Gaston (2005), tome 14 : La saga des gaffes

Au cours des derniers mois, Gaston a fait parler de lui par le biais d'un nouvel album qui sortira... ou qui ne sortira pas.

Une chose est certaine, se replonger dans un classique est souvent une bonne idée, et il faut dire que les bonnes idées ne manquent pas dans La saga des gaffes qui est un album inspiré.

Le style est ici clairement maîtrisé. Qu'il s'agisse de l'encre ou des dessins, Franquin est ici à son aise et nous le fait bien savoir. Quelques habitués ne seront pas de la partie, mais il ne manquent pas, tant le programme est chargé.

Une grande partie des gags auront pour sujet les parcmètres ! Ce sujet, déjà crispant dans les années 1980 demeure encore d'actualité, même s'il a pu prendre d'autre formes. Comment ne pas sourire aux idées de Gaston pour échapper à ce que d'aucuns considèrent comme une forme de racket. D'autres idées viendront apporter quelques compléments inspirés ici où là ayant principalement trait aux travail de bureau et aux relations entre collègues, sans oublier les inventions de Lagaffe.

Voici donc une pépite, une référence, très inspirée et idéale pour prendre connaissance avec la série !

L'avant dernier album de Gaston, on sent un peu la fin d'une epoque ; le dessin est de plus en plus nerveux, quelques répétitions (les parcmètres en sont les victimes principales) et de l'humour basé sur des exagérations voir carrément des délires ... c'est nettement moins drôle même si c'est toujours un plaisir à lire.

Redécouvrir Gaston, ses géniales inventions (la voiture lit, homologuée !), ses gaffes, ses rêves, son amour pour Mzelle Jeanne, ses amis, ses collègues plutôt patients au fond (ça râle mais quand même...) , les contrats jamais signés, le chat, la mouette, le tacot, et l'agent de police malmené (ah, la guerre des parcmètres !) ... c'est réaliser combien cette BD est riche de détails dans des gags en quelques cases, et d'une intemporalité moderne, bien qu'elle s'appuie sur une rédaction de journal qui a dû bien changer (c'est à peine le début de l'informatique).

Gaston, pacifique, s'en va-t-en guerre contre le stationnement payant et les chasseurs de baleine. Gaston, ingénieux, travaille (si !) d'arrache-pied à la voiture de demain, 100% respectueuse de l'environnement. Gaston, amoureux, rêve... et M'oiselle Jeanne le rejoint dans ses rêves d'espace et de liberté. Un album à marquer d'une pierre blanche. Et d'un parc-mètre doré à la gloire de Longtarin, soldat des temps modernes.

Dans ce recueil, notre zozo gaffeur se transforme en militant écolo.

De nombreux gags en référence avec la protection des baleines. L'humour est toujours présent mais il y a un message en plus.

Certains ne sont pas "drôles" à première vue, mais ils frappent là où sa fait mal. Dommage que les écolos ne soient pas aussi drôle que Gaston et que le gaffophone ne serve pas à la chasse aux baleiniers... oui, pour leur casser les oreilles, rien de tel !