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3,11

sur 559 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'était avec une grande impatience, que j'attendais la sortie de ce roman. Un livre au delà de mes attentes, c'est un véritable petit bijoux.
Grace à une écriture fluide, elle nous envoute dans une histoire complexe, mais tellement prenante. Elle manipule les mots, une grande richesse d'orthographe. Elle relate cette histoire avec dextérité et intelligence .Elle met en scène plusieurs sujets sujets , la domination, le féminise, la manipulation et les meurtres.
Une histoire qui mélange le théâtre, à travers le personnage de Dom Juan, et une part de la réalité de la vie actuelle. C'est totalement déroutant et bluffant.
Trois personnages , trois personnages différents, mais un lien les unit, lequel. Elle disseque leur mentale, nous rentons dans leur psyché complexe, nous rentrons dans western.
L'auteure m'a mis dans le questionnement qui perdure jusqu'au final. Une fin qui me laisse dans la réflexion.
Une belle réussite. A lire de toute urgence.
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Pourquoi cet acteur connu et aimé du public a t-il brutalement disparu, laissant derrière lui une troupe orpheline (il était sur le point de jouer Dom Juan) ? Et pourquoi nous, lecteurs, le retrouvons nous dans une maison isolée au coeur de la campagne profonde, tapant à la porte d'une jeune femme qui a elle aussi tiré un trait sur son passé ? Après un coup médiatique bluffant, un deuxième scoop bouleverse l'opinion publique, prompte à retourner sa veste au gré de la désinformation ambiante.

Histoires banales d'amours déçues, d'emprise supposée et de ce que le succès ou l'échec fait aux gens, l'intrigue en elle-même surfe sur les marronniers de la littérature contemporaine. Avec l'attrait de personnages complexes pris aux pièges de nos démons modernes.

Mais ce qui frappe avant tout, et m'a totalement séduite, c'est la précision de cette écriture, qui allie les procédés narratifs, et peut dans la même phrase proposer un certain lyrisme, dont l'effet sera brutalement cassé par une expression populaire ou une grossièreté qui rompt le rythme et créera surprise, pour le plus grand bonheur de la lectrice que je suis !

J'aime aussi le parallèle suggéré avec les codes du western, bien vu et original.


C'est donc un gros coup de coeur pour ce roman, de Maria Pourchet, dont j'avais déjà beaucoup aimé Feu.

Merci à Netgalley et aux éditions Stock

304 pages Stock 23 août 2023
#Western #NetGalleyFrance

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Parmi les romans, j'aime particulièrement les histoires fictives calquées sur le réel et inscrites dans le cadre d'une actualité authentique et sensible. Alors qu'on débat de ce que pourrait ou devrait être l'amour post #MeToo, Western relate la rencontre fortuite d'une femme et d'un homme, une rencontre qui les confronte chacun à leur passé. Maria Pourchet la raconte sans parti pris, sans condamnation personnelle, en s'inspirant simplement des grandeurs et des petitesses humaines. Des situations imaginatives, inattendues. Une plume exceptionnelle en rend la lecture particulièrement excitante.

La femme, c'est Aurore, la petite quarantaine, plutôt pas mal physiquement, élevant seule son fils de huit ans. Une vie privée et une vie professionnelle de middle class parisienne moderne, qui l'a menée au bord de la crise de nerfs. La vogue du télétravail lui a permis de se replier, avec son fils, dans une maison de famille vide, dans le Sud-Ouest. Au calme. Mais la crise de nerfs n'est jamais loin.

L'homme, c'est Alexis, la quarantaine avancée, un physique avantageux, une voix à nulle autre pareille. Comédien et acteur français réputé, il est censé jouer le rôle-titre dans une nouvelle programmation du Dom Juan de Molière. Mais voilà qu'un pressentiment l'incite à fuir, à disparaître. Il débarque dans la maison où Aurore est réfugiée. A priori, pas le genre à crise de nerfs, c'est en principe réservé aux femmes, à ses femmes, Olivia, Elisabeth, Chloé. Mais ça lui viendra…

Pourquoi Alexis débarque-t-il chez Aurore alors qu'ils ne se connaissent pas ? C'est la première surprise du roman qui en réserve d'autres. La femme et l'homme s'observent, se parlent, s'intéressent l'un à l'autre, se questionnent, se découvrent. Retour sur des circonstances vécues, tantôt subies, tantôt provoquées. Une façon comme une autre de se révéler à soi-même.

Alexis est brillant, talentueux, séduisant. Cet homme public sait de surcroît se rendre admirable. Il est Dom Juan… à la scène comme à la ville ! En langage post #MeToo, on dirait : un « connard »… Ce qu'il pressent survient. La chute. Pour nos hommes publics, les chutes ne s'arrêtent pas, elles accélèrent, elles n'en finissent pas. La presse, les réseaux sociaux, les rumeurs, les petites vengeances. Magnifique travail de construction littéraire dramatique, chapitre après chapitre ! La chute est terrifiante. A en préférer presque la mort rapide de Dom Juan, précipité dans les flammes de l'enfer.

Aurore est heurtée, déçue et même dégoûtée par ce qu'elle apprend. Cependant, elle s'introspecte. Vivre sans homme, sans amour, sans sexualité, ça va un temps. Pourrait-elle aimer un homme faible, inconsistant, un homme qui a peur, pour reprendre l'exergue pioché chez Musset ? Alors qu'un don Juan repenti, un connard qui se soigne, c'est porteur d'espoir. Femme ou homme, à plus de quarante ans, on ne peut pas renier son genre et les fantasmes qui vont avec. Et les mythes sont universels.

Maria Pourchet a-t-elle appris à écrire comme ça ? Une exubérance osée comme une parole spontanée. Une syntaxe maîtrisée comme un ouvrage fait main. Des variations de rythme haletantes. J'ai lu presque chaque page deux fois. Une fois à toute allure, parce que le tempo des révélations incite à se précipiter sur la page suivante. Une fois presque mot à mot, parce que chacun de ces mots était celui qu'il fallait, là où il était. Admirable ! Un peu de gêne avec la crudité du discours amoureux… et pas seulement du discours ! Que se passe-t-il donc à l'intérieur de la tête d'une femme ?

La narratrice est dans la tête d'Aurore, dans celle d'Alexis, elle parle pour eux, elle pense pour eux. Et son empathie est contagieuse. Pareil pour les autres personnages : un petit garçon astral touchant, une jeune comédienne désespérée émouvante. La narratrice, tel un choeur de théâtre grec, relie le tout par des commentaires décalés et pourtant dans l'air du temps. Souvent amusant, parfois cruel !

Je n'ai en revanche pas été convaincu par la symbolique du titre, sur laquelle l'autrice revient à chaque chapitre. Oui, le western est un genre qui a ses codes, même si Sergio Leone les a un peu brouillés. Oui, le genre humain fonctionne aussi sur des codes, sur des mythes… Alors, celui de Don Juan suffisait… Remarque personnelle, qui n'entache en rien mon coup de coeur pour ce roman !

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Si les prix littéraires sont attribués aux plus talentueux, qu'est-ce qu'on attend pour récompenser Maria Pourchet ?
Le style de Maria Pourchet est pyrogène, addictif au point de ne plus pouvoir lâcher son texte. Ses meilleures armes :
- L'omniscience : elle répond à ses personnages (ex : pages 13, 132). Elle les tient en joue. Tireuse d'élite, joyeusement cruelle avec ses têtes d'affiche.
- La surprise : sur un paragraphe, elle explore un concept à coups de métaphores et conclut sur le mot usuel qui le qualifie. le décalage déroute (ex : pages 32, 94).
- le miroir : mise en abyme, analyse sémiologique… Elle est toujours en retrait, pour garder intacte sa lucidité.
- le zeitgeist : elle a l'art de résumer les maux et les dérives de notre société en quelques phrases affûtées (ex : pages 34, 106, 118). À noter l'époustouflant décryptage de l'emprise (pages 201-215).
Pourquoi Western ? Voici la définition que l'auteure en donne :
« J'entends par western un endroit de l'existence où l'on va jouer sa vie sur une décision, avec ou sans désinvolture, parce qu'il n'y a plus d'autre sens à l'existence que l'arbitraire ».
Alexis est un acteur beau et brillant, sûr de son pouvoir de séduction. Chloé, la jeune apprentie comédienne, en sera la victime.
Aurore, elle, a mangé la poussière. Elle ne vit plus que pour voir grandir son fils unique. Sur une maladresse maternelle, elle croise Alexis qui, en cédant publiquement son rôle de Dom Juan à une actrice, fait figure de nouveau shérif du féminisme. À en convaincre Aurore de l'aimer un peu.
Alors ça file doux ? Ce serait mal connaître Maria Pourchet dont les romans sont un peu comme des rodéos : tôt ou tard les héros sont désarçonnés.
Bilan : 🌹🌹🌹
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J'ai souvenir de l'écriture de M.Pourchet en particulier dans « Feu » qui illustrait bien le texte ; la passion irradiait ses pages.
Ici, ce « Western » donne l'idée du tragique de la condition humaine dit-elle.
Le décor en est le théâtre, voire le cinéma, et c'est Dom Juan qui tient le haut de l'affiche.
Décidément Molière était un visionnaire , puisque aujourd'hui encore se décline et se déclinera le donjuanisme…
La rencontre d'une femme, Aurore, tôt épuisée par la vie, mais qui retrouve le souffle avec son petit garçon grâce au télétravail dans la maison de sa mère décédée. Elle se trouve dans le Lot.
Débarque un étranger qui se dit propriétaire de cet endroit. C'est Alexis Zagner, comédien à la mode qui fuit après avoir abandonné son rôle de Don Juam à une femme : beau geste par les temps qui courent ! Mais à contrario Alexis est poursuivi pour harcèlement entre autre.
Une très jeune apprentie comédienne s'est suicidée après une brève liaison et une tonne de mails .
De longues années auparavant il avait écrit encre-papier les mêmes mots à son épouse…
Aurore et Alexis entameront un discours amoureux.
Le patriarcat, le couple, le désir, les bienfaits et dégâts d'Internet les grandes interrogations de ce début de siècle sont traîtés avec feu, passion, humour parfois . C'est un texte urticant qui devrait apparaître en haut de l'affiche quand les Prix littéraires seront décernés, du moins c'est mon souhait.
Merci aux Edts Stock et à NetGalley pour cet envoi.
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Premier chapitre : Paris de nos jours - Alexis Zagner a disparu. Il a le rôle principal dans une pièce de Molière, Dom Juan. L'autrice examine d'un oeil détaché l'impact de cette disparition sur les membres de la troupe.
Deuxième chapitre, on suit le parcours d'Aurore quelques mois plus tôt, toujours à Paris. Jeune mère divorcée, elle s'occupe seule de son fils et fini par être licenciée.
Au décès de sa mère, elle décide de partir habiter dans le lot. Elle trouve un job en télétravail.
Ces deux là vont finir par se rencontrer dans des circonstances surprenantes.
Apres ces deux présentations l'autrice met en avant Chloé, la vingtaine. Elle assure qu'Alexis Zagner l'a détruite physiquement, psychologiquement et mentalement : affabulation ou réalité ?
Maria Pourchet sait maintenir le suspense et met en scène finement un lynchage par les réseaux sociaux…
Un roman très intéressant ….Avec comme fil conducteur des références fouillées au genre du western
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Le titre de ce roman, si on rentre dans l'univers de Maria Pourchet, imprègne rapidement le rythme de l'histoire. L'autrice raconte l'histoire de deux êtres perdus qui se retrouvent dans une maison paumée au sein d'un coin paumé, lui aussi. L'homme et la femme se toisent, se découvrent et au loin, des murmures, une rumeur circulent. L'homme, ce grand acteur, est au coeur d'une tempête médiatique. de ces divers tumultes, Maria Pourchet compose un roman vif aux formules assassines, aux descriptions acides et où la tension monte progressivement. Elle tire le fil de sa propre définition du western, genre qui est animé par la prépondérance du patriarcat, de la confrontation et d'une société immobile. Les lieux abandonnés, la poussière, le silence, les êtres solitaires en exode. Tout y est. L'autrice rappelle que l'imaginaire du western a forgé la construction cinématographique des rapports homme-femme. C'est complexe, nourri d'une certaine dépendance et d'un désir sourd.
Ce roman m'a happé rapidement par le point de vue de la narratrice. Elle regarde les personnages, les juge et s'en moque. Elle fustige les apparences, les conventions et parle frontalement de l'insupportable dans les relations sentimentales et sexuelles.
Parler d'amour aujourd'hui, c'est forcément repenser un rapport de forces qui bouge par à-coups. Les chapitres sur la relation d'emprise d'Alexis sur la jeune Chloé sont absolument bouleversants par ce qu'ils livrent de la cruauté de l'emprise et de la disparition de l'amour, du respect, de l'humanité au profit du seul pouvoir. On voit alors la manière dont une relation prend la forme d'un internement. C'est d'une violence sourde et c'est la difficulté de faire entendre cette destruction indicible d'autrui qui renforce la tragédie de la situation. Cette douleur se retrouve également quand Maria Pourchet s'attaque au discours amoureux, si cher à Roland Barthes. Elle montre à quel point les mots sont des armes et qu'ils peuvent feindre le sentiment, l'attention et la confiance. La dissection se veut froide et rigoureuse, augmentant la cruauté du geste de manipulation. La rencontre entre Alexis et Aurore devient alors un tour d'horizon des sentiers dans lesquels l'amour contemporain s'est perdu.
Lien : https://tourneurdepages.word..
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Elle semble bien désuète au XXIe siècle la figure de Dom Juan. Pas le choix, pour la mettre en scène, il faut ruser. La moderniser en travestissant cette pièce de théâtre en western et en choisissant Alexis Zagner pour le rôle principal. Alexis, que les médias présentent comme un homme déconstruit, progressiste, féministe presque.

Déconstruit, vraiment ? Il faudrait demander aux femmes. À la sienne et à toutes les autres. Ses partenaires de jeu, les même pas encore actrices, les très jeunes. À Aurore aussi, cette femme qu'il rencontre alors qu'il fuit les planches, la veille de la première représentation. Aurore, mère, célibataire, anorexique, licenciée, endettée, épuisée. “Toujours ailleurs, à chercher ce qui lui manque. Un homme, de l'argent, un orgasme, une formation, toutes choses vitales. Ce n'est pas comme si elle cherchait du sens, merde.”

Ils échouent tous les deux à l'Ouest. L'Ouest du centre de la France certes, mais l'Ouest quand même. Comme dans un western, il y a une maison isolée, des silences, de la tension, l'odeur de la peur, un enfant qui joue avec des cailloux, une femme qui fait du café, un homme qui frappe à la porte. À un moment, on entend même un air d'harmonica.

Elle nous malmène, Maria Pourchet, avec désordre et vacarme. “Ce n'est pas lui, c'est le personnage, suivez un peu.” Débarquant sans prévenir sous la forme d'un “je” retentissant, c'est elle, le cow-boy de cette histoire. Elle et pas l'autre, tout brigand et queutard qu'il est.

Dans ce livre cérébral et vulgaire à la fois, Maria Pourchet dynamite le langage amoureux. Ce discours des hommes qui pue la répétition, ce tort inouï fait aux femmes, dans les vieux films comme dans la vie. Jusqu'à être en mesure de distinguer, dans la poussière qui tourbillonne, la différence entre affrontement et amour.
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Je me souviens d'une rencontre avec Maria Pourchet pour son précédent livre Feu où elle disait qu'elle s'interrogeait sur la place des hommes aujourd'hui et voulait les comprendre...et ça, c'est généreux.
Elle écrit sur eux et leur rapport aux femmes, aujourd'hui "fortes "!....

Oui, c'est encore le cas ici...son regard sur la rencontre sensible/intellectuelle d'une femme et d'un homme, sur la société et ses maux/mots plus largement (dans un autre temps, M P était sociologue et consultante) est aiguisé et percutant ,sans détour....d'autant que porté par sa plume particulière, pour laquelle j'ai toujours une impression en début de chaque livre de l'autrice d'etre sur un terrain accidenté et ensuite l'histoire avec son style me happe et c'est vraiment bien fait et goûteux.

Cette autrice se donne complètement à la création et là, il y a une originalité/ un cadeau de la/le narratrice/eur à partager par moment sa réflexion sur la fiction en cours au regard du concept du western et aussi de la figure de Dom Juan...
J'ai parfois ri.

De plus, je trouve cet écrit très en phase avec l'actualité des révélations #meetoocinema car ici est évoqué un #meetoothéatre que j'avais oublié !
Et, Maria Pourchet nous offre une riche démonstration/explication d'emprise.et d'abus, très détaillé et instructif.
" ...la performance néodomjuanesque : ravissement, contrainte, anéantissement, durcissement, abandon ." p202

Dans ce livre, il ya aussi de l'amour consenti....

Un livre dense à souhait, très contemporain sur le rapport homme/femme.
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Est-ce lumineux ou est-ce terne ?

Retrouvez ma chronique complète et illustrée sur aikadeliredelire.com ou en ouvrant le lien suivant :

https://www.aikadeliredelire.com/2023/09/netgalley-western-de-maria-pourchet.html?m=1

Une fois n'est pas coutume, veuillez me permettre ce tout petit jeu de mot irrésistible, ma foi, de circonstance.

Ceci dit, la réponse à la question est : les deux à la fois.

Mais pour m'expliquer, partons du principe que je me garde bien de vous révéler les éléments clés de l'histoire pour vous laisser la surprise du chef.

Car la promesse est que vous allez en prendrez pour votre grade.

Pour ma part,

Je suis entrée dans ce roman par la porte qui était grande ouverte : l'histoire d'Aurore, quadra et mère célibataire en détresse face aux difficulté et à la poisse rencontrant Alexis Zagner, "la Gueule du siècle" à la Une de sa prochaine représentation scénique de Dom Juan, arrogant reconnu dans le monde du showbiz culturel et du théâtre et visiblement né sous une bonne étoile. Plutôt commun, voire cliché.

Ensuite je me suis engouffrée dans un tourbillon.

Un tourbillon terne : en termes de thématiques; loin des éclats, des costumes et des lumières de la scène, nous allons apercevoir l'envers du décor, la face cachée du monde du théâtre. Western est un récit cérébral, frénétique, voir par moments névrosé qui aborde les rapport entre les hommes et les femmes à l'ère post-#MeToo, avec la question du désir, du consentement, de la séduction et de la domination.

Western est également une description mutine dans le sens fort du terme de la crise existentielle des quadragénaires, qui se sentent dépassé.e.s par le rythme de la vie moderne, la pression sociale, la solitude et le manque de sens.

Un tourbillon lumineux : Western est encore la métaphore improbable mais qui fonctionne pour décrire la rencontre de nos protagonistes et le contraste entre la ville et la campagne, entre le bruit et le silence, entre le superficiel et l'authentique.

De plus, le roman est traversé par la voix d'une narratrice mystérieuse, qui commente, analyse, ironise et interpelle les personnages et les lecteurs. Attention surprise!

Pour ainsi dire, entre Paris et les Causses du Quercy, aux antipodes des chevauchées à travers le désert de l'Arizona ou des saloons typiques du Farwest, c'est comme si l'on entendait malgré nous L'homme à l'harmonica d'Ennio Enricone in Il était une fois dans l'Ouest. Puisque par la force des choses, le fameux duel final aura bien lieu: après tout, qu'est-ce qu'un bon western sans son inéluctable et symbolique duel final Pan! Pan! Pan!!

Mais concernant les péripéties, je m'arrête ici et vous laisse le loisir de les découvrir en lisant le livre.

Mention spéciale pour la description de l'emprise amoureuse à retenir quelque part dans le récit. Au delà d'un formidable exercice de rhétorique, un brin cynique, ce fut instructif.

Si j'étais écrivaine, j'aurai aimé signer un livre aussi délirant et terre-à-terre à la fois que Western de Maria Pourchet, chapeau (de cowboy) bas!

Un de mes meilleurs romans lus en 2023.

+À lire si vous aimez les histoires de rencontres incroyables dopées par une narration de génie sur fond de western.

-S'abstenir si et seulement si la patience n'est pas au rendez-vous, car le récit est au ralenti, truffé de digressions tantôt cérébrales tantôt nébuleuses.

#Western#NetGalleyFrance
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