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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mais où C. Palahniuk va-t-il pêcher des délires pareils ? Je fais parti de ceux qui s'en délectent, parce que la lecture de l'un de ses curieux montages littéraires étonne et change vraiment de l'ordinaire. Celui-ci est classé SF. C'est que c'est une dystopie, bien que cela demeure imperceptible un bon moment. On commence à suivre l'histoire, racontée par les témoins de sa vie, d'un de ces personnage atypique dont seul C. Palahniuk connaît la recette. Les extravagances s'accumulent et avant que l'on commence à se lasser de ce divertissement, on commence subtilement à nous fournir des indices sur les petits mystères qui planent dans l'air avant de nous balancer en pleine poire ce qui se trame vraiment. Je n'aurais jamais cru au départ en arriver à de tels thèmes et je souhaite à tous de ne pas en être instruit avant d'entamer cette lecture. Personnellement, cela m'a allumé au max ! Par ailleurs, le tout n'est pas exempt de messages, critiques de la société et questionnement philosophique.
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Chuck Palahniuk écrit avec ses pieds, ses récits marchent sur la tête, mais n'ayez crainte, lui l'a bien sur les épaules. Peste est une sorte de condensé de son oeuvre passée, un patchwork d'idées déjà développées mais cette fois assemblées en un tout foutraque et solide, un délire rigoureux. Une folie sous contrôle.
Le familier aura pourtant tôt fait de se repérer dans la nébuleuse. Il y retrouvera le nihilisme survolté de Fight club, l'exploitation sentimentale de Choke, la trash-attitude de Monstres invisibles, l'indestructible foi en soi de Survivant. Mais aussi de nouvelles trouvailles, de l'anecdote innocente à la glaçante, vertigineuse théorie métaphysique.

Jamais l'auteur n'avait autant ressemblé à son ainé Philip K. Dick. On pouvait croire à un repos du brave, à une fantaisie de mi-carrière – se dire qu'il avait pris ses précautions en installant son récit dans un futur proche, du genre qui autorise tous les glissements. Mais non. Pour ne jamais perdre son lecteur, pour étouffer sa méfiance, il décortique, structure, répond à chaque question subite dans les phrases qui suivent, bâtissant graduellement une thèse hallucinante et nette, un château de cartes instable mais droit. Et s'offre même le luxe de conclure sur un dernier argument décisif.
Son roman a la forme d'une enquête, un recueil de témoignages après faits qui ne déparerait pas dans les grilles de Planète ou d'Arte. Les protagonistes se rejoignent puis s'opposent, se tempèrent, s'évitent, et à travers eux un décor se dessine, l'intrigue s'épaissit et les pensées fusent.

Palahniuk est le même, en différent. Plus mature, moins sanguin, dans l'écart moins tranchant et cependant plus serein. de digressions en ellipses, de réflexions en twists, il tisse sa toile, faisant de nous des proies qu'il retient jusqu'au générique de fin. Vivement une sortie en salles.

4,5/5
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Ce livre c'est une mine à fragmentation.
Dès la première page, sensation d'être plongée, immergée, dans les notes d'un journaliste au moment de la composition de son article, en cours de composition : une pléthore de notes d'une cinquantaine de témoins de la vie et de la mort d'un homme qui a réalisé le rêve américain : celui qui partit de rien est devenu un mythe. Et quel mythe ! Un petit gars d'une petite ville perdue, sans grands attraits (ni lui, ni la ville) devenu l'ennemi public capable de disséminer toute la population, véritable arme chimique, qui fait exploser la société. Et c'est le titre en anglais de l'ouvrage : « Rant: An Oral Biography of Buster Casey ». Biographie orale, donc incontrôlable et soumise à toutes les imprécisions, phantasmes de celle ou celui qui parle…et de celui qui transcrit.
Si la première partie du livre, consacrée à la jeunesse et à l'éducation, la formation de Buster Casey, est écrite à l'acide pour dépeindre la société du coeur de l'Amérique (mais pas que…), il est difficile de la situer dans l'espace temps. On est dans le trash, les rites de vie sont complètement déjantés. Rant, s'auto-forme, entraîne son corps à résister aux poisons les plus forts et sa sagacité à comprendre, à connaître l'autre, grâce à ses capacités olfactives et…gustatives.
La seconde partie (quand Rant arrive en ville pour vivre sa vie d'adulte) nous fait basculer dans un futur organisé autour d'un espace temps partagé entre diurnes et nocturnes. Selon que vous apparteniez aux diurnes ou aux nocturnes, vous vivrez votre journée sous la lumière du soleil ou dans l'ombre de la nuit, et la journée sera scandée par deux couvre-feux. Sacré limitation de la liberté de chacun. Mais tout est sous contrôle : grâce à d'étranges connections intégrées dans le cou de chacun qui permet de recevoir, de visualiser des « transferts » d'autres réalités, sorte de publicité qui gère au mieux le temps de cerveau disponible, sauf que là, tout le cerveau est disponible ! Bien sûr cette dichotomie de la société va conduire à une spécialisation des deux sous-populations : c'est aux nocturnes que seront alloués les tâches de l'ombre mais aussi les plaisirs de la fête. Les Nuits du Crashing, énorme fête si barbare et si civilisée, réservée à des initiés. Véritable contre-culture qui va attirer les ados des diurnes. Véritable culture inventée par ce qu'il faut bien appeler le rebut de cette société, fascinée par la mort, dernière « aventure » excitante. Bien sûr, Rant choisira le société des Nocturnes, ceux qui ont déjà la « rage » pour mieux s'y épanouir.
Quant à la troisième partie, sorte d'évangile donnant une explication sur le phénomène Rant, elle clôt l'ouvrage sur une conception du temps … autophage, et, encore, une théorie du complot. Comme si, c'était la seule et évidente prolongation du mythe. Théorie du complot ou religion ?
Découverte de Chuck Palahniuk par cet ouvrage, j'en ai apprécié et la richesse et la créativité de sa pensée, le rire sainement iconoclaste que sa lecture provoque.
N'ayant pas lu le livre dans sa version originale, je me demande s'il ya les deux mêmes connotations de maladie et de colère dans le mot « rage »…
Et comme ceux qui dégustent les tourtes de la mère de Rant doivent être attentifs à ce qu'ils mastiquent, comme son père en tondant la pelouse fait exploser des oeufs pestilentiels, « Dévissez-vous le cou » pour regarder et voir la réalité même si elle a aussi des aspects glauques et cruels, « Dévissez-vous le cou » pour échapper à l'emprise des connections qui endorment les méninges., « Dévissez-vous le cou » pour concevoir votre propre conception du monde.
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Il est bon de se faire parfois bousculer, mais avec ce récit-là, sachez que Palahniuk sangle le lecteur dans un tonneau en amont des chutes du Niagara. Au début, la rivière à des faux-airs de Mississipi. Il y a du débit, mais on se dit qu'on va pouvoir encaisser...jusqu'à ce que des affluents ne viennent gonfler la masse, charriant des eaux de tous horizons et toutes couleurs, des objets de toutes natures. Ça tangue de plus en plus sérieusement. On boit la tasse et les paysages se troublent. le tonneau, percuté de toute part, bascule, tourne sur lui-même chaotiquement. Bref, si en ce moment vous ne vous sentez pas l'âme légère d'une ballotte...passez votre chemin !

Il y a de la matière dans ce livre, beaucoup de matière ! (50 scénarii pour Luc Besson...)
"Peste" a un parfum complexe, lourdement chargé d'effluves aussi variées que celles de:
- "Les aventures de Tom Sawyer" (et Huckleberry Finn), pour ses trublions anticonformistes mais attachants, venant perturber la vie communautaire d'un petit village américain.
- "Le parfum" de Süskind.
- Certaines histoires de pandémie et de création de mythe, du genre "Je suis une légende"(le livre de Matheson).
- Films fantastiques comme "eXistenZ" de D.Cronenberg. Et j'en passe...
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Un pur régal ! Ce livre est de la dynamite ! Déjà le style est singulier et atypique ! Palahniuk nous ouvre les portes d'un monde glauque et bien crade par l'intermédiaire de témoignages parfois farfelues, parfois controversés...
C'est aussi cette capacité chez l'auteur à faire parler une multitude de personnages de manières bien distinctes qui m'a complétement enthousiasmé !
Peste est un mélange aussi de genre incroyable. Un genre d'"Urban SF" où se mêle l'horreur et donc le fantastique car s'il est question de morsures, de diurnes et de nocturnes, il y a aussi cette histoire de voyages dans le temps et de transferts qui pousse directement le roman dans la science-fiction.
Vous aurez compris en lisant "Peste", vous risquez de vous embarquez dans un étrange périple ! Et pour sûr, vous n'en sortirez pas indemne mentalement !


Lien : http://jldragon.over-blog.co..
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« Et si la réalité n'était qu'une maladie ? »

Je me suis laissé embarquer dans ce thriller fantastique de Chuck Palahniuk dès les premières pages. le récit original tant par l'histoire et par sa forme, même si l'auteur s'empresse de rappeler qu'il n'est pas le seul à avoir opté pour cette formule : une évangile racontée par de nombreux témoins.

Buster Casey est un anti-héros toxicomane qui se came au poison et virus animal et qui a fait fortune grâce à la Fée des dents. le soir, il s'adonne à un étrange sport mécanique avec d'autres de ses relations aux pouvoirs particuliers dans les rues d'une petite ville où s'opposent les diurnes et les nocturnes.

Mais quel est le but réel de ces emboutissages de tôle ? Qui est vraiment le gars Casey ?

Toutes les informations sont distillées au lecteur par les différents témoignages et s'imbriquent finalement pour faire découvrir le projet (abouti ou non ?) du personnage principal, enfin celui dont on parle. Mais justement de qui parle-t-on ?

Le semblant de réalité initiale s'estompe au fil des pages et le lecteur n'a plus que les réflexions proposées par les protagonistes dont certains peuvent être contradictoires comme seuls repères.

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La seule chose que j'ai vraiment envie de dire c'est ; Prenez ce livre, laissez-vous complètement embarquer et savourez-le !

Avec un peu de chance vous profiterez de ce voyage sur les pas de Rant comme j'en ai profité ; voulant à la fois le précipiter et le faire durer tellement vous vous y sentez bien.

Vous aimerez alors peut-être ce bouquin de bout en bout et ressentirez sans doute un pincement au coeur en quittant cet univers et ceux qui l'animent comme c'est le cas pour moi.

Ce n'est pas un livre qui s'explique mais un de ceux qui s’expérimente.
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Peste est le roman le plus original de Chuck Palahniuk. Il est écrit sous la forme de témoignages, l'auteur nous plonge dans un monde sombre et apocalyptique. C'est une histoire surprenante avec un personnage des plus passionnants que nous découvrons.
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Prenez une chronique sociale de la vie d'une petite ville perdue des États-Unis, un peu de SF d'anticipation et quelques considérations sur les voyages dans le temps. Ajoutez une foule d'animaux dangereux, une épidémie et n'oubliez pas… des cunnilingus. Mélangez bien. Vous obtenez… PESTE !

Voilà un roman comme seul Palahniuk sait les écrire : corrosif à souhait, déjanté et sacrément prenant. le genre de livre qui se lit très vite parce qu'il colle aux doigts.

Avec Peste, j'ai retrouvé toute la folie et la noirceur qui avaient rendu l'écrivain célèbre avec Fight Club. Ce sont des bouquins difficiles à classer : c'est pas de la critique sociale, ni l'apologie d'une forme de rébellion punk, porno et désespérée (qu'on retrouve souvent dans les écrits de Palahniuk). Je dirais que cet auteur sait parler de nous, de notre quotidien du XXIe siècle, mais il le fait en utilisant un regard complètement décalé qui jette un je-ne-sais-quoi de déstabilisant partout.

Peste, c'est aussi une écriture unique. le livre est composé à la façon d'un recueil de témoignages oraux sur la personne de Rant Casey, qui est à la fois un génie et un monstre, et qui est surtout un mystère : plus le nombre de personnes interrogées grandit et plus le brouillard autour de Rant s'épaissit.

Si vous êtes amateur d'expérience littéraire franchement originale, que vous aimez les auteurs qui travaillent leur style autant que le fond de leur livre, je ne peux que vous conseillez de lire Peste — et Palahniuk en général.
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"Chuck Palahniuk est une des figures majeures de la littérature américaine contemporaine : l'univers noir et extrême de ses romans, parfois portés avec succès à l'écran comme Fight Club, ont fait de lui un auteur culte.
(...)
Dans ce roman, sorte d'éloge funèbre chanté par un choeur composé d'amis, de voisins (...), Palahniuk explore les tréfonds de la vie moderne (...). Evangile subversif et grotesque où le rire donne la réplique à l'horreur, Peste décrit un monde qui marche sur la tête, où la vie est à mourir d'ennui et la mort positive et créatrice."
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