Faculté, tome 2 : Le temps des vengeances

( Lui avec Janet ? Avec une fille comme elle ? Mais qu’est-ce qu’il peut bien lui trouver ? Quel goût peut-il avoir en bouche avec la fadeur d’une fille comme ça ? Qu’est-ce qui peut bien le faire rêver chez cette fille invisible ? Qu’est-ce qu’il peut bien voir à travers cette gamine transparente, si ce n’est un mur gris d’ennui ? Il faut être pédophile pour sortir avec une fille qui a l’esprit d’une gamine de quatorze ans, et le style vestimentaire d’une fillette de huit  ! On peut comprendre qu’il se soit résigné, qu’après avoir visé trop haut, il se soit rabattu sur une proie aussi facile.

. Il y a juste un moment où on a mis des années pour construire ce que notre instinct nous commandait, et une fois que c’est fait, il nous demande autre chose. En réalité, il nous demande simplement de recommencer, mais ailleurs, d’une manière différente, ou avec quelqu’un d’autre. C’est quand on réalise que l’on vit dans un grand mensonge, le mensonge qui camoufle nos liens devenus chaînes en posant un costume sur notre corps d’homo sapiens, le mensonge qui nous enferme dans une case une fois qu’on a réussi à la cocher.

Ces moments où tout vous sourit. Où l’autre vous aime, où vous aimez l’autre, où vous aimez la vie qui vous sourit, et où vous lui rendez ce sourire à elle et en même temps à tous les autres. Quand tout vous semble harmonieux, que derrière chaque regard croisé, à chaque détour d’une rue, se cache un semblable bienveillant et un monde de destins chauds et de mains ouvertes.
Il faut toujours profiter de ces moments-là. Car on n’est jamais sûr qu’ils durent bien longtemps.

Est-ce cela, ce qu’on appelle la « jalousie féminine » ? Cette compétition sourde qui en pousse de nombreuses à considérer celle qui se démarque comme une rivale à abattre aussitôt ? Parce qu’elle attire plus de regards ou de convoitises qu’elles, parce qu’elle vient de mettre le grappin sur un garçon et le retirer ainsi du marché, ou bien parce qu’elle a simplement l’air heureuse, assez heureuse pour ne pas, comme elles, observer les autres et se comparer... ?
 
 

Avec Janet, il se sent enfin pleinement lui-même, il peut se laisser aller, et par la spontanéité qui émane naturellement de lui quand il fait partie d’eux, il découvre des continents en lui qu’il ignorait jusque là. Il se surprend. Se découvre tendre et gentil. Plus la peine de jouer les durs au sein de cette bulle d’innocence. Il se découvre doux.