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EAN : 9782879292939
272 pages
Editions de l'Olivier (07/03/2003)
2.84/5   29 notes
Résumé :
Elle a perdu son mari dans des conditions mystérieuses. Elle vit dans une maison vide, seule (mais est-ce bien sûr ?). Elle se passionne pour le cas d'un jeune garçon surdoué. Elle entretient de curieuses relations avec son banquier. Elle devrait se méfier de son père. Elle s'appelle Frédelle. Dans ce roman, proche par son inspiration d'Un secret sans importance, Agnès Desarthe renoue avec ses interrogations fondamentales.

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Frédelle est seule.

Jeune veuve d'un homme qu'elle a finalement peu connu et qui lui a laissé une fortune... Ainsi, Frédelle a-t-elle fait la connaissance de Victor Hugo Espinoza qui est devenu son banquier attitré, son conseiller pour gérer ses biens, liquidités et autres placements dont Frédelle ne tient pas à entendre trop parler…

Frédelle reçoit occasionnellement la visite de son père, qui se signale dans un vacarme de moto, ce qui donne lieu à une frénétique mise en scène du lieu où elle vit, histoire de ne pas déplaire à ce père qui disparaît et réapparaît, comme bon lui semble, lui ramenant des souvenirs d'escapades lointaines... dont Frédelle s'est aperçue qu'elles venaient tout simplement du grand magasin voisin !

Frédelle est psychologue scolaire actuellement très concernée par le cas d'Irwin, un petit garçon trop sage ou trop sérieux - est-il surdoué ? - et qui a les yeux jaunes... comme... oui !

Frédelle habite une maison décrépie que son mari et elle ont choisie... à cause du jardin et des "occupants" botaniques de celui-ci : comme un îlot de poésie en plein bourg ! Faute de travaux, envisagés, imaginés, architecturés mais non réalisés, Frédelle vit désormais dans deux pièces, au décor assez fruste, en solitaire... encore que... Frédelle entend des conversations, des confidences, des confessions, elle vit entourée d'existences invisibles qui se confient à elle...


Vous l'aurez compris, en ouvrant ce livre, il faut lâcher prise et se laisser guider par les mots tourbillonnants d'Agnès Desarthe, se laisser prendre dans les mailles de l'imaginaire, lever le nez en l'air, et se perdre dans la canopée, sauter à cloche-pieds d'étoile en étoile en se rattrapant aux tiges de la mauve glycine ou encore aux corolles labyrinthiques des rosiers. Sentez-vous toutes ces fragrances qui embaument et font perdre le fil des idées ?
Le récit virevolte, ralentit, part dans un sens, s'arrête brutalement, fait demi-tour… Vous voilà bousculé, l'impression que le livre n'est en fait qu'un oiseau qui ne cesse de déplier ses ailes pour s'envoler, un texte qui ne cesse de gesticuler, pour mieux se dire, pour mieux se livrer, pour mieux vous envoûter… On se retrouve captif de cette folle vision.

Tristesse, mélancolie, fou-rire, une dose de cynisme, une dose de réalité, et beaucoup d'imagination, autant d'originalités que de flocons nichés dans une bourrasque de neige en hiver ! C'est la magie de l'écriture d'Agnès Desarthe qui offre, là, un récit tout en suggestion, tout en messages à élucider… A chacun d'écouter la voix et de la faire sienne...

Tout est dit, tout est tu, tout est explicite, rien n'est simplement translucide. Frédelle semble être une âme originale , et pourtant elle vous ressemble forcément, Frédelle semble submergée de chagrin, presque ensevelie sous la dépression, cependant, elle est vive et ardente : elle court tout le temps, d'une situation à l'autre, d'une conversation à un silence, d'un regret à un projet…
Frédelle, c'est la jeune femme que vous rencontrerez dans ces pages, et c'est aussi une métaphore, une parabole, une image…
Frédelle, c'est une facétieuse rencontre, encore qu'elle ne se limite pas à cela mais soit tellement plus…

Venez, je vais vous présenter… !
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Frédelle est une jeune femme étonnante,solitaire et un brin perturbée...Ah,et elle est veuve aussi.Et elle entend des voix.
Son père se manifeste de temps à autre avec fracas.On suit son quotidien de psychologue scolaire.Gravitent autour d'elle une directrice d'école bienveillante, une amie qu'elle n'a pas vu depuis longtemps, un enfant surdoué,un banquier entreprenant et un jeune peintre en bâtiment cultivé.
En fait,Frédelle est surtout seule,avec ses fantômes,dans une grande maison délabrée avec petit jardin luxuriant, qu'elle veut rénover,parcequ'elle est riche aussi...
Riche comme sa vie intérieure mais profondément triste et tentant d'accepter la réalité de sa vie.
On se demande une bonne partie du roman où tout cela va la mener,on la considère comme quelqu'un de naïf et de perdu...
Il ne faut pas s'arrêter à ce niveau de lecture et consentir à pénétrer son univers qui va peu à peu révéler ses mystères.
Une jolie histoire en fin de compte, une écriture fluide et poétique saupoudrée de magie et de beaucoup d'intelligence.
J'ai aimé suivre Frédelle sur son chemin de lune.
Merci à Isanne qui m'a donné envie !
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Joli et profond, ce livre est étonnant et déroutant mais aussi captivant. Une jeune femme à l'enfance difficile, devenue psychologue scolaire, se retrouve seule, veuve d'un riche mari, effondrée de chagrin, assommée de solitude.
On la suit dans ses pensées, sa déprime, ses sursauts d'énergie, ses flirts avec une certaine folie, ses attirances… jusqu'à la découverte du secret qui l'entoure et qui remet tout en cause.
Le style d'Agnès Desarthe lui est très personnel, très imagé et poétique en restant percutant.
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Au club de lecture de la BM, nous venons de clore le thème littérature asiatique et entamons le thème Agnès Desarthe. D'elle j'ai déjà lu le remplaçant, c'est tout. J'ai plutôt aimé et pars avec un a priori positif. Mais là, je tombe sur le principe de Frédelle que j'ai eu beaucoup de mal à finir. En fait, j'aime bien l'écriture de l'auteure, mais je n'arrive pas à m'attacher à Frédelle ni à ses mésaventures. C'est un conte, ce qui n'est pas forcément un genre que j'adore, mais les digressions sont nombreuses et pour tout dire m'ennuient. Je m'embrouille totalement et ne réussis à suivre ni les pérégrinations de Frédelle ni les circonvolutions de son cerveau. C'est fort dommage, parce qu'il y a des personnages intéressants, Frédelle en premier lieu, mais aussi son banquier Victor Hugo Espinoza, choisi pour son zézaiement (qui excite un peu Frédelle), Sarkis, le père et les rapports entre eux tous sont prometteurs.

Écriture agréable, travaillée et légère, non dénuée d'humour qui me fait dire que si j'ai raté le coche avec ce livre, un autre réussira à me seoir davantage.

Lien : http://lyvres.over-blog.com
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L'histoire :

Frédelle est une jeune psychologue qui vient de perdre son mari dans des circonstances mystérieuses. Elle vit dans une maison délabrée, dans laquelle elle ne veut pas faire de travaux malgré la fortune dont elle a hérité.

Au fil des pages, on la découvre très perturbée. Elle entend des voix comme sa mère autrefois, et tente de prendre des distances avec un père difficile à cerner au prime abord, mais dont on comprend peu à peu les agissements.

Mon avis :

A plusieurs reprises j'ai eu envie d'abandonner cette histoire que je trouvais confuse. Il est vrai que Fredelle est elle-même bien confuse. On se demande d'ailleurs comment elle peut accomplir un travail de psychologue scolaire !

J'ai lu quelque part que ce livre était un conte. Je n'ai pas eu l'impression d'en lire un, c'est probablement la raison pour laquelle je n'ai pas vraiment accroché, l'histoire me semblant peu crédible. Habituellement, le conte comme genre littéraire ne me pose pas de problème. Peut-être n'était-ce pas le bon moment ?
Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Elle n'avait besoin de rien. Elle aurait vécu parfaitement heureuse dans une roulotte, même sans eau, même sans électricité. Moins il y avait d'objets, plus la vie était facile. Moins il y avait de gens, plus elle était simple. Le vertige du dénuement lui procurait un genre d'extase bien particulier, comme un état semi-comateux, entre la vie et la mort, mais dans la vie quand même. Ainsi, au loin, à l'écart, sans besoins et sans soucis, elle acceptait d'exister, de perpétuer le rail sacré des jours.
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L'intolérance des gens, leur conformisme, c'est là qu'est le crime, si vous voulez mon avis.
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Restée seule, Frédelle remit en place les livres qu’elle avait descendus des étagères pour n’en garder qu’un, le petit gris, qu’elle serra contre son ventre, son ventre dur, à l’endroit où Irwin avait posé son doigt. C’est mon pansement de papier, songea-t-elle. Mais alors qu’elle se croyait guérie, guérie de sa blessure et guérie de la magie inquiétante du doigt thaumaturge, elle sentit au contraire la plaie s’agrandir. Une crevasse semblable à celle du petit garçon éventré. Elle appuya le livre plus fort, s’efforçant de contenir un flot invisible qui voulait jaillir d’elle, séparant ses chairs dans la mer rouge du sang. Qu’est-ce que c’est ? se demanda-t-elle affolée. Qu’est-ce qui m’arrive ? Sa mâchoire se crispa et des larmes coulèrent sur ses joues. Je pleurniche et ça me fait du bien. Je n’ai envie que de ça. M. Espinoza a raison, je fais une dépression nerveuse. Du repos, beaucoup de repos, disent-ils dans les vieux films. Des médicaments, beaucoup de médicaments, proposent-ils dans les films plus récents. Mais je ne veux pas me reposer et je ne veux pas prendre de cachets. Je veux, je veux… mais devant l’étendue vacante, la plaine saline et sans limites qui se déployait au bout de sa question, elle ne sut que pleurer davantage, pleurer sans but car si personne ne vient vous consoler, à quoi ça peut servir ?
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Les autres hommes, ils vous aimeront pour votre argent. Pas seulement pour votre... vous voyez ? Mais la différence, c'est qu'ils ne le diront pas. Ils feront semblant de croire que ça ne change rien. Moi je sais. Je connais chacun de vos millions comme si je les avais gagnés à la sueur de mon front. Et vous me plaisez aussi pour ça. Je vous le dis. Je suis honnête. Pour parler vulgairement, vos millions, ils me font bander."

S'il y avait eu davantage de "s" dans cette dernière phrase, Frédelle aurait été disposée à partager une brève étreinte entre deux virements. C'était beau cet accent. Les accents la faisaient flancher. C'était si facile. Mais non. Victor Hugo, quelque chose en vous ne me plaît pas. Vos cheveux peut-être, ou vos oreilles. Quelque chose d'invisible plus sûrement, invisible et qui me saute aux yeux.

"C'est une demande en mariage ?" [...]

"Oui"

"Je crois que je ne suis pas encore prête...," hasarda-t-elle

"Bien sûr, bien sûr. Rien en presse."

Quel dommage, une quatrième sifflante et elle sautait par-dessus le bureau. (p.18/19)
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Les enfants, presque sans exception, sont fous. C’était le principe de Frédelle. De zéro à, mettons dix ans, les enfants ont des attitudes de déments : ils se versent des assiettes de légumes sur la tête, se donnent des coups de pied en plein visage, marchent les uns sur les autres, introduisent dans leur bouche des objets contendants, répugnants, les deux. Les enfants se jettent à l’eau sans savoir nager, ne reconnaissent pas leurs propres vêtements et envisagent de se marier avec leurs parents.
Frédelle se faisait rarement du souci pour l’un d’eux. Elle ne prenait pas en compte les symptômes que lui décrivaient les directrices, les institutrices, les assistantes sociales. L’exception, voilà ce qui la chagrinait, cet enfant parfait, sérieux, raisonnable, cette petite personne qui n’avait pas l’air dérangé et qui, pour cette raison, l’inquiétait follement.
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Vidéo de Agnès Desarthe
Par l'autrice & Louise Hakim
Rue du Château des Rentiers, 13e arrondissement de Paris : c'est là que se trouve une tour impersonnelle et peuplée d'habitants tout sauf riches. Là vivaient les grands-parents de la narratrice, Juifs originaires d'Europe centrale, et leur phalanstère, point de départ d'une réflexion superbement libre sur la beauté de ceux qu'on nomme les « vieux » et sur le fait de vieillir soi-même. Ce récit, en forme de déambulation toute personnelle, est à l'image de son autrice : aussi drôle, lumineux que surprenant.
À lire – Agnès Desarthe, le Château des Rentiers, L'Olivier, 2023.
Lumière : Patrick Clitus Son : William Lopez Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
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