Claudio et Lucia contre l'agence Fake, tome 1

Il y a des choses que j'apprécie beaucoup. Tomber dans une librairie sur une BD inconnue abordant la désinformation en est une.

Dans le cas présent, la bande-dessinée est à destination d'un public jeune. Après recherche sur le site de la maison d'édition - que je ne connaissais pas -, je constate que l'âge préconisé est : 12+.

Bon si vous lisez ces lignes vous aurez vu le nombre d'étoiles que j'ai attribuées, je ne vais donc pas tourner autour du pot.
Je trouve que l'exercice est plutôt raté.
Dénoncer le conspirationnisme en faisant preuve de conspirationnisme, comment dire... Ça ne me semble pas l'idée du siècle.

Dans cet album le héros adolescent, féru de science, va faire "équipe" avec sa future demi-soeur, accro aux réseaux sociaux et fan d'un artiste ridicule. le sujet de leur enquête va concerner le réchauffement climatique.
Je ne vais pas m'attarder sur les échanges que je trouve un peu bêtassons - est-ce vraiment obligatoire quand on s'adresse à des jeunes ? - pour me concentrer sur le vrai gros problème : l'agence Fake, aka l'entité super-méchante de la BD.


En faisant de cette agence une super-organisation conspiratrice, centralisatrice les auteurs tombent dans une facilité narrative à double-tranchant.
L'idée que nombre de mouvements reproduisent eux-mêmes ce qu'ils reprochent aux autres de faire me semble tout à fait juste - voire par exemple ces groupes haïssant les francs-maçons singeant leurs rituels ; ou encore de manière plus flagrante, cette extrême-droite reprochant aux Juifs d'être cupides et dans la victimisation constante, alors qu'elle-même particulièrement obsédée par l'argent et passant son temps à se plaindre d'être ostracisée...
Mais je ne crois absolument pas que ce soit le premier aspect à mettre en avant dans une entreprise de déconstruction des fake news, des infox, appelez ça comme vous le voulez. Il y a des bases à poser avant. le risque de confusion est grand. Et l'exercice n'est pas maitrisé.


Bon, je ne suis pas emballé non plus par le fil rouge scatologique, surtout en tant que ressort de l'histoire.
Je ne suis pas spécialiste de littérature jeunesse, mais j'ai l'impression - surtout après 12 ans - que l'on peut leur fournir un peu plus de finesse. C'est d'autant plus dommageable que je trouve la thématique essentielle et à traiter encore et encore.
Mais pas vraiment comme ça.

Je lirai néanmoins la suite, pour voir comment les aventures évoluent.