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Christine Zeytounian-Beloüs (Traducteur)
EAN : 9782020511834
290 pages
Seuil (02/04/2004)
3.66/5   138 notes
Résumé :
Kiev, 1997. Dans le studio qu'il vient d'acheter, Nikolaï Sotnikov, découvre « Kobzar », un livre de Taras Chevtchenko considéré comme le chef-d'œuvre du grand poète et patriote ukrainien. Dans les marges, figurent au crayon les multiples annotations d'un homme mort dans des conditions suspectes. Dans un document que ses amis ont glissé dans son cercueil, il écrivait avoir découvert une chose précieuse pour le peuple ukrainien. Nikolaï se rend la nuit au cimetière, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Si vous aimez les intrigues farfelues et les personnages loufoques, ce livre est fait pour vous. J'ai regretté que l'histoire soit un peu désordonnée, qu'on saute d'une péripétie à l'autre parce que je n'ai pas compris où l'auteur voulait nous emmener.
Nikolaï Sotnikov trouve dans son appartement un exemplaire de Guerre et Paix de Tolstoï. Surprise : le livre a été évidé et contient un autre livre, Kobzar de Taras Chevtchenko (une note nous apprend que Chevtchenko est un poète, écrivain, peintre et héros national ukrainien). Les annotations sur le volume intriguent Nikolaï qui part à la recherche du mystérieux inconnu.
De fil en aiguille, Nikolaï va être amené à déterrer un cadavre, ce qui lui vaudra d'être assommé par ses complices d'un soir. Et ce n'est que le début de ses aventures.
Il m'a manqué un fil conducteur (et peut-être une meilleure connaissance de la culture ukrainienne) pour apprécier cette histoire farfelue qui vous emmènera très loin des anecdotes du commencement.

Lien : https://dequoilire.com/le-ca..
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Toujours avoir un Kourkov en réserve ! Quand on a un petit moral, quand l'actu pète les plombs, on farfouille dans son tas de livres à lire, et Ô Zana, on se fait requinquer par sa plume.
Pas qu'il nous présente un monde merveilleux non. D'ailleurs, me disais-je, pour ce livre publié en France en 2012, comme pour ceux que j'ai déjà lus, qui se passent à Kiev et parfois se baladent aux alentours,
son monde du petit quotidien est désormais révolu. Fini, tout ça. La guerre de l'autre, là, est en train de tout hachurer.
Ça fout un coup.
Et ça ne remonte pas le moral.
Et pourtant, ça marche. Sur moi en tous cas. Voilà pas que Nikolaï, le héros, trouve un manuscrit qui sent la cannelle, qui n'est pas De La Fontaine.
et qui dit :
"Un poète ukrainien, sentant sa mort prochaine,
Ecrivit à ses enfants, en les pages d'un cahier :
Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage
Que nous a laissé Chevchtchenko en le désert de Mangychlak.
Un trésor est caché dedans.
Je ne sais pas l'endroit ; mais un peu de courage
Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout."

Sur cette base, notre célibataire sans pingouin décide de s'y rendre, pour des raisons que je vous laisse découvrir. On fait notre baluchon avec Niko qui prend ses boites de lait pour bébé sous le bras, et on s'engouffre dans le long voyage.
Et cette fois, j'ai pris mon Atlas et j'ai regardé la carte de la région.
Il y a une trotte entre Kiev, lieu de départ du rodmouvi kourkovien, et cette presqu'île qu'il nomme Mangychlak, un coin de désert à peu près pas peuplé, sinon par quelques nomades. Notre héros, Niko, qui est d'origine russe mais vit à Kiyv et aime sa ville (une sorte de Kourkov, quoi) traverse l'Ukraine en filant à l'Est du Dniepr, vous savez, le Dniepr, LE fleuve d'Ukraine.
Dniepropetrovsk, sus à l'Est, Lougansk, mais si, vous ne connaissez que ça, c'est en zone grise depuis 2014, et en zone occupée par le over-célèbre Grand Voisin depuis le 24 (en Ukraine on ne dit pas 24 février 2022, on dit "le 24"). le Grand Voisin, suivez mon regard, vous l'avez ? mais si, la Russie !!! La Russie toute mignonne qui se sent fragilisée par la puissante et méchante Ukraine qui fait rien qu'à draguer l'Occident tchto takoï blat', rhô c'est trop ballot. Eh ben en 2012 tout ça c'était des contrées libres, avec certes parfois un peu de tension ici ou là, mais rien de grave, quand j'y pense, vojé moï…

Lougansk et hop, pénétration sur les saintes terres de la Sainte Russie, jusqu'à Volvograd. Là on est dans le sud de la Fédération - eh oui, c'est une Fédération d'états, la Russie, peuplée par 13% de Russes et 87% de plein d'autres peuples dont on ne connait que la Kalmoukie de Iouri Jorkaiev et les Nenets de Charlotte de Turckheim en terre inconnue…
A Volvograd, savez-vous quoi ki nia ? Mais pardi bien sûr, la Volga. de l'ample du puissant du vaste fleuve, un peu comme le Dniepr, ça en fleuve, c'est pas les derniers, les Slaves. Et la Volga descend majestueusement jusqu'à la mer Caspienne.
C'est une mer fermée, la Caspienne, mais c'est vaste, quand même. Autant la pauvre mer d'Aral, coupée en trois, se dessèche et disparait par endroits, autant la Caspienne est fidèle au poste. Á Astrakhan, terminus des trains, fin de la Russie, commencement de la toque en courte fourrure frisée et du caviar qu'on lape à même la main, et ouverture vers la presque-île de Mangychlak par bateau.
Embarquement immédiat. Vers l'inconnu, avec ce foufou de Nikolaï qui fait ce qu'on aimerait tous faire un jour sans trop oser parce que quand même : se laisser guider par les évènements.

Le Kazakhstan. J'ai pris l'Atlas, on le voit, et l'encyclowikipédie aussi. Qui connait le Kazakhstan ?
C'est un pays immense, genre en Asie c'est le 4ème après la Russie la Chine et l'Inde, pour dire. Grand, et parmi les moins peuplés du monde, en gros 7 habitants au mètre carré. C'est un pays de nomades. Ah ! Comme tout pays partageant une frontière avec la Russie, est-ce que le Kazakhstan a eu quelques petits problèmes avec le Grand Voisin ? Ben voyons : "À la suite de tentatives de sédentarisation des populations nomades qui peuplaient historiquement ce vaste territoire et de la politique de collectivisation forcée, une famine décime un grand nombre d'habitants durant les années 1929-1933. Environ un quart de la population kazakhe, soit près d'1,5 million de personnes, périt des suites de ces événements".
Vouaaaala.
Staline, après "J'apprend le russe par le viol" (Sofi Oksanen "Purge"), nous propose "J'apprends le russe en crevant de faim" (l'Holodomor en Ukraine, 1932-33, environ 6 millions de morts, et maintenant le Kazakhstan). Toujours plein de facéties, le petit père des peuples, dans l'Art de se faire des amis.
Et cette presque'île alors ?
Son nom signifie : pays des mille nomades.
Et ça a l'air bien beau. Dans le genre grands espaces américains des westerns, voyez, mais version Asie Centrale.
Et si on en croit le roman : plutôt désert de sable. Avec quelques belles traditions, si on a la chance de rencontrer des petits bouts de familles pleines de sagesse.
J'ai suivi l'intrigue, en confiance avec mon Kourkov fraternel, c'est foutraque, avec toujours un peu de tendresse même dans les moments tendus, et un peu de tension même dans les moments tendres. Ça m'a l'air d'être le menu coutumier de la Slavie en général, on sait vaguement d'où on vient, on ne sait pas vraiment où on va, et dans le fond, rien n'est grave. Soit. J'avoue même que je n'ai pas tout compris dans qui était qui et pourquoi. Mais rien n'est grave. le voyage, qu'il soit en bateau-usine ou en train de marchandise, c'est ça qui vaut le coup.
Reste l'envie de découvrir le Mangychlak.
Je vous raconterai.
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A Kiev, un jeune trentenaire Nikolaï Sotnikov vient d'acheter un studio à un couple qui émigre en Israël.
Ils en profitent pour essayer de lui refourguer tout un tas de vieilleries.
Parmi celles-ci se trouve un livre évidé dans lequel est caché un autre livre : Kobzar, considéré comme le chef-d'oeuvre du poète et patriote ukrainien : Taras Chevtchenko.
Mais ce livre n'est pas comme les autres et comporte des annotations en marge.
Nikolaï qui a été professeur d'histoire va alors mener une véritable quête à travers les pays de l'ex-URSS qui en cette année 1997 s'est effondrée peu avant, pour retrouver un trésor enseveli par Chevtchenko.
Il finira par se retrouver au Kazakhstan où il épousera la superbe Goulia fille d'un nomade Kazakh qui lui a sauvé la vie, mais entre les divers trafics d'armes et de drogue, les vraies rencontres inopinées et les fausses qui ne sont que le fait de ceux qui les surveillent, les fonctionnaires et les militaires corrompus, les mafias en tout genre, les meurtres crapuleux, il faudra à Nikolaï toute sa ruse pour que le couple échappe au pire.
Un livre loufoque qui sent la cannelle et vire de couleur au gré des errances du caméléon adopté par Nikolaï et Goulia, à moins que ce ne soit le caméléon qui les ait adopté.
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Un veilleur de nuit, Nikolaï, va voir sa vie transformée par deux évènements inattendus et assez proches dans le temps l'un de l'autre.
Alors qu'il emménage dans un nouvel appartement, il y découvre un livre gigogne qui contient un livre commenté d'un grand auteur ukrainien. C'est le premier évènement. La curiosité le pousse à rechercher l'auteur des commentaires. Mais celui-ci vient de mourir et laisse une piste pour retrouver un trésor au Kazakhstan.
L'autre évènement est plus inquiétant : des individus veulent pénétrer la nuit dans l'entrepôt où il monte la garde. Il refuse d'ouvrir. Mais, le matin, personne ne vient le relayer. Et quand il finit par s'enfuir, il remarque très vite qu'on est sur sa piste.
Et Andreï Kourkov va emmener alors son héros à la recherche du trésor. Dès lors, les surprises se succèdent, parfois des trafics en tout genre se manigancent autour de Nikolaï, parfois des phénomènes paranormaux le surprennent.
J'ai apprécié cette histoire, même si j'ai trouvé que Nikolaï s'en sortait vraiment bien au vu de tous les personnages inquiétants qu'il fréquente. Mais quand l'auteur achève son récit, il reste des questions sans réponses : Nikolaï pourra-t-il conserver ce qu'il a obtenu ?
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Notre héros est un veilleur de nuit, gardant un stock de lait en poudre périmé, qui s'avère d'ailleurs ne pas être du tout du lait en poudre, et il se trouve embarqué dans un histoire loufoque pleine d'un humour un peu noir et de beaucoup d'humanité. Je me suis laissée dire que c'est tout à fait la marque de fabrique de l'auteur d'ailleurs.
Nous sommes entraînés dans un voyage à sa suite autour de la mer Caspienne et nous croisons une belle nomade, un caméléon, la tombe d'un derviche, des tas de douaniers amateurs de pots de vin, le tout avec une odeur de canelle!
On s'amuse, sans jamais trop savoir où on va, mais honnêtement est-ce si important ?
Charmant petit roman!
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Au début du printemps 1997, j’ai vendu mon deux-pièces à la périphérie de Kiev pour acheter un studio situé en plein centre, près de la cathédrale Sainte-Sophie. Ses anciens propriétaires — un couple âgé — émigraient en Israël et essayaient de me fourguer en plus de l’appartement tout un bric-à-brac inutile, dont le portemanteau en fil de fer “fait main” de l’entrée.
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Je suis resté une quinzaine de minutes à me tenir ce genre de réflexion, puis j'ai examiné la tombe d'un autre point de vue, comme un coffre-fort qu'il me fallait ouvrir. Pour parvenir à la conclusion que tout travail réclame un professionnel. Je savais exactement ce qu'il me fallait : pas des fossoyeurs, bien sûr, qui coûtaient très cher et qui risquaient de me dénoncer, vu que mon projet était certainement illégal. Je devais trouver des clochards qui ne soient pas encore parvenus au dernier stade de l'alcoolisme et deux pelles. Il faudrait creuser la nuit, ce qui avait aussi son charme mystique.
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Tu as tort, a-t-il protesté en russe. Tu as tort sur toute la ligne. On n'est pas des nazis. Il ne faut pas avoir peur de nous. "L'Ukraine aux Ukrainiens" ne fait pas parti de nos slogans. Si tu aimes Kiev, tu dois aimer l'Ukraine. Et rien ne t'oblige pour autant à renoncer à tes origines. Tous ensemble, Ukrainiens, Juifs, Russes et Kazakhs, nous pouvons faire de l'Ukraine un pays européen...
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Et qu'est la grande littérature, selon vous ? Juste des mots et des métaphores ? C'est le moyen de transmission de l'énergie spirituelle, comme un fil conducteur. Vous voulez vous charger d'une énergie sombre et profonde ? Lisez Dostoïevski. Vous cherchez à vous purifier et à passer un moment dans un état de grâce. Prenez Tourgueniev.Une femme-ange qui suit le voyageur et décide si elle va l'aider ou le tuer. Si le voyageur lui déplaît, elle lui envoie un scorpion et il meurt. S'il lui plaît, elle lui envoie un caméléon et le voyageur reste en vie. Le caméléon est un animal qui porte chance.La raison du plus fort est toujours la meilleure ... Ou comme on disait à l'époque soviétique : c'est la victoire de l'amitié entre les peuples !
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Galia a tendu la moitié de son Snickers à Goulia qui l'a aussitôt englouti. J'ai songé à ajouter les barres Snickers à la liste des objets et actions susceptibles d'apaiser les conflits nationaux.
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