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La dernière Terre tome 1 sur 2
EAN : 9782918541073
480 pages
L'Homme sans nom (01/11/2012)
4.23/5   80 notes
Résumé :
Un monumental ruban de pierre se dresse en sentinelle au bord des brumes éternelles.
Les hommes leur ont donné un nom : la Dernière Terre.
Dans la cité-capitale des Cinq Territoires, Cahir, jeune homme frêle, maladif, aux mœurs et aux allures bien éloignées des codes stricts qui font loi autour de lui, subsiste envers et contre la réprobation générale. Il est issu des Giddires, un peuple rejeté, au ban de la paix politique qui unit les autres contrée... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
4,23

sur 80 notes
Un véritable coup de coeur !!!

J'ai adoré cette lecture, mais à un moment donné j'ai su qu'il s'agirait d'un coup de coeur, vous savez, ce moment, où vous ne pensez plus qu'à reprendre votre lecture. Puis d'autres moments, quand le dernier passage lu vous reste en tête, que les mots de l'auteur vous font frissonner ou vous donnent les larmes aux yeux. Que vous refermer le livre en vous disant, mais pourquoi j'ai pas le Tome 2 devant moi pour enchainer ???

Le prologue vous happe dans un monde étrange, froid et désolé. 4 compagnons se sont enchainés pour ne pas se perdre dans les brumes. Ils ont quitté la chaleur des foyers et la sécurité de leur lieu, pour découvrir enfin ce qu'il se cache derrière les murs. Mais la faim, l'errance et la solitude mènent doucement à leur perte, à la folie… Ce prologue est superbe, il immerge dans un monde nouveau, il intrigue et surtout, il m'est resté en tête toute ma lecture. Il pose tellement de questions dont on cherche les réponses tout le long du récit. Des pistes nous sont données dans ce premier tome mais il faudra très certainement toute la série pour lever complètement le voile sur les mystères de la Dernière Terre.

Changement de décor ensuite, le lecteur découvre des lieux, notamment, Tileh Agrevina, sur le plateau Agrevin, capitale toute désignée, et progressivement les 5 territoires et le Rempart. Afin de se protéger des dangers de mort et des Brumes de la Dernière Terre, ont été construit de très hauts remparts (la Cuirasse) protégeant les territoires. Seuls 4 territoires sur 5 sont encerclés par les remparts : les Gamarides, les Endérines, le plateau Agrevin et les plaines de Tilh. le pays Giddhire en est exclu, rejeté par les autres, il se garde bien de tout lien avec eux.

Puis le lecteur apprend les fondements et l'organisation de ce "monde derrière la Cuirasse", des Arpenteurs (enseignements sur plusieurs années), des Aguerris, quelques hauts-gardes, et un haut-capitaine, pour la protection des Remparts et des territoires (hiérarchisation militaire complexe mais une fois assimilée (merci le Glossaire) plus de soucis de compréhension); un dirigeant assez jeune mais puissant et incontesté : l'Igilh Nolath, les peuples cultivateurs ou marchants, etc.

Mais surtout, le lecteur découvre progressivement, les personnages qui seront l'essence du récit de Magali Villeneuve. Et des personnages, il y en a (moi plus en a, plus j'adore ça!) de tout type et de tout caractère. 2 principaux nous apparaissent au début, Ghent Ildorne et Cahir. Un peu comme, le jour et la nuit (mais dans quel ordre?)…
Cahir est un Giddire, des hautes terres blanches, le seul territoire qui n'est pas compris dans les Remparts, dont la paix avec le reste des territoires est fragile. Il est Arpenteur, à un niveau plus avancé que Ghent mais ils ont pourtant le même âge. Il cache des choses qui nous seront révélés au fur et à mesure de la lecture. On découvrira aussi ses liens avec d'autres membres de la cité. On découvre peu à peu que de très grandes différences de physique, de caractère et de pensées existent entre Cahir et Ghent. Cahir est le seul Giddire de Tileh Agrevina, sa vie est faite de solitude et de regard en biais. Les Agrevins l'évitent, le toisent ou le méprisent. Il faut dire qu'il n'y a pas peuple plus fier, plus froid et plus d'apparence insensible que les Agrevins. Cahir sort son épingle du jeu en ne se laissant pas marcher sur les pieds, en rentrant "dans le moule" sans pour autant perdre ses valeurs, son système de pensées… Ce qui fait évidemment grincer des dents chez les Agrevins. Pourtant quand plus on en apprend sur Cahir, sur sa façon de penser et d'agir, plus on s'attache à lui, qui est rejeté. Plus on découvre un peuple Agrevin qui a peur de la différence, des étrangers, de ce qui ne rentrent pas dans le moule de la rigueur et de la tradition présent depuis tellement d'années. Plus on se concentre sur Cahir, plus on met en relief les peuples des 5 territoires les uns par rapport aux autres.

Ghent, lui, est un jeune homme, fils du Haut-Capitaine qui nous apparait intelligent et droit. Il montre peu ses émotions, éduqué de la façon rigide des Agrevins, il est réservé, peu bavard et peu démonstratif (à l'image des Agrevins). Il ne semble pas orgueilleux mais son éducation et son maintien frôle la perfection. Il est entouré d'amis (un surtout) qui contrastent beaucoup avec lui. Plus le récit avance, plus on trouve Ghent lise, parfait, trop parfait… On a d'abord l'impression qu'il va nous surprendre, mais finalement, il est tellement englué dans la tradition, l'apparence, … qu'il ne fait pas les choix que le lecteur attendrait de lui. Il devient agaçant de perfection, de fierté, on le sent buté. Et on aimerait qu'il fasse d'autres choix surtout à la fin (mais on a encore 5 tomes… il changera peut-être?).

Cahir et Ghent ont en commun le devoir de leur fonction d'Arpenteur mais ils s'opposent sur l'attachement des Agrevins à la tradition et à l'apparence, prenant le pas sur la défense et la notion de danger. Depuis longtemps, les Arpenteurs sont instruits par les Hauts-Gardes et avec les Aguerris, ils protègent leurs territoires, sur les Remparts, mais contre quoi ? Cela fait bien longtemps qu'aucun danger n'est survenu. A quoi servent-ils encore ?

Les premiers chapitres permettent vraiment de poser le décor, le contexte, les personnages, les tensions entre les peuples ou entre protagonistes. Magali Villeneuve prend son temps pour construire les bases d'un monde différent, travaillé, rempli de personnages complexes. Nul doute que dans le récit, rien n'est laissé au hasard. Alors oui, l'intrigue ne fait pas d'énormes bonds en avant toutes les 50 pages mais les événements sont savamment amenés, dosés pour entretenir le mystère. Ce premier tome est nécessaire à cette construction d'un récit sur la durée, d'un univers riche, complexe, structuré, construit, abouti. Il fourmille de détails qui prendront leurs sens soit à la fin de ce tome soit dans les précédents. Même si le rythme d'action est donc en conséquence moins rapide quand dans d'autres romans, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Et au contraire, je trouve souvent que les choses vont trop vite, que tout se passe dans un délai trop court pour être cohérent, qu'on ne nous amène pas suffisamment dans la vie des personnages et bien là, je suis vraiment ravie parce qu'on a ici très peu de raccourcis, l'action prend son temps.
Puis, comme vous vous en doutez, il se passe quelque chose dans la cité, un événement qui ne sera pas sans être lourds de conséquences. Mystères, doutes, questions assaillent alors le lecteur.

Bien sur, il n'y a pas que Cahir et Ghent pour nous accompagner dans cette histoire, on découvre des personnages complexes, qui se révèlent souvent très différents de la première impression qu'ils donnent. Par exemple, on découvre une jeune fille Réghia de Tilh, fille du plus riche négociant des 5 territoires. Elle est de prime abord, rigide, agaçante et hautaine. Et puis, au fur et à mesure que l'on apprend ce qu'elle vit, les liens entre elle et les autres personnages, on découvre une toute autre personne (mieux ? pire ? Je vous laisse découvrir). Autre exemple, son père Nelgoth, voilà un personnage que j'ai détesté du départ, riche, calculateur, froid et que j'ai continué à détester même en apprenant des choses sur lui ! le Haut-Garde Cenerianh, est un personnage qui a beaucoup d'importance, même si on le voit moins que d'autres. Il a su me toucher. Magali Villeneuve nous présente aucun des personnages détachés de l'intrigue principale (en dehors de la capitale) Feor et Ved par exemple, ces introductions permettent de faire naitre de nouvelles intrigues, de nouvelles questions… On a envie de les suivre, de savoir pourquoi ils apparaissent,…

Ce récit est marqué par les oppositions et le masque des apparences, trompeuses, bien entendu ! le peuple qui semble parfait, fier, droit, s'oppose aux barbares, aux rejetés, mais finalement, auxquels des deux souhaiteriez-vous appartenir ? En fond de récit c'est bien les questions sur la différence et l'acceptation des autres qui apparaissent et font réfléchir et bouleversent le lecteur. Ce récit fait également la part belle aux thèmes de l'honneur, de l'amour, du devoir, du refus des émotions, de l'espoir, …

Ce premier tome, c'est aussi, le point de départ de nombreuses questions, de mystères qu'on a hâte de découvrir, pourquoi certaines choses se passe ? Que vont nous révéler les personnages ? la suite des événements ? le début d'une grande saga !!!

L'écriture de Magali enchante. Au début, j'avoue, j'ai trouvé certaines tournures de phrases malhabiles mais c'est vraiment le seul défaut que je trouverai au roman (et encore, c'est peut-être moi qui n'était pas bien réveillée !). Ensuite dès que l'on est rentré dans l'univers, qu'on a assimilé les fonctions, les lieux et les petites originalités comme les points cardinaux différents, c'est que du bonheur ! (oui, cela ne se dit pas, j'm'en fout :p). le style s'affirme, l'écriture se fluidifie au fur et à mesure. Les descriptions sont très belles, lumineuses, très visuelles, je n'ai eu aucun mal à faire marcher mon imagination ! Il faut rappeler que Magali est une illustratrice de talent et que son 1er métier déteint certainement sur sa façon d'écrire, c'est accrocheur, captivant, fantastique !!!

Mais je crois vraiment que ce que j'ai préféré, ce qui m'a épaté, laissé complètement sans voix, c'est la puissance des caractères. Non seulement les personnages sont croqués de manière fine et précise mais ils ont ce qui manque parfois dans certains romans : de la consistance ! Magali comment faites-vous pour créer des personnages si aboutis, si présents, qu'ils en semblent réels ! Personne ne se ressemble, tous ont un charisme impressionnant qu'on les apprécie ou non. Une palette de caractères et de personnages qui ne manqueront pas de toucher le lecteur. Et c'est encore plus plaisant, une fois le livre terminé d'aller voir les personnage tels que vous vous les représentez. On joue alors aux jeux des différences : moi je le voyais comme ça, comme çi, ou complètement comme vous !
Et avec les caractères, une avalanche de sentiments ressentis par les personnages. Et pas uniquement, moi j'en ai ressenti tellement les même qu'eux ou différents, j'en ai même versé quelques larmes !

Une chose est sure, je poursuivrai l'aventure aux confins de ce monde travaillé, complexe et mystérieux. Qui nous réserve, je pense, des surprises !

Dernier point, comme toujours avec les Éditions de l'Homme Sans Nom, un livre-objet superbe, une couverture à tomber signée Alexandre Dainche. Bravo pour ce travail de qualité !
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L'enfant Merehdian est un coup de coeur comme je n'en avais pas eu depuis un grand moment. Il fait d'ailleurs une entrée fracassante dans mon top 6 des livres à emporter sur une ile déserte, entre Terre Natale de Salvatore et Légende de Gemmell. J'ai su que j'étais conquise dès la lecture du prologue.

Ce roman est qualifié de Trône de Fer français et je ne peux m'empêcher de trouver ça un peu réducteur. Non pas envers la saga, que j'adooore, mais je trouve juste que le roman de Magali Villeneuve devrait se suffire à lui même, il n'a besoin d'aucune comparaison. Bon d'accord, j'abuse un peu, « Le Trône de Fer français » c'est un beau compliment, surtout quand on est une des illustratrices de la firme, entre autres !

Aussi, L'enfant Merehdian est le premier tome d'une saga qui en comportera six. Puisqu'on en parle, ne vous attendez pas à un remake du Trône de Fer en ce qui concerne le temps d'attente entre les romans. Sur le site de la Dernière Terre, les dates des tomes suivants sont déjà annoncées ! Ce sera donc un tome par an, même si, après la lecture du premier tome, ça me semble déjà beaucoup !

C'est d'ailleurs complétement injuste envers ma lecture suivante, qui m'a semblé bien fade en comparaison. Il n'y a pas à dire, le style de l'auteur, c'est important. Et celui de Magali Villeneuve est parfait. Elle ne décrit pas les paysages, ni les personnages : elle les peint. Les mots s'enchainent si bien qu'on ne peut qu'être captivé. Et quand, en plus, c'est pour servir une si belle histoire...

J'avais vu quelques critiques qui reprochaient au roman quelques longueurs, ou qui trouvaient que l'action n'avançait pas assez vite... Et je crois que nous n'avons pas dû lire le même roman. Tout est si fluide ! Je n'ai pu que le lire en un jour ...et une nuit. Je ne pouvais décemment pas dormir sans avoir terminé ce livre et j'ai été horrifiée de ne pas avoir le second tome sous la main pour enchainer aussitôt, car si je l'avais eu, je l'aurais fait, tout six heures du matin qu'il était !

Il faut comprendre que c'est un premier tome sur six, alors certes, il est un peu descriptif, mais c'est loin d'être dérangeant, bien au contraire. Il nous présente les moeurs et les lois qui régissent la ville de Tileh Agrevina, en pays Agrevin, qui fait partie des quatre pays protégés de la Dernière Terre par un immense rempart, appelé la Cuirasse. Mais protégés de quoi ? Les jeunes Arpenteurs qui veillent sur la Cuirasse semblent se le demander autant que nous. Les Arpenteurs sont donc de jeunes hommes qui surveillent le fameux rempart, et qui n'aspirent qu'à monter en grade. À la fin du roman se trouve un descriptif détaillé des grades en question que je vous laisse découvrir. En quelques mots, le novice devient Arpenteur, lequel peut devenir Aguerri après cinq années. On peut rester Aguerri à vie, mais on peut aussi devenir Haut-Garde, et enfin, il reste une seule place pour le Haut-Capitaine. Seuls quatre des pays sur les Cinq Territoires se trouvent du bon coté du rempart. le pays Giddire doit se débrouiller seul face à la menace discrète de la Dernière Terre. Les Giddires sont un peuple plus que méprisé, surtout en terre agrevine où se déroule l'action principale.

On suit donc principalement deux jeunes Arpenteurs que tout oppose : Ghent, fils du Haut-Capitaine, beau jeune homme apprécié et respecté de tous, et Cahir, seul Giddire au sein des Arpenteurs, seul Giddire de Tileh Agrevina. Si vous avez suivi, vous comprendrez que la vie de ce dernier n'est pas facile, et qu'il souffre d'un racisme constant de la part du peuple agrevin. Il est assez renfermé sur lui même, un peu agressif et peu enclin à entrer dans le moule de perfection et de rigueur agrevine. Mais peut-on le lui reprocher, quand son quotidien se compose d'oeillades assassines et répulsion constante ? Malgré tout, il semble trouver chez Ghent un compagnon agréable et, peut-être même, un ami...

Si le jeune Giddire vit de l'autre coté du rempart, c'est parce que Melgar Cenerianh l'y a emmené, lorsqu'il l'a trouvé, enfant, abandonné. Melgar est un Haut-Garde pour qui le mot rigueur semble avoir été inventé. Tout semble l'opposer à Cahir, et leur relation est d'ailleurs troublante bien qu'extrêmement touchante, et j'en ai eu les larmes aux yeux plus d'une fois. Okay, je mens, j'en ai pleuré à chaudes larmes.

Tous les personnages, qu'ils soient secondaires ou principaux, sont fouillés et tout en nuances. S'il y a bien une chose que je n'apprécie pas, c'est un personnage parfait en tout point. Pas de risque, ici, de trouver un cliché quelconque.

Il y a donc Melgar, qui nous touche malgré sa froideur, qui agit et ne parle que quand il le faut vraiment. Et c'est pourtant celui qui m'a arraché le plus de larmes. Elle est douée, Magali Villeneuve, très douée...

Il y a aussi Solgar, Haut-Capitaine et père de Ghent, qu'on découvre à la fois comme père de famille et mari comblé et comme homme de pouvoir. Lui, tout comme sa femme, sont des amis de Melgar. Ils forment un couple attachant auquel on ne peut pas reprocher grand chose. Il y a peu à dire sur Gayle, la soeur de Ghent, et en même temps je ne peux pas croire qu'elle soit si présente sans être importante.

Je ne me suis pas attardée sur Nelgoth de Tilh, ni sur sa fille Reghia, parce que j'avais peur de trop en dire. Les dernières phrases du livre les concernant m'ont tout simplement fait oublier de respirer. Je pense que ça en dit assez long comme ça !

Et puis il y Feor que j'attendais désespérément. C'est celui qu'Alexandre Dainche, co-scénariste et illustrateur du roman, a choisi de représenter sur la dédicace de mon exemplaire. Apparemment écarté de la trame principale, on sent bien qu'il sera plus présent par la suite. J'attends de voir avec impatience ! (pourquoiiiiiiiii j'ai pas le tome deuuuux)

Aussi, il y a très peu de place accordé à la romance dans ce tome un. Souvent en fantasy, les auteurs aiment à parler d'honneur et d'amour toutes les deux pages. Ici, il n'y a véritablement qu'une histoire qui importe, touchante, mesurée, qui faisait trembler mes mains alors que je tournais les pages. Je ne vous en dis pas plus, ça vaut le coup d'être découvert au cours de la lecture, et c'est tellement bien fait !

Un petit mot sur l'illustration, magnifique, qui rend ce roman aussi beau que son contenu et qui m'a attiré en premier lieu. C'est le travail d'Alexandre Dainche, qui n'est pas seulement illustrateur, mais bien co-scénariste, comme je l'ai déjà dit plus haut. C'est donc, si j'ai bien compris, leur histoire à tout les deux, où Magali écrit et Alexandre illustre. Et c'est un duo qui fonctionne ! Magali Villeneuve et Alexandre Dainche sont modestes, gentils et abordables. N'hésitez pas à leur faire plaisir en leur faisant savoir que vous avez apprécié leur travail, ou en leur offrant un fanart. Couple d'illustrateurs, ils en seront très touchés.

Et si je peux me permettre un conseil, n'hésitez pas à rejoindre la page Facebook du livre. Vous y trouverez des illustrations qui complèteront le travail réalisé dans le petit livret d'illustrations fourni avec le livre, ainsi que des bonus plus qu'appréciables et parfois même très drôles !

Enfin, vous l'aurez compris, L'enfant Merehdian est un coup de coeur. Je sais que j'en ai dit beaucoup sans pour autant trop en dire, et c'est volontaire. Parce qu'il y a encore tant à dire ! J'espère que vous serez aussi charmés que moi. Si vous aimez la dark fantasy, n'hésitez pas une seule seconde. Si vous aimez la fantasy, vous adorerez. Si c'est pas du tout votre style, lisez le quand même, il vous fera changer d'avis.

J'ajouterais, pour finir, que Magali Villeneuve est donc aussi illustratrice, et une des meilleures que je connaisse. Je vous conseille donc d'aller visiter ses différents sites pour en apprendre plus sur ses deux activités. J'ai quelques unes de ses illustrations (dédicacées, allez, je me la pète) sur papier glacé et ça vaut vraiment le coup !

Ce livre m'a donc emportée bien plus loin que vers les « confins du rêve », comme le disait Magali sur sa dédicace, et ce n'est que le début.
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Premier tome d'une saga qui en comportera six, L'Enfant Merehdian est un des rares titres (de fantasy ou non) m'ayant réellement touchée. le dernier en date remonte à plusieurs années maintenant et m'avait fait verser quelques larmes ; je parle bien sûr (pour ceux qui me suivent depuis quelques temps) du magnifique des Fleurs pour Algernon de Daniel Keyes. Un point commun entre ces deux livres de genres complètement différents ? le réalisme du (ou des) personnage(s) conduisant à une immense empathie pour lui (ou eux).
Ici, ne vous attendez pas à suivre une communauté de créatures merveilleuses partie dans une quête pour combattre le « Mal » ou à des dizaines de combats héroïques entre deux camps… non. L'Enfant Merehdian nous offre une plongée dans le quotidien de ses nombreux personnages (principaux ou non), qui, riches d'une histoire respective, deviennent de véritables camarades de lecture qu'il est difficile de laisser partir lorsque l'on tourne la dernière page…

En ouvrant ce premier tome, je ne sais pas à quoi je m'attendais, mais certainement pas à ce que j'ai trouvé. Quand on me dit fantasy, j'ai tendance à imaginer un remake du Seigneur des Anneaux avec des oreilles pointues, des pieds poilus et une armée de gros méchants qu'un magicien avec une longue barbe parvient à repousser in extremis (je sais, c'est assez réducteur). Mais, ici, contre toute attente, point d'elfes, de nains ou autres hobbits joufflus… non. Juste des humains, différents d'une région à l'autre, mais humains tout de même. Tous (ou presque) vivant à l'intérieur du rempart qui délimite le monde « civilisé » d'un pays de brumes assez mystérieux… Je ne vous cache pas qu'il semble s'y passer des choses malgré ce que l'on essaye de faire croire à la population… Voilà un des premiers points d'intérêt de cette saga et si le lecteur touche du doigt une ou deux révélations dans ce premier opus (avec la scène de l'attaque et ce qui en découle), sa curiosité est loin d'être assouvie… il me tarde tant d'en apprendre plus dans les tomes suivants !
Le lecteur entre donc dans une société humaine très hiérarchisée, notamment dans la capitale qu'est Tileh Agrevina. C'est dans cette ville installée au bord du rempart que l'on passe le plus de temps. On découvre, dès le premier chapitre, le grand évènement du pays : la Grande Relève qui marque le début d'une « nouvelle année » pour les « militaires ». Les aspirants ayant réussi la présélection deviennent novices pendant une année puis intègrent la première année des Arpenteurs… Au bout de cinq ans, ceux-ci deviennent des « Aguerris » et peuvent continuer à monter en grade (mais les places sont rares et chères). Tout ce petit monde (et ça en fait pas mal !) sont chargés de protéger la capitale (et le reste du pays puisque l'on comprend que l'armée est présente dans chaque ville)… mais de quoi ? de ce qui pourrait surgir des brumes au-delà du rempart ? C'est ainsi que, chaque jour et chaque nuit, des Arpenteurs arpentent (hehe, logique !) le rempart… et tout semble tranquille depuis un très long moment… jusqu'au jour où trois jeunes gens sont attaqués par… un loup ? Mais est-ce vraiment un loup ? Ah ah… telle est la question !

Deux de ces jeunes hommes font partie des personnages principaux de notre histoire : Ghent, le fils prodige du Haut-Capitaine Solgar (le plus haut grade avant l'Igilh, celui qui fait office de « roi ») et Cahir, le jeune étranger mal-aimé, seul Giddire vivant dans la capitale. Mais, malgré tout ce qui les sépare (jusque dans le physique), ces deux-là semblent avoir lié une certaine amitié… qui n'est pas pour plaire à tout le monde à Tileh Agrevina.
Ce ne sont pas moins d'une dizaine de personnages « secondaires » qui gravitent autour de ces deux principaux. Mais, malgré le nombre, tous sont brillamment croqués et offrent un petit quelque chose d'unique et de marquant. Ghent vit donc avec son père Solgar (le Haut-Capitaine), sa mère la lumineuse Dorgah et sa soeur aînée, la très timide et réservée Gayle. Très apprécié de ses camarades Arpenteurs, il passe beaucoup de temps avec Esaig, un jeune homme qui aime jouer les séducteurs… et qui ne se gêne pas pour montrer que la présence de Cahir dans sa cité ne lui plaît pas. Et comme le beau Ghent est un parti intéressant, il a été choisi par Nelgoth (le commerçant le plus riche de la ville) pour son unique fille, Reghia. Au début uniquement présentée à travers les yeux du jeune premier qui ne l'apprécie pas, la jeune fille semble assez antipathique et puis, le lecteur apprend à la connaître au fil des pages et comprend vite qu'elle mène une vie secrète… Si Ghent est bien entouré et apprécié de tous (sauf de sa promise), ce n'est pas du tout le cas du jeune Cahir, très isolé dans cette ville qui n'est pas la sienne.
Recueilli par Melgar (un Haut-Garde, meilleur ami de Solgar) alors qu'il n'était qu'un enfant abandonné à la frontière du pays Giddire ; il ne parvient pas à s'intégrer aux autres agrevins, malgré toutes les années passées parmi eux et son talent en tant qu'Arpenteur. Différent à tout point de vue, Cahir ne souhaite adopter ni le physique de la caste à laquelle il appartient (cheveux courts, habits impeccables), ni les façons de faire à Tileh Agrevina. Parce que sous ses airs revêches, Cahir brûle de se rapprocher de son ami Ghent ou de son « tuteur » Melgar, parce que dans son lointain pays, on serre ceux qu'on aime dans ses bras et on sourit largement à ceux qui nous font face. Mais dans la capitale aux rues impeccables, les hommes sont de marbre et aucune émotion ne doit transparaître. Et lorsqu'un problème survient, rien ne doit se savoir, tout doit être étouffé dans l'oeuf. Cahir étouffe dans cette capitale qui brime tous ses habitants… heureusement, il a trouvé une personne qui le comprend et qui semble partager quelques traits de son caractère ; mais vous vous doutez bien qu'il s'agit évidemment de la dernière personne qu'il devrait approcher !
Je n'oublie pas de vous citer deux autres personnages que l'on rencontre assez tardivement dans la lecture (aux alentours de la page 200). Au départ, je n'avais pas envie de faire leur connaissance parce que je voyais seulement que leurs aventures sur le plateau des Gamarides, m'empêchaient de retrouver Cahir et compagnie à Tileh Agrevina (et je peux vous dire qu'on les rencontre à un moment clef, en plus !). Et puis finalement, j'ai adoré le personnage de Feor, jeune homme solitaire bourré d'humour, travailleur infatigable qui doit supporter un meilleur ami un peu fainéant, Ved. Dans les derniers chapitres, il lui arrive une aventure assez… étrange. Et qui n'est pas, à mon avis, sans lien avec ce qui s'est passé sur le rempart à Tileh Agrevina… mais j'imagine que j'en saurai plus dans le tome suivant !

Je pourrais vous parler encore des heures de chaque personnage et des liens qui les unissent… mais je vais m'arrêter là en répétant que la force de ce premier tome, ce sont eux. Parce qu'ils sont si bien croqués, parce qu'ils sont présentés avec tant de réalisme, qu'on ne peut s'empêcher de suivre leurs aventures à leurs côtés. Je me suis surprise plus d'une fois à me croire dans les rues ou sur le rempart de Tileh Agrevina, près de Cahir, à ressentir exactement ce qu'il pouvait ressentir, lui. Tout ce qui lui arrive a donc eu beaucoup de prises sur moi et je ne peux m'empêcher de souligner l'émotion d'une des dernières scènes du texte, celle qui met en scène un Melgar insoupçonné (parce que derrière le Haut-Garde de marbre, se cache un homme sensible et finalement très attaché à Cahir). Merci à Magali Villeneuve pour cette scène furtive mais d'une grande émotion. J'ai bien failli verser ma petite larme en découvrant le geste de Melgar (qui signifie tant…).
Derrière cette dizaine de personnages, c'est tout un réseau de liens qui se créé. Tous sont liés d'une façon ou d'une autre : ils sont amis, ils font partie de la même famille, ils sont amants… mais les habitants de Tileh Agrevina ont une telle façon de concevoir les liens entre humains que chaque relation a un sens bien particulier et ne peut qu'être intense. Et le simple fait d'écrire ces mots aujourd'hui, quelques jours après ma lecture, me rappellent toutes les émotions fortes ressenties lorsque je tournais les pages ; et j'en suis encore toute chamboulée.

Vous l'aurez compris, mon immersion dans ce premier tome a été totale. Et intense. Grâce aux personnages évidemment, mais ils ne seraient rien sans la plume précise et maîtrisée de l'auteure. Les descriptions sont détaillées, toujours justes et percutantes. On sent que Magali Villeneuve est avant tout illustratrice. C'est très visuel, perceptible voire palpable.
Et je fais une petite comparaison avec ma lecture précédente - La Liste de Siobhan Vivian - publiée chez un « grand » éditeur, qui souffrait non seulement de défauts sur le fond (mais ça, c'est subjectif) mais surtout de gros problèmes sur la forme (concordance des temps pour la traduction, nombreuses grosses coquilles…)… et je peux vous assurer que si, comme moi, vous êtes tatillons, vous pouvez vous jeter sur La Dernière Terre (ou sur un autre titre de L'Homme Sans Nom). Il reste certes une ou deux coquilles mais que ce soit sur le fond ou sur la forme, les textes sont travaillés jusqu'au bout. L'équipe est passionnée par ce qu'elle fait et croit en ce qu'elle publie ; ça se sent et ça ne peut être que positif pour la lecture.

Je conclurai par ceci : j'avais peur de ce premier tome qui semblait assez « contemplatif » et qui, selon certains lecteurs, manquait parfois d'un peu d'actions… et oui, c'est vrai, l'accent est mis sur la psychologie des personnages. Mais pas n'importe quels personnages… je les ai tellement adorés (surtout Cahir) que les quitter à la dernière page a été un déchirement ! Je me suis attachée à eux et aux liens qui les unissent et il me tarde très sincèrement de les retrouver dans le deuxième tome ! Il me tarde également d'en apprendre plus sur cette créature surgit des brumes… mais que se passe-t-il derrière le rempart ?!
Lien : http://bazardelalitterature...
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A la vraiment extrême limite du coup de coeur, il ne m'a vraiment pas manqué grand chose.

En tout cas, une plume magistrale à découvrir absolument !



Par où vais-je commencer... J'ai mis plusieurs heures à me décider à écrire cette chronique, parce que les mots ne semblaient pas venir. Je veux vous montrer que j'ai vraiment adoré ce livre, et en même temps j'ai des choses à dire sur ce qui m'a moins plu, c'est hyper paradoxal.

Bref, attendez-vous à une chronique un peu bordélique... (Qui a dit "ça ne changera pas de d'habitude" ?! Faites gaffe hein, j'ai vos noms, là bas dans le fond !)

Alors !

Commençons par le principal, j'ai adoré ce roman fantasy, en particulier l'excellentissime plume de Magali Villeneuve qui, pour moi, porte ce livre dans le très fermé cercle des "déchire son slip niveau style" dès ce premier opus. Magali a une écriture extrêmement fluide tout en étant très recherchée, travaillée, dense, intense... Je n'aurais pas changé un seul minuscule bout de phrase dans tout le texte, et vous savez comme ça m'arrive rarement... Chaque mot est choisi, pesé, sous-pesé, comparé, pour être juste parfait à cet endroit-là. Et malgré cela (car cela pourrait rendre les choses bien peu naturelles) ça coule exactement comme les dialogues d'un film fantasy, facilement, de façon très fluide et sans aucun accroc... C'est comme le saumon fumé, ça passe tout seul. Par contre, la médaille a un revers, si vous êtes habitués aux livres "faciles" d'aujourd'hui, sachez que vous mettrez un peu plus longtemps à lire celui-ci. 480 pages de Magali Villeneuve, ça ne vaut pas 500 pages d'un young-adult, croyez-moi. Ca demande un minimum de concentration, c'est beaucoup plus dense et réfléchi, on ne lit pas 4 pages par minute. (bon c'est pas non plus un essai philosophique dont on ne voit jamais le bout hein, c'est super agréable à lire !)

Une histoire bien construite, des persos charismatiques, un talent certain pour raconter tout cela, et une ambiance un peu Game of thrones, tout y est pour emballer les lecteurs, même novices en matière de fantasy.
Certes au début, beaucoup de personnages et des noms pas forcément faciles à retenir, qui se ressemblent en plus un peu tous, je ne dis pas qu'on comprend tout dès la première ligne. Mais, et c'est là un des talents indéniables de l'auteure, on n'est pas perdu non plus. La hierarchie, les familles, on suit beaucoup de petites intriguettes qui se mettent en place autour de la principale, avec des noms qui nous sont totalement étrangers. Un auteur moins doué se serait, au pire, carrément emmelé les pinceaux dans son propre monde, au mieux aurait perdu son lecteur dans les méandres explicatifs pas nets. Magali, non. Magali explique exactement ce qu'il faut savoir pour ne pas perdre le fil, sans nous noyer sous une mutitude de détails qui non seulement ne nous auraient pas aidé à mieux comprendre, mais nous auraient carrément largué dans une brume qui ne se serait plus levée ensuite.

Alors on a la sensation que oui, c'est complexe, mais que ça va, qu'on gère à peu près les persos et leurs liens, plus ou moins, et que quand c'est moins, ça va venir, sans trop de problème.

Et puis on est tellement happé dans l'histoire, dans toutes les choses qu'il y a à découvrir dans cette mystérieuse cité d'albâtre aux cinq territoires, par les révélations qui arrivent, qu'au final, on ne s'en fait pas de risquer de confondre un haut-régent avec un haut-garde, un Solgar avec un Melgar, un arpenteur avec un haut-capitaine, un guiddire avec un agrevin, on sent qu'on sera vite ramené dans la bonne voie, et on se sent aidé, porté dans cet univers et non catapulté là sans explications, comme savent bien le faire certains auteurs.

Alors que m'a-t-il manqué pour faire de cet excellent roman un réel coup de coeur ? Vraiment peu de choses en vérité. Peut-être un chouïa plus d'action ? Il est vrai que ce tome me semble plus introductif, et je suis bien persuadée que j'aurai tout mon content d'action dans le suivant. Cela étant, c'est vraiment une excellente introduction, absolument ni trop longue, ni lassante et on se régale du début à la fin. Il m'a manqué peut-être aussi une réelle empathie, voire un sérieux "crush" pour l'un des personnages.

Au début de ma lecture, on m'avait dit qu'il y avait toutes les chances pour que Cahir, l'un de nos héros un peu sauvageon, un jeune homme ténébreux et mystérieux à souhaits, puisse supplanter dans mon coeur l'amour de ma vie littéraire (Artus, chez Rose Morte, une autre saga phare de l'éditeur). Eh bien, ce ne fut pas le cas. Je l'ai adoré, attention, mais sans avoir le petit pincement, celui dont on se demande comment il est possible de ressentir ça pour un personnage fictif lol. Pire même, rien que dans ce livre, je lui en ai préféré un autre, dès le début, et mon avis n'a pas changé en cours de lecture. En effet, je me sens plus d'affinités avec le caractère droit et fidèle de Ghent. (décidément, je ne kiffe jamais les mêmes que les autres lecteurs, déjà dans Rose Morte, nous étions peu nombreuses à préférer Artus à son frère Adelphe... :p ) Cela étant, chaque personnage est parfaitement construit, très intéressant, bien démarqué des autres au niveau du caractère, il y en a forcément au moins un dans le lot qui vous fera un minimum craquer.
Mais bouh, pas de big love pour moi pour cette fois. Mais là encore, je pense que ça pourrait venir avec le tome 2, je n'abandonne donc pas ^^.

J'ai trouvé toutes les idées de Magali fort judicieuses, dans la construction de son univers, de ses personnages, dans la poursuite de l'intrigue, je n'aurais rien aimé de différent, ce livre m'a plu exactement comme il est.

(Oui je sais, comme d'habitude, je ne révèle pratiquement rien de l'histoire, ça devient ma marque de fabrique, mes chroniques, faut les lire deux fois, une fois avant de lire le livre, et re une fois après, pour la comprendre :p lol)

Et si nous passions aux détails ?

- La couverture : Sublime ! Je ne suis pas forcément fan des couvertures très orientées fantasy portant d'habitude, mais alors je dois dire que cette illustration ne m'a pas quittée de toute la lecture, ainsi que celles qu'on peut trouver à l'intérieur. C'est Alexandre Dinche qui l'a réalisée et j'aime vraiment beaucoup sa "patte". Très sûre, très pro, très visuelle, et super super esthétique. Bref, bravo pour cette couverture, à l'illustrateur ainsi qu'à l'éditeur qui l'a validée, parce que c'est vraiment un excellent choix pour attirer le lecteur, elle est juste splendide.

- le style : Une merveille !! Il nous entraîne dans un univers pour lequel il est parfaitement adpaté. Une vie un peu médiévale, avec ses pauvres et sa noblesse, mais un grand respect du langage qu'on s'imaginerait utiliser. C'est beau, c'est raffiné, c'est travaillé, c'est pur bonheur. Là j'avoue, c'est THE gros point fort pour moi, j'espère lire autre chose de Magali parce que si je dois mettre un "coup de coeur" quelque part, c'est au moins pour son écriture délicieuse.

- Les personnages : Comme je le disais, je ne suis pas tombée amoureuse dans ce livre. Mais peu importe, tous les personnages n'en restent pas moins hyper intéressants, certains attachants, certains mystérieux, d'autres un peu détestables. Chacun son histoire, chacun sa personnalité...Je les ai tous apprécié pour leur historique, leur caractère, leur individualité. Magali n'a fait que de bons choix pour ses persos qui sont tous vraiment agréables à suivre.

Et dans le prochain tome, m'est avis que la bataille Cahir / Ghent pour toucher mon coeur va reprendre de plus belle ;)

- L'histoire : Introductive mais pas moins passionnante pour autant, beaucoup de bases à découvrir, d'intrigues à poser, de mystères à jalonner. On n'est pas au summum de l'action mais ça ne change rien à la frénésie avec laquelle on tourne les pages. Et j'ai d'ores et déjà super hâte de trouver un boulot rien que pour m'offrir le tome 2 et savoir ce qui va se passer maintenant pour nos personnages, que j'avoue avoir du mal à quitter. J'ai particulièrement apprécié la première annexe, qui conte un bout de l'histoire sur lequel on se pose pas mal de question durant la lecture, et c'est un soulagement de savoir, vraiment.

Une fantasy pas trop dark, comme je les aime, accessible aux afficionados comme aux novices, Un monde à la hierarchie construite, travaillée, aux moeurs détaillées, aux décors imposants qui peuvent paraître à la fois sombres et lumineux, très bizarrement. On sait qu'on a encore bien des choses à découvrir et des secrets à élucider, et c'est vraiment super de savoir que ce n'est pas fini, et qu'on retrouvera ce petit monde dès que possible.

- L'édition : Rien à redire, 4ème ouvrage de chez L'homme sans nom que je lis, 4ème grosse grosse réussite. La qualité littéraire est vraiment évidente (purée, faudrait vraiment être difficile pour ne pas l'avouer !), l'objet-livre est magnifique, c'est un plaisir sans nom que de l'avoir entre les mains et de lire ligne après ligne sans relever une faute, d'orthographe ou de style, tout y est parfait. (je crois bien n'avoir vu qu'une lettre manquante sur 480 pages de texte, franchement, chapeau pour le score !)

En résumé, un premier tome que je vous conseille grandement, amateurs de vraie qualité, car vous ne serez déçus en rien. Je commence vraiment à me dire que cet éditeur nous déniche vraiment des talents incroyables, et je pense que je vais lui faire confiance sur l'ensemble des ouvrages proposés les yeux fermés (faut juste que je garnisse un peu mon portefeuille lol)

Si vous avez La dernière terre dans votre PAL, sortez-le rapidement, il vaut vraiment le coup, et s'il n'y est pas encore, ben... Vous attendez quoi ? :D

Cali
Lien : http://calidoscope.canalblog..
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Bonjour à tous,

Je me suis récemment attelé à la lecture de « La Dernière Terre, l'Enfant Merehdian », de Magali Villeneuve, et ce, avec peu d'enthousiasme, il faut bien le reconnaître. Disons que le lectorat, féminin en majeure partie, me laissait grandement perplexe. Désolé mesdemoiselles, mesdames, ne voyez nullement en mes propos une quelconque forme de misogynie ou de machisme.
La quatrième de couverture ne m'a pas laissé en reste…dans le mauvais sens du terme. «…, Cahir, jeune homme frêle, maladif, aux moeurs et aux allures bien éloignées des codes stricts qui font loi autour de lui, subsiste envers et contre la réprobation générale… ». Voilà, ça empeste le livre pour adolescents (et surtout adolescentes). Après tout, ma réaction résulte peut-être tout simplement de l'approche de mes 28 ans… Ou pas.
Tout ceci à un parfum d'énième récit sur le parcours initiatique d'un gamin en qui personne ne croit : le mal aimé de service, le vilain petit canard, le mouton noir, la brebis galeuse,… En même temps, à part ce genre de truc, et le fameux : « C'est l'Elu, la prophétie disait vraie ! », je me demande où est l'originalité revendiquée par plusieurs lecteurs(trices). Quoi qu'il en soit, de nos jours, faire quelque chose d'original est impossible, tant il y a déjà eu de choses avant (et ceci est valable dans bien d'autres domaines).
Ce que je reproche à ce livre ? Un peu près tout ce que je reproche aux livres de fantasy (sauf à de rares exceptions légendaires). le livre est un ramassis de problèmes d'ados (et oui ! encore un beau ciblage du lectorat !), mais, bien sûr, transposé dans un monde inventé de toute pièce par l'auteur…C'est à ce moment que j'éclate de rire. En effet, en parlant du monde, j'ai pu voir bon nombre de cartes dans des livres de fantasy et je dois bien dire qu'il s'agit de la pire de toutes. Elle est absolument infâme, pour ne pas dire inutile. En effet, ce torchon servant de carte contient seulement une vingtaine de noms. Pourquoi tant de haine ?
Rien que le nom de la chose sent le vu et revu : « Les Cinq Territoires ». Pourquoi toujours mettre un chiffre (ou un nombre) allié à un mot du genre : royaume, principauté, territoire ? Sérieusement, et je suis bien placé pour le savoir, ce n'est guère compliqué d'inventer des noms, où alors il faut arrêter d'écrire de la fantasy. Sinon, où se situent vraiment ces Cinq Territoires ? Où est le reste du monde ? Ce n'est tout de même pas que ça ? Si la réponse est OUI, c'est vraiment se foutre de la gueule du monde.
Sincèrement, j'ai lu plusieurs commentaires et la grande majorité d'entre eux relève du paroxysme des aberrations. Franchement, comment certains, certaines, peuvent affirmer sans aucune honte que ce monde possède une grande richesse ? Personnellement, je n'ai jamais rien vu d'aussi pauvre, à part peut-être un clodo vivant dans la rue depuis une bonne décennie. Voyez par vous-même, la carte et le glossaire sont des preuves irréfutables de ce que j'avance. Lectrices (et peut-être lecteurs) de la Dernière Terre, soyez sérieux juste cinq petites minutes. Vous n'avez jamais lu le Hobbit, le Seigneur des Anneaux, le Silmarillon ? Là, sans aucune contestation, on peut parler d'un monde RICHE. Ce qui n'est pas du tout le cas de la Dernière Terre, ni dans quasiment aucun livre d'ailleurs, et surtout pas dans ceux provenant d'auteurs français.
Exemple : Pages 12/13 : « Traduction de la berceuse merehdiane » « Sasn'mereihde ni nölsteen ».
Là encore, tous les auteurs fonctionnent sur un model identique. Parler de manière fugace de certaines choses sans approfondir réellement, voire même pas du tout. L'exemple ci-dessus en est une preuve concrète. D'où sort cette berceuse merehdiane ? Par qui a-t-elle été écrite ? A quelle époque ?....Aucune réponse. L'auteur essaye tout de même d'enrichir la chose en ajoutant le mot « traduction », puis, ajoute une phrase dans une langue inventée. Bien qu'au final il n'y ait pas grand-chose autour de cette pseudo langue. Mouais…bon, rien d'étonnant.
Depuis des années maintenant, et encore plus depuis le début des années 2000, les auteurs ont bien comprit une chose : la fantasy est devenu (malheureusement pour les puristes) un phénomène de mode et les textes qui en résultent sont dans 95% (voire plus) des cas, parfaitement pitoyables. En effet, tous ces auteurs se contentent de créer une histoire… et c'est tout. Pourquoi donc s'emmerder la vie à faire comme le Saint Patron du genre, J.R.R. Tolkien ? ->La perfection. Je rappel juste que l'écriture du Seigneur des Anneaux s'est étalée sur 12 ans, et celle du Silmarillon, sur une cinquantaine d'années, pour être finalement publié à titre posthume. Dans les écrits de Tolkien tout est lié et forme une cosmogonie parfaite. Qui peut-en dire autant ? Personne ! Même le Trône de Fer (qui pourtant compte sûrement plus de personnages que chez Tolkien) ne peut en dire autant. (D'ailleurs, même si je ne suis pas du tout un fan du Trône de Fer, je respecte la manière d'écrire de G.R.R. Martin (sauf parfois le langage ordurier des ses personnages), car il est selon moi, un des rares, peut-être même le seul auteur actuels qui sorte du lot parmi tous les affreux qui sévices…).
Voilà pourquoi, depuis Tolkien, les auteurs se contentent de créer une histoire, des personnages et, éventuellement une carte (souvent dérisoire). Cette facilité me dégoute profondément et je suis vraiment inquiet pour l'avenir de ce genre littéraire…A moins que quelqu'un trouve le courage de lui redonner ses lettres de noblesse…
Autre point important : L'auteur passe un temps fou à détailler tout et n'importe quoi, et ce, à outrance. Et plus particulièrement les moindres faits et gestes des personnages. Exemple, page 49 : « -Je ne t'ai pas félicité pour la démonstration de ce matin, dit Ghent.
L'abaissement des sourcils de Chair trahit une fugace incompréhension, remplacée par un faible sourire, vierge de toute vanité. Quelques fois, la fraîcheur de ses mimiques évoquait celle d'un enfant.
-Ton père est meilleur instructeur que l'homme Laenden. ».

Je n'ai rien contre les détails, mais là, c'est trop ! le moindre pet est décortiqué de haut en bas et de long en large. Autre exemple, toujours page 49 : « Cahir se retourna pour soulever le loquet. Il gratifia la stridence des gons d'un froncement de nez. »… Non mais sérieusement… Ca me rappel un extrait d'un bouquin de Marc Levi, lu par un acteur dans une émission de télé. Ce passage racontait, avec une pléthore de détails, l'histoire trépidante et rocambolesque d'un personnage en train de préparer un café…le tout sur une trentaine de lignes…
Quoi d'autre ? Ah oui ! Pourquoi les auteurs ne se donnent plus la peine d'inclure une table des matières ? Est-ce vraiment de la paresse ? Ou peut-être, pour faire comme tout le monde et ainsi suivre, et faire perdurer ces abominables effets de mode…

Quelques exemples me laissant sceptique :
-Page 15 : « électrisait les échines ». Rapport à l'électricité. Pas d'électricité dans ce monde ? Donc, anachronisme…
-Page 42 « singea la moue sévère… ». -> A savoir que « singer » vient de « singe » : pas sûr qu'il y ait des singes dans le « monde » inventé par l'auteur. Donc, incohérence.
-Page 43 : « fusilla du regarde ». Pas de fusil dans ce monde là ? Donc…Donc, anachronisme !
-Le chapitre « La fille de Tihl », où j'ai pu assister, complètement impuissant, à 7/8 pages de dialogues et de descriptions sur une histoire d'achat de tissu….
-Page 68 : « Maroquinerie » : A savoir que « Maroquin » : nom masculin, vient de Maroc. (Peau de chèvre tannée au moyen de produits végétaux,…..). Encore une fois, y-a-t-il un quelconque rapport avec le Maroc dans ce livre ? Je ne crois pas…
-Page 71 : « dit-elle en griffonnant une note rapide sur le calepin… ». Est-ce que les stylos à bille existent, ou est-ce que le personnage se balade en permanence avec une plume et un encrier ? Ou un crayon de papier peut-être ?
-Page 78 ; « impérieux ». La notion d' « empire » existe-t-elle dans ce monde ?
Il est 01h06 du matin et, il y a quelques minutes, j'ai enfin pu refermer ce livre définitivement… A la page 114. Pourtant cela faisait plus de deux mois que je n'y avais pas touché et je pensais (ou pas) pouvoir reprendre la lecture. Au final, je n'ai pas supporté plus de quatre pages.
Bref, je ne recommande ce livre à personne (ou peut-être juste à mon pire ennemi, et encore). En effet, l'auteur ferait bien d'arrêter de passer son temps à créer des objets dérivés (mugs, set de tables, oreillers, et j'en passe) et de se concentrer sur un travail littéraire bien plus sérieux et moins puéril, mais surtout, de créer un monde complet et vraiment riche. Voilà enfin une décision qui serait bien utile pour l'avenir de la fantasy…
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critiques presse (1)
Elbakin.net
29 janvier 2013
Il faudra donc attendre la parution du deuxième tome pour confirmer les pistes intéressantes posées ici et pour apprécier le caractère ambitieux ou non du cycle.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
C’est un jour attendu depuis si longtemps. Mille éternités à craindre qu'il ne vienne jamais. De ces jours, quand, où que les regards se posent, le bonheur qu'ils rencontrent est sans limites. Un jour tel que l'horizon n'est plus assez vaste, ni les cœurs assez grands. L'air limpide n'est plus que musiques et échos d'allégresse.
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Solgar lui frôla le bras et se pencha vers lui.
- Tu n'en restes pas moins le meilleur de ta division de jeunes coqs, glissa-t-il.
Ghent eut un petit rire.
- Allons, père, vous oubliez Esaig je crois.
- Hmm..., fit Solgar dans une moue dubitative. Il n’est pas
mauvais, j’en conviens. Enfin, si l’on considère son alliance de passes
et de gigue comme un style tout à fait réglementaire. À part cela,
c’est surtout un magnifique paon dont je me ferai une joie d’enfoncer le bec dans un grand bac d’eau froide à la première opportunité.
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Vous n'aimerez pas entendre cela, mais vous m'avez montré le vrai visage de la bravoure. J'ai conscience de m'être parfois obstiné contre vos volontés, mais seulement parce que l'idée de vous laisser vous éteindre après avoir tant lutté et subi m'était intolérable. Je ne percerai jamais le mystère de votre guérison, et je préfère sincèrement en demeurer ignorant. Mais, si l'on devait y trouver une justification, votre vaillance serait la seule réponse.
La vive émotion dont le regard du soigneur s'embua laissa Cahir interdit. De tels adieux ne lui facilitaient pas la tâche, mais vouloir se soustraire à ces confessions aurait été prétendre pouvoir traverser les jours d'autrui sans y laisser d'empreinte. Il ne put en revanche pas décider où se situait le moins cruel, entre l'affection et l'indifférence.
"Nous savons toi et moi que ce ne sont pas les saisons qui font les êtres capables, Anggus. Ne laisse pas les esprits méfiants piétiner tes convictions.
Aussi longtemps qu'en toi-même tu refuseras de les croire.
"L'une des grandeurs de ton peuple est de laisser libre cours aux agitations de votre coeur sans en concevoir d'indignité. Nous, Agrevins, en sommes incapables, nous naissons et vivons ainsi, sans heurts et sans trop d'exaltations. Je t'ai regardé grandir et vivre, à distance, c'est vrai, mais j'ai observé et compris de toi peut-être plus de choses que tu ne peux en soupçonner. Aussi ce matin l'Agrevin que je suis jusqu'à la moelle des os veut se consoler de perdre la joie de ce spectacle, et bâillonner un instant la crainte de s'avilir par une parole sincère. Aussi voilà, enfant merehdian : je ne t'ai pas pris par devoir.
"C'était idiot en fait, cette chose que l'on appelait l'instinct de survie. Il encourageait des luttes déjà perdues, repoussait des fatalités décidées d'avance.
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" Le sourire doux que lui renvoya le jeune Giddire draina le sang hors de son visage, entrouvrit ses lèvres minces sur un stupeur muette. Avec un soupir blasé, Cahir se détourna. Il avait beau ne pas aimer ce genre de raccourcis, mais un Agrevin restait un Agrevin."
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