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EAN : 9782226444974
448 pages
Albin Michel (29/01/2020)
3.25/5   22 notes
Résumé :
Fille d’un riche industriel suisse, Josette Bauer aime le luxe, les voitures de sport et les palaces. Jusqu’à cette nuit de novembre 1957 où l’impensable se produit...
C’est une incroyable aventure qui commence. Trafiquante de drogue pour la French Connection, prostituée, «garçon» d’écurie, éleveuse de chevaux. De Genève aux Etats-Unis en passant par la France, l’Algérie et l’Espagne, celle que la presse surnom... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Ce livre m'a été offert par mon adorable fille qui connaît bien mes goûts et se trompe rarement dans ses choix .La couverture est très belle et cette femme qui tourne vers nous son joli minois ne peut que nous inciter à la suivre dans ce qui semble être une extraordinaire vie de rebelle dont on va forcément épouser la cause ....Toutes les conditions sont réunies et le début nous donne raison.....un meurtre ...ou un crime . Coupable ou non ? ...Et puis des comptes rendus de procès , pas inintéressants, pas exaltants non plus , une évasion , un trafic de drogue aux USA , des aveux, des délations en échange de liberté, l'insistance de la Suisse pour récupérer la rebelle , un auteur qui veut être " bien payé " pour " reprendre " cette histoire , un avocat un peu " gourmand " .....Récit , compte- rendus , genre épistolaire, états d'âme , on se perd un peu dans des méandres sans doute maîtrisés par l'auteur dont il faut reconnaître la belle et précise écriture . Il y a aussi les belles lettres de Truman Capote ( authentiques ? à voir ) dont on découvre l'alcoolisme , l'homosexualité, l'extrême vanité , la grande fidélité et l'affection pour ses amis et la description de l'évolution du monde contemporain .Il y a des passages sublimes , c'est vrai , dans un ensemble qui ne m'a pas séduit , un monde que j'ai plus " subi " que " vécu " .
Je l'ai toujours dit et le revendique , j'aime , dans un roman , ressentir des émotions , être " bousculé" , ce qui fut loin d'être le cas ici , mais ce n'est , bien sûr, que mon modeste avis . Cette appréciation toute personnelle n'a pas valeur absolue , ce n'est qu'un modeste propos , mon ressenti et je me réjouierais d'être contredit .J'avoue qu'il est toujours plus facile d'être enthousiaste , (mème si , là aussi , la subjectivité....) mais là, j'ai terminé " à l'arrache " parce que c'était un cadeau de la " prunelle de mes yeux " . Je ne dis pas que " c'est pas bien " , je dis que " je n'ai pas aimé " , c'est tout , à vous de juger les amis....
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Il aura suffit d'un simple bandeau rouge entourant cet ouvrage pour me convaincre de l'acheter : "L'affaire qui fascina Truman Capote", mon si cher Truman, l'auteur que je vénère absolument sans conditions et dont j'ai malheureusement, tout lu". Je me suis dit, au fur et à mesure de ma plongée dans cette biographie, "et si j'étais passé à côté d'un quelque écrit de mon cher auteur tant idolâtré ?" J'y ai cru jusqu'au bout mais mes espoirs sont restés vains car si il est vrai que Truman Capote fut bel et bien fasciné par le destin hors du commun de cette femme, il avorta le projet de son livre qui eut été pour lui sa dernière consécration suite à la publication de son chef-d'oeuvre, lui aussi roman-reportage "De sang-froid". Alors qui était cette mystérieuse Madame B. ? Josette Baueur née Geisser. A vingt ans, on est un peu fous, on s'imagine acheter des châteaux en Espagne et refaire le monde. Ce fuit le cas de Josette mais l'argent manquait cruellement même si son père, lui en possédait. Ce n'est donc pas elle, directement, mais son mari de l'époque, qu'elle considérait comme un être faible, qui se décida à assassiner le beau-père en question. Ressortissante suisse, ils furent tous deux incarcérés bien que Josette niât jusqu'au bout son innocence dans ce crime crapuleux ? Était-elle complice ? Puis s'ensuit pour elle une interminable vie entre incarcération, évasion, vie de femme libre aux Etats-Unis avant de se faire reprendre dans une grosse affaire de trafic d'héroïne. Là encore, était-elle coupable ou seulement complice ? La Suisse s'est acharnée pour l'extradition de cette dernière mais Josette Bauer s'est toujours battu, avec ses avocats, pour que celle-ci n'est pas lieu car elle savait bien que si elle revenait dans son pays, sa vie serait menacée. Elle ne se sentait réellement libre et heureuse qu'auprès de ses chevaux. Aussi, se réinventa-telle une vie outre atlantique, se faisant appeler M Baker et prodiguant des soins auprès d'enfants malades grâce à l'équitation !
Etait-elle réellement une mauvaise personne ? Je ne suis pas là pour la juger, ni le lecteur et encore moins l'auteur d'ailleurs mais toujours est-il qu'ici,e ne plus de cette vie qui se dédouble entre emprisonnement et cavale, sont inclus de nombreux chapitres où c'est mon cher Truman qui a la parole. Au travers de ses correspondance, il décrit non seulement sa vie quotidienne, ses problèmes de santé, son alcoolisme qu'il assume pleinement et sa passion dévorante pour cette femme. Il est prêt à tout pour écrire son roman dont il a même déjà trouvé le titre, que dis-je son "chef-d'oeuvre" malheureusement avorté qui se rapproche plus du journalisme (art dans lequel il excelle) que du pur roman.

Malheureusement pour moi, en lisant les sources en fin d'ouvrage, j'ai pu constater que l'auteur a les mêmes références que moi puisqu'il les a tirées de biographies que j'ai déjà lues (là encore, nouvelle déception mais qu'importe, j'ai pris énormément de plaisir à les relire ici). Aussi, si j'attendais les chapitres consacrés à Truman pour les intimes, le reste m'a un peu moins intéressé je dois l'avouer car si la vie de cette femme m'a bel et bien envoûtée à mon tour, j'ai trouvé qu'il y avait un peu trop de longueur et notamment la toute dernière partie, qui, à mon humble avis, est en trop, et c'est bien dommage !

Une lecture que je vous recommande cependant, ne serait-ce que pour vibrer un peu aux côtés de cette femme "hors normes" que la justice helvétique a traqué tout au long de sa vie et pour découvrir ou, comme moi, redécouvrir, la précieuse correspondance de Truman Capote !
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Josette Bauer, jeune femme aimant le luxe, la fête et les hommes a-t-elle vraiment poussé son mari à tuer son père?

. Avec ce parricide par substitution, Josette devient un symbole, une manipulatrice perverse et beaucoup trop libre pour la Suisse-Romande des années cinquante.

Son procès très médiatisé est couvert par toute la presse francophone, elle devient « La sorcière de Genève », « La scandaleuse au masque d'ange », « La diabolique des Délices ».

Mais elle n'a que vingt et un ans et sa vie ne fait que commencer. Elle niera toujours avoir projeté l'assassinat de son père et bien que détenue modèle, elle s'évade de la prison suisse où elle est incarcérée. En route pour dix-sept années de cavale : Algérie, Espagne puis la Floride où elle sera arrêtée pour avoir transporté de l'héroïne pour la French Connection ». Enorme retentissement en Amérique et crise diplomatique en Helvétie.

Le cas Josette Bauer intéresse beaucoup Truman Capote qui voit dans cette jeune femme impulsive le potentiel sujet d'un prochain livre. Ne vient-il pas de révolutionner la littérature en écrivant « de sang-froid » le premier roman-vérité.

Il y a deux livres en miroir dans « La scandaleuse madame B ». Une vraie enquête policière, un dossier follement romanesque sur la traque impitoyable d'une jeune femme qui paiera toute sa vie une erreur de jeunesse, et une mini biographie, une tranche de vie épistolaire ( fictive) de Truman C, le plus mondain des romanciers américain.

Adroitement mêlées, ces deux histoires font de ce roman profond et superficiel à la fois, un polar doublé d'une chronique mondaine du monde des années soixante.

Et par ailleurs, sachez qu'on peut poursuivre l'effet Truman Capote en se plongeant dans « Un plaisir trop bref » sa délicieuse correspondance formidablement traduite par Jacques Tournier.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Escroquerie ou mystification ?

J'ai ouvert ce livre à la seule vue de sa couverture, sans avoir pris de renseignements préalables à son propos.
Vierge j'étais par rapport à cette histoire,  vierge je voulais rester !
J'entamais donc un ouvrage qui allait me restituer un ancien fait divers suisse, de moi inconnu, qui avait eu la particularité de ‘fasciner' Truman Capote à en croire le marketing bandeau rouge qui en barre la couverture et qui contraste avec la belle photo noir et blanc d'époque qui la constitue.

Le préambule m'emmène au salon du livre de Genève en 2001 où une esclandre entre une visiteuse scandalisée et une autrice exposante donne le déclic à l'auteur témoin des faits pour s'engloutir au plus profond de cette ancienne histoire judiciaire des années 60 qui avait secoué la glaciale confédération helvétique, l'autrice ici alpaguée en étant la principale protagoniste.

Alors l'histoire démarre, les faits comme les personnages me sont racontés de façon mi romanesque mi journalistique et inégale quant au style.
Une jeune femme de bonne famille pour qui l'argent file entre les doigts aurait fomenté l'assassinat de son père, son bras armé étant celui de son terme mari.

Quelques pages plus tard, surprise, changement de ton, c'est la correspondance de Truman Capote qui occupe les pages que je tourne avidement. Un papotage chichiteux adressé à ses intimes ou, depuis ses différentes adresses, il manifeste son vif intérêt grandissant pour l'histoire de cette scandaleuse condamnée comme instigatrice d'un parricide, évadée de prison et depuis propulsée malgré elle dans le trafic de drogue international, maillon faible de ce qui allait devenir la french connection. Il envisage même sérieusement d'en faire le sujet de son prochain ouvrage.

Le roman se déroule ainsi, alternant récit qui nous mènera de la Suisse aux Etats-Unis en passant par la France, l'Algérie ou l'Espagne et correspondance privée (qui s'avèrera être une biographie du romancier finalement) jusqu'à ce que, faute de pouvoir rencontrer son héroïne future,  lui qui a inventé le récit vérité et qui tient à obtenir ses informations de première main, Truman ne fasse capoter son projet littéraire.

L'itinéraire aventureux de la scandaleuse madame B se déroule cependant, jalonné de faits d'actualité internationale qui permettent de le situer dans le temps et le contexte géopolitique qui ont de l'importance dans son parcours.

La biographie d'une enfant du siècle au destin semé d'embûches comme il en existe tant.

Seulement, ce n'est que dans les notes de fin de livre que l'auteur nous avoue avoir inventé de toute pièces la correspondance 'vraisemblance' qui occupe la moitié de son ouvrage, note que j'aurais pu ignorer comme je le fais souvent des remerciements ou compléments de fin de bouquin.

Ma première impression fut alors de me sentir floué d'avoir marché à l'aveugle et à fond en suivant un récit factice totalement inventé par un auteur manipulateur avec la complicité vénale d'un éditeur .
Ha, cette  couverture, que diable !
Mais n'est-ce pas le propos d'un roman que de nous trimballer finalement ?

Ensuite, je me suis interrogé sur la pertinence de ce propos, nulle part n'apparaît trace de l'intérêt de Capote pour cette histoire si ce n'est dans les mémoires que la fameuse scandaleuse à publiées, si j'en crois les renseignements pris ultérieurement à ma lecture, alors pourquoi cette affabulation ? Pour se prêter à l'exercice de style de pasticher (admirablement bien cela dit) la correspondance de l'écrivain mondain publiée par ailleurs  ?
Mais alors justement, pourquoi ne présenter ce réellement virtuose exercice d'imitation que comme un simple travail de sélection et de compilation, minimisant ainsi son implication dans l'écriture, d'autant que ce style bavard et ampoulé de commère caricaturalement auto-maniérée risque de rebuter le lecteur peu enclin à ce verbiage de boudoirs.

Lecture et réflexions terminées, j'en suis toujours à me demander si je me suis laissé emporté par un fabuleux mysticisme d'auteur particulièrement inspiré ou si, au contraire, je n'ai été que la victime (consentante) d'une escroquerie littéraire (terme excessif) qui met en scène de façon fictive le créateur du roman de non-fiction. Drôle de paradoxe, d'oxymore ? !!
Après tout, il est écrit ‘roman' sur la couverture !
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C'est une vraie bonne surprise. Je ne connaissais bien sûr pas l'histoire absolument romanesque de Madame B alias Josette Claire Bauer.
Pierre Béguin se livre ici à un exercice de reconstitution mi-fiction mi-reportage.
Comme il l'explique en fin d'ouvrage, des parties entières sont purement et simplement inventées, mais toujours en s'appuyant sur des sources assez fiables : compte rendus d'audience, journaux, documents officiels de la justice états-unienne . . .
On commence donc en Suisse et on est immédiatement immergé, sans préambule inutile, dans la vie de Josette Bauer, jeune femme frivole qui se cherche, qui est essentiellement insouciante.
Elle est décrite sous un assez mauvais jour, sa biographie insistant surtout sur ses frasques, son manque de fidélité à un mari sans grand relief certes mais plutôt "gentil".
C'est un peu la coupable en creux puisque les autres sont des victimes de ses agissements.
Puis, petit à petit, l'auteur nous rapproche de son héroïne, éclaire son comportement d'un jour différent, moins désavantageux.
Et là, bing ! Apparaît le personnage complètement fou de ce roman : Truman Capote et toute sa ménagerie : son petit chien, son compagnon, son éditrice, Harper Lee son amie d'enfance...
Par l'intermédiaire d'une correspondance fictive il fait coup double : nous plonger dans l'intimité de cet écrivain célèbre et de cette jet-set qui se balade de Genève à San Francisco en passant par New York et nous narrer les mésaventures de l'héroïne.
De ce côté là, notre perception de Josette Bauer va constamment évoluer, grâce à la maîtrise narrative de Pierre Béguin. Ses pérégrinations sont un prétexte pour nous faire réfléchir sur la notion de rédemption.
Peut-on effacer, revendiquer l'effacement, d'actions anciennes? le changement est-il possible?
Je crois que Pierre Bauer réussit parfaitement à nous poser cette question et rien que pour cela ce livre mérite un détour.
Mais en plus, il nous fait un tableau d'une faconde incroyable des relations qu'entretient Truman Capote et son entourage. C'est aussi remarquable de ce point de vue., c'est drôle, documenté et donne envie de creuser un peu de ce côté là aussi de la littérature états-unienne.
Bref, une belle réussite.


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Citations et extraits (73) Voir plus Ajouter une citation
L'enfance nous quitte, cédant la place , dit- on , à la maturité. Mais l'enfant , lui , ne nous quitte jamais , qui que nous soyons .Sa plainte persiste en nous , aussi insondable que la voix muette de l'infini . L'écrivain est celui qui entend le silence de l'enfant murmurer en lui , encore et toujours , comme une autre vie qui l'appelle .( p 183)
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"Eh oui ! Ce que Billie Holiday est au jazz, ce que May West est aux nichons, ce que King Kong est au pénis, ce que le Seconal est aux somnifères, Truman Capote le sera bientôt au grand dieu Thespis ! Dommage que Neil ait oublié que j'ai écrit d'excellents scénarios ! J'aurais pu améliorer ses dialogues qui ne sonnent pas toujours juste. C'est parfois l'affaire d'un ou deux mots."

(Truman Capote)
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"Les blessures, une fois cicatrisées, n'apportent pas toujours une libération. La plupart des êtres ne supportent jamais les plaies infligées à l'âme ou au corps et, trop enfoncés dans leur douleur, finissent par abandonner leurs convictions. Pour que la transformation puisse opérer, il faut que l'esprit sache saisir les opportunités et les grands espaces."
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"_Josette Bauer, qu'est-ce qui vous fait vivre ?
_Ma motivation profonde, mon désir le plus cher, c'est d'être avec les chevaux et d'aider les autres. C'est de gagner ma vie en faisant ce que je veux, ce que j'aime faire. Et d'avoir de l'estime pour moi-même à travers ce que je fais.
_Est-ce votre cas ?
_Oui. Oui, très certainement."

(Extrait de l'interview de Philippe Mottaz)
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"Depuis l'enfance, on vous assène cette terrible idée qu'il existe en toute chose un ordre moral, et cette croyance délirante qu'il est possible de vivre sans en enfreindre les principes. Ce type de littérature qui glorifie le libertin comme expression de la liberté individuelle répond, j'en suis persuadé, aux sentiments secrets d'une grande partie de la population."
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