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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans une des nombreuses versions de cette chronique j'ai acheté ce livre à la période des fêtes parce qu'au moment de le voir à l'étalage je me souvins de la chronique enchanteresse de mon ami Bernacho mentionnant Averroès, ou alors pour le soyeux de la couverture à en perdre la tête dans les étoiles, ou encore pour Salman Rushdie que je me promettais de lire depuis longtemps, ou bien pour ce titre évocateur de belles heures et plein de mystère, peut-être même aurais-je parcouru la quatrième de couverture qui m'aura emballé, et il s'en est passé des choses depuis car le temps ..., bref ce ne sont là que les versions les plus rationnelles.

Car il en est d'autres où une fée, et quelle fée : rien moins que la Princesse jinnia de la Foudre, après m'avoir particulièrement bien écouté aurait murmuré à mon coeur et l'aurait réchauffé, soufflant sur les braises, au point de faire rejaillir un mélange de fumée et de feu et ainsi les non moins nombreux trésors qu'il renfermait. Mais il en est aussi une que je privilégierai, où j'aurais par trop caressé une bouteille (de gin Bombay ???) et ainsi reçu le livre par le simple enchantement d'une amitié. Non je n'ai pas oublié le réveillon. Encore une fois merci.

Dans ce récit digne des contes des mille et une nuit Salman Rushdie nous serpente de digressions en digressions, entrelacées d'imaginaire et de réalité qui ne font qu'un et inversement se développent l'une par l'autre, pour nous emmener, ô trouvère aux maintes circonvolutions, dans un possible futur dont nous avons oublié le passé, ou du moins une partie pour la moitié (à peu près) d'entre nous et l'autre pour l'autre moitié, prolongeant à travers le temps et l'espace la dialectique qui opposa il y a des siècles Ibn Rushd à Ghazali. Car le monde aujourd'hui reste divisé.

Mais il est bon de rappeler que ce récit est celui de la vision qu'en a un lointain descendant dans plus de milles ans sur la période des Etrangetés qui s'est passée dans quelques années et tel qu'elle a traversé les âges par l'histoire, la tradition, les contes et légendes pour en devenir le nouveau référent post mythologique bien qu'il mentionne l'Iliade et l'Odyssée (et sans doute plus vieux encore mais je n'ai pas capté).

Comment justifier, sinon un puissant mauvais sort, ma difficulté à tourner les pages et cette tendance à être perpétuellement ramené en arrière pour me raccrocher ? Sans doute l'impression d'incessante répétition, les noms multiples pour le même personnage, les mêmes images revenant en boucles comme sur CNN n'ont pas aidé à maintenir l'attention du lecteur lent et atteint d'aphantasia que je suis.

J'aurais aussi aimé que Salman Rushdie ne s'en tienne pas à la sempiternelle dichotomie du bien et du mal ou à la simple alternative d'une dialectique mais m'emmenât vers les chemins nouveaux d'une troisième et quatrième dimensions philosophiques, se dissociant de la logique des ordinateurs pour mieux approcher toute la complexité de l'être humain. Ceci étant dit : "En rédigeant cette chronique, nous le disons une fois de plus, nous savons pertinemment qu'elle est passée du récit factuel à celui de spéculations et de fictions." p.307
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Mille (et une ?) années après les événements, un narrateur raisonnable vivant dans un monde pacifié et "libéré" de la religion, relate les événements survenus lors de la Guerre des Mondes, qui opposa pendant mille et un jours le monde des hommes et le Péristan, le monde magique des Djinns, ou fées, ou Péris dans la culture indo-persane. Le récit de cette guerre est plaisant, plein de rebondissements et de surprises, et met aux prises Dunia, la princesse djinn incarnant le bien, et quatre mauvais djinns mâles qui veulent dominer le monde, y instaurer la terreur et réaliser ainsi l'idéal du penseur intégriste musulman Ghazali : que la peur jette les hommes dans les bras de Dieu et fasse d'eux des dévots soumis et tremblants. De son côté, Dunia, l'héroïne positive, qui a engendré une foule de descendants issus des oeuvres du philosophe rationaliste et libéral Ibn Rushd, ou Averroës, (Ibn Rushd dont le père de l'auteur avait repris le nom en hommage, Rushdie), rassemble ses troupes pour résister au mal.

Si la narration de cette guerre surnaturelle est plaisante, on remarquera que le roman ne se concentre pas sur le destin d'un seul personnage, mais de plusieurs, schématiques et tracés assez sommairement. C'est que ce livre est beaucoup moins un roman qu'une fable, un conte philosophique à la façon de Voltaire (cité plusieurs fois). Aussi, Rushdie voulant démontrer une thèse, illustrer une morale et une politique à l'aide des charmes de la fable, n'écrit pas un vrai roman, mais une allégorie, avec toutes les faiblesses littéraires que ce genre implique : Diderot disait que c'était la plus froide des formes littéraires. Les personnages ne sont guère plus, par moments, que des fantômes mécaniques au service d'une idée, ce qui se ressent au peu de soin et de subtilité avec lesquels ils sont dessinés, comme Candide, Pangloss ou Martin le pessimiste.

La thèse que défend Rushdie ne pourra que plaire aux lecteurs contemporains bien-pensants : la religion est une mauvaise chose, issue de la peur et de la déraison des hommes, dont les Djinns ne sont que l'expression et la métaphore (comme on l'apprend à la fin, dans l'épilogue qui sert de moralité - donc, déception, ces êtres magnifiques et drôles n'étaient que ... des figures de style ?) Cette thèse, banalisée par la bourgeoisie des Lumières et par Auguste Comte, aplatit considérablement l'ensemble, et ramène tout le foisonnement baroque du livre (et le caractère fantastique, merveilleux et drôlatique des djinns, de leur descendance et de l'histoire) à une espèce de prêche rationaliste convenu, malgré une pirouette finale.

En somme, ceci est un conte un peu scolaire, et trop soumis à une lourde intention démonstrative, même s'il reste agréable à lire.
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Un roman assez compliqué à lire. L'histoire est intéressante mais l'écriture n'est pas facile. Il y a beaucoup de références philosophiques ou mythologiques.
En somme, il faut s'accrocher car l'histoire vaut le coup, mais l'écriture peut être un véritable frein à la lecture.
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