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EAN : 9782379352300
512 pages
Alisio (15/06/2021)
4.22/5   16 notes
Résumé :
« Elle est la plus dangereuse de toutes les espionnes alliées. Nous devons la trouver et la détruire. » 1942, la Gestapo lance un message d'alerte. Leur cible ? Virginia Hall. Une jeune femme, recrutée par les services secrets britanniques pour mener d'importantes missions d'espionnage en France occupée. Pourtant, rien ne prédestinait cette jeune américaine, issue d'une riche famille de Baltimore, à devenir cette combattante héroïque de la Résistance française. Ampu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Une américaine, espionne et soutien actif de la résistance française ? J'entends d'ici votre réponse : « Facile, c'est Joséphine Baker ! »… Eh non, c'est Virginia Hall, «l'ennemie n°1 de la Gestapo». Klaus Barbie, gestapiste estampillé, la traquera et fera placarder des affiches dans tout Lyon avec son portrait-robot et la mention «L'espion le plus dangereux de l'ennemi» qui obligeront Virginia à fuir la France in extremis et dans des conditions périlleuses (elle avait une jambe de bois suite à un accident de chasse en 1933).
Plusieurs biographies lui ont été consacrées, celle de Sonia Purnell étant la dernière parue en français. Merci aux Editions Alisio et à Babelio pour l'envoi dans le cadre de la Masse Critique de juin.

Pour y avoir séjourné avec bonheur en tant qu'étudiante pendant les années folles, La France est « le second pays » de Virginia. Employée de bureau d'ambassade en Europe lors du déclenchement de la seconde guerre mondiale, cette jeune fille de bonne famille américaine aisée plaque tout pour être ambulancière dans la France de 1940.
Avide de prendre part à la lutte contre l'occupant, elle commence sa carrière d'espionne au SOE (1). Parmi les toutes premières recrues à être envoyées en France (sous couverture en tant que journaliste accréditée du New York Post), elle « allait compter parmi les pionniers d'un tout nouveau type de guerre : des amateurs et des improvisateurs qui se mesuraient à la brutalité professionnelle de la Gestapo et de la police de Vichy ». Grâce à Sonia Purnell vous découvrirez l'ampleur du travail effectué par cette personnalité hors normes et son « palmarès inégalé derrière les lignes ennemies ».

Après le SOE qui refuse de la renvoyer en France où elle est grillée (cf la fin du premier paragraphe de cette critique), elle va poursuivre sa carrière de femme de l'ombre à l'OSS (Office of Strategic Services), nouveau service américain qui cherchait à recruter « des gens peu orthodoxes capables de mener une guerre peu orthodoxe » et aptes à préparer les résistants français à jouer un rôle crucial lors du débarquement proche. Là encore, elle va se révéler « l'un des principaux pionniers dans le domaine de la guerre clandestine ». Allers-retours entre Paris et le centre de la France (elle est activement recherchée par la Gestapo), organisation et approvisionnement de mouvements résistants de Haute-Loire disparates jusque-là, renseignement et sabotages, elle va être sur tous les fronts à la fois, devant composer avec les ego et les convictions politiques… accessoirement, elle y rencontre son futur mari.
Fin de la guerre et l'OSS va être dissous par Truman, le nouveau président américain.

Début 1946, la perspective de la guerre froide avec l'URSS obligea celui-ci à créer le CIG (Central Intelligence Group). Virginia « fut l'une des premières femmes à rejoindre ce qui deviendrait plus tard la Central Intelligence Agency ou CIA », dont la mission était des « opérations psychologiques secrètes destinées à contrer les activités soviétiques et d'inspiration soviétique » dans le monde entier. Elle ne retrouva jamais de missions à la hauteur de ses attentes (« Dans un rapport secret sur sa carrière, la CIA a admis que ses collègues officiers avaient le sentiment qu'elle avait été mise sur la touche, reléguée sur des dossiers mineurs, parce qu'elle avait tellement d'expérience qu'elle faisait de l'ombre à ses collègues masculins, qui se sentaient menacés»). Les pages consacrées à cette période donnent un aperçu des dérives de la CIA dans ces années-là.

Cette biographie se lit comme un roman… Virginia Hall était destinée au sort réservé aux femmes de l'époque : « obéissante, se consacrant à la maison et aux enfants ». Forte personnalité, libre et courageuse, « cette écolière de Baltimore devenue une héroïne de la Résistance française » (Washington Post) fut « l'un des agents les plus efficaces et les plus fiables » (New York Times). Elle fut fidèle jusqu'à l'abnégation aux gens qu'elle enrôla dans ses réseaux et garda beaucoup d'amis parmi ceux qui survécurent.

Deux bémols :
- une traduction très moyenne par moments, des fautes de français et des coquilles d'impression m'ont agacée ; peut-être ai-je reçu une première impression non relue et corrigée ? Mais aucun élément dans l'envoi ne le laisse penser.
- une insistance, tout au long du livre, sur les difficultés de Virginia face à certains des hommes qu'elle côtoie à cause de leur machisme et de leur mesquinerie ; seules une ou deux allusions permettent de subodorer que ces difficultés sont peut-être dues en partie à la nature dominatrice, brusque et secrète de celle-ci. Il serait intéressant de comparer cette biographie écrite par une femme, avec ‘'L'espionne'', biographie de Virginia Hall écrite par un homme, Vincent Nouzille, journaliste également.

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(1) https://www.babelio.com/auteur/Sonia-Purnell/583281/citations/2406493
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Je ne suis pas une lectrice de biographies, mais avec un titre pareil qui nous plonge dans l'espionnage dans la seconde guerre mondiale...comment résister ? Bien m'en a pris de sélectionner ce livre-là lors de la dernière masse critique (merci Babelio), car cela a été l'un de mes meilleurs moments de lecture cette année !
Quelle vie que celle de Virginia Hall ! Amputée suite à un accident, qui marque la fin de son rêve de carrière diplomatique, elle ne se laisse pas abattre, bien au contraire. Avec une volonté de fer, un caractère coriace, un esprit brillant d'ingéniosité, et un don certain pour l'organisation, elle devient une redoutable espionne, défendant un pays qui n'est pas le sien, mais qu'elle aime comme si cela était le cas. Que d'épreuves elle a enduré au nom de la liberté et de son combat contre les nazis, mais jamais elle n'a voulu attirer la gloire et recevoir les lauriers de ses incroyables faits d'arme. Au contraire ! Une fois la guerre terminée, c'est la CIA qui la recrute, et là encore elle fera preuve d'une obstination et d'une force de caractère. Partout où Virginia est passée, elle a laissé sa marque même si la reconnaissance a été tardive.
Une biographie qui se lit, ou devrais-je dire qui se dévore, comme un roman. Impossible de s'ennuyer une minute, et de ne pas vouloir savoir ce qu'adviendra de Virginia ensuite. Vraiment j'aurais aimé la connaître, cette Virginia Hall, car c'était à n'en pas douter une femme exceptionnelle.
Merci à Sonia Purnell d'avoir donné à connaître le destin, lui aussi exceptionnel, de Virginia Hall et Alisio de nous en offrir la traduction.
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On rentre au coeur de la résistance, des réseaux qui s'établissent, avec un axe principal : la résistante Virginia Hall.
Quelle vie, quel courage, quelle abnégation pour rendre la liberté aux français. Cette femme américaine qui a bousculé cet univers masculin, qui est allé au bout des choses par conviction.

On va suivre la plongée de Virginia dans la résistance, avec au départ des obstacles dû à sa condition de femme et également un handicap physique. Qui a démontré à plus d'un homme, son courage, sa ruse et son intelligence.

Ce récit est entre le documentaire, la biographie et le roman d'espionnage. On est tenu en haleine par les combats que mène Virginia. On suit ces espions britanniques, ces résistants français, ses réseaux mis en place et traqués par les Allemands. On découvre les balbutiements du début, les trahisons, les difficultés, la solitude et la peur omis présente. Des hommes et des femmes qui ont donné leur vie pour sauver un pays.
Oui, il y a eu plein de romans sur cette période, oui sur les résistants, néanmoins avoir la lumière sur la vie de cette femme est juste un plus indéniable.

Une femme hors du commun qui ne peut que captiver et attacher le lecteur. Pour ma part, une figure inconnue de la résistance, là où souvent on nous a parlé de grands hommes.

L'auteure a écrit le récit de façon à capter le lecteur, un roman d'espionnage, on a du rythme dans le récit, les images qui se gravent dans notre esprit, digne d'un film qui défile.

Ce roman m'a conquise, c'est addictif, intéressant et captivant. Je suis ravie d'avoir découvert c'est autre pan de l'Histoire au travers de la bouleversante vie de Virginia Hall.
Lien : https://youtu.be/E1_Hr-I4EN4
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Biographie d une américaine handicapée au parcours étonnant qui a oeuvré dans la résistance sous l égide du SOE puis de l OSS .
Un récit détaillé bien documenté mais un peu répétitif d ou une certaine lassitude .Peut etre ai je trop lu d ouvrages sur cette période !
Interessant mais pas passionnant .
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Winston Churchill avait personnellement ordonné au SOE (Special Operations Executive) de « mettre le feu à l’Europe » par un assaut sans précédent combinant sabotage, subversion et espionnage. (…) La nouvelle forme de guerre menée par le SOE, qui ne serait pas une guerre de 𝘨𝘦𝘯𝘵𝘭𝘦𝘮𝘦𝘯², s’inspirerait en grande partie du terrorisme pratiqué par les paramilitaires républicains irlandais. (…) Hugh Dalton, le pugnace ministre travailliste à qui Churchill avait choisi de confier le SOE, ne trouva pas facile la recherche d’un nouveau type de recrue capable d’enfreindre les règles, de faire preuve d’un « secret absolu » et d’un « enthousiasme fanatique ».

². Le SOE était surnommé « Ministry of Ungentlemanly Warfare »
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Puisant dans l'amour du théâtre et des déguisements qu'elle avait cultivé depuis l'école, elle apprit à changer d'apparence en quelques minutes en fonction de la personne qu'elle rencontrait. Changer de coiffure, porter un chapeau à large bord, mettre des lunettes, se maquiller, porter des gants différents pour cacher ses mains, ou même insérer des bouts de caoutchouc dans sa bouche pour gonfler ses joues : tout cela fonctionnait étonnamment bien.
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Pendant des mois, voire des années, elle n'avait pas osé rêver d'un avenir. Elle ne s'était pas sentie capable de montrer sa vulnérabilité ou ses besoins, et encore moins sa foi. La confiance pouvait vous faire tuer.
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Au cours de cette décennie de tensions et d'antagonismes politiques, la vérité et la confiance furent les victimes de la peur, du racisme et de la haine.
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Le remord est un puissant facteur de motivation.
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