Je n'écris jamais de critique habituellement, mais la lecture de ce nouveau roman de
Julia Kerninon m'a tant désenchanté que j'ai ressenti ce besoin d'y mettre des mots, d'autant plus que j'avais dévoré
Liv Maria à son époque. Il est dommage de constater que Kerninon peine à renouveler ses héroïnes, et qu'il m'a semblé y trouver justement ici une
Liv Maria denuée de ce qui la rendait vraiment grande.
Tout ce qui avait fait pour moi le charme de son précédent récit devient ici presque parodique tant la superficialité d'Ottavia et de son entourage déteint sur tout le reste. L'écriture reste d'une très belle mélodie (grande qualité de ce récit) mais est parfois dénotée par ses frasques pompeuses; son héroïne se veut forte et
sauvage mais voit son destin prit dans les vagues de ses sentiments amoureux, et elle qui voulait fuir l'image de ses parents en devient un copie quasi conforme sans que ce ne soit remis excessivement en cause. le tout dans une atmosphère bourgeoise qui laisse une grande distance entre nous et la tenue des propos faussement aggravés que laissent transparaître les états d'âme d'Ottavia.
Alors peut-être que je n'ai pas bien saisi le propos, peut-être n'étais-je pas le public visé, peut-être que la répétition de thèmes similaires avec son précédent roman m'a blasée. Il y a dans cette histoire de belles phrases, de beaux moments très sensuels, mais j'ai l'impression de devoir trop y creuser pour essayer de lui trouver des excuses pour sa banalité. Reste-t-il que
Sauvage n'a de "
sauvage" que son titre, et qu'il narre plutôt le récit d'une femme qui passe sa vie enchaînée à tout ce qu'elle essaye d'échapper.