Rhiennar avait tenu sa promesse, et durant leurs longues nuits côte à côte dans l'étroite pièce, il n'avait pas une seule fois tenté de la toucher. Elle lui en était reconnaissante. Elle savait qu'elle n'aurait pas dû être reconnaissante pour quelque chose d'aussi normal, mais elle l'était néanmoins.
Tu as été mon répit, Rhienn, ma lueur dans l'obscurité. Tu m'as rendu ma vie, mon espoir, ma force. Je te serais éternellement reconnaissante pour ce que tu as fait pour moi.
Je n'ai pas besoin de ta reconnaissance .
Mais tu l'as. Et sache que je ne regrette pas une seule seconde que j'ai passée avec toi, pas une seule.
Il avait percé chacune de ses expressions, jusqu'à la connaître aussi bien que lui même. Sa poupée, sa belle poupée de marbre et de ronces, avec de si charmante épines.
Ces dernières semaines il avait été son monde. Isolée dans ce fort, entourée de la mystkor, il avait été son ancre, son repère. Il l’avait accompagnée à travers sa peine et sa terreur, il l’avait aidée à retrouver celle qu’elle était avant tout cela. Et même si elle était encore brisée, même si elle avait encore du chemin à faire, il lui avait redonné vie.
Elle était fille de roi, de roi déchu. Elle était générale d’une armée, d’une armée décimée. Elle avait été princesse, princesse d’un royaume conquis. Elle aurait pu être reine, mais elle n’était plus que le fantôme d’une souveraine.
Je ne regrette rien non plus, petite reine, à part le temps qui ne nous a pas été accordé .
Un jour peut-être .
J'en suis certain. Je retrouverai mon chemin vers toi, dans cette vie ou dans l'autre.
Si seulement nous avions eu plus de temps, souffla-t-il entre ses lèvres.
Nous avons encore cette nuit.
Quitte à brûler et à ce que son cœur soit réduit en cendres, autant que Rhienn soit sont bûcher.
Fais les payer, Arhylia.
IIs paieront.