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EAN : 9782493801012
428 pages
NOIR ABSINTHE (02/11/2023)
4.21/5   26 notes
Résumé :
Une fée qui s’ignore, prisonnière d’une adolescence trop normale, voit sa vie chamboulée quand elle fait la rencontre épistolaire de Csilla, une jeune femme solaire qui lui dévoile les véritables couleurs de son âme.

Un roman jeune adulte entre la Bretagne, Paris et l’Alsace, et surtout, dans le Monde des Fées.
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Un mois et quelques jours que j'ai terminé ce livre, ce récit et je n'ai toujours pas posé les mots dessus. Pas qu'il soit mauvais, bien au contraire, mais parce qu'il m'a fallu le relire une seconde fois et j'ai exactement le même ressenti qu'à la première lecture : mon coeur n'a cessé de battre la chamade devant les événements de nos héroïnes. le résumé étant très succinct, j'ai peur d'en dévoiler de trop et indiquer juste qu'il faut lire cette histoire sans donner un minimum risque de faire tache. Pas de mesquinerie, point de "lisez parce que j'adore l'auteure !" même si cela pourrait être un bon slogan chez moi (j'en ai tellement peu d'auteurs qui auraient ce traitement de "faveur" que cela fonctionnerait parfaitement. J'ai découvert Morgane avant, dans une autre vie, dans un autre temps où les mots étaient tous sauf solitaires. Les maux étaient présents et cela se ressentaient quelque peu dans la plume. Une écriture, douce, sensuelle, terriblement attachante et une imagination fertile. Les fioritures sont peut-être là, la noirceur aussi et les doutes toujours collés au texte, mais qu'importe le sujet, l'écriture a évolué, tout comme Morgane qui nous offre le meilleure d'elle-même. Elle s'est trouvée et sa plume s'en ressent d'avantage, avec cette pointe de subtilité plus poussée, ses mots plus sombres et cette lueur d'espoir qui ne cesse de battre, comme les obstacles à abattre dans cette prison de chair et de glace.

Deux parties composent ce récit, une plus "terre-à-terre" avec les doutes, le quotidien de notre premier personnage qui se cherche, se demande s'il est véritablement ce qu'il montre, ses études. Nous suivons ce personnage en souriant par moment, en nous disant qu'à 17 ans c'est encore jeune pour être sur de soi dans l'apparence, dans l'esprit dans son avenir qui se dessine sans réussir à être bien dans sa peau. Parce que c'est de cela que le récit nous parle en premier : le fait d'être soi-même, de ne pas ressentir de mal-être, d'être la personne que l'on veut sans avoir à supporter le regard des autres constamment. C'est le cas de cet étudiant qui est à part, comme les autres, se retrouvent ensemble sans être dans de "vrais" groupes. Pas forcément les laissez-pour-compte, mais cela pourrait y ressembler. Des êtres qui se cherchent qui ne veulent pas forcément être comme tout le monde et puis ces échanges en cours de français qui vont tout changer. Des lettres, des correspondances qui vont donner le déclic, le début d'une victoire sur soi. C'est un travail de chaque instant que nous avons, entre ce que les personnages pensent et ce qu'ils ressentent. Nulle n'est sensé être parfait, mais se sentir bien dans sa peau, qu'elle quelle soit ne devrait pas être un phénomène de foire ! Ce qui malheureusement est encore bien le cas à notre époque (voila que je parle comme ma grande-mère, de mon temps, blablabla...) Être heureuse, être en bonne santé devraient être les deux premières choses qui doivent nous appartenir. Il est vrai que le regard et les mots des autres sont parfois mesquins, un bourdonnement de mouches insolentes, un peu trop virulents, parce que cela fait peur, parce que ce n'est pas normal, parce que ??? Que de fausses excuses et ici, le récit de Morgane est tout en douceur, sans cacher les mots ni les maux, avec bienveillance.

Bienveillance est le mot qui est resté gravé dans mon esprit tout le long de la lecture et pourtant nous avons des rebondissements, des surprises de taille et la fantasy qui arrive à la moitié de ce beau bébé (enfin un petit peu avant). Il s'agit de ressentir ce que son être a besoin et Aurore va le découvrir grâce aux échanges avec Csilla. Une gentillesse sans défaut des amies et amis d'Aurore qui va jusqu'à l'aider le plus possible pour atteindre son rêve : discuter en chair et en os avec Csilla, sa correspondante Alsacienne. le voyage de la Bretagne à l'Alsace... J'ai été remué sans vraiment savoir pourquoi et puis un peu de moi justement. Hennebont est une ville que je connais pas mal : j'ai longtemps vécu à Baud, fait mes études à Lorient, travaillée sur Paris et visité Strasbourg et ses environs à plusieurs reprises, comme Obernai... C'est amusant, affolant et je suis retournée dans mon propre passé pour imaginer : et si j'avais eu son courage à 17 ans ? (Bon, OK je l'ai eu à 19 et j'avais le permis, mais passons). Des descriptions des lieux, de la nature, du voyage qui nous donne envie de les prendre dans nos bras et de leur dire que tout ira bien, ais sommes -nous capables de les aider si leurs esprits résistent à leur coeur ? Sans le savoir, l'auteure a su me ramener chez moi avec des thèmes forts et des mots d'une justesse affriolante. La plume est toujours aussi délicieuse si ce n'est plus (et j'ai hâte de lire ceux que j'ai acheté après ce récit), fournie, enrichissante, à la saveur pompeuse des échanges des liaisons dangereuses. Deux êtres qui ne se connaissent pas et pourtant vont ressentir un lien fort et lorsque vous aurez le fin mot de l'histoire, je peux vous assurer que ce qui est écrit noir sur blanc la plupart du temps vous touchera.

Coup de coeur ? Oui, bien entendu, avec mes mots qui me semblent bien fades en comparaison de ceux que j'ai quitté une fois de plus il n'y a pas si longtemps que cela. Un fait qui démarre sur une quête de soi, d'identité afin de trouver son âme au pays des fées. La rencontre par le biais des lettres est un moment de pur délice, je dois bien l'avouer. J'attendais avec impatience de découvrir ce que l'autre allait écrire et puis le fil qui se casse. le voyage, la rencontre et la bobine de fil rouge qui résiste malgré tout sans vraiment savoir pourquoi. Être ou paraitre, qu'est-ce qui est le plus important ? C'est une bonne question et chacun doit pouvoir y répondre. Point de fées dans mon arbre généalogique, si ce n'est celles que je porte dans ma peau, cet encre qui me conforte dans le monde que je veux me créer et qui semble si réel, tout comme celui que Csilla et Aurore vont devoir affronter à leur manière. Il ne s'agit pas de savoir qui est le personnage principal dans cette histoire, car dans la vie, en dehors de ces pages, nous sommes tous des personnages principaux de notre propre vie. Morgane a su insuffler de la compassion, du questionnement, de la terreur aussi, de la lassitude, une perte de soi mais le coeur lui est toujours là, quelque part. c'est lui qui nous guide et pas la raison qui nous indique quoi faire en fonction des "conventions" d'une société toujours plus stricte. L'univers ainsi crée prend son sens au fil des pages tournées. le questionnement du début se retrouve emmêlé dans un monde imaginaire, la perception de soi varie en fonction de ce que l'on veut, de ce que l'on nous montre, de ce que l'on voit. Tant d'événements sont capable de nous transformer en ce que nous ne sommes pas si nous n'avons pas les bonnes personnes autour de nous. Les peurs se retrouvent par moment allant jusqu'à mettre un voile devant le regard d'Aurore, ce personnage qui ne verra plus l'ensemble comme avant au risque de perdre plus que sa propre innocence. Quant à Csilla, les concessions font foison, mais comme notre "héroïne" toutes deux ne se sentent pas véritablement à leur place.

Un début que nous pourrions qualifier de "normal" surtout au vu de cette couverture qui nous promet monts et merveilles, pour pour emmener dans des épreuves insoupçonnées et ce palais si mirobolants. Telles les sirènes qui ne sont pas au port d'Alexandrie, le monde n'est pas toujours celui que l'on croit. J'ai été happé par la plume, par le récit et les engagements. Cette magie exploitée n'est que le reflet des bonnes personnes autour de nous, celles qui vont réussir à nous aider dans notre voie. Il n'est jamais trop tard pour changer, il n'y a que la mort qui le peut et le temps est parfois bien cruel de défiler bien plus vite que nous ne pourrions le penser. Les pièges sont nombreux, les obstacles aussi sous bien des formes. Certaines significations sont flagrantes, comme ces corbeaux qui portent bien leur nom. Nulle besoin d'être sorcière pour imaginer ce qui se cache réellement derrière ces ombres de malheur. Ce n'est pas un récit qui fait tout le temps rêver, il nous permet de nous poser des questions, d'ouvrir un peu plus les yeux sur notre monde, sur nous-même certes, mais aussi sur ceux qui nous entourent. Sans nous en rendre compte, le fantasy prend doucement le pas sur la réalité et le rêve qui en découle devient lentement un cauchemar. Il y a de certains souhaits qu'il vaut mieux taire, mais cela ne s'apprend qu'avec le temps. Il est souvent difficile de détourner le regard de ce que nous désirons, de peur qu'il ne s'échappe, mais si tout n'était qu'illusion ? Et si ce n'était plutôt que ce désir qui transforme ce que nous voyons en or ?

En conclusion, la cour de l'Hiver est bien plus qu'une simple histoire pour jeunes. Il est riche dans son écriture, dans ses thèmes et enrichissant. Une plume qui fait rêver et trembler à la fois. Des thèmes forts qui devraient toujours être mis en avant avec bienveillance comme Morgane a su le faire. Les messages sont nombreux, intenses. Si certains nous entrainent sur des chemins de lumière, il ne faut jamais oublier que sans ombre, elle ne brille pas. C'est un voyage qui ne s'arrête pas à une région, un état physique ou mental. C'est un voyage qui est bouleversant de voir la façon dont le sujet est abordé, dont les personnages réagissent (et je n'ai pas parlé des parents de notre chère Aurore). Entre ces pages se cachent une profondeur à la fois sur le rêve et la réalité, sur nos désirs, sur la beauté de l'âme et l'horreur de ce qui se cache. Être soi ne devrait pas être difficile, pourtant en écoutant la société actuelle qui montre certains faits, cela ne fait que démontrer qu'il reste encore beaucoup de chemin et sans bienveillance nous ne sommes pas capable d'avancer. Un récit qui va bien au-delà de ce que j'ai pu écrire. Je peux juste tenter une fois de plus de vous envoyer vers ce "conte" qui saura déposer à vos pieds une richesse en tout point.

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/la-cour-de-l-hiver-morgane-stankiewiez-a215772813
Lien : http://chroniqueslivresques...
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La cour de l'hiver mélange des éléments romanesques classiques (récit et dialogues au registre de langue courant) avec des échanges épistolaires au style beaucoup plus pompeux (inspiré des Liaisons dangereuses De Laclos, point de départ du roman).
Le roman fait également appel à plusieurs genres, sans en reprendre totalement les codes. le premier tiers, c'est du contemporain classique. Mais on se doute bien que l'autrice nous réserve quelques surprises… Qui arrivent bien vite. Tiens, une apparition de SF ! Un peu d'horreur aussi, comme ça l'air de rien. Des métamorphoses, des giclées par-ci, des giclées par-là, des corbeaux flippants, quelques morceaux de chair… Presque quelque chose de très visuel, filmique. Et puis un aperçu de fantasy et de merveilleux avec l'entrée en Faerie. Mais un univers tellement blanc qu'il en est dangereusement noir. Dans le fond, on pourrait même lire ce roman comme un conte…
Alors, c'est désarçonnant. Parce que le rythme de lecture en est complètement perturbé, parce que chaque incursion dans un genre peut frustrer tant on a des attentes qui en sont liées et dont Morgane se moque royalement. J'aime bien quand les auteurices osent des choses, sortent des sentiers battus, proposent des textes à la croisée de plein de chemins. J'aime bien être déroutée, aussi, et me laisser alors guider par l'auteurice, à l'écoute du message plutôt que de la forme. Honnêtement, cela donne ici un roman assez lumineux, intéressant, singulier. Mais aussi assez inégal. Si je salue grandement ces choix pour le souffle de liberté qu'ils apportent au roman, je dois reconnaître malgré tout que je n'ai pas été totalement séduite.

Je connais l'amour de l'autrice pour la poésie un peu grandiloquente, pleine de panache et de souffle. On la retrouve dans les échanges épistolaires entre les deux protagonistes (des ados de 1ère). Et là, première déconvenue : ça ne marche pas du tout.
D'une part, ça ne colle pas avec l'âge des personnages. Je veux bien admettre qu'on apprécie les grands poètes à cet âge, mais là ça sonne faux. Personnellement, je ne suis pas du tout émerveillée par ce type de prose que je trouve artificielle à souhait. Les images déjà vues mille fois, les déclamations ampoulées, les phrases à rallonge, pleines d'images et de comparaisons à l'infini… Trop souvent j'ai eu l'impression d'une déclamation, et si c'est fait exprès (après tout, les aèdes étaient des orateurs), ça ne me séduit pas du tout. J'avoue avoir grimacé plusieurs fois et levé les yeux au ciel autant.
Mais au-delà de cette question de goût, le problème vient surtout du fait que la voix de l'autrice prend toute la place et noie celle des personnages qu'on n'entend pas du tout. C'est dommage, parce qu'il y a un déséquilibre qui m'a semblé évident entre les échanges épistolaires qui m'ont laissée de marbre (et que j'ai fini par survoler) et des scènes de la vie quotidienne certes banales mais beaucoup plus chargées d'émotion brute et authentique. Mais ces échanges épistolaires sont fondamentaux dans les relations entre les personnages et dans le regard qu'ils portent sur eux-mêmes. Je trouve dommage de les avoir autant enrobés de sauce et de coulis et de ganache et de crème.

Par ailleurs, les amateurices de littérature de genre pourraient éprouver quelques frustrations, notamment concernant la SF. C'est vrai que la SF n'est développée que sur quelques pages, et finalement ce bref instant n'apporte pas grand-chose. A part un décor en carton pâte et des situations très faciles (par exemple les méchants très riches capitalistes, ça manque un peu de nuance tout ça), ça n'est pas forcément très utile. L'autrice profite davantage de ce moment pour taper sur pas mal de choses actuelles et là encore c'est surtout sa voix qu'on entend. Evidemment c'est le cas de la plupart des textes, mais j'apprécie quand c'est plus subtil.
Dans le genre passage rapidement survolé, il y a surtout une scène que je regrette, c'est l'énorme ellipse qui est censée traduire un long isolement vécu par le personnage principal. C'est pour le personnage un moment très très long, iel plonge dans une dépression lente et collante, mais deux pages plus tard, pouf, c'est déjà fini. Si je me réjouis de ne pas avoir revécu, par procuration, de tels moments, je regrette néanmoins le choix de l'ellipse. Parce qu'elle amoindrit énormément l'impact de ce que vit le personnage, et aboutit à un final plus qu'expédié. J'ai rarement vu une situation finale aussi rapidement exécutée. C'est assez déconcertant. Hopla boum, rentrez chez vous, y'a plus rien à voir. Dans le genre frustrant on atteint des sommets.

Le gros point fort de la cour de l'hiver réside dans les sujets qu'il traite.
Et je ne vais pas dire précisément ce dont il est question, parce que sinon, je vais divulgâcher tout le bouquin, et ce serait franchement dommage. Je vous laisserai donc découvrir cela.
Sachez cependant qu'il est question d'une quête d'identité et de métamorphose. le personnage principal se pose une question cruciale : « qui suis-je ? » Iel va prendre peu à peu conscience de son être au gré des échanges avec son amie Csilla. D'où l'importance comme je le disais des échanges épistolaires dans le roman. Mais les scènes les plus YA de ce roman sont finalement celles qui m'ont plu. Elles révèlent une fragilité, une peur féroce, des doutes immenses, une angoisse profonde. Et il ne suffit alors que de quelques mots, un dialogue de quelques phrases et un miroir pour offrir une scène particulièrement forte. L'autrice nous offre ainsi plus de sens et de force que dans ses envolées poétiques.
Elle parvient à aborder ces thématiques avec tact et subtilité, bienveillance et amour pour ses personnages. J'ai très peu lu de romans qui abordent le sujet; il faut dire qu'il y en a peu. Mais ici j'ai trouvé l'angle d'attaque, le ton et le regard particulièrement bien choisis. Morgane Stankiewiez nous offre aussi une magnifique relation amicale entre les deux protagonistes, comme on n'en trouve aussi assez peu dans les bouquins. En cela, La cour de l'hiver est une sorte de témoignage de ce que vivent les personnes dans une situation similaire. Et puis j'ai réalisé pas mal de choses avec ce roman. Je me suis mise à la place de ce personnage, et ai vécu ses questionnements, ses doutes, ses peurs.

La cour de l'hiver peut ainsi se lire comme une autofiction. Peut-être est-ce pour cela que l'on entend autant la voix de l'autrice, dans ce roman. Et pour cela aussi qu'elle traite si bien cette quête et cette métamorphose. Il y a tellement d'elle dans ces pages, de ce qu'elle a vécu. Pas un hasard qu'on se promène entre la Bretagne, l'Alsace et Paris, dans les pages de ce roman. On y lit les oeuvres préférées de l'autrice, on y écoute la musique qui la fait vibrer… C'est un peu une sorte de témoignage. Cela donne au roman une force supplémentaire, et il y a quelque chose de très émouvant dans cette relation intime qui se crée.

En somme, La cour de l'hiver n'est peut-être pas le meilleur bouquin de l'autrice, mais sûrement est-il le plus crucial dans le cheminement et la métamorphose de l'autrice, sur le plan personnel mais aussi artistique. Et cela en fait une oeuvre particulièrement marquante, en plus d'être singulière…
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/m..
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il vous arrive de finir un livre et de vouloir tout de suite écrire votre ressenti tant il est fort et que vous avez peur de le perdre en refermant les pages ? C'est mon sentiment au moment où j'écris ces mots sur le livre de Morgane Stankiewiez « La cour de l'hiver «  chez Noir d'absinthe que je remercie encore une fois pour cette confiance renouvelée.
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Je n'ai absolument pas lu le résumé je me suis focalisée sur la couverture qui m'a embarquée jusqu'à la dernière page. Mon instinct aurait pu me tromper mais je lui ai fait confiance et je vais essayer humblement de vous retransmettre les émotions et la puissance du message de ce roman.
Tout commence avec Michael, qui est au lycée, et qui lors d'un cours de français se voit attribué une correspondante Csilla, avec qui le courant va si bien passer qu'une alchimie va se créer. Cette osmose va se traduire par des confidences un peu plus poussées à chaque fois jusqu'au jour où tout s'arrête et que Michael décide d'aller à la rencontre de celle qui va être le révélateur de sa vie et de son moi. Un parcours semé d'embûches qui va pousser leur amitié à l'extrême et les faire basculer de l'autre côté du miroir. Cette rencontre épistolaire va changer le cours de leur vie à jamais.
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Que l'on soit un homme ou une femme, qu'est ce qui nous défini ? Notre corps ou notre âme ? Chacun possède la réponse qui lui est propre et à chaque moment de notre vie pour n'importe quelle raison on peut se la poser. Elle n'est pas que sexuelle cette question , elle peut être amicale, professionnelle ou personnelle, à partir du moment où on ne rentre pas dans les cases prédéfinies de la société qui sont devenues obsolètes et archaïques, on s'interroge. C'est ainsi que Michael, grâce aux questions de Csilla va comprendre ce qui le dérange, on va suivre ses changements, ses réflexions sur la société de façon épistolaire au parfum du XVIII siècle version « Les liaisons dangereuses ». Un échange poétique, bienveillant, empathique qui fait fit de toutes les barrières que l'on peut de mettre et donner naissance à une amitié onirique. Michael quand à lui décèle un talent incroyable pour l'écriture chez Csilla et deviendra son confident correcteur de son livre qu'elle imagine et qu'elle va écrire grâce à ses encouragements. Cette première partie est bouleversante, cette quête de soi, le regard de l'autre, ce droit qu'il octroie à son ami(e) de plonger dans son âme est bouleversant. Cette connexion entre les deux est incroyable comme deux morceaux de puzzle qui ont besoin l'un de l'autre pour se raccrocher à quelque chose. J'ai souvent été émue par Michael qui m'a rappelé mes propres questionnements, ce sentiment de ne pas être complète et de ne jamais pouvoir être moi et encore aujourd'hui les émotions sont là et les cicatrices aussi.
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C'est si beau que l'autrice a joué à la méchante fée pour nous montrer qu'en un instant tout peut basculer, tout n'est qu'illusion et peut devenir froid et inerte comme la glace. Que l'apparence n'est que le reflet du miroir qu'on lui accorde. L'être humain est le détenteur de cette magie, cette façon de porter un masque, une armure, la société nous oblige à cacher notre moi au profit de stéréotypes bien ancrés. Comment les autres peuvent nous aimer alors que l'on ne s'accepte pas ? Tout simplement parce l'enveloppe charnelle est une superficialité dont on doit se défaire, en s'entourant de personne qui nous aiment et qui nous donne la force d'exister comme on le souhaite. C'est cette force magique qui nous fera sortir de notre chrysalide.
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On parle souvent de magie pour nos héros livresques en oubliant que nous aussi avons le plus merveilleux des pouvoirs : l'amour, répandons le afin que les êtres vivants et la nature vivent enfin en paix et arrêtent de se détruire, car si on est capable du meilleur on est aussi capable du pire.
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Morgane nous a concoctée la plus belle des potions aux références livresques de Alice aux pays des merveilles, Blanche Neige, Les contes de Perrault, La belle aux bois dormant...et j'en oublie tant d'autres, un parfum de mythologie viendra parfaire le tout qui ne vous fera pas revenir indemne de ce voyage à « La cour de l'Hiver ».

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Tout d'abord je tiens à remercier Morgane ainsi que la maison d'édition Noir Absinthe pour l'envoi de ce service presse. Je l'avais repéré sur Simplement parce que mon regarde a de suite repéré cette magnifique couverture! Et puis après j'ai lu le résumé et j'étais très, très intriguée par cette histoire. Je suis ravie d'avoir pu le lire parce que j'ai passé un très très bon moment. J'ai dévoré ce roman en un rien de temps, j'en ai sacrifié des heures de sommeil jusqu'à finir par m'endormir complètement dessus c'est pour vous dire! Je n'avais vraiment pas envie de le lâcher.

Je découvre la plume de de Morgane avec cette lecture et wow. Clairement je me suis prise une sacrée claque. Sa plume est tellement mais tellement belle à lire! Déjà elle est fluide et très addictive mais surtout j'ai trouvé que sa plume était tellement poétique! Tellement agréable à lire et surtout tellement tellement belle! J'ai été touché par sa plume d'ailleurs. Je ne saurais trop comment réellement l'expliquer mais sa façon d'écrire m'a vraiment beaucoup touché. C'est une des plus belles que j'ai pu lire dans ma vie d'ailleurs! J'ai très envie de découvrir ses autres romans maintenant!

Dans ce roman, une fée qui s'ignore, prisonnière d'une adolescence trop normale, voit sa vie chamboulée quand elle fait la rencontre épistolaire de Csilla, une jeune femme solaire qui lui dévoile les véritables couleurs de son âme. Un roman jeune adulte entre la Bretagne, Paris et l'Alsace, et surtout, dans le Monde des Fées.

Ça va être assez difficile d'en dire assez sans en dire trop. Si je rentre un peu trop dans les détails, je risque de spoiler quelque chose d'important sans m'en rendre compte et ce n'est absolument pas ce que je veux. Parlons d'abord de l'intrigue. Je vous avoue que je n'avais aucune idée de quelle direction allait prendre l'histoire. J'ignorais où l'auteure voulait nous amener. En lisant le résumé et en voyant le début du roman, je me suis d'ailleurs posée des questions. Toute la première partie du roman, on est plus dans la découverte on va dire. On découvre les personnages, on plante le décor en quelque sorte et voilà. C'est dans la seconde partie du roman qu'on en apprend bien plus. Et là je dois avouer que j'ai été hyper surprise. Je ne m'attendais absolument pas que l'histoire parte comme ça mais ça ne m'a pas déplu bien au contraire. J'ai trouvé ça hyper bien amené, hyper bien traité et surtout très bien ficelé. C'était franchement bluffant de voir que Morgane a fait de son histoire et par quels chemins elle l'a fait passer sans jamais perdre en cohérence et crédibilité.

Ensuite on a les personnages. On a d'abord Michael qui m'a vraiment profondément touché. C'est assez compliqué de parler de lui sans spoiler un peu l'histoire et j'avoue que je ne sais d'ailleurs pas trop comment parler de lui… Non pas parce que son personnage m'a déplu ou quoi que ce soit bien au contraire même. Mais si vous l'avez lu je pense que vous comprenez ce que je veux dire. En tout cas le mal être qu'il ressent m'a tellement fait de peine pour lui. Par contre j'ai adoré le voir si épanoui lorsqu'il correspond avec Csilla. Elle lui a été d'une très grande aide bien qu'ils ne connaissent pas et ne se sont jamais vu. Cette amitié est tellement belle et pure surtout. J'ai tellement aimé les découvrir tous les deux. Cet attachement m'a beaucoup touché, ce lien entre les deux, un lien puissant, indestructible, c'était tellement beau! J'ai envie de dire tellement de choses mais le problème c'est ça spoilerais l'histoire. En out cas, sachez que ces deux personnages sont hyper touchants et surtout très attachants. J'ai adoré les découvrir pour le coup et je me suis beaucoup attaché à eux.

Ce roman m'a complètement transcendé. La plume de l'auteure est divine à lire, je l'ai trouvé si poétique, tellement belle. Comme je l'ai dis, c'est une des plus belles plumes que j'ai pu lire pour le coup. Elle vous transporte complètement. L'histoire est palpitante et passionnante à lire. J'ai été vraiment surprise par la tournure de l'histoire et j'avoue que je ne m'attendais pas du tout mais c'est réellement passionnant. Cette lecture fut pleine de surprises et j'ai adoré découvrir ce roman. Encore un grand merci à Morgane pour cet envoi!
Lien : https://enairolf.home.blog/2..
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Dès que j'ai posé les yeux sur la couverture de ce roman puis sur celui-ci, j'ai été intriguée et happée par un je ne sais quoi qui me disait "ouvre les pages, découvre-moi !"
Et c'est ce que j'ai fait et mon impression a été confirmée.
Lorsque j'ai découvert ce roman, j'ai été admirative de la couverture puis de la mise en page. Elles sont chacune plus sublimes l'une que l'autre. C'est un vrai plaisir de pouvoir tourner les pages et d'avoir de belles illustrations qui les décorent.
Après avoir tourné la première page, j'ai été surprise par la justesse des mots de l'auteure. La plume est très surprenante. Surprenante dans le sens où, ces mots et son état d'esprit singuliers m'ont interpellée. J'avais l'impression de reconnaître ces mots, comme une impression de déjà-vu.
Le personnage principal, Michaël, est d'une justesse incroyable, enfin par rapport à ses sentiments je trouve. Je me suis attachée à lui dès les premiers mots. Je pense que c'est sa manière de parler, sa manière de penser qui m'a séduite et qui me l'a fait apprécier. C'est assez singulier de retrouver un personnage qui pense différemment du lot, qui se démarque et qui réfléchis au sens de la vie, à la vie dans son entièreté. C'en devient une ode à la vie et au romantisme et surtout c'est très poétique. J'ai retrouvé cette thématique tout au long du roman. L'auteure est parvenue à magnifier la réflexion de son personnage pour en faire quelque chose de poétique.
La plume s'y prête d'ailleurs très bien, autant au thème qu'au personnage. On retrouve cet aspect XIXème siècle, cet aspect dandy dans ses tournures de phrases, dans ses mots et dans le caractère de son personnage principal. C'est assez intéressant et fascinant à mon sens.
Quant à l'intrigue, j'ai eu envie de découvrir cet univers assez intrigant qui m'a poussée à lire le livre sitôt reçu.
On découvre au fil des pages un échange épistolaire qui m'a véritablement intriguée et passionnée. Cette forme de récit est le premier que je découvre et c'est une belle réussite. Derrière ces lettres, ce personnage et cette intrigue, se cache un questionnement sur le moi profond, sur l'adolescence et sur l'être en lui-même. J'ai trouvé cette réflexion fort intéressante et singulière. On retrouve, dans la même lignée, une réflexion sur le genre humain, sur la perception de soi par les autres et par soi-même ainsi que sur les transgenres. C'est assez spécial, je ne m'attendais pas du tout à découvrir cela au sein du roman avec cette touche de fantasy, mais ça colle bien. Ça rajoute de la profondeur à l'intrigue
Conclusion : Un roman assez singulier à découvrir.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Moi qui surveillait la porte toutes les trente secondes, je ne l'ai pas vue arriver. Et désormais, elle est là, réelle. Ou l'est-elle ? Mon esprit lutte pour concevoir ce que mes yeux perçoivent, incertain de ne pas chevaucher un quelconque dragon en des terres d'Orient délirant ? Elle n'a rien d'humain : sa délicate silhouette siérait mieux à une sirène échappée des ondes, sa beauté fragile et touchante, récif où le regard s'échoue. Ses cheveux, filaments tressés de ténèbres d'où perlent des flocons de neige, étoiles de cette nuit, vêtissent ses épaules couvertes d'un épais manteau de la couleur du soir. Cet écrin nocturne encadre la porcelaine de son visage ; ses lèvres rougies par le sang d'un pigment pourpre et ornées d'un éclat d'argent attirent un instant le regard, qui ne saurait y demeurer trop longtemps, tant ses yeux, deux aurores aux reflets boréaux maquillées de noir, captivent l'âme qui s'y égare, la noyant dans un vert accueillant.
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Un livre est indissociable de son écrivain : il permet de cerner son auteur, mais ne peut être pleinement compris que si l’on connaît déjà ce même auteur.
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« Mais on ne peut posséder le feu qui nous réchauffe l’âme, ni le vent qui chasse nos peines, ni le torrent qui noie nos peurs, on ne peut que s’en approcher, s’offrir tout entière et sacrifier chaque parcelle de notre âme. »
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Faut-il croire, dès lors, qu'il y autre chose que la morne réalité? N'est-ce pas une façon de se voiler la face, dans le but avoué de mieux supporter l'insupportable?
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