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sur 2196 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Knock ou le triomphe de Jules Romains

Ce personnage peut bien avoir pour l'éternité le visage de Louis Jouvet, il est avant tout diabolique. Son premier méfait ? Nous rendre le personnage de Parpalaid presque sympathique !

"KNOCK : Vous me donnez un canton peuplé de quelques milliers d'individus, neutres, indéterminés. Mon rôle c'est de les déterminer, de les amener à l'existence médicale (...).

LE DOCTEUR : Vous ne pouvez cependant pas mettre tout un canton au lit !

KNOCK : Cela se discuterait."

Le cabinet médical comme fond de commerce. le docteur Knock inocule une sorte d”hypocondrie généralisée à sa patientèle, rendant ainsi son métier fort lucratif. le soupçon de charlatanisme a longtemps pesé autour de la médecine et c'est à la source de cette défiance que s'abreuve Jules Romains dans cette comédie grinçante et drolatique, dont la fin prend des allures dystopiques.

Devenue l'oeuvre majeure, presque ombrageante, de l'écrivain et dramaturge, cette comédie efficace nous offre un remède à la cupidité : commencer par soigner l'ignorance des vrais/faux patients car si nous ne pouvons tous être médecins, nous avons tout de même un ciboulot et, face au sachant, la crédulité criante des patients de la pièce pose question.

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Là je vais me lâcher un peu...Cette pièce...Un régal, un bijou dans le genre. Je n'ai pu m'empêcher de retranscrire cette pièce à notre actualité. Tout le monde est potentiellement malade, et tout le monde se fait traiter surveiller pour une maladie imaginaire. le pouvoir de persuasion du médecin, de la science oeuvre. Elle affirme par la voie de l'autorité, et aidé par les notables du canton, que tous les citoyens sont des malades qui s'ignorent et qu'ils doivent surveiller leur état de santé, se soigner au besoin pour un mal dont il ignore tout...et ça marche, courbe à l'appui, le nombre de consultations augmentent c'est bien qu'il y a un problème non! et celui des prescriptions aussi, c'est ti pas une preuve irréfutable ça! eh oui, la manipulation par le mensonge est un fait et ne sévit pas QUE dans cette pièce! A lire et relire, avant qu'elle ne soit classée dans les pièces complotistes, ou comme potentiellement dangereuse car subversive, car capable d'inciter la population à se pencher sur tous les chiffres et a remettre en cause le dogme officiel...
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Knock ou le triomphe de la médecine est un classique incontournable de la littérature française. Avec cette satyre pleine d'humour, Jules Romains dresse le portrait de la société des années 1920 et nous régale des subtilités de notre langue (qui ne se souvient pas de la fameuse tirade où le fameux docteur demande à son patient si cela le "chatouille ou le gratouille" ?).
Un roman populaire qui doit son succès au personnage central dont on ne sait finalement pas s'il était un simple philanthrope ou un escroc confirmé.
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Est-il meilleure époque que celle où une pandémie virale nous fait perdre ceux de nos repères qu'on pensait les plus solides, où une réincarnation druidesque ( pour mémoire, j'en appelle à Wikipédia : "Le druide est un personnage très important de la société celtique, au point qu'il est à la fois ministre du culte, théologien, philosophe, gardien du Savoir et de la Sagesse, historien, juriste et aussi conseiller militaire du roi et de la classe guerrière1. Il est en premier lieu l'intermédiaire entre les dieux et les hommes.") célèbre un nouveau culte du côté de Marsiglia et convulse les foules piaffant à l'idée de l'avènement d'un nouveau prophète, où le corps médical se déchire pour savoir lequel d'entre ses plus éminents membres aura son rond de serviette sur une chaîne info où il fera la pluie et le beau temps à défaut de présenter la météo, où des noms tels ceux de Pfizer, de Moderna, d'AstraZeneca, de Spoutnik, sont désormais plus célèbres, dans nos pays où bouillonnent les cultures, que ceux de "quidams" injustement méconnus, et que l'historienne des sciences Margaret Rossiter a théorisé sous le nom "d'Effet Matilda", est-il meilleure époque que celle où un ennemi invisible réveille nos peurs ataviques et laisse, aux dires de certains, s'installer "une dictature sanitaire", pour relire - Knock ou le Triomphe de la Médecine - de Jules Romains ?
Pour ma part, les retrouvailles avec ce précurseur d'une certaine vision de la médecine moderne, qu'est la figure de ce cher ( au sens de coûteux ) Docteur Knock, ne me sont jamais apparues aussi opportunes et "bienfaisantes".
Knock, pour qui " les gens bien portants sont des malades qui s'ignorent " est un autodidacte ( sa culture médicale ne s'est-elle pas constituée à la lecture des notices de médicaments apprises par coeur ?). Il acquiert, en se faisant gruger par ce dernier, la clientèle provinciale du Docteur Parpalaid, un médecin "passéiste" et plutôt raté, lequel a exercé sans art et sans fortune pendant 25 ans à Saint-Maurice.
Knock ne s'en laisse pas compter pour autant. Avant de devenir médecin, il a été un homme d'affaires et a fourbi ses armes dans le négoce des cravates et de l'arachide.
Et c'est en entrepreneur qu'il va s'employer à faire de Saint-Maurice et de son cabinet la démonstration que la médecine moderne s'intègre parfaitement dans les pratiques du marchéage.
Dieu se sert des cloches pour faire sa pub, lui va utiliser le tambour... pour initier la demande.
Pour appâter le client, pardon le patient, est-il meilleure technique que d'offrir tous les lundis une matinée gratuite ? Les gogos se précipitent...la peur de l'inéluctable finitude, l'ignorance, le doute, le prestige de la fonction, un jargon que n'auraient pas désavoué les médecins de Molière, des tableaux impressionnants, la personnalité de l'homme, autosuggestionnent des Saint-Mauriciens bien portants qu'un régime et un traitement "adéquates" vont réellement rendre souffrants, affaiblir et assujettir au pouvoir de Knock. Knock qui affirme : " j'estime que malgré toutes les tentations contraires, nous devons travailler à la conservation du malade". Entendez par là, qu'il faut tout faire pour que non seulement le malade ne meure pas, mais qu'il ne guérisse pas non plus... afin de ne pas en perdre "l'usufruit".
En bon DRH, Knock sait aussi qu'il a besoin de "collaborateurs", de comparses autour de lui. Aussi soudoie-t-il l'instituteur, le pharmacien, l'hôtelière en jouant sur la corde sensible de chacun d'entre eux... et en prenant bien soin, pour ce qui les concerne, de les garder, eux, en excellente santé.
Au bout de trois mois Saint-Maurice n'est plus cette bourgade dans laquelle a exercé pendant 25 ans le docteur Parpalaid, revenu pour toucher la part trimestrielle de la vente de son cabinet.
C'est, dirait-on aujourd'hui, une ville sanitarisée, sur laquelle règne un gourou tout-puissant. Un escroc ? À vous d'en décider. Il est surtout l'apôtre d'une nouvelle religion qui voudrait " mettre au lit toute une population pour voir, pour voir...". Un sectaire (anachronisme)... auquel, ultime clin d'oeil de Romains, le Docteur Parpalaid demande une consultation.
Car Knock c'est le défi de l'emprise, de la toute-puissance "Il n'y a de vrai décidément que la médecine, peut-être aussi la politique, la finance et le sacerdoce que je n'ai pas encore essayés"... nous confie-t-il malicieux et cynique ( ? ).
Alors oui, cette farce de Romains n'en a pas fini de farcir des dindes... Et si nous étions l'une d'entre elles ?
À lire et à relire... et c'est drôle !

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Réjouissante relecture d'une pièce grinçante dans laquelle un médecin aux talents plus commerciaux que prophylactiques prend possession d'un canton pour se lancer dans la culture de malades en batterie. de la pisciculture, dit-il.
Peu de sciences mais de la méthode dans son approche, doublée d'une redoutable stratégie marketing : après l'étude de marché pour estimer le potentiel expurgeable de la bourse du patient, Knock prend la pause dans une posture de savant, lance un produit d'appel à la consultation gratuite, distille quelques propos techniques illustrés d'images ou de graphiques pour insinuer la peur de la maladie, et voilà toute la population du canton envoyée au lit, délestée à intervalle régulier du prix des consultations et des traitements médicamenteux adéquats.
Merci cher docteur Knock d'avoir amené les lumières de la science et du progrès dans cette terre obscure! Et d'ailleurs, sans vous déranger, j'aimerais vous entretenir d'une petite gêne que je ressens depuis quelques jours...
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Cette pièce a été écrite par Louis Farigoule dit Jules Romains.

Celui-ci est né en Haute-Loire le 26 Août 1885 et décédé à Paris le 14 Août 1972 où il repose au cimetière du Père Lachaise.

Philosophe, poète et dramaturge Français, membre De l'Académie Française.

Sa pièce "Knock" fut représentée pour la première fois à la Comédie des Champs Elysées à Paris le 15 Décembre 1925.
Mise en scène et décors du grand acteur Louis Jouvet qui interprète le rôle principal.

" Toute personne bien portante est un malade qui s'ignore".

Cela va nous être démontré de façon magistrale dans cette pièce tellement drôle, mais grinçante tout de même, qui dénonce la manipulation à l'excès et qui pourtant va marcher "du feu de dieu" sur la population de la petite commune de Saint-Maurice qui compte près de six mille habitants.

A lire c'est vraiment "poilant" mais comme cela doit être fantastique de voir jouer cette pièce au théâtre.
Je crois d'ailleurs que Fabrice Lucchini a joué le rôle de Knock et franchement cela a dû être un régal.
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Toujours afin de compléter ma connaissance en manière de classiques, c'est mon mari qui m'a conseillé cette lecture qu'il avait lui-même étudié en classe de 5ème et je dois dire que le l'en remercie pour m'avoir orienté vers cette lecture.

Knock, après être arrivé dans un petit bled de campagne appelé Saint-Maurice rachète le cabinet du docteur Parpalaid. Il croit d'abord s'être fait arnaqué lorsque ce dernier lui raconte que la vie à Saint-Maurice est tranquille et que les gens ne sont jamais malades mais cela était sans compter sur sa prodigieuse capacité à envoûter son entourage et à son talent d'élocution. Pour reprendre une expression bien connue, "il aurait réussi à vendre de la glace à un esquimau".
Et c'est d'ailleurs ce qui se passe ici. Même les gens bien portants se voir découvrir par le docteur Knock une quelconque pathologie, à tel point que le chiffre d'affaires de ce dernier atteint des sommets et que le pharmacien voit son chiffre d'affaire multiplié par dix. Tout ça pour quoi ? "Par amour de le médecine", vous répondrait probablement Knock mais en réalité, il faut bien se rendre à l'évidence que c'est plus par amour de lui-même, pour flatter son ego alors qu'il n'y entend rien en médecine et pour se rendre indispensable que Knock agit de la sorte et avec une grande prouesse il faut bien le reconnaître.

Une pièce indémodable car il faut reconnaître que dans la société actuelle, non seulement certains médecins mais également les médias sont prêts à tout pour vous faire croire que vous êtes réellement malades ou susceptibles de l'être. Une fabuleuse satire de la société telle qu'elle l'était à l'époque où la pièce a été écrite et telle qu'elle continue à l'être.
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Ca fait des années que je n'avais pas lu de pièce de théâtre, et encore plus longtemps que je n'y ai pas assisté. Cette lecture a été très agréable et j'ai beaucoup ri face à ces situations absurdes. C'est une histoire de manipulation. Comment obtenir ce que l'on veut pas simple suggestion. le peuple est manipulé par un grand esprit, et des opportunistes gravitent autour pour profiter de tout ça, certains avec moins de succès que d'autres.
Une lecture rapide et plaisante, que j'aimerais beaucoup voir en représentation.
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Agréable moment, cette relecture de ce grand classique du théâtre français, pour un moment de partage avec mon grand fiston. L'humour, la satyre restent les grands points forts, succulents autant que truculents, mais la maturité de l'âge permet une lecture plus approfondie, une réflexion sur la Médecine, l'attrait des gens pour les "grandes peurs" pour mieux se payer des protections de tous types, se rassurer.
En parallèle, nous avons vu la version film de Knock, avec Omar Sy, et je crains que l'interprétation de cet acteur sympathique m'ait quelque peu influencée, car je n'ai pas réussi, lors de cette seconde lecture, à trouver ce Dr Knock aussi mesquin, fourbe, manipulateur... Je lui ai découvert des traits plus humains, et ai même pu lui laisser le bénéfice du doute quant à ses compétences médicales, et son humanisme (il apprend tout de même l'hygiène de base à ses concitoyens !). Bref, peut-être suis-je à mon tour tombée dans le piège ... ah, la naïveté de l'a^me humaine !!!
Promis, lors de ma troisième lecture (avec sûrement le second fiston, d'ici quelques années), promis, je ne revisionnerai pas le film en même temps ! Je ne vais pas me laisser manipuler comme cela, quand même !!! ;)
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« Est-ce que cela chatouille, ou est-ce que cela gratouille ? »

Cette réplique, passée dans le langage commun, est issue de Knock, une pièce de théâtre écrite en 1923 par Jules Romains. Cette oeuvre va bientôt pouvoir être qualifiée de séculaire, il s'agit de l'une des oeuvres les plus connues de l'auteur et elle se révèle plus que jamais d'actualité.

Certes, depuis, les choses ont beaucoup changé : la profession de médecin, la création de la Sécurité sociale et pourtant… ! Tout ce qui est écrit-là à une valeur prophétique. Aujourd'hui, à l'heure où la santé prend une place grandissante et devient un véritable marché (sans oublier le comportement purement commercial de certains hommes et femmes de l'art médical), lire cette pièce de théâtre relève presque d'un devoir d'instruction.

Sans en révéler davantage, si elle se présente sous la forme d'une comédie qui laisse entendre rapidement là où l'auteur veut en venir, elle délivre un message qui vous fera réfléchir et qui gagnerait à être diffusé autour de soi. Chers hypocondriaques (pour ne pas faire référence à un livre d'un certain médecin médiatique), vous aurez ici de quoi relativiser…

La pièce de théâtre, est ici clairement dramatique : l'action théâtrale joue une part importante. Les personnages sont nombreux, même si la plupart d'entre eux jouent ici un petit rôle. L'humour est bien présent, certaines répliques sont mémorables, mais pourtant le lecteur ne sera pas toujours en train de sourire.

Assurément voici une pièce de théâtre qui mérite d'être mise entre toutes les mains, d'autant qu'elle se lit rapidement et ne laissera pas indifférent.
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