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sur 6585 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il est indéniable que le nom de John Steinbeck est un grand nom de la littérature américaine, et de la littérature tout court. Les Raisins de la Colère n'est pas le premier roman que je lis de lui. Ce roman ne fera peut-être pas partie de mes préférés, mais il ne fera pas non plus partie de ceux que je n'ai pas aimé.
En revanche, ce que ce roman montre (du moins à mon avis..) c'est que lecture et littérature peuvent être bien distinctes et qu'on apprécier l'un mais pas l'autre dans une même oeuvre. Je m'explique !

Les Raisins de la Colère a été au programme du capes/agrégation en 2008 et 2009, ce qui devrait, en théorie, être un témoignage de la place que ce roman occupe. Mais le système est fait de telle manière que les membres du jury l'ont mis au programme car un de leurs potes avait besoin que sa nouvelle publication sur le sujet se vende. Et l'affection pour les vieilles lettres anglaises est bien trop grande pour laisser sa place à la littérature américaine, encore moins contemporaine.
C'est un tort. Car ce roman, même s'il est moins ambitieux qu'A l'Est d'Eden, il n'en demeure pas moins un fabuleux exemple de la virtuosité de son auteur.

Les Raisins de la Colère, c'est bien sûr un genre de "roman social", cousin des romans de Sinclar Lewis (Babbit, La Jungle), dont le sous-titre aurait pu être "Manifeste contre la misère". Il s'inscrit bien sûr dans la période historique qu'il décrit, mais il contient des passages absolument fabuleux et époustouflants d'actualité. Par exemple, lorsqu'il décrit la perversion de la loi de l'offre et de la demande au détriment des ouvriers, du capitalisme sauvage avec l'exploitation de l'Homme par l'Homme et du cercle vicieux dans lesquels ceux-ci se plongent avec toujours plus de richesses et de la peur de l'Autre d'un côté, et la faim, l'abandon de confort minimal et la rage de l'autre. On pourrait multiplier les exemples, mais ce que j'ai trouvé frappant, c'est que les propos tenus sont d'une actualité déconcertante. A tel point qu'on peut rapprocher certains passages de la situation qu'a connu les Etats-Unis pendant la crise des supprimes ou l'ouragan Katrina.

C'est aussi de la Littérature, avec des motifs qui s'opposent de façon binaire. Et c'est aussi un roman qui s'inscrit parfaitement dans la tradition du roman américain car c'est un roman de la route, de l'exil et où les références bibliques ne sont jamais très loin… avec bien sûr, la Californie vue comme la nouvelle Terre Promise.

Et tout ça est servi avec une précision très journalistique.
Par contre, lorsqu'on prend ce roman pour une "simple" lecture… Difficile de ne pas se dire que l'histoire est très lente à se mettre en place. Certes, les descriptions sont très visuelles, façon western, mais j'ai vraiment eu le sentiment que lire ce roman nécessitait une préparation semblable à celle pour courir un marathon.
Et comparé à ces autres romans, j'ai trouvé que les personnages manquaient de profondeur, qu'ils ne sont qu'un prétexte pour raconter et dénoncer L Histoire. Peut-être Steinbeck a-t-il voulu faire concurrence aux photos de Walker Evans ?

Bref, on l'aura tous compris : on peut disserter sur ce roman pendant des heures. Et une chose est sûre, on peu aimer ou non, mais celui qui oserait présenter les Raisins de la Colère comme un roman de gare ou de la littérature populaire … il faudrait brûler sa bibliothèque pour recommencer toute son éducation !!

Besoin d'une autre preuve ? La fin, plutôt optimiste, indéchiffrable sans quelques connaissances en mythologie de la Rome Antique ! (et oui, un coup de maître!)
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Quand on vit comme moi dans la vieille maison familiale où plusieurs générations se sont succédé, on tombe nez-à-nez avec des livres qui ne nous appartiennent pas. Une mine d'or pour certains. Un sentiment de culpabilité pour moi. Oui, à force de voir ces classiques dans les vieilles bibliothèques de ma maison, je me dis que ça la fout mal de ne pas les lire.
Alors de temps en temps, je me lance... Avec une pointe d'obligation... (qui ne doit pas être sans répercussion sur ma notation)

Ceci dit, je suis quand même capable de reconnaître la profondeur de l'écriture de John Steinbeck sous son apparente simplicité qui met en exergue l'inhumanité d'un exode forcé sous des dialogues d'apparente légèreté.

Je n'en lirais pas des dizaines, des livres comme ça, mais je suis persuadée d'associer définitivement la famille Joad à la grande dépression de 1929 aux États-Unis.
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Ma réflexion était voilà un grand classique de la littérature qu'il faut avoir lu. C'est incontestablement une belle écriture mais j'ai peiné à lire ce pavé de près de 640 pages en petits caractères, interligne réduite du moins en édition de poche et au surplus l'auteur affectionne une description assortie d'une foule de détails dans lesquels les lecteurs s'enlisent, d'autant plus que le dire en vingt fois moins de phrases n'aurait pas altérer le fil conducteur de l'histoire. J'ai repris courageusement ma lecture entrecoupée de fréquentes conjonctivites.

La famille Joad, ce sont des métayers de l'Oklahoma contraint de quitter leur terroir à la suite de sécheresses consécutives, de difficultés économiques, de prêteurs qui ne peuvent faire indéfiniment crédit et d'un monde où la mécanisation se substitue à la main d'oeuvre. Il leur est promis des jours meilleurs en Californie ou il faut de la main d'oeuvre pour cueillir des pêches, des oranges, du coton, … . Ils partent donc, comme tant d'autres.

Le descriptif de la famille Joad qui s'exile vers la Californie se situe dans les années 1929 à 1939. La famille part avec un vieux camion acheté d'occasion. Ils ont quelques 2400 kilomètres à accomplir sur la route 66.

Dans les années 2020 l'automobile devient performante en technique, en vitesse, en confort, en capacité de réservoir, … . Pour cette lecture, il convient de nous plonger dans le contexte de l'époque.

La famille Joad accompagné du pasteur Casy et du mari de rose de Saron sont treize à s'entasser dans ce vieux camion avec matelas, tente, casseroles, vivres.

Ils sont pauvres et doivent dépenser l'argent qui leurs reste en essence, en réparation de la mécanique qui cède et en alimentation pour tant de monde. Steinbeck nous montre la solidarité qui existe entre personnes en détresse et le peu à attendre de gens qui ne connaissent pas la difficulté et s'est vrai qu'il faille souvent avoir été mis soi-même en difficultés pour comprendre celle des autres.

Au cours du voyage, il y a des morts, des pannes, la faim, la douleur et petit à petit, la famille Joad apprend que la terre promise ne les accueillera pas vraiment, ils seront exploités.

Dans un camp al et Tom Joad se font un ami en la personne de Floyd qui veut tenir tête à un employeur potentiel qui promet du travail sans vouloir clairement énoncer le salaire à la clef, ce qu'exige Floyd. Dans ce différent l'employeur potentiel fait tout simplement venir la police pour embarquer Floyd, qui bouscule un policier, s'enfuit en zig zag, car le policier tire en sa direction. Ensuite, Tom assomme un policier dans l'idée de défendre son ami. le pasteur Casy dit à Tom : tu dois t'enfuir car suite à ton geste, ils risquent de prendre tes empreintes digitales suite à quoi ton passé de prisonnier refera surface et tu seras à nouveau mis en prison. Tom s'enfuit donc. Ensuite le pasteur invite al à rejoindre sa tente au plus vite. L'idée du pasteur est de se déclarer responsable des faits se disant être sans famille et bien déterminer à sauver les Joad. le pasteur Casy, s'étant déclaré responsable est emmené par la police. Tom Joad peu rejoindre les siens.

Rose de Saron, la soeur de Tom, devra accoucher dans les pires conditions. A de multiples reprises, la famille se disloquera et c'est Man, la matriarche, qui est incontestablement le modèle de la personne serviable, qui a l'esprit de famille et le sens pratique des choses, qui raisonnera les uns et les autres pour les remettre sur le bon chemin. Il n'y avait que deux chauffeurs pour la transmigration, un devra quitter la famille parce qu'il était recherché pour homicide involontaire et l'autre voulait se marier et faire sa vie ailleurs.

Cette histoire nous le voyons du haut de notre confort. Ces difficultés de vie, des émigrants les connaissent encore au vingt et unième siècle. L'assistance à personne en danger est l'affaire de tous. Les politiques et les citoyens donc, connaissent des difficultés à gérer la problématique. Avec l'union européenne, les Etats et pays fédérés l'action se mondialise.

Le livre pousse à la réflexion, le débat est ouvert. Il peut renvoyer le lecteur à sa propre conscience.

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Les Raisins de la colère ou la danse macabre des désincarnés. Car, malgré le nombre important de personnages principaux (la famille Joad) et de personnages passants que la famille croise tout au long de leur route, les personnages ne sont pas des personnes incarnés et considérés en tant qu'individu ; ils sont au service d'une représentation (parfois assez archétypale mais cette impression vient peut-être de ce que les codes sociaux contemporains ont beaucoup changés), au service d'une idée qu'ils incarnent.

Nous voyons bien que cela sert le propos de Steinbeck qui montre dans ce roman comment la société et la pauvreté peut réduire des êtres humains à leur essence la plus animale : car c'est là tout le propos de l'auteur que de montrer comment une société humaine, soudée en une communauté vivante, peut être réduite aux plus stricts instincts de survivance.

Au fur et à mesure de la lecture, cette pression devient plus en plus palpable, c'est une sorte de malaise que j'ai personnellement ressenti, moi qui au début du roman me suis prise d'un respect immense pour ces personnages désoeuvrés, contraint de quitter leurs terres pour trouver du travail, au fur et à mesure de cette lente descente aux enfers, j'ai eu l'impression de les voir peu à peu se transformer en animaux guidés par leurs instincts primitifs (la survie, la nourriture et la protection de sa portée).

Peu à peu, les personnages incarnent de plus en plus des carcans sociaux et familiaux : la mère-louve qui se sacrifie corps et âme (elle s'empêche même de penser car ce n'est pas là le rôle qu'elle doit avoir pour sa famille qui cherche en elle la force de continuer), cette mère nourricière dont le seul pouvoir se restreint petit à petit à la simple alimentation de sa portée avec ce qu'elle peut trouver pour les nourrir ; les grand-parents qui ne sont pas assez robustes pour survivre à cette société ; le prêtre désabusé qui profère des discours en quête d'un sens à la vie ; la fille enceinte qui représente l'espoir d'une progéniture permettant la persistance de la lignée… A l'heure actuelle, ces archétypes et ce fonctionnement familial peut paraître désué, on se dit qu'il serait impossible de voir cela de nos jours, mais c'est là toute la puissance des oeuvres classiques que de traverser les âges : témoignage historique tout autant qu'avertissement car une société comme la nôtre qu'on dit pourtant civilisée pourrait reproduire à nouveau une telle déchéance humaine. Aujourd'hui, on représente cela dans des séries où une épidémie de zombie ravage la race humaine : est-ce bien différent de ce que nous montre Steinbeck ?

Les Raisins de la colère est sans aucun doute un roman tout aussi dérangeant aujourd'hui qu'il a pu l'être en 1937 car la lecture de ce livre nous met face aux faiblesses de l'Humain qui doit se nourrir pour vivre, et donc travailler pour gagner l'argent pour se nourrir. C'est restreindre l'Homme que de le réduire à cet état de fait mais c'est que justement on oublie souvent que le reste de la vie (les loisirs, les plaisirs, les relations humaines, la création…) n'est somme toute pas vitale : sans nourriture du corps, pas de possible nourriture de l'esprit.

Alors, on se dit : quelle chance de vivre dans un monde où la survie n'est pas quotidiennement pesante, quelle chance de pouvoir trouver une essence plus existentielle à la vie, d'avoir autre chose, quelque chose de plus. Mais si nous n'avions plus cela, quels seraient les survivants ? Ceux qui comme la famille Joad n'hésitent pas à se réduire au plus simple appareil de l'humain pour un bout de pain, pour nourrir sa portée, mais après quel sens à la vie ? Steinbeck semble nous répondre que justement ceux qui cherchent un sens à la vie ne sont les plus faibles car les personnages qui l'incarnent dans ce roman sont ceux qui ne survivront pas.
Lien : http://justine-coffin.me/201..
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Bonne lecture où j'ai retrouvé l'auteur de A l'est d'Eden que j'ai lu auparavant.

Peut être un peu plus faible. Très déçue par la fin.

Mais un livre à lire absolument, où je me suis attachée à tous les personnages, même à Rosasharn, qui est bien particulière !
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Ce roman est l'un des plus célèbres de John Steinbeck. Il met en scène la famille des Joad, des agriculteurs américains qui ont connu la ruine dans les années '30 et qui espèrent trouver un bon travail en Californie, un Etat considéré comme très prospère. Malheureusement pour eux, ils sont trop nombreux à partir vers l'Ouest: ceux qui peuvent proposer un emploi (même temporaire) n'ont que l'embarras du choix et tirent vers le bas tous les salaires. Steinbeck montre très bien que le libéralisme extrême truque les relations sociales: la sacro-sainte loi de l'offre et de la demande favorise outrageusement les employeurs et contraint les employés à la misère et presque à un esclavage. Ces derniers finissent par accepter un salaire qui ne leur permet pas de manger à leur faim, au grand dam des « rouges » qui, peu nombreux, tentent de s'opposer aux diktats des propriétaires.

Nous suivons donc les tribulations de la famille Joad, pratiquement dirigée par la mère (Man), qui comprend aussi le père (Pa), ses deux fils (Tom, qui a fait de la prison) et Al (qui ne pense qu'aux filles), et sa fille Rosasharn ou Rose de Sharon (tombée enceinte). La vie quotidienne est extrêmement dure pour tous et pourtant personne ne sombre dans le désespoir. Après un séjour dans un camp d'accueil gouvernemental, toute la famille se déplace et se trouve en péril, car Tom a frappé à mort un briseur de grève qui venait de tuer un de ses bons amis. Tom doit se cacher, alors que leur camp est submergé par une inondation; à ce moment précis, Rosasharn accouche ! Le roman s'achève peu après, en queue de poisson.

Maintenant, au risque que mon avis soit contesté, je dois avouer que je n'apprécie guère ce roman. Tout d'abord, il parait extrêmement long. Ensuite, il est très (trop) ancré dans le quotidien, avec sans arrêt des dialogues. On reste constamment dans le factuel. Les héros manquent de profondeur, me semble-t-il: c'est dû probablement à la volonté de l'écrivain de ne jamais "faire de la psychologie". Enfin, la langue populaire utilisée en permanence par les personnages - rendue (bien ou mal ?) par le traducteur français - est lassante. Encore une fois, l'intérêt principal du roman est d'illustrer les tensions sociales existant aux Etats-Unis - beaucoup plus énormes pendant la crise de '29 qu'aujourd'hui. J'ajouterai pour conclure que j'ai nettement préféré "A l'Est d'Eden" (malgré ses propres défauts).
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Ayant lu plusieurs livres de Steinbeck à mes débuts de lecteur et ayant beaucoup apprécié son oeuvre, il me restait à me lancer dans ce gigantesque roman. Malheureusement, la barre était trop haute pour moi. Rien à redire sur le style ou sur l'histoire, le décor est bien planté mais je me suis doucement ennuyé à la lecture de ce roman et j'ai fini par le lâcher.
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Il m'a fallu plus d'un mois pour terminer la lecture de ce livre truffé de beaux passages.

Quel bilan puis-je tirer de ces semaines passées avec la famille “Joad”? Des personnages attachants sur qui s'abat l'injustice d'un système les enfonçant encore plus dans la misère, même la nature ne les épargne pas. Une mère courage qui tente de sauvegarder sa famille malgré l'effilochement inexorable.

Je ne pouvais qu'apprécier l'écriture cinématographique de Steinbeck avec ce texte qui s'étire en longueur pour dire la langueur d'une vie. Une vie sans enchantements à l'image de la vraie vie.
Le livre avait donc tout pour me plaire, sur le papier! D'où est donc sorti ce grain de sable qui m'a empêchée d'y déceler le
chef-d'oeuvre reconnu? Comment expliquer mon manque de satisfaction? Est-ce lié à la misère et à l'injustice qui s'abattent sur les personnages? Ou bien au sentiment de malaise qui assaille constamment le lecteur? Non. Après “Des Souris et des hommes” je savais à quoi m'attendre avec Steinbeck; les happy end ce n'est pas chez lui qu'il faut les chercher. Serait-ce la représentation du capitalisme américain avec son lot de violences et d'iniquités qui broie les hommes sans sourciller? Non plus. D'ailleurs, qui peut encore ignorer ce fait maintes fois avéré?

Alors c'est quoi?? Sur quoi j'ai pu buter? Il ne s'agit pas de déception et encore moins de frustration, mais je n'ai pas vibré! Ce roman n'a tout simplement pas trouvé écho en moi! Ça arrive et c'est comme ça.
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Un grand classique auquel je n'ai pas du tout adhéré. Abandonné une première fois, j'ai tenté de reprendre ma lecture un peu plus tard, mais rien n'y a fait, je l'ai trouvé trop descriptif et d'une lenteur extrême (le passage sur la tortue a m'a achevée). J'ai fini par l'abandonner définitivement.
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ce livre décrit le monde agricole il y a 40 ans en Amérique où les malheureux exploitants vont être engloutis par les banques qui les ont incités à emprunter a tort pour moderniser leur fermes et ainsi en prendre possession , aujourd'hui ils surveillent le bétail et les bêtes en avion ,les fermes sont immenses et la plupart des anciens propriétaires sont devenus des ouvriers ou se sont suicidés .En France actuellement l'ont est en train de faire la même erreur .Que seront devenus dans 20 ans nos malheureux exploitants ?.
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