Récit d'une médecin mort dont le corps est sur une table à l'école de médecine, attendant d'être disséqué par les étudiants. Il raconte alors sa vie à partir de sa première intervention du même genre quand il était lui-même étudiant à l'école de médecine. le texte est intéressant et d'un ton assez humoristique.
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Peut-être pas le meilleur...
Baptiste Baulieu avait su me séduire avec son premier roman, c'est pourquoi je n'ai pas hésité à lire cette nouvelle. Mais la magie n'a pas totalement opérée.
Ici peu d'humour, mais plutôt un cynisme certain. Notre personnage semble blasé, ayant tout perdue jusqu'à son engouement pour la médecine.
Si la plume de l'auteur reste agréable, le récit manque de peps et de contenue.
En bref, une lecture agréable mais qui ne restera pas longtemps dans ma mémoire.
Bonne lecture à tous.
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Ce n'est pas l'amour qui permet au cœur de battre, ce sont des cellules musculaires, mais c'est la poésie, l'immortelle poésie, l'indéfectible poésie, l'inaltérable et légère poésie du monde qui a fait de l'amour le moteur du cœur des hommes.
C'était une alliée précieuse [Diane], qui réussissait à tout dédramatiser... Lors d'un cours sur les violences faites aux femmes, elle avait prononcé cette phrase à prendre au trentième degré, mais qui nous avait permis de décompresser: "Comme disait papa: c'est pas un viol si tu cries "surprise" avant!" Il y avait eu des exclamations indignées dans l'assemblée, et Diane avait ri aux éclats en ajoutant: "Tape ta femme, si tu ne sais pas pourquoi, elle le sait."
Quelle étrange destinée que la nôtre... On naît, on construit, on aime, on pleure, on se bat, on amasse des richesses, on comble des désirs sans fin et voilà qu'un point terminal, un minuscule point final, vient tout balayer. Alors, de la naissance, des trésors et des larmes, il ne reste plus rien.
Ce n'est pas une fois qu'on a fait dans son pantalon qu'il faut serrer les fesses !
Je fus très déçu : le corps humain, le vrai corps humain, n'a rien à voir avec un atlas d'anatomie. Les veines ne sont pas bleu nuit, les artères ne sont pas écarlates, ni les muscles orange. Je nous voyais comme des êtres incroyablement colorés, multicolores même, pleins de Post-it indiquant "muscle long extenseur de l'index" ou "articulation radio-ulnaire distale". Eh bien non, notre décoration intérieure est triste. Tout se mélange, serré en un lavis grisâtre un peu sale. Sous le capot, l’homme n’a pas de Post-it jaune et tout ressemble à un ciel bruxellois au plus fort de l’automne.
Extrait du livre audio « Où vont les larmes quand elles sèchent » de Baptiste Beaulieu lu par Thomas Marceul. Parution numérique le 29 mai 2024.
Commander le livre audio : https://www.audiolib.fr/livre/ou-vont-les-larmes-quand-elles-sechent-9791035416027/