bouchon un peu plus loin. Toute cette (op)pression existe déjà, toutes ces injonctions faites aux femmes, cette dépendance à l'apparence est déjà le moteur de notre vie, de notre perte.

Le ton de l'autrice est acerbe, on sourirait bien durant les premières pages, avant de vite rire jaune, tant ce qu'elle raconte sonne juste. La satire tourne au drame, et à la critique est appuyée. Elle va loin parfois, à l'image d'une scène au restaurant absolument folle.

La dystopie sert à parler de cette addiction au regard des autres, jusqu'à en perdre le fil de sa vie, et qu'importent les bugs, contre-indications et autres risques de ces applications « d'amélioration ». Alors, quand arrive l'heure de payer…

C'est prenant, ça fait réfléchir, c'est dérangeant au possible. Il faut dire que la plume est acide, que les scènes sont malaisantes, que cette vision du monde devant nous est concevable.

Claire North, en 150 pages à peine, propose une novella qui fait réfléchir (et flipper). Sweet Harmony laisse des traces, assurément, pas sûr pourtant qu'on ne vive pas la même chose un jour…
Lien : https://gruznamur.com/2024/0..
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Après un premier passage remarqué dans la collection « Une Heure Lumière » du Bélial avec sa trilogie « La Maison des Jeux », Claire North revient en ce début d'année avec une autre novella, « Sweet Harmony ». L'autrice opte cette fois pour la SF et met en scène dans un futur plus ou moins proche une jeune femme d'une vingtaine d'années, Harmony Meads, qui vivait jusque là une vie de privilégiée dans les beaux quartiers de Londres. Certes, elle ne gagne pas une fortune en tant qu'agente immobilière, mais grâce à son fournisseur de santé Fulllife, elle dispose de quantité d'extensions qui, au moyen de nanos, sculptent son corps, le préservent et lui donnent un nombre considérable d'avantages qui lui permettront sans doute, à terme, de monter très haut. Seulement voilà, toutes ces extensions qui musclent, retirent la graisse, donnent un teint frais, des dents parfaites ou encore un maintien superbe, coûtent cher. Trop cher. Lorsque, un matin, la jeune femme se réveille contre toute attente avec un bouton sur le visage, elle apprend que l'entreprise Fullife a décidé d'arrêter la majorité de ses extensions (sauf celles qui préservent sa santé) et ne les réactiveront que lorsqu'elle se sera acquittée de la coquette somme qu'elle leur doit. Très vite, des désagréments totalement oubliés viennent se rappeler à son bon souvenir : cellulites, bourrelets, acné, mal de dos… Évidemment, cela va avoir un impact sur l'image qu'elle a d'elle-même, mais aussi sur sa carrière puisqu'on lui fait vite comprendre que, sans son physique de rêve bâti artificiellement, elle ne convient plus pour exercer dans une prestigieuse agence de la capitale londonienne. Une lente descente aux Enfers commence alors pour Harmony, qui est également rattrapée par tous les crédits à la consommation qu'elle avait contracté afin de se payer ses extensions.

La novella de Claire North est une satire ainsi grinçante de la dictature des apparences et de ce qu'elle peut nous pousser à faire. Tout est faux, chez Harmony, sauf sa détresse qui aura au moins le bienfait de lui faire prendre du recul sur ses choix de vie et sera à l'origine de rares moments de sincérité. le texte est habilement construit dans le sens où il alterne entre différentes périodes de la vie de la jeune femme que l'on découvre à la fois au moment du « drame » mais aussi avant, l'autrice remontant progressivement le fil de sa vie pour que le lecteur comprenne comment elle en est arrivée là. La perception que l'on a de l'héroïne change alors subrepticement à mesure que l'on découvre les circonstances dans lesquelles elle a souscrit toutes ces extensions, notamment une relation toxique avec un conjoint manipulateur et particulièrement odieux. Ces aller retour dans le temps renforcent le dynamisme du texte qui se lit d'autant plus rapidement que la plume de Claire North se révèle toujours aussi agréable. Harmony n'est pourtant pas une protagoniste très attachante : le désespoir et la colère la rendent agressive, elle est obnubilée par son image et son corps qu'elle souhaite parfait, et surtout elle porte un regard plein de mépris sur celles et ceux qui n'ont pas été capables, selon elle, de « s'augmenter » de façon aussi efficace et judicieuse qu'elle. La Haromny plus jeune, en revanche, suscite plus d'empathie au point que, quand bien même on sait parfaitement quel sera le chemin qu'elle empruntera, on espère malgré tout qu'elle parviendra à se sortir de sa situation en apparence inextricable. L'autrice nous donne finalement assez peu d'aperçus de la société du future dans laquelle évolue Haromny puisqu'elle se consacre exclusivement au parcours de son personnage, mais, celle-ci étant le reflet de son époque, on parvient à se faire d'elle une image assez précise. Avec beaucoup de mordant, Claire North dresse donc en filigrane le portrait d'une société cynique, uniquement focalisée sur l'apparence, où le corps peut être modifié à l'envie et est désormais lui aussi considéré comme un bien de consommation comme un autre.

Avec « Sweet Harmony », Claire North dresse le portrait d'une société futuriste glaçante dans laquelle les humains ont la possibilité de modifier leur corps à l'envie pour se rendre plus jeunes, plus beaux, plus charismatiques. A travers la descente aux Enfers d'une jeune femme engluée dans les crédits à la consommation et forcée de renouer avec son corps naturel, l'autrice nous propose une satire assez caustique de l'un des travers de notre société moderne, le culte de l'apparence.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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critiques presse (2)
LeMonde
13 mars 2024
Science-fiction ? Futurisme ? C’est à voir, tant Sweet Harmony, de la romancière britannique Claire North, autrice de la remarquable trilogie La Maison des jeux [...] travaille une thématique qui est totalement nôtre : celle du culte du corps, idolâtrie anatomique d’autant plus effrénée qu’elle s’appuie sur la technologie la plus avant-gardiste.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Liberation
02 février 2024
Dans une dystopie satirique brillante, l’autrice britannique s’en prend à la société des apparences et à la marchandisation de la santé.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Harmony trouvait la gentillesse plus difficile à supporter que le mépris. Le mépris, elle pouvait l'encaisser, tisser autour d'elle une armure, un mur de colère, d'hostilité et de douleur. Le mépris était chaud et brillant, redoutable. La gentillesse réduisait à néant le peu de forces qui lui restait, si bien qu'enfin elle raconta tout.
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Ses cheveux se dirigeaient vers le gris, via apparemment le pourpre et le bleu ; son corps ne semblait pas trop savoir comment il souhaitait vieillir et refusait en tout cas de s'y résoudre gracieusement. Elle portait quatre bagues, trois à la main gauche, une à la main droite, et, penchée tel un corbeau au-dessus des touches, produisait des rivières de sons et des cataractes de musique qui, sans qu'on puisse parler de mélodie, parvenaient tout de même à maintenir Harmony en place.
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Voici Harmony Meads, dix-neuf ans, en train de faire un choix à propos de son corps, de sa vie, pas à cause d’un mec obsédé par ses extensions, d’un connard persuadé que tout le monde était dans le même cas que lui, que nul n’avait besoin de préservatif – même s’il ne s’était pas soucié d’investir dans une extension pour ses testicules, se disait-elle -, mais bien parce qu’au bout du compte, elle voulait avoir le contrôle.
Elle tapa sur « acheter ».
Ce fut ainsi que tout commença.
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Avait-on jamais avancé d'argument plus convaincant en faveur de l'indépendance de l'Ecosse que l'accent de Graham ? Se demandait Harmony.
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Elle se dit que les machines rêvaient – les nanos dans ses veines.

Elle se dit que, peut-être, une partie d'elle-même était morte, et que là où auraient dû se trouver des pensées, il n'y avait que des nanos en train d'apprendre à réfléchir, à vivre, en train de s'intégrer à l'âme d'une nouvelle créature.
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Videos de Claire North (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claire North
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Dans la série The Leftovers, 2% de la population disparait brusquement le 14 Octobre 2011 laissant les survivant·e·s à la merci de mouvements sectaires. Pendant la pandémie covid, nombreux·ses sont celles et ceux qui ont profité du chaos. Comment transmettre la parole scientifique quand les escrocs, avec ou sans blouse blanche, occupent le terrain médiatique ?
Moderateur : Olivier Cotte Intervenants : Christian Lehmann, Nicolas Martin, Claire North, Stéphanie Simon
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