Roméo et Juliette est probablement l'une des
histoires d'amour les plus célèbres au monde. Adapté un nombre incalculable de fois, sous différentes formes, c'est un classique du théâtre anglais, dont beaucoup connaissent l'histoire, même s'ils ne l'ont jamais lu. Pour ma part, c'est la deuxième fois que je lis cette pièce et c'est drôle parce que je n'ai absolument pas le même ressenti que la première fois.
Commençons par l'histoire. du point de vue du lecteur d'aujourd'hui, elle est vraiment désuète et apparait comme presque gênante. Déjà, Juliette n'a que 13 ans (presque 14), et Roméo ne semble guère plus vieux. Au début de la pièce, Roméo ne jure que par Rosaline. Il est fou amoureux d'elle et malheureux comme les pierres parce qu'elle ne lui accorde pas même un regard. A ses yeux, aucune autre femme ne vaut Rosaline. Et pourtant, il suffit qu'il croise le regarde de Juliette pour que pouf, subitement, Rosaline n'existe plus. Ah il est beau l'amour fou ! Evidemment, l'amour est réciproque et les deux adolescents se marient en secret dès le lendemain, comme ça, sans même faire plus ample connaissance. Et toute cette histoire va, bien entendu, les mener à leur perte à tous les deux.
Le regard du lecteur d'aujourd'hui ne pourrait que soulever l'intensité du sentiment adolescent. Pour eux, tout est "trop", ils sont dans l'extrême, dans l'exagération. Ils font une montagne d'une toute petite chose. Mais pour le lecteur de l'époque, comment a-t-il pu ressentir cette histoire qui, rappelons-le, a été écrite vers la fin du XVIème siècle ? Quoiqu'il en soit, comme beaucoup de classiques, il est intéressant de voir comment l'histoire a vieilli, au regard de l'évolution de la société et que des choses qui étaient peut-être normales à l'époque peuvent sembler totalement incohérente aujourd'hui. Il n'en demeure pas moins que c'est
Roméo et Juliette et que, quoi qu'on en dise, c'est l'une des plus célèbres
histoires d'amour de tous les temps et ce n'est pas pour rien.
Passons à la plume de
Shakespeare maintenant. Là encore, le lecteur d'aujourd'hui porte sur cette pièce un regard probablement autre que le lecteur de l'époque. On ne peut cependant que reconnaître que
Shakespeare sait manier les mots. Dans cette histoire, rien n'est dit vraiment, de façon totalement explicite et compréhensible.
Shakespeare emprunte des tournures plus subtiles, plus poétiques, il exprime à mi-mot, avec des formes alambiquées qui, personnellement, ont pu me perdre à plus d'un moment. Pour comprendre ce que
Shakespeare veut dire, il faut rester concentrer et s'accrocher. C'est que nous n'avons plus l'habitude de ce style d'écriture aujourd'hui.
Enfin, je voudrais dire un dernier mot sur l'édition que j'ai eu entre les mains qui est paru chez Tibert éditions. L'objet livre est tout simplement sublime et laisse la part belle aux illustrations de
Livia Pastre. C'est vraiment un très bel objet, on sent que l'éditeur a vraiment fait un travail soigné.
Pour finir, difficile de dire si j'ai vraiment aimé
Roméo et Juliette. C'est un texte tellement... presque "sacré" en fait. Ce n'est pas un classique du théâtre anglais pour rien. Et tout ça, tout ce contexte, ce "poids" en quelque sorte, fait que c'est difficile d'avoir un avis totalement objectif parce que quand même, hey, c'est
Roméo et Juliette !