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EAN : 9782381671253
280 pages
Scrineo (11/04/2024)
4/5   18 notes
Résumé :
J’avais opté pour l’invisibilité. Jean, sweat ou pull de couleur neutre, baskets, cheveux courts, pas de maquillage, pas de bijoux. Si j’avais pu choisir, vraiment choisir, j’aurais aimé être chaque jour une personne différente, essayer des masques pour découvrir mon véritable visage, me peindre le corps, porter des perruques, mélanger les looks. Mais je savais d’instinct que personne ne l’accepterait.

Lori, seize ans, croyait partir en camp de vacan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Un livre bouleversant, extrêmement bien écrit et pertinent, qui dénonce les thérapies de conversion.

Cette histoire, c'est celle de Lori, qui tenté de s'invisibiliser, mais qu'on a aussi tenté de faire disparaître, pour l'enfermer dans la norme. C'est l'histoire de toutes les personnages comme elle, 🏳 LGBTQ+, de personnes homosexuelles ou transgenre qui ont souffert des violences de la société.

Deux parties composent ce roman. Une première sur l'invisibilité, une seconde sur la résurrection de Lori, une fois libérée de ceux qui la retiennent prisonniers. Et qui l'empêché d'être là personne qu'iel est.

Un récit à placer entre les mains de toutes les personnes qui veulent mieux comprendre la transidentité, et les violences que cela peut engendrer quand on gomme la personne, telle qu'iel est, pour la faire correspondre à qui l'on veut.

👉 NB : Les thérapies de conversion ne sont interdites en France, par la loi, que depuis 2022. Elles existent malheureusement toujours, sous des appellations telles que « Thérapie de développement personnelle », sont souvent organisées par des « psy » ou groupes religieux.
Il faut à tout prix les dénoncer et aider les victimes! Personne n'a à subir d'être qui iel est 🥺
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Alors qu'elle pensait partir en camp de vacances comme chaque année, Laureline, 16 ans, se rend compte que ses parents ne supportant plus son look de "garcon manqué" et ses demandes de l'appeler "Lori", ont décidé de l'envoyer suivre une thérapie de conversion.. Autrement dit en enfer...
Derrière la fausse bienveillance des animateurs et du personnel encadrant, elle se retrouve humiliée , pointée du doigt, confrontée à ses pires angoisses et face à un dilemme : va-t-elle renoncer à ce qu'elle est pour faire plaisir à son entourage ? Ou au contraire, résister pour enfin découvrir qui elle est et apprendre à s'accepter, envers et contre tout/tous ?

J'ai trouvé la plume de l'autrice particulièrement délicate pour traiter ce sujet sensible, qu'est la recherche de son identité à l'adolescence. (Et probablement plus particulièrement avec l'actualité que nous traversons...)
Les nombreux post-its que j'y ai laissés sont la trace de tous ces passages qui m'ont émue, touchée, interpelée aussi. Car les réflexions de Lori soulèvent bon nombre de questions, sur la confiance et l'acceptation de soi mais aussi dans notre approche de l'autre, notre jugement, notre tolérance...
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Le moins que l'on puisse dire, est que Nos corps invisibles de Christine Féret-Fleury, n'est pas une lecture qui laisse insensible, bien au contraire ! L'héroïne, Lori, 16 ans, est incomprise, elle ne se sent ni vraiment femme, ni vraiment homme, l'on pourrait dire qu'elle est neutre, ne désirant pas choisir, elle aimait courir vite contre des garçons quand elle était enfant tout en sachant que les code sociaux lui refusaient de courir plus vite qu'eux sous peine d'être rejeté ce qui a fini par arriver ...
Alors que tous les étés elle part en stage linguistique et équestre en Allemagne, cette année, ses parents l'envoient dans le Jura en lui promettant un séjour linguistique étant proche de la suite. Se disant qu'il n'y avait surement plus de place où elle va habituellement, la voici en route pour un centre au milieu de la forêt jurassienne, quelle ne fut pas sa surprise de constater que ses parents l'ont envoyer dans un camp de thérapie de conversion... Pour qu'elle devienne "normale", "comme les autres", une jeune femme de son âge qui se complaît dans les dictats de la société et de la religion qui font des femmes des personnes présentent sur Terre pour faire joli et avoir une descendance...

Quelle claque de découvrir cet univers, la lecture se fait rapidement, les actes du centre sont assez peu détaillés, mais c'est déjà plus que suffisant pour comprendre le traumatisme des personnes y ayant mis les pieds. Volontaires ou non il m'est incompréhensible et inacceptable l'idée de faire subir ce type de traitement à des êtres humains. le roman nous emporte dans la tête d'une adolescente perdue, tout d'abord psychologiquement et physiquement puis géographiquement. Nous suivons le cheminement de Lori vers sa liberté et ce n'est vraiment pas de tout repos. La plume de l'autrice me paraît juste et réussit a transmettre l'horreur de la situation sans être totalement malsaine. La situation l'est clairement, mais Christine Féret-Fleury la fait transparaître de façon assez "lointaine" si je puis dire, on ne se la prendre pas en plein coeur, on garde une certaine distance, comme si Lori vivait cela de façon plutôt détaché, comme si son cerveau la protégeait, et le lecteur avec, de ce qu'elle peut vivre.
Je savais que ce type de thérapie avait existé, et existe sûrement encore en France comme à l'étranger, mais jamais je n'aurais pensé qu'à notre époque ce soit encore le cas, l'autrice nous révèle la date d'interdiction de ces pratiques en France et je peux vous assurer que c'est effarant ! Merci à l'autrice pour ce texte qui met et remet certaines choses en perspectives et pourra permettre aux lecteurs de s'accepter et d'accepter leur possible différence mais aussi celle des autres. Nous sommes tous unique et tous important !
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Un excellent petit roman sur de grands sujets, l'acceptation de soi et le respect de la diversité (une diversité de genre comme d'orientation sexuelle). Alors que certaines idéologies conservatrices de droite reprennent malheureusement de la force, je crois que ce roman est d'autant plus important!

Ce sujet est toujours pertinent, car il faut dire que ce n'est que depuis 2022, qu'en France (et au Canada) que les thérapies de conversion sont interdites et donc illégales. Avant ça, des milliers de personnes issues de la diversité de genre ou d'orientation sexuelle ont subis les pires sévices au nom de leur inclusion dans la «norme» ou dans la «normalité sociale».

Ici, Lori a la très mauvaise surprise de réaliser que ses parents l'ont inscrite à son insu dans un camp d'été de « développement personnel », une façon très malhonnête de décrire les thérapies de conversion. Pourquoi? Principalement, parce que ses parents ne veulent plus d'une fille qui ne répond pas au standards sociaux et souhaitent qu'elle devienne comme les autres filles de son âge…

Comment trouver la force de vivre quand personne ne vous accepte? Comment trouver sa place dans un monde qui vous offre si peu de choix?
Vous trouverez ici les réponses que Lori trouvera à ces questions. C'est une histoire de courage et de trouver la force de s'aimer pour qui l'on est, même quand personne ne vous montre le bon exemple.

C'est un roman très touchant, avec un ton authentique et j'ai trouvé bien d'à-propos la comparaison que l'autrice fait avec « le Mur invisible » de Marlen Haushofer. Parfois la solitude au milieu de la foule, vient surtout du fait qu'on ne sent compris par personne (surtout pendant l'adolescence, alors qu'on galère tellement pour se comprendre et/ou se découvrir).

Bref, un parfait roman pour démarrer une foule de discussion sur la thématique de la connaissance et l'amour de soi. Encore plus pertinent/parlant pour des lecteurs de 13 ans et plus.

Je remercie #NetGalleyFrance et les éditions Scrineo de m'avoir donné la chance de lire ce roman si touchant et si nécessaire.
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À seize ans, Laureline vit dans sa bulle, trop introvertie pour intéresser ses camarades de classe et pas assez féminine pour satisfaire ses parents. Vêtue de son éternel sweat gris muraille, elle veille à toujours se fondre dans le décor afin de ne créer aucun remous. Mais ses parents s'entêtent à vouloir la façonner à l'image qu'ils se font d'elle, ils rêvent de la voir se pomponner et refusent de l'appeler Lori comme elle le leur a maintes fois demandé. À leurs questions, toutefois, elle ne trouve pas de réponse. Elle ne se sent ni fille ni garçon, ni hétéro ni bi ni homosexuelle. Sans cesse comparée à sa soeur cadette, Tiphaine, si belle et si parfaite, Lori essaie de s'imaginer tour à tour avec les étiquettes qu'elle voit sur d'autres sans qu'aucune ne lui aille, et en cela, elle se sent perdue. Son mutisme n'a donc rien d'une rébellion. Lori ne sait pas. Pas encore. C'est tout. Mais pendant que son père peste et que sa mère se lamente lors de réunions à l'Église, l'étau se resserre autour de l'adolescente. Sous couvert d'un pseudo stage de développement personnel, ces derniers l'envoient au fin fond du Jura, dans un camp d'été géré par des catholiques acharnés. Lori comprend vite dans quel guêpier sa famille l'a fourrée. Il s'agit non de l'aider à s'épanouir, mais de la changer. La faire entrer dans le moule de la féminité, de la normalité. Et pour cela, tous les coups sont permis.

Avec ce roman, Christine Féret-Fleury nous appelle à aimer plutôt qu'à vouloir catégoriser à tout prix et à juger. Je me suis énormément retrouvée dans les interrogations de Lori lorsque j'avais son âge. Les tee-shirts trop grands, les jupes depuis longtemps oubliées, l'absence de maquillage et de bijoux, d'attirance pour les garçons et pour les filles, l'isolement compensé par une imagination galopante, l'impossibilité de se faire une place dans ce monde dans lequel elle évolue, ne répondant à aucun des critères habituels. J'ai compati à ces tiraillements qu'elle ressent sans cesse à vouloir faire plaisir à ses proches, mais pas au point de s'oublier elle-même. le portrait brossé par l'autrice m'a convaincue d'un bout à l'autre et de ce fait, je me suis sentie plus révoltée que jamais par la suite des événements.
Dans ce fameux camp, organisateurs et animateurs s'adonnent à un extrémisme inhumain. L'intolérance est au rendez-vous, et on prône le patriarcat à toutes les sauces, comme si nous étions de retour au début du siècle dernier. Abandonnez toute idée de féminisme et d'égalité des chances. Une femme doit forcément porter de jolis vêtements colorés pour en être une digne de ce nom. Elle doit sourire, faire le ménage, la couture, cuisiner pour son homme. En vouloir davantage, c'est se rapprocher du Diable et de la corruption de son âme. Face à eux et aux autres participants, Lori se sent complètement démunie. Piégée et abandonnée. Elle ne comprend pas – et moi non plus d'ailleurs – comment ses parents, censés la protéger, ont pu la jeter en pâture à des concepts aussi dégradants. Pourquoi chercher à la formater à ce point ? Ne peuvent-ils pas l'aimer telle qu'elle est ?

Christine Féret-Fleury dénonce dans ce roman les thérapies de conversion qui font encore des ravages à l'étranger. J'ai été effarée d'apprendre en fin d'ouvrage que ces fameuses thérapies n'ont été légalement interdites en France qu'en 2022. Cela fait moins de deux ans ! Ça me paraît tellement inconcevable de traiter des êtres humains de cette manière. de les tordre dans tous les sens, en dépit des cris et des pleurs, pour les faire rentrer dans les petites cases étriquées de la société. Bien que l'autrice nous serve ici une version quelque peu édulcorée de ce que ces camps peuvent être, puisqu'elle cible avant tout un lectorat young-adult (mais pas que !), j'ai souvent eu les larmes aux yeux et la rage au ventre. À une époque où les personnes LGBTQIA+ sont encore régulièrement victimes de crimes de haine et où les extrémistes de droite cherchent à tout prix à éroder les droits récemment acquis par les femmes (comme celui à l'avortement, par exemple), ce roman est plus que jamais nécessaire pour ne pas oublier ce qui fait de nous des êtres humains, et non des monstres prêts à lapider leurs pairs pour ne pas avoir coché les bonnes cases sur la liste de ce qu'ils ont ou non le droit d'incarner.

Un très beau roman sur l'art de s'émanciper, envers et contre tout, loin des standards de conformité et des attentes d'autrui ! Une véritable ode à la diversité, à l'acceptation de soi et à l'ouverture d'esprit.

Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Se laisser aller, ce n'est pas renoncer à tout mouvement. Se laisser aller, c'est s'abandonner à un courant souterrain qui vous conduit quelque part. Peut-être vers la mort. Peut-être vers la vie. Qui peut savoir ?
Et surtout, qui peut juger ?
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Je veux vivre. Sans avoir tout le temps à me poser la question de savoir si je suis un garçon ou une fille. Est-ce que ça compte vraiment ? est-ce que je ne peux pas être un peu des deux ? S'il y a un problème, ce n'est pas le mien. c'est celui de ceux qui refusent de m'accepter.
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J'observais les adultes - et les autres. Ils n'avaient pas l'air de pousser un rocher. Je me disais, de temps en temps, que c'était une illusion. Que tout le monde poussait quelque chose. Peut-être que c'était ça, le truc magique : faire comme si le rocher n'existait pas, comme s'il ne pesait rien. Paraître heureux et normal. Ou peut-être que non.
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Rien n'y fait. Ce monde immobile et silencieux se reconstitue inlassablement, il ignore ma rage, mes actions, mes méfaits.
Il m'ignore. Et c'est sans doute pour cela que je m'y sens bien. Dans le rêve, personne ne m'observe, personne ne me juge.
Pour ces humains immobiles et sans regard, je n'existe pas.
Je suis libre.
Je suis - enfin - moi-même.
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Si seulement on m'avait laissé le choix, à moi. Un prénom, ça n'a l'air de rien, on le porte sans y penser la plupart du temps : on l'aime ou pas, on s'en accommode ou non, mais il nous définit en partie. C'est une image brandie face aux autres, une étiquette, presque un tatouage dans la mesure où s'en défaire est compliqué.
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Videos de Christine Féret-Fleury (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christine Féret-Fleury
Dans 'Le Pays aux longs nuages' (Marabout), Christine Féret-Fleury raconte l'histoire d'une reconstruction en Italie, celle de deux femmes, Acia et Kamar. Acia est italienne et cherche un sen sà sa vie, Kamar est syrienne et a dû fuir son pays. Elles vont se retrouver et se lier autour de la cuisine, et de tout ce qui fait le charme de ce pays. L'autrice nous en dit plus dans cette vidéo, à travers 5 mots.
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