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La Panique woke

Défi non fiction 2024



Si j'avais continué la linguistique, j'aurais pu analyser la récupération politique et la trajectoire de termes comme "woke" (ou queer, qui a le cheminement inverse, car c'est une insulte réappropriée). Ce n'est pas l'objet du livre mais c'est là où je suis la plus armée vu mon (petit) bagage universitaire.



Ma théorie, c'est que "woke" a grand-remplacé SJW. C'est vrai que des paniques morales de ce type, si le terme woke est récent, sont plus anciennes que le seul mot woke. Alors, que dire, face au débat sur le wokisme, et que faire ? (oui oui comme l'écrit de Lénine).



Mahoudeau est formé en sciences politiques. Car la question woke est une question politique avant d'être philosophique, anthropologique ou morale. C'est pourquoi pour Alex Mahoudeau l'attitude à adopter face à ces discours est de demander ce que la personne compte faire contre le wokisme. Par exemple, si ce qui est dénoncé est le renvoi d'un salarié pas assez woke, est il question de dénoncer les licenciements arbitraires ? Voire d'agir contre les coupes budgétaires ? Souvent ce n'est pas le cas. Le mot woke, immense fourre tout, relève davantage d'une moquerie envers un sujet sérieux (la domination) que d'une indignation pour des débats ridicules ou de diversion (comme dirait Bourdieu au sujet des faits divers). (écueil contre lequel Mahoudeau nous met en garde). Il s'agit ici de décortiquer les discours sur le wokisme, les procédés. Procédés que Mahoudeau reconnaît employer parfois dans son livre, le but n'est pas de "débunker" point par point mais de reconnaître les mécaniques d'un discours. Ainsi, le rapport à la notion de victimisation, le caractère éphémère des paniques, l'aspect "fourre tout", le rapport à l'autorité, au fameux "on veut nous faire taire", le milieu universitaire et son rôle dans le débat sur le wokisme... sont analysés dans le livre. Beaucoup de faits et une biblio fournie sur laquelle je ne me suis pas encore penchée en détail. Il est aussi question de la façon dont on analyse des politiques publiques par le biais du wokisme.



Comment le wokisme nous parle t il de politique ? En somme, l'essai est assez clair sur les questions posées, et didactique. Je serais à la rigueur plus mitigée sur la pointe de sel de l'ouvrage : quand on pense comme Mahoudeau, c'est salutaire et prête à sourire, cette légère ironie revenant de façon récurrente. Mais ce qui est un atout "entre nous" devient handicapant auprès d'un plus grand public. Je n'affirme pas que ce petit ton espiègle nuit à la démonstration, le style est scolaire par ailleurs et je pense qu'il serait justement "trop scolaire" sans cela, ce qui serait ennuyeux à lire.



Un peu mitigée sur la forme, donc. Malgré tout, j'ai réussi à le lire facilement, c'est bien que la forme fonctionne.



En somme, il est parfois bon de prendre de la distance quant au débat public et aux représentations des uns et des autres, par exemple, rationnel vs émotionnel, de s'arrêter et de réfléchir (c'est la devise du Monde diplo ;) ) et de réfléchir aux conditions matérielles des gens, sans déformer les discours des uns et des autres. Pas facile quand on sait que la quête de l'honnêteté intellectuelle en politique, (dans le sens des débats dans les médias et des élections), cela peut être suicidaire. Malaisé quand le cynisme apparaît plus "marrant". Mais je pense que l'on peut se distancer de ces débats sans tomber dans l'écueil du cynisme ou dans le fourre tout "woke".



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Vladimir Maïakovski

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Les tontons flingueurs de la gauche

Ce court essai, écrit à quatre mains, tente de faire le point sur l'état de la gauche. Les 1ers chapitres sont consacrés à faire le point sur différents principes qui semblent inspirer la gauche mais qu'il est nécessaire de clarifier. Ainsi il est question de cette contradiction entre le fameux "il n'est point de sauveur suprême" et la nécessité d'une incarnation en un/e figure emblématique de la gauche propre à unir et proposer un projet politique enthousiasmant. Ensuite il est un passage obligé autour de ces confusions dans les propos, les postures, sur des thèmes empruntés par la gauche à la droite, voire l'extrême droite. Enfin il faut distinguer ce relent réactionnaire porté par un républicanisme autoritaire, teinté d'un universalisme laïque propre à masquer le racisme et le repli sur des valeurs de droire et d'extrême droite aussi. Ce ne peut non plus être cette forme de populisme de gauche, qui, certes pose le problème de la forme parti dans la lutte politique, mais dont la forme est uniquement au service d'un seul homme, qui peut etre versatile, et qui empêche tout débat démocratique en son sein.

Par la suite, les lettres ouvertes à Hollande, Macron, Mélenchon, Roussel, Ruffin et Onfray, dressent un portrait accablant de l'action négative de ces hommes (c'est d'ailleurs un problème soulevé quant à l'absence de femmes désignées comme dirigeantes à gauche)

Un autre élan doit sortir d'une analyse sans complaisance des errements et des impasses des partis de gauche. Pourtant il y a tellement de pistes prometteuses à creuser pour mobiliser les militants et les forces de gauche, il ne s'agit pas de jeter le bébé avec l'eau du bain, mais bien de faire un tri et de regarder le monde tel qu'il est ,les problèmes qu'il rencontre et les solutions collectives à construire.





https://aoc.media/opinion/2024/04/10/lettre-a-francois-mitterrand-pere-spirituel-des-tontons-flingueurs-de-la-gauche/

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