AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Libretto [corriger]


Livres populaires voir plus


Dernières parutions


Dernières critiques
Meurtres, tome 1 : Mort d'Isabelle

Dans une famille de notable de province, l'un des fils tue sa femme malade. Les autres frères pour sauver leur carrière et autres avancements vont tout faire pour sauver la réputation de la famille au détriment de leur frère. L'écriture est d'un autre temps (début 20e ; d'ailleurs l'auteur a obtenu un Prix Goncourt pour un autre ouvrage). Ce premier tome ouvre une saga, a suivre. Pour celui-ci, il écorche un peu la bourgeoisie et la bien pensance provinciale, c'est déjà ça, et c'est gentiment réalisé.
Commenter  J’apprécie          191
La Dame à la licorne et le beau chevalier

Quelle merveilleuse idée que cette réédition/traduction de ce roman médiéval ! Ecrit par un anonyme en 1349, en pleine guerre de 100 ans et épidémie de peste, La Dame à La Licorne et le Beau Chevalier est un roman courtois où l’on rencontre pour la première fois la licorne genrée au féminin. Rédigé en moyen français, en vers (8000) et en prose, ce récit nous fait vivre moult aventures au côté d’une gente et belle Dame et de son beau Chevalier au Lion. Le manuscrit est conservé à la BnF et n’avait jamais été édité si ce n’est dans une traduction allemande au début du XXe siècle ! Vous retrouvez dans ce livre, des illustrations du manuscrit original, et je tire une nouvelle fois mon chapeau à la traductrice Nathalie Koble.



Résolument moderne, cette histoire de femme mariée d’une incroyable beauté qui prend « pieusement » comme amant, un honorable et valeureux chevalier, est quand même assez décalée pour l’époque. J’ai été surprise d’un tel récit notamment quand on nous apprend qu’il s’agit vraisemblablement d’un cadeau de mariage pour Blanche de Navarre. Osé non ? Et pour pouvoir s’aimer pleinement, le chevalier va devoir réaliser de nombreuses quêtes, dans des contrées parfois très lointaines où il affrontera chevaliers, dragon ou géant… Un chevalier à qui tout réussi et qui semble même invisible. Preuve que son amour est grand et sincère ?



L’autre aspect de ce roman, c’est que c’est la femme qui est maîtresse de ses choix et qui tient malgré tout, les rênes de la relation même s’il est question d’égalité entre les deux sexes.



Un roman que je vous recommande si vous êtes adeptes du genre. Je n’ai pas vu le temps passer, les chapitres courts se succédant et créant le rythme. Cette part de magie, avec la licorne, le Chevalier Fée ou les diverses entités fantastiques m’a vraiment beaucoup plu. J’ai également aimé toutes les explications dans la préface et l’introduction qui sont vraiment éclairantes.
Commenter  J’apprécie          30
Le jour des corneilles

Au tribunal, le fils Courge raconte, avec ses mots, son parcours et la raison de sa présence. Face au Juge, il décrit sa vie dans une cabane au fond de la forêt, éloigné des humains, se nourrissant de racines et d’animaux de toutes sortes, sa mère dont il ne voit que son fantôme au regard triste. Mais surtout son père, une vraie force de la nature, taiseux mais sachant lire les étoiles, ce père subitement tombé dans la folie à la mort de l’épouse tant aimée. Son père, son repère, l’objet de son admiration. Mais un père si coléreux, si imaginatif dans sa violence et les sévices qu’il fait endurer à son fils qu’on ne peut qu’attendre le dénouement inévitable.



La particularité de ce roman ne réside pas dans le sujet de l’histoire, quoique, mais dans la plume de Jean-François Beauchemin. Son narrateur, le fils Courge, est loin d’être bête mais il n’a aucune culture. Et pour cet être hors du temps et de l’espace que l’on connaît, l’auteur a littéralement inventé une langue qui surprend de suite mais à laquelle je me suis très vite habituée et même appréciée.



Quelques exemples :



« Malgré le péril de foudres de père, je rebroussais toujours ascensionner le grand orme. Mais le spectacle qui s’offrait à l’oeil du haut de mon perchement ne m’exauçait guère. »



« Ma peine me fit-elle égarer lumière ? Toujours est-il que je formai en ces jours une singulière manie : je me mis à m’immerger en barrique et à me frotter peaux et endroits. »



ou encore :

« Une nuit, je fus extrait du roupil par une criaillerie à faire dresser chevelure. »



Un livre vraiment stupéfiant et intense.
Commenter  J’apprécie          213

{* *}