Un monde presque parfait

Oh là là qu'est-ce que je peux l'aimer ce Laurent Gounelle ! Sa philosophie est toujours exceptionnelle, positive et apaisante.

L'auteur met en opposition deux modèles de société. Les exilés, ceux qui rejettent les technologies de manière générale dont dépend Ève Montoya, fille de Robert Solo, un éminent sociologue qui vient de décéder et dont elle est l'unique héritière ; de l'autre, Les Réguliers, qui vivent ultra connectés et dans une société hyper-développée régie par des algorithmes dont dépend David Lisner, jeune chercheur ambitieux et qui a la capacité d'empêcher les chinois de mettre au point le premier ordinateur quantique stabilisé.

David va être amené à se rendre chez les Exilés, en territoire hostile, afin de rencontrer Ève et récupérer un rapport crucial pouvant mettre en péril l'équilibre de la société des Réguliers. Leur monde étant en totale opposition, ils vont se lancer des défis pour faire comprendre à l'autre que leur mode de vie est en opposition avec une volonté de liberté. Chacun pensant vivre librement mais les expériences qu'ils vont vivre vont les faire réfléchir plus intensément.

Les Réguliers vivent avec des implants régulateurs d'émotions ce qui les empêchent par exemple d'être en colère car une dose de sérotonine leur est envoyée en fonction de leurs émotions et et puce électronique identitaire. Leur mode de vie est totalement connecté et ils vivent d'un revenu universel qui leur permettent de rester chez eux à ne rien faire. Mais est-on réellement libre si des applications nous dictent ce que nous devons manger, boire ou autres ? Faut-il vraiment s'appuyer sur des algorithmes pour faire des choix rationnels ? C'est le sentiment de David qui pense que ce mode de vie est idéal.
De l'autre côté Ève pense qu'« Abandonner son pouvoir de décision, c'est renoncer à assumer sa vie. Renoncer à être un humain. » Elle essaie de faire entendre raison à David sur le fait qu'il n'est décisionnaire de rien dans sa vie et qu'il ne se fie qu'à ses applications qui contrôlent sa vie. Elle veut lui faire voir que la liberté ne dépend nulle autre que de soi. Que la vie doit être vécue pleinement même si les choix que nous devons faire ont des conséquences qui pourront nous servir aussi de leçons. Rien n'est plus important que son pouvoir de décision, sa liberté et vivre sa vie comme on l'entend.

À l'heure où certains géants, tel Facebook, s'approprient des données personnelles sans le moindre consentement afin d'y mener des études comportementales, il y aurait une forme de complicité des pouvoirs publics qui utiliserait eux-mêmes les données personnelles de la population par les grandes firmes technologiques, à des fins de contrôle, mais aussi d'influence pour obtenir des gens, les décisions et action attendue. Ces méthodes sont nullement en lien avec une démocratie que nous prônons et pour laquelle nous souhaitons nous battre.

Alors il est grand temps de quitter les réseaux et se connecter à la nature et aux livres afin de vivre pleinement sa vie sans être influencé ou manipulé par les pouvoirs publics.

Laurent Gounelle appuie ses idées en citant de nombreuses personnes qui ont mené des études pour démontrer la manipulation dans laquelle nous vivons.
Excellent roman j'ai adoré !

Il existe deux mondes : les « Réguliers » et les « Exilés ».
Suite à une scission, les deux peuples vivent séparés et surtout de manière très différente.
L'une est guidée par les nouvelles technologies, tandis que l'autre se base sur une philosophie de vie bien différente.
Suite au décès d'une personnalité dont la famille s'est exilée, David Lisner est embarqué bien malgré lui dans ce « nouveau » monde.
Les prises de conscience se succèdent jusqu'à se poser la question de son rapport à son propre monde…

Pour ma part, c'est ma première lecture de cet auteur.
Je ne savais donc pas à quoi m'attendre et ce fut une lecture simple et plaisante.
A travers le parcours du personnage principal, on se pose soi-même des questions. On attend de voir les décisions qu'il prendra et surtout les répercussions.
Ce livre me semble difficilement classable, il parle de beaucoup de sujets à la fois. Cependant, on sent que les faits sont étayés et on apprend des choses.
D'ailleurs, les sources à la fin sont pour moi une liste assez intéressante d'ouvrages à lire lorsqu'on est intéressé par les nouvelles technologies en général.

Je remercie Babelio et les éditions Mazarine de m'avoir fait découvrir en avant-première ce superbe livre.

Première intrusion dans l'univers de Laurent Gounelle pour moi.
Laurent Gounelle nous emmène dans un futur assez proche. Grace au progrès de la technologie, un revenu universel est attribué à tous, ce qui dispense le plus grand nombre de travailler. le monde est alors divisé entre deux groupes aux idéaux totalement opposés, les Réguliers et les Exilés. Ces derniers ont choisi le retour à la nature et à un mode vie minimaliste.
David est un Régulier, chercheur dans un secteur clé de la sécurité nationale. Sa vie, comme celle de tous les autres Réguliers, est régie par divers robots et régulée un bracelet qui contrôle ses émotions. Eve est une Exilée aux conception de vie très baba-cool. Ils se trouvent mêler à étrange affaire de morts suspectes.
Connaissant un peu les idées de Laurent Gounelle, il n'y a pas de suspense. On sait lequel des deux va convaincre l'autre. le mode de vie des Réguliers n'est absolument pas enviable, mais celui des exilés me semble aussi bien utopique. J'aurais aimé un peu plus de controverse. Si j'adhère tout à fait à la critique de la société consumériste des premiers, je ne suis pas convaincue par le concept d'intuition. Pour ma part j'en ai eu qui étaient bien fausses.
L'écriture est fluide, le style léger et la lecture agréable.
Coïncidence, je venais juste de terminer Obsolète de Sophie Loubière. Là aussi, dans un futur plus lointain, les émotions sont contrôlées par un bracelet. Espérons que ce ne sont pas des intuitions !

Un roman sur la liberté, la prise de décision, le contrôle, la norme, le conformisme, l'effort, le discernement, l'intuition et la prise de risque.
Les personnages sont touchants et l'intrigue est haletante, même si dès le départ nous nous doutons de la fin. Ce qui compte ici c'est le chemin, les détours du personnage principal David pour arriver à une compréhension plus grande, à sortir des cases dans lesquelles il était enfermé et à faire des choix plus conscients. L'auteur nous propose une critique de la société telle qu'elle pourrait advenir, ultra contrôlée par une technologie dictatoriale sous couvert de bonnes intentions: le mieux vivre et la sécurité. Dans cette société "future" aucune place à la créativité, à l'imprévu, au libre arbitre. A l'opposé, il décrit une société (les Exilés) qui parait arriérée et dangereuse pour beaucoup de Réguliers. Ce roman fait la part belle à l'intuition, à la reconnexion à soi et au discernement à travers les personnages d'Ève et d'Émilie. On se laisse embarquer dans ce récit qui remet en question nos comportements et nous pousse à l'instar des personnages principaux à choisir de quelle façon nous voulons vivre. La bibliographie à la fin du roman nous invite à pousser plus loin la réflexion avec des recherches scientifiques et des ouvrages pertinents.

Il y a tant de choses à dire sur la philosophie et les apprentissages de ce livre. Deux sociétés, l'une à la pointe de la modernité où les écrans, les algorithmes et la technologie sont au coeur de la vie des habitants, où l'on ne décide de rien, pas même de ses partenaires amoureux car la science le calcule ; la seconde, sauvage, au mode de vie traditionnel, décrite comme dangereuse par la première. Les deux s'opposent de manière radicale. Comme toute dystopie, on se rend vite compte que la société promettant facilité et bonheur est entrain d'anéantir tout ce qu'il y a de plus humain en chacun. Cette société si connectée qui s'en remet à des algorithmes pour décider de tout est finalement tristement déconnectée de tout ressenti, de toute émotion, de tout ce qui fait de nous des êtres humains. Décide-t-on vraiment quand des machines décident pour nous ?
« Ce n'est rien de mourir, c'est affreux de ne pas vivre » dit Victor Hugo. « Eteindre mes écrans pour allumer ma conscience » dit l'un des personnages. C'est de cela qu'il s'agit : redonner place à son pouvoir de décision, c'est redonner place à son désir, à son élan vital et son humanité. Sous un décor futuriste aux descriptions immersives, Laurent Gounelle nous offre un apprentissage profond et nous interroge : quel prix à notre liberté ?