Drame en sept tableaux dont l'action se déroule dans un pays fictif de l'Europe de l'Est pendant la guerre de 39/45. On y trouve beaucoup d'introspection, de psychologie et naturellement de la politique puis qu'il est question de l'URSS et du Parti Communiste. le duel bourgeoisie-aristocratie et gens du peuple n'est pas absent non plus. La lutte des classes n'est pas ici un cliché de même que l'affrontement intellectuels contre prolétaires.
Une pièce de théâtre que j'ai lue plutôt comme un roman, compte tenu de l'épaisseur du livre, et en règle générale de la longueur des tirades. La compromission et les trahisons ne sont pas absentes non plus... comme très souvent en politique.
Bonne découverte d'une oeuvre encore actuelle.
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Pièce sur la politique dont les détails de l'intrigue sont assez complexes mais dont la thématique est assez simple : faut-il se salir les mains pour un homme politique pour accéder au pouvoir c'est-à-dire renier certains principes au nom du réel? La pièce pose également la question de la responsabilité de ses actes, thème cher à l'existentialisme de Sartre.
La pièce débute par un interrogatoire d'Hugo par Olga. La guerre est finie. Hugo, membre du parti issu d'un milieu bourgeois a tué deux ans auparavant Hoederer dont la ligne de compromis, critiquée à l'époque a été réhabilitée. Hugo est-il récupérable et a t'il tué pour raisons politiques ou sentimentales (il a trouvé Hoederer dans les bras de sa femme).
Flash back, rencontre de Hugo et Hoederer. Hugo est jeune, cherche à être accepté, à faire oublier qu'il n'a jamais été pauvre. Pour cela, il adopte la ligne la plus dure, reste rigide, fidèle à des principes abstraits. Il est chargé de tuer Hoederer qui est prêt à des alliances avec avec la bourgeoisie. Cependant, il n'arrive pas à tuer Hoederer car il évolue à son contact. Ce dernier, plus âgé que Hugo aime la vie, les hommes avec leurs défauts, préfère leur salut à la pureté des principes. Il veut faire "une politique de vivants pour les vivants" Il finit par tuer Hoederer par jalousie (l'homme même le plus intellectuel, le plus abstrait est toujours rattrapé par ses émotions ).
Hoederer a été réhabilité et deux ans après, Olga voudrait sauver Hugo en disant que le crime était passionnel ( ce qui est le cas) mais Hugo refuse. Il veut assumer la responsabilité de son acte et ainsi se comporter en Homme. Il choisit la mort. Il avait certes évolué au contact d'un homme pragmatique mais il était décidé à le tuer et en acceptant son acte il se salit les mains lui aussi.
La pièce a été écrite en 1948 mais elle se situe en 1943 et 1945 et dans ce contexte d'Occupation et d'après guerre, elle peut inviter chacun à assumer ses actes.
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Convictions et certitudes se font paires.
est ce là, la seule raison de permettre violences et écarts dans un sentiment de libération politique pour une société de fonctionnels et de pragmatismes ?
Dérives et passions s'offrent leurs limites, ces frontières à ne pas dépasser, ne pas franchir sans retour.
Mains sales à saisir en toutes quiétudes.
Réflexions et questions se feront bonnes conclusions à ces pages tournées.
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Un livre très attachant, j'avais beaucoup de mal à m'arrêter ! Il y a beaucoup de suspense et on ressent l'émotion des personnages (grâce aux précisions)
Je recommande
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