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Citations de Olivier Bal (377)


Je sais ce qu’ils doivent avoir en tête. J’étais comme eux, dans une autre vie. « Un village en quête de vengeance », « Un meurtrier en cavale »… J’imagine déjà les gros titres. Tout est réuni pour qu’ils fassent le reportage de leur carrière. Ils attendent, espèrent secrètement que ça va dégénérer.
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Geronimo de Aguilar
3 avril 1527
Château Saint-Ange, Rome, Italie
Je suis un lâche.
Je l’ai toujours été.
Je suis celui qui a découvert et celui qui a tué.
Je l’ai abandonné à son triste sort, comme tous les autres avant lui. L’enfant a été fait prisonnier et je n’ai rien pu faire. Enfermé que je suis dans ma prison de solitude, dans un autre temps, un autre monde. Voilà plusieurs nuits qu’il ne me rend plus visite. Aurais-je pu faire quelque chose ? Aurais-je pu tenter de l’aider ?
Tout se mélange. Tout se brouille dans ma tête. Je suis vieux. Trop vieux. Pour vivre ici dans l’humidité et le froid. Mais, bon sang, quand la mort se décidera-t-elle à m’enlacer ?
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- Geronimo… je crois que je viens de faire quelque chose d’horrible…
Soudain, comme si une chape de plomb me tombait dessus, je ressens une incroyable fatigue.
- Raconte-moi, petit…
- Attendez… je me sens si épuisé.
- C’est normal, jeune homme. La Sentinelle a tenté de t’absorber, ça m’est aussi arrivé. C’est éreintant. Endors-toi. Tu ne crains rien tant que tu es à mes côtés.
Tandis que je ferme les yeux et que le flou se fait devant moi, j’entends distinctement la voix de Geronimo de Aguilar :
- Nous nous reverrons, Gabriel. Je t’attendrai ici. Il y aura toujours une lumière pour toi dans ces terres de désolation. Nous nous reverrons…
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Au départ, tels des archéologues, mes Sentinelles ont étudié les bâtiments des Terres Mortes, tenté d’en comprendre l’origine, d’y découvrir des lieux restés cachés. Pendant des années, ils se sont ainsi évertués à trouver le Tombeau et la Source, ces lieux mystérieux que mentionne succinctement Geronimo de Aguilar dans ses mémoires. Mais le temps a passé et la poussière et les cendres de cet endroit maudit ont fini de les transformer à jamais. Aujourd’hui, elles errent sans relâche… Telles des bêtes, elles traquent celui qui doit venir.
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Chaque jour, c’est pourtant le même ballet effroyable. Plusieurs fois par heure, des merles, des carouges, des geais, des mouettes piquent sur l’immeuble et fondent sur nos façades. Ils s’acharnent, sans relâche, jusqu’à s’en briser le cou. Ça a toujours été comme ça. C’était déjà le cas à la station K27 en Alaska. Les Limbes réveillent quelque chose en eux. Est-ce un ultrason particulier ? Ou simplement une peur sourde, primale ? Et pourquoi uniquement ces vertébrés ? Je n’ai pas de réponse. Avant que j’agisse, certains de mes employés y voyaient des signes de mauvais augure, des avertissements.
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Je me passe un peu d’eau sur le visage et vais me coucher…
J’enfile mon pyjama et me glisse dans le lit. Il vaudrait mieux que je lise un bon bouquin, je le sais, mais, par automatisme, j’allume la TV et passe d’une chaîne d’infos en continu à une autre. La plupart, sans surprise, parlent de la maladie du Marchand de sable. Ici, aux États-Unis, on l’appelle comme ça. En Europe, ils parlent de la Grippe du sommeil ; en Asie, du Virus du dormeur. Autant d’appellations pour une seule affection… Plus de 50 000 victimes, aux quatre coins du monde, depuis fin 2027. Ce n’est rien et, en même temps, c’est énorme. Les victimes sont toujours les mêmes : des enfants de 7 à 12 ans, jamais plus jeunes, jamais plus vieux. Tous s’endorment et ne se réveillent plus. Les médecins semblent impuissants.
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J’accélère. Le compteur monte à 160 km/h.
Nous ne pourrons pas fuir éternellement, je le sais bien. Il faut que je trouve une solution. Et que je n’oublie pas le plus important, ce qu’il m’a dit avant tout ça. La protéger, elle. Coûte que coûte. Quel qu’en soit le prix. Il a raison. Malgré tout ce qui nous a opposés. Et ce qui nous opposera, je le sais, dans le futur.
Mais, pour le moment, c’est à Hawkins et à tous les autres de payer, et ils paieront.
Je te le jure, Amy.
Je vous le jure à tous les deux.
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La plupart des humains, lorsqu’ils rêvent, sont comme des nourrissons : leur vision du monde est trouble, primitive, constituée de sensations. Vous, vous avez grandi. Votre perception a changé. Vous voyez désormais ce qu’il y a au-delà. Vous êtes devenu un Eveillé.
- Un Eveillé ? Comment ça ?
- En réalité, ce n’est pas vous qui avez un problème, ce sont les autres, le reste de l’Humanité qui n’est pas aussi éveillée que vous. Mais je vous le répète, vous n’êtes pas seul. Depuis les premiers âges de l’homme, les Eveillés existent. Qu’ils le veuillent ou non, qu’ils le croient ou non, certains parmi nous ont en eux une clé. Une clé pour ouvrir les portes d’un autre monde.
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Et, au final, tout ce que j’ai croisé là-bas, c’est la mort. Je n’ai rien gagné, sinon une cicatrice qui entaille le haut de mon front, un fragment de balle à jamais logé dans mon crâne, un bout de métal ancré dans ma tête qui me donne en permanence de terribles migraines.
Mais j’ai rapporté autre chose du Viêt-nam, aussi.
Mes rêves m’ont suivi.
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Je ne m'appelle pas Baker, mais Clara Miller. Je suis journaliste au New York Times. J'ai bien fait mon boulot. C'est mon putain de métier. Mais je suis paumée. Tout se déglingue...
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Parce qu’elle ne rentrait pas dans la norme, parce qu’elle leur faisait peur, ses proches ont fait d’elle une paria.
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L’interview devrait se terminer maintenant. Il faudrait que je remercie chaleureusement Stilth pour le temps qu’il m’a accordé, que je lui dise que ses réponses étaient passionnantes, que je range rapidement mes affaires et quitte d’un pas léger la chambre d’hôtel. Le climat est déjà tendu. Mes précédentes questions ont mis la star sur la brèche. Il serre les accoudoirs de son fauteuil. Il vaudrait mieux que je me retienne, sinon je vais encore me faire engueuler par Kelton.

— J’ai une dernière question, Mike.

— Oui, Phil ?

— Mon prénom, c’est Paul…

Je le sens exaspéré, mais il reste professionnel, un sourire d’opérette sur les lèvres. Stilth lance un regard appuyé derrière moi, là où se tient son attachée de presse, et me fixe.

— Est-ce que vous pourriez me parler de Clara Miller ? dis-je en lui tendant la photo que je viens de sortir de ma poche.
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Putain… Clara… Qu’est-ce qu’elle ressemble à Clara…
Elle a des cheveux noirs, coupés assez courts, avec des mèches qui tombent sur le visage. De grands yeux marron soulignés par un mascara qui a coulé, un grain de beauté sur la pommette.
Quelle ressemblance.
Lara, Leah… Clara…
Je lance un regard noir à Caan. Il a un sourire en coin.
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Parfois, je joue avec le grand planisphère en bois. Je le fais tourner et je pose mon doigt au hasard quelque part. Venezuela, Yougoslavie, Kirghizistan… D’abord, j’essaie de m’imaginer la vie des gens là-bas, puis je vérifie sur une des encyclopédies.
Je le fais tourner, tourner…
Je pointe mon doigt. C’est le Mexique. Pas si loin de là où je vis, dans le New Hampshire. Pourtant, je n’irai jamais là-bas. Papa ne veut pas que je quitte Lost Lakes. Il paraît que dehors les gens sont fous et méchants, que c’est dangereux. Que le monde du dehors, c’est comme une grande maladie. Alors, Eva et moi, on reste ici. C’est vrai qu’on y est bien.
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Bousculades, empoignades, haine et jalousie. Ils se poussent, jouent des coudes. Les visages se succèdent. Je ne réagis pas, je ne montre rien. Comme par automatisme, un sourire figé s’est posé sur mes lèvres.
— Allez, putain. Réveillez-vous ! s’écrie Joan.
— Je ne peux pas, mademoiselle. Il y a des gens. Je ne peux pas…
En effet, devant le capot, des dizaines de fans ont plaqué leurs mains sur l’engin, autant pour l’immobiliser que pour essayer de me voir de plus près. Dehors, c’est l’hystérie. La voiture est quasiment couverte par la foule.
Le véhicule remue de droite à gauche, sous la pression des corps toujours plus nombreux.
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Je repense à la photo. Un noir et blanc triste et froid. Un cliché sali trouvé dans un canard crasseux. Le cadavre d’une femme. La dernière image que je garderai à jamais d’elle.
Noyée dans un lac. Putain… Je t’ai fait cette promesse et j’irai au bout. Car j’ai la conviction que cette histoire de suicide ne tient pas la route. Tu n’aurais jamais fait ça… Je vais retrouver ton assassin et leur prouver à tous. Parce que je te le dois. Parce que c’est aussi de ma faute…
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Je relâche ma main et m’effondre au sol.
Je meurs…
Mon assassin, après avoir vérifié au bout de la ruelle que personne ne nous avait entendus, revient vers moi. Il s’arrête au-dessus de mon corps agonisant. Il me regarde d’un air détaché, limite un peu dégoûté, puis me crache sur le torse.
— Va rôtir en enfer, enculé.
Une balle.
Deux balles.
Trois balles.
L’homme, méthodiquement, retire le silencieux de son pistolet et range son arme dans son holster. Il prend son temps. Il aime ça. Enfin, il s’allume une cigarette et s’éloigne comme si de rien n’était.
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