La Saga d'Héloïse, l'apothicaire, tome 2 : Le piège de verre

Nous sommes au début du XVIe siècle, Héloïse Sanglar qui tient une apothicairerie rêve à son amoureux le Chevalier Bayard, parti combattre en Italie. Mais pendant ce temps, trois alchimistes renommés sont retrouvés assassinés, le front gravé de caractères étranges et Anne de Bretagne, reine de France semble elle aussi visée, victime de menaces de mort.
C'est dans ce contexte que la reine va faire appel à Héloïse, réputée pour ses savoirs et son intelligence , afin de résoudre cette énigme et faire échouer ceux qui tentent de mettre en péril le trône de France.
Accompagnée d'un chevalier bourru mais au coeur valeureux, Héloïse, au fur et à mesure de ses découvertes qui l'entrainent au travers le royaume sur les traces de maîtres-verrier, va devoir faire face à de nombreuses menaces, qui mettront en péril sa vie mais aussi ses sentiments.

Ce roman est un véritable mélange des genres. Une pincée de romanesque et d'amour, une dose d'aventure et de chevalerie, une louche de chasse au trésor et de résolution d'énigmes et un chouïa de violence et de méchants. Sans oublier pour arroser le tout, un subtil roman historique qui fourmille d'informations sur l'époque : histoire, nourriture, vêtements, moeurs avec la place peu enviable des femmes ,sans oublier l'utilisation des plantes médicinales.

J'ai passé un agréable moment. Je me suis laissée porter par la traque et l'histoire nous plonge dans un autre siècle. Avec le mélange des genres, l'auteur séduit un large panel de lecteurs, les férus d'histoire et les fleurs bleues y trouveront leur bonheur mais néanmoins, il faut avoir le coeur un peu accroché, car certaines scènes de combats peuvent être violentes et détaillées.

Ce roman est un deuxième tome, on le ressent à la lecture mais cela n'a aucune incidence, au contraire cela pousse à vouloir découvrir les premières aventures d'Héloïse et de Bayard intitulé "Bayard et le crime d'Amboise" , ce que je ferai dès que possible .

Loin de vouloir cracher sur les romanciers historiques, il faut quand même reconnaître que souvent, les auteurs qui nous invitent au coeur des époques anciennes se laissent emporter par le besoin de faire un peu beaucoup couleur locale. Ce n'est pas que je sois contre (mes meilleurs souvenirs de fac sont les cours d'ancien français) mais bon, c'est toujours dommage de lire trois phrases et de ne pas en comprendre une seule, faute de parler le Chrétien de Troyes ou le Rabelais. Avec Eric Fouassier, point de tout cela ! Il maîtrise l'époque sans vouloir en imposer et c'est sacrément appréciable. Pas de prétention, ce qui lui donne une humilité somme toute respectable !

Alors bon ! Qu'en est-il de ce polar historique ? Eh bien, je dois tout d'abord avouer que je suis toujours aussi cruche puisque j'ai attaqué "Le Piège de Verre" sans réaliser que c'était la suite de "Bayard et le crime d'Amboise" que je n'avais bien entendu point lu. Mais, l'auteur m'ayant absous de ce faux-pas malheureux sur Facebook, je dirais aux éventuels rigoristes des sagas, pouet pouet !

Donc revenons à nos moutons : nous voilà sous le règne d'Anne de Bretagne. Trois alchimistes au front gravé d'étranges lettres sont retrouvés assassinés. Héloïse Sanglar, jeune femme apothicaire, est appelée à la rescousse par la reine elle-même afin de démanteler ce qu'elle pense être un complot contre la couronne. Héloïse, en fait, c'est l'amoureuse du chevalier Bayard (quand même!) mais comme il y a un peu d'eau dans le gaz entre eux depuis la fin du précédent opus (oui je sais, je ne l'ai pas lu mais on le comprend quand même à la lecture !), ben elle trouve l'occasion d'oublier son chagrin d'amour en se lançant à la poursuite des comploteurs avec le baron de Comballec. Ils se retrouvent alors à devoir résoudre les énigmes mentionnées sur un étrange parchemin, seul moyen en leur possession pour atteindre leur objectif final. Mais au final, ce parchemin leur veut-il vraiment du bien ou n'est-ce pas le meilleur moyen d'amener Héloïse et son acolyte dans un piège bien plus machiavélique que celui imaginé par les envoyés royaux ?…

Ah oui, je dis cela je dis rien, mais Bayard, parti lui au combat pour noyer son chagrin, il l'a dans la peau son Héloïse alors vous pouvez déjà vous dire qu'il va débarquer un moment ou un autre en preux chevalier qu'il est. Et puis y a aussi Comballec qui n'a pas ses yeux dans ses poches (et autre chose encore) mais chut !!!!! Je vous laisse découvrir.

Une intrigue rondement menée

Eric Fouassier nous offre une intrigue parfaitement maîtrisée et aux péripéties s'enchaînant merveilleusement bien. Ce roman se lit comme du petit lait et c'est surtout cela l'essentiel. On se laisse prendre au jeu des énigmes qui ne vont pas sans rappeler ce qui constitue pour moi l'un de mes top 5 de tous les temps le personnage de Guillaume de Baskerville du génialissime "Nom de la rose" d'Umberto Eco. Dans un tout autre domaine, la scène du bac lancée à pleine vitesse dans des remous en furie m'a fait penser à "Rivière sans retour" d'Otto Preminger… Bon là tout le monde se dit, non mais il a fumé la moquette ou quoi ? Parce qu'Héloïse est aussi rousse que Marilyn est décolorée mais quand même, moi je suis sûr qu'il y a quelque chose à creuser de ce côté… Robert Mitchum en Comballec, franchement, avouez que cela aurait eu de la gueule ! Quant à Philippe de Clèves, on ne m'ôtera pas de l'idée qu'il y a en lui un petit côté Frollo hugolien…

Je m'arrête là mais juste pour dire que c'est vraiment le genre de romans qui n'est pas réservé aux initiés. Tout le monde y trouve son propre plaisir et c'est sans doute ce que l'on attend d'un moment réussi de lecture.

Mes chouchous

Ils sont deux, cette fois. J'ai eu un petit faible pour la reine bafouée que fut Jeanne de Valois. Cette femme, répudiée à des fins politiques par Louis XII, consacre la fin de sa vie à la prière et révèle son humanité et son « modernisme » lorsque Héloïse vient partager avec elle, à la fin du roman, son terrible secret. Enfin, à l'opposé, j'ai adoré le personnage de l'albinos Malavoise, l'homme à tout faire et surtout à trucider du roman. Un vrai rôle pour Ron Perlman.

En définitive, voilà une lecture que je recommande vivement même pour de jeunes adolescents. Et promis, je lirai le premier opus très rapidement (même si… pouet, pouet).
Lien : https://mespetitsplaisirsamo..

Déjà séduite par l'auteur grâce à ses 2 tomes du « Bureau des affaires occultes » et ardente amatrice des intrigues policières sur fond historique (Nicolas le Floch et autres), j'avoue n'avoir pas hésité longtemps avant de me plonger dans les aventures du Chevalier Bayard et de l'énergique Héloïse Sanglar.
Absolument pas déçue bien au contraire ! Comme pour ses 2 précédents ouvrages, les qualités de l'auteur ne se démentent pas. Ce premier opus est de bonne facture, mêlant habilement faits et personnages réels à une intrigue qui prend les libertés nécessaires sans jamais dénaturer l'Histoire et mêlant tout aussi habilement les connaissances en pharmacie de l'auteur. Les dialogues sont émaillés d'expressions correspondant à l'époque mais qui sont aisément compréhensibles. Comme à son habitude, Eric Fouassier emploie un langage soutenu et on peut sentir qu'un vrai travail de fond a été réalisé tant dans les tournures de phrases que le choix des temps utilisés : l'auteur n'a définitivement pas cédé à la facilité, tout en offrant ainsi un livre tout à fait abordable et agréable, mais qui demande un minimum d'attention. Enfin un auteur qui manie la langue française de belle manière !
Tout cela facilite l'immersion dans cette France de la fin du XVe siècle. Indéniablement le langage « fait historique » et participe à planter une ambiance générale qui sonne juste. La description de certaines parties du château et de la ville d'Amboise contribue à une plongée immersive facilitée dans le récit et l'intrigue. J'ai pu aisément me projeter et m'imprégner de l'atmosphère et ainsi « visionner »( comme dans un film) l'intrigue, les décors ainsi que les différents protagonistes. Sonnent justes aussi, les descriptions des différents personnes historiques qui s'agitent à la cour dans ce contexte particulier qu'est la mort suspecte du roi Charles VIII.
Les autres personnages, plus librement travaillés, m'ont également convaincue. Pierre Terrail, chevalier de Bayard, m'a semblé plutôt fidèle à l'image que l'on pouvait se faire d'un chevalier et homme d'honneur. Même s'il semble de prime abord soumis au Chambellan Commynes et craintif face à la Reine Anne de Bretagne, il n'en reste pas moins qu'il ose prendre des initiatives pour résoudre l'intrigue et paie même de sa personne (il est blessé et malmené). Héloïse est aussi particulièrement intéressante : jeune fille décrite comme particulièrement belle (beaux yeux verts et opulente chevelure auburn) mais affublée d'un pied bot, elle a eu la chance d'avoir un père aimant et attentif qui l'a initié à l'apothicairerie et aux Sciences. C'est donc une femme « moderne », instruite et intelligente qui ne cède rien au héros masculin ce qui est plutôt intéressant. Bayard et Héloïse développent de tendres sentiments (mais ce n'est pas l'essentiel du roman) ce qui ne les empêche pas de mettre leurs qualités et leurs talents en oeuvre pour résoudre le mystère de la mort de Charles VIII.
On arrive ainsi à un dénouement plutôt inattendu mais qui est bien amené et ne tombe pas comme un « vulgaire cheveu dans la soupe ». J'avais envisagé divers coupables à ce meurtre présumé de Charles VIII, mais certainement pas celui qui est finalement démasqué ! Tous les indices semés lors de l'intrigue et subtilement mis en place lors du dénouement font sens. Tout se tient parfaitement ce qui n'est pas toujours le cas ! En somme une très agréable lecture et une excellente surprise ! Je pense lire le volet suivant des aventures du chevalier Bayard et d'Héloïse Sanglar pour voir si cette première bonne impression se confirme.
Bonne lecture !

La superbe couverture et le résumé alléchant de ce livre m'avaient tapé dans l'oeil et le moins qu'on puisse dire, c'est que je ne regrette absolument pas de mettre laissé tenter par ce voyage. L'histoire se passe en France en 1503, il est question de trois meurtres, d'une arme mystérieuse et d'une menace qui pèse sur la monarchie : tout un programme !

Héloïse, une jeune femme qui exerce le métier d'apothicaire se lance sur les traces des coupables sous l'injonction de sa reine. Héloïse, l'héroïne de ce roman est une demoiselle particulièrement en avance sur son temps. Dans une époque où les femmes sont réduites à être seulement des épouses et des mères, elle possède son propre commerce florissant et y excelle davantage que ses confrères masculins, elle n'est toujours pas mariée à l'âge "avancé" de 24 ans et surtout elle est instruite. À la fois forte et féminine, elle incarne un personnage attachant que l'on prend plaisir à suivre.
Comballec qui est dévoué à sa reine n'est qu'honneur et rudesse, mais sa carapace va vite fondre devant Héloïse qu'il accompagne et qu'il va protéger durant leur enquête. Quant à Bayard, le dernier personnage d'importance, c'est un guerrier tout aussi vertueux et plein d'honneur qu'Henri, qui se dévoile petit à petit lors de plusieurs interludes guerriers qui entrecoupent le récit principal et qui aura son importance à un moment du récit.

Les personnages m'ont beaucoup plu, ils sont pourtant assez classiques : Héloïse la belle jeune femme quasiment parfaite qui ensorcèle les hommes par sa beauté et son intelligence, deux hommes également presque parfaits : forts, beaux, intelligents pourvus d'un honneur à toute épreuve, et des méchants assoiffés de reconnaissance et de pouvoir personnel.
Ce genre de classicisme pourrait gêner certains lecteurs, mais il faut vraiment le prendre comme un hommage aux vieilles oeuvres : ces romans et ces films de cape et d'épée qui mêmes s'ils ont vieilli, ont toujours ce charme qui fait qu'on les lit et les regarde chaque fois avec plaisir. On y retrouve ici : les péripéties, un peu de drame, du mystère, de l'amour et jusqu'à la manière dont les personnages s'expriment. Savoureux !

L'histoire se révèle un vrai jeu de piste où à chaque étape du voyage, notre couple doit résoudre une nouvelle énigme, c'est plein de bonnes idées et de référence historique. L'auteur fan de casse-tête prend plaisir à dérouler ses énigmes et leur solution en s'inspirant de l'Histoire : c'est bien documenté et le lecteur apprend beaucoup de choses sans longs paragraphes descriptifs pesant.
Au final, une bonne surprise que j'aie été ravie de découvrir, un livre qui se dévore très rapidement.
Je remercie Babélio et les éditions JC Lattès pour cette masse critique.

Alchimie, apothicaire, sciences occultes et XVIème siècle. Voila les mots-clés que j'ai retenus du résumé et il ne m'en fallait pas plus pour me lancer dans ce polar ésotérique.
Dans ce roman Eric Fouassier réunit ici ses domaines de prédilection, à la fois professionnels mais aussi de loisirs : l'histoire de la pharmacopée et les jeux de piste/énigmes. Je me suis prise au jeu et ai suivi Héloïse avec entrain sur la piste de ces mystérieux verriers qui complotent contre le roi. Qui de mieux placée qu'une apothicaire pour enquêter sur les assassinats de ses confrères ? Chargée par la reine Anne de Bretagne de décrypter un mystérieux parchemin, Héloïse se lance sur les routes de France accompagnée de deux acolytes : le baron de Comballec et son écuyer. Mais le jeu semble bien trop facile et les indices trop évidents...
Cette course poursuite mêlée à une chasse aux énigmes fait de ce livre un vrai page-turner. La faiblesse de certains éléments est largement compensée par la curiosité qui m'a poussée à tourner les pages. Je parle de faiblesses, mais ce sont juste quelques bémols qui m'ont dérangée comme le fait que l'héroïne soit parfaite, à la fois par sa plastique et son intellect. Tous les hommes qu'elle croise sont sous son charme,et l'accent est bien trop souvent mis sur son physique avantageux. Dans un livre comme celui-ci, de telles descriptions n'apportent pas grand chose à l'intrigue.

Tout au long de ma lecture, j'avais l'impression de lire un second tome. Ce qui n'est pas vraiment négatif. On sent que l'auteur est vraiment familiarisé avec son univers, qu'il a pris le temps de l'approfondir. de ce fait, il y a beaucoup d'éléments du passé d'Héloïse et du chevalier Bayard qui sont évoqués, et on a l'impression d'avoir loupé certains épisodes. Mais cela servait certainement d'amorce au préquel que l'auteur a publié sous le titre Bayard et le crime d'Amboise qui revient sur la rencontre entre l'apothicaire et le chevalier.
De l'amour, il en faut toujours un petit peu dans une enquête, et ça, l'auteur l'a bien compris. Mais c'est plutôt la piste de l'amour impossible qu'il décide d'exploiter. La fin m'a frappée, je ne m'attendais pas du tout à ça. Cela suppose peut-être une suite potentielle et je m'en réjouis d'avance.

Je suis assez bon public pour ce genre de roman, j'aime le côté enquête associé à la dimension historique et ici mes attentes furent pratiquement comblées. J'aurais bien aimé que le côté pharmacopée soit un peu plus développé et que l'écrivain donne davantage d'occasions à Héloïse d'exercer son art. de même, j'aurais bien aimé plonger un peu plus dans le compagnonnage et l'art des maîtres verriers. Malgré tout, ce roman reste quand même une bonne lecture, entre suspense maîtrisé et sciences de l'occulte, j'ai passé un excellent moment.