Qui ne sait pas grimper à l'arbre reste à terre.
Mort à l'ethnisme, au tribalisme, au régionalisme et aux antagonismes !
J'aurais voulu dire à Gino qu'il se trompait, qu'il généralisait, que si on se vengeait chaque fois, la guerre serait sans fin. Mais la souffrance est un joker dans le jeu de la discussion, elle couche tous les autres arguments sur son passage… En un sens, elle est injuste.
Gino avait peur des mygales qu'on ramassait dans son jardin, il se mettait à plat ventre quand on entendait un orage au loin… Mais s'il fallait porter une kalashnikov et aller se battre sur le front, il serait le premier. Il était très équilibré dans ses extrêmes, il m'impressionnait.
Cette étrange atmosphère enflait de jour en jour. Le fond de l'air avait changé. Peu importe le nez qu'on avait, on pouvait le sentir.
Le génocide est une marée noire. Ceux qui ne s'y sont pas noyés sont mazoutés à vie.
Chaque fois que je lui rapportais un livre, Madame Economopoulos voulait savoir ce que j’en avais pensé. Dans ce havre de verdure, j’apprenais à identifier mes goûts, mes envies, manière de voir e de ressentir l’univers. Elle me donnait confiance en moi, ne me jugeait pas. Grâce à mes lectures, j’avais aboli les limites de l’impasse. Je respirais à nouveau. Le monde s’étendait plus loin.
Le génocide est une marée noire. Ceux qui ne s’y sont pas noyés sont mazoutés à vie.
J'étais un lâche, doublé d'un égoïste. J'érigeais mon bonheur en forteresse et ma naïveté en chapelle. Je voulais que la vie me laisse intact alors que maman, au péril de la sienne, était allée chercher ses proches aux portes de l'enfer.
Grâce à mes lectures, j'avais aboli les limites de l'impasse. Je respirais à nouveau, le monde s'étendait plus loin.