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4,1

sur 6151 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je n'ai jamais été particulièrement attirée par la thématique des vampires mais disons que dans ma quête de connaissance des classiques de la littérature internationale, je ne voyais pas d'un mauvais oeil le fait de clouer Dracula à mon tableau de chasse.

Quitte à lire une histoire de vampire, autant commencer par le commencement, non ? Alors, ça y est, c'est fait.

Le style de Bram Stoker est très "XIXème siècle" (comprendra qui voudra, cette expression ne signifiant pas grand chose mais étant évocatrice), très gothique (comprendre un bon compromis entre fantastique et noirceur) et assez marquant même si pour moi l'écriture traîne souvent en longueur, plombant le rythme à plus d'une occasion. En clair, le récit m'a paru beaucoup trop long. Sur les 500 pages que compte l'édition "J'ai lu" que j'ai eue entre les mains, j'en aurais volontiers retranché un tiers.

Pourtant, ça commençait plutôt bien, avec le journal de Jonathan Harker, ce jeune avoué envoyé en Transylvanie chez l'un des clients de son étude, le mystérieux comte Dracula... Connaissant bien la Roumanie (l'ancienne grande Hongrie à cette époque), les Carpates, la Transylvanie, etc... j'ai beaucoup aimé me retrouver dans des paysages évocateurs. D'ailleurs, s'il y a une contrée d'Europe orientale qui peut se prêter à une atmosphère fantastique, c'est bien celle-ci ! A cet égard, je trouve que Bram Stoker aurait souvent pu davantage "forcer le trait". Toute la première partie du roman où Jonathan est l'hôte contraint du comte Dracula m'a vraiment tenue en haleine, j'ai frissonné, j'ai eu peur...

Hélas, tel un soufflet au fromage qu'on laisse refroidir à sa sortie du four, le récit s'est progressivement "dégonflé", laissant peu à peu place à l'ennui. J'ai encore été réceptive jusqu'à la tragédie qui frappe Lucy mais ensuite, je n'ai plus ressenti de frayeur et je me suis lassée de la narration indirecte où l'action passe entièrement par le croisement des journaux et chroniques écrites par les différents protagonistes ; cela gâche, à mon sens, une grande part de la spontanéité de l'aventure car évidemment quand vous lisez un journal qui vous narre ce qui vient de se passer, vous savez que celui qui écrit ledit journal en a "réchappé" et s'il ne commence pas son récit par des "Oh, mon Dieu, oh, terrible Humanité, etc.", c'est que dans l'ensemble tout va bien, vous me suivez ?

Saupoudrez là-dessus une misogynie condescendante très XIXème, à peine voilée par le pudique écran d'une romantique galanterie et des sentiments étrangement intenses étant donnée leur soudaineté (les protagonistes vont en effet devenir aussi unis que les doigts de la main en seulement quelques instants alors que peu d'entre eux ont un passé commun par lequel une réelle amitié peut s'enraciner en toute légitimité)... Ainsi, aussi singulier que cela puisse paraître, je n'ai pas du tout été touchée par le sort de Mina. Cette jeune personne qui est pourtant le pivot du roman et qui fait l'admiration de tous les protagonistes, pour laquelle se déchaînent passions et dévotions m'a complètement laissée de glace, voire m'a agacée. Partant de là, difficile de compatir et difficile de rendre le péril qui la menace crédible à mes yeux.

Enfin, et c'est sans doute pour cette ultime raison que je n'ai pas été entièrement séduite par cette oeuvre (même si je ne peux pas affirmer dans le même temps ne pas avoir aimé), je n'ai pas honte de dire que je n'ai pas tout compris ! Par exemple, comment Jonathan réussit à s'évader du château du comte où il est tenu prisonnier, ou le rôle de Renfield, le patient du Dr Seward, ou encore le dernier chapitre (dommage, sans doute est-ce la clé du récit ?) qui sonne comme un prologue déguisé en épilogue. Enfin, j'avoue être passée à côté de la plupart des raisonnements du Pr van Helsing quant à ses théories sur les non-morts...

Alors, oui, ce roman m'a partiellement captivée, non, ce roman ne m'a pas complètement bouleversée, oui, je pense que je l'oublierai assez rapidement, non, je ne regrette pas de l'avoir découvert et oui et non, ce récit est obscur, mystérieux et envoûtant (ça dépend des moments).

Dracula illustre ni plus ni moins que l'éternelle lutte entre le Bien et le Mal, entre Dieu et le Diable et ce roman plante en profondeur le mythe d'une humanité partagée entre les mortels et les immortels. S'il a servi de terreau à tout un genre littéraire, c'est qu'il est riche en éléments fantastiques qui ravivent la soif de l'homme pour une nature humaine divinisée, moins terrestre, moins fugace, moins humble... sans pour autant se démarquer suffisamment de la superstition ce qui, à mon sens, lui nuit.


Challenge AUTOUR DU MONDE
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Roman qui a engendré un mythe, "Dracula" me semble passablement inspiré du roman gothique (Matthew Lewis, Jacques Cazotte, Ann Radcliffe) et aussi en maîtriser ses codes, quoique la succession de journaux intimes et mémorandums me paraisse un peu artificielle à la fin. On y retrouve donc également la jeune fille à la recherche de la sexualité (avec Lucy et Mina, cela en fait même deux) pour adopter l'interprétation psychanalytique du gothique. Ce qui me semble faire l'efficacité, c'est plutôt le suspense, qui tient effectivement en haleine, en tout cas en anglais, je ne sais pas trop ce qu'a donné la traduction. L'auteur est irlandais et je pense que Dracula, à la force herculéenne tient un peu des géants mythiques Fionna Mc Cullhain et Cuchulain. Mais cela s'arrête là et pour le reste, le roman est essentiellement anglais: une large partie de l'action s'y déroule. Pour la Roumanie, enfin la Transylvanie, c'est de l'ordre du décor, et encore: Dracula est censé être, si j'ai bien compris, le prince Vlad Țepeș et... un Sicule ! L'opinion véhiculée sur le pays est peu flatteuse: les Transylvains, bien que superstitieux et a priori fort experts en vampires, ont tout de même besoin des Anglais, unis aux Américains (la nationalité de Quincey Morris, qui se sacrifie, n'est pas un hasard) pour faire le ménage chez eux en deux temps deux mouvements. Leur image reste assez caricaturale, un peu comme les considérations du docteur van Helsing, qui me semble bien influencé par les pseudosciences de l'époque, comme la physiognomonie. On peut même lire le roman comme la victoire de la foi, voire de la superstition, sur la science, ce qui lui donne quelque chose de décourageant. Les rapports des personnages tiennent beaucoup des clichés les plus simplistes: le mari aime la femme, et réciproquement, le vampire est anormal, religieusement parlant, et dès lors condamné et tout cela ne varie jamais. Cela étant, on reste bien au-dessus de certaines productions à succès du passé et du présent.
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Tout le monde connaît Dracula bien sûr ! Depuis la fin du XIXe siècle avec la publication du roman de Stoker, les romans, films, jeux vidéos, bande-dessinées ont pullulé autour de cette figure qui a contribué à populariser le vampire. Mais êtes-vous sûrs de connaître le vrai Dracula, l'originel ?

Bram Stoker n'a pourtant pas tout inventé : tout au long du XIXe siècle, plusieurs romans ont été publié sur ce thème, particulièrement avec la mode du roman gothique en Angleterre au début du siècle. Citons entre autres The Vampire de Polidori (1819), Carmilla de le Fanu (1871) ou même le Château des Carpates de Jules Verne (1892).

Rajoutons que son texte n'est pas extraordinaire : si la construction est originale, puisque c'est un roman épistolaire composé de différents textes écrits par tous les protagonistes (sauf Dracula lui-même), le style peut parfois être lourd, et l'histoire avance très lentement.

Alors pourquoi ce succès ?

Tout tient en fait – et ce n'est pas étonnant – par le personnage du comte Dracula lui-même. Inspiré par la figure de Vlad l'Empaleur, héros roumain, dont le père s'appelait Dracul, dragon en roumain, Stoker est allé chercher loin dans le folklore roumain. Au-delà d'un monstre atroce et pervers, Dracula est surtout un être damné, un non-mort, dont les personnages n'arriveront jamais à connaître toutes les facettes. Ironiquement, van Helsing – un des héros, et l'adversaire principal de van Helsing – va lui-même chercher des informations sur Dracula dans les livres, plongeant dans le folklore et essayant tour à tour les armes qui ont été préconisées contre un tel monstre.

« This vampire which is among us is of himself so strong in person as twenty men; he is of cunning more than mortal, for his cunning be the growth of ages; he have still the aids of necromancy », etc etc.

Pourtant, l'ambiguïté du roman tient surtout en l'opposition entre un être fantastique tel que Dracula, et le monde moderne de l'Angleterre du XIXe, sortant victorieuse de deux révolutions industrielles où l'on croise la machine à écrire, le train, le télégraphe.etc. Et parallèlement, les personnages utilisent le crucifix, l'eau bénite, la rose, l'ail pour combattre le vampire

« We have to identified the box, we shall place a branch of the wild rose on it. This we shall fasten, for when it is there none can emerge; so at least says the superstition. And to superstition must we trust at the first; il was man's faith in the early, and it have its root in faith still. »

Deux notes sur le contexte : il faut remarquer que Stoker a placé l'action dans sa propre époque, et non pas comme une histoire venant du passé. Et puis qu'il l'a publié en pleine terreur de Jack l'Eventreur qui sévissait à Londres à cette époque …

On trouve bien d'autres choses dans ce texte, que je ne peux détailler ici : l'importance de la science; la folie qui rôde; la parole, etc.

Dans tous les cas, c'est bien ce Dracula qui a fondé le mythe moderne du vampire. Stoker a d'ailleurs inventé des particularités qui resteront jusqu'aux textes d'aujourd'hui : le pieu pour le tuer; la possibilité de se transformer en chauve souris; l'impossibilité de supporter la lumière du jour; l'absence de reflet du monstre dans un miroir. Et c'est bien son Dracula qui a inspiré les centaines d'oeuvres littéraires, cinématographiques, et autres, dont Twilight n'est que le dernier et pâle avatar au sein d'une longue série.

Au-delà de toutes ces réflexions intéressantes, je ne peux pas dire que ce texte m'ait passionné. En réalité, il était bien trop long, sentiment qui a été aggravé par le fait que je l'ai lu en anglais. A raison de 30 pages par jour dans le RER, je me suis rapidement lassée, même si mon intérêt a été ranimé à plusieurs reprises. de plus, le style m'a particulièrement énervé. Je ne parle pas de l'anglais toujours un peu lourd de la fin du XIXe, mais plutôt des reprises multiples de certaines phrases et expressions. Bref à de nombreux moments, j'avais plus envie d'être du côté de Dracula que du côté des héros qui s'en donnent à coeur joie avec leurs « poor Lucy », « poor Mina », « oh qu'elle était gentille », « oh qu'il était bon », « oh que je vous aime ami John. » Au bout de 400 pages en anglais, je n'avais qu'une envie : en finir le plus rapidement possible.

Je suis néanmoins contente d'avoir pu retourner à la source de ce mythe important, malgré cette déception, et je ne peux que vous encourager à en faire de même, mais en français …
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L'ambiance est pesante, mystérieuse mais bon sang que c'est long ! Ecrit sous la forme d'un journal, la légende de Dracula n'est plus à faire, aussi ayant vu l'adaptation cinéma de Francis Ford Coppola avec le tout jeune Keanu Reeves, j'avais déjà la trame principale en tête ce qui gâche un peu l'expérience littéraire. J'ai été assez déçu, il y a bien un tier du roman qui pourrait être enlevé, l'écriture fait datée mais il n'en reste pas moins un monument.
Je m'attendais à plus d'action et je me retrouve avec beaucoup de lenteur, ce qui peut plaire à d'autres que moi, les personnages son froid enfin pour Dracula ça ne me dérange pas, c'est là tout son charme mais les autres sont moins travaillés je trouve. Il y a également de nombreuses descriptions, ce qui ralenti encore plus le rythme. Bref, je suis content d'en avoir terminé avec ce pavé mais aussi content d'avoir découvert ce monument, celui qui a mis le mythe du vampire au rang auquel il appartient aujourd'hui.
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Ces notes qui vont suivre ont été trouvées sur un banc. Soigneusement pliées et déposées sous un volume un poil défraîchi du fameux Bram S.

Cher Jonathan,
J'ai eu votre journal sous les mains. Je me suis découvert une passion pour la steno ! Plus sérieusement, quel récit ! Une plongée progressive dans des paysages toujours plus sauvages, colorés, abruptes et désolés. Une tension, également, qui monte en puissance au fur et à mesure que la lumière s'éteint.

Mes très chères Mina et Lucy,
Quelle joie d'avoir de vos nouvelles. Quelle insouciance semble gaiement s'échapper de vos lettres. On s'en agace presque, les temps sont sombres. Mais vous vous en êtes rendues compte n'est-ce pas ?

Cher Bram,
Que de longueurs tout d'un coup. On s'en tape des mous et remous des voyages en mer, non?

Mina, Lucie, Seward et les autres,
Je tente de crier par dessus mes pages. Tenez bon !

Cher Bram,
Je ne comprends pas, tu es un peu incohérent parfois. Des personnages loins des uns des autres qui ne se troublent pas plus que cela à l'annonce de mauvaises nouvelles, une condescendance crasse et mielleuse envers le genre féminin. Ho ! Réveille toi ! Dracula quoi, pas l'école des femmes.

C'est encore moi.
A connaître l'histoire, l'effet de surprise n'est plus mais il faut reconnaître ton talent de mise en scène, et il est agréable de te suivre, page à page dans ce muséum d'histoire naturelle ès vampires. Même si. Même longueurs et paternalisme. Ok, tu es un enfant de ton siècle.

Cher D.
Je ne vous nommerai pas, manquerait plus que vous preniez cette liberté pour une invit' (en plus j'adore l'ail. Très). Je garderai de cette lecture l'image loin de tout romantisme que j'ai de vous et qui est plus à mon goût que les adaptations modernes de votre personnage. Je vous souhaite de hanter de nombreuses générations futures (elles auront besoin de distraction entre deux tentatives de sauvetage de planète) et si je ne vous conduirai jamais dans mon domaine, j'emprunte votre formule de bienvenue. Que mes prochains hôtes laissent quelque chose du bonheur qu'ils apportent.
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C'est un roman à la qualité littéraire indéniable, un chef-d'oeuvre de la littérature gothique, mais, étonnamment et à mon grand regret, je n'ai pas apprécié.

Je pense que c'est le style épistolaire qui m'a principalement dérangée. Avec l'alternance des narrateurs, on ne sait parfois plus qui écrit. de plus, on doit être très attentif pour que des informations contenues dans une lettre de notaire ou quelque chose de ce genre ne nous échappent pas. Il y a de plus peu de description de lieu ou de personnage, ce qui n'aide pas à se représenter l'action ; le problème est d'autant plus grand que l'époque n'est pas la mienne. le ton de tous les narrateurs est assez froid, peu accrocheur.

Ensuite, les intentions du comte de Dracula sont inintelligibles ; pourquoi diantre est-il venu à Londres ? Simplement par soif de sang frais ? La course poursuite contre un monstre démoniaque, c'était peut-être très nouveau à l'époque de la publication, mais de nos jours, c'est a été refait jusqu'à l'indigestion. Et, c'est récurrent chez les romanciers du 19ème siècle, le texte foisonne de considérations sur Dieu, la morale, les femmes, etc. Dans un livre qui me plaît, j'arrive généralement à passer par-dessus, mais là, ça a contribué à me lasser.

Le thème de la folie, qui préoccupait si fort les auteurs anglais du 19ème siècle (cf Jane Eyre, par exemple), est également présent et cela finit pas devenir pesant. le comte de Dracula m'apparaît comme un peu trop surpuissant, on dirait qu'il n'y a strictement aucune limite à son pouvoir, sauf qu'il "réfléchit comme un enfant", tel que le dit van Helsing. Les personnages, en partie à cause de leur narration froide, m'ont apparu comme plutôt interchangeables.

Le message du roman, ses symboles, font par contre de bons sujets d'analyse. Pourquoi le vampire est-il présenté comme le parangon de tous les vices ? D'abord, parce qu'il se rappelle contre la loi de Dieu (ou, dans une optique plus scientifique, de la nature), en accédant à l'immortalité et en changeant le nature de l'être humain. Ensuite, une chose qui parle bien plus au lectorat, il porte une importante charge sexuelle. le sang dont il se nourrit est le symbole de la vie, qui est créé par la sexualité, il s'attaque à des humains de sexe opposé, il "séduit" ses victimes. On peut même dire qu'il est polygame, si on considère les femmes-vampires comme les épouses de Dracula.

L'intérêt premier des montres présentés dans les romans gothiques de cette époque, c'est de montrer des personnages qui rejettent en bloc la morale et la religion, afin d'affirmer le bien-fondé de celles-ci. En même temps, subsiste une fascination pour le monstre, qui permet d'assouvir ses pulsions violentes par le fantasme. Et si on y réfléchit, est-ce que ça a vraiment beaucoup changé ? Les films d'horreur ne font-ils pas exactement la même chose ? Ils sont même plus conservateurs que le commun des mortels : combien de démons hollywoodiens sont vaincus par un bon curé armé de sa sainte ostie ?
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Très différent de ce à quoi je m'attendais et j'ai beaucoup aimé. On est loin des vampires aseptisés de notre génération. Tout ce qu'ils veulent c'est manger et se créer une communauté. Dracula fait tout pour arriver à ses fins et ne s'étouffe pas avec la morale.
C'était très intéressant de découvrir enfin le roman qui a inspiré tant de versions de vampires et de Dracula. une très belle découverte !
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Aïe, aïe, aïe… On peut dire que j'ai été déçue par ma lecture, mais que cela a certainement à voir avec le fait que je suis arrivée quelques années trop tard pour pleinement apprécier cette référence absolue. J'ai hélas à mon actif (comme pas mal de lecteurs, en fait) trop de textes vampiriques et d'adaptations sur le thème de Dracula pour réellement me laisser porter par l'histoire originelle qui bénéficie autant qu'elle souffre de la narration en mode journal intime / correspondance.

En effet, si j'ai adoré la première partie avec l'arrivée et le séjour de Jonathan chez le comte, qui décrivait avec succès la montée de l'angoisse chez le jeune clerc et nous dépeignait le célèbre vampire comme un être aussi fascinant qu'inquiétant, j'ai connu une perte d'intérêt certaine qui a frôlé l'ennui chronique, lorsqu'on change de point de vue pour se focaliser sur Mina et Lucy en vacances à Whitby. L'inquiétude de la fiancée de Jonathan, touchante au début, devient vite répétitive. La maladie de son amie traîne trop en longueur, à la fois dans ses prémices et dans les essais thérapeutiques mis en oeuvre pour tenter de curer le mal qui la ronge, dont on connaît malheureusement la teneur.

À mon grand regret, le mythe de Dracula est un classique qui a imprégné l'imaginaire collectif, ce qui a rendu prévisible ce qui ne l'était pas à l'époque de la sortie de l'oeuvre. Autre chose qui pourrait expliquer cette sensation de prévisibilité dans le scénario. J'avais également lu Dracula, mon amour de Syrie James qui nous présentait le point de vue de Mina sur une variante plus romantique des événements, en les reprenant tout de même à l'identique, ce qui fait que je n'ai pas été surprise par la tournure prise par le texte.

À côté de cela, je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé le style que je trouve fluide et prenant, pour ma plus grande surprise, compte tenu de l'époque d'écriture. Il est certain que Bram Stoker était un auteur hors du commun qui n'avait pas son pareil pour retranscrire les ambiances pesantes et morbides.

Bilan : une atmosphère exceptionnellement oppressante, une écriture fluide et soignée, un mythe bien exploité, mais trop de longueurs dans ce récit dont on aurait largement pu se passer, ce qui aurait peut-être contrebalancé un peu l'effacement de l'action imputable au mode de narration choisi.

Un livre à lire pour ce qu'il est : un classique. Cette édition comprend le texte intégral, les inconditionnels du roman devraient donc y trouver leur compte. Quant à ceux qui voudraient se frotter au papa des vampires actuels, vu le prix, c'est l'occasion de vous faire votre propre opinion.
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Dracula de Bram Stoker est un classique de la littérature vampirique, bien que Sheridan le Fanu avait déjà exploré le mythe du vampire avec Carmilla.

C'est un mélange d'épouvante, de romantisme, de fantastique a travers les pages qui tient en halène jusqu'au bout et c'est par description faite par journal que les personnages principaux du roman racontent leurs mésaventures où ils ont été au contact de Dracula. Certains trouveront peine, souffrance et mort.
L'arrivée du professeur van Helsing est un élément déclencheur dans l'histoire. de part son charisme et son état d'esprit il apporte une sorte de réconfort au protagoniste et devient même le moteur dans la traque du vampire.

Bram Stoker utilise une narration très psychologique et philosophique, il nous expose les sentiments des personnages, leurs amours, états d'âmes et passions qui pour certains se transforment surtout après la morsure du vampire. Il apporte aussi beaucoup de détail ce qui peut causer des longueurs sur certains aspects ou dans certaines situations.

Le mythe des vampire n'a cessé d'évoluer au fil du temps et aujourd'hui encore il fascine.

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Dracula
[Livre audio]
Je ne m'attendais pas du tout à ce style de lecture en commençant à lire mais j'ai trouve très agréable le récit fait au travers de journaux intimes ou courriers échangés.
L'idée à cette epoque devait être très innovatrice car même encore a ce jour, je la trouve tres développé dans son idée et très ingénieuse! Et la forte présence de la croyance catholique fort de l'époque rend le récit bien réaliste!
Même si j'ai trouvé certains passages longuets, j'ai apprécié la découverte de ce livre mondialement connu!
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