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EAN : 9782749934723
267 pages
Michel Lafon (30/08/2018)
4.29/5   182 notes
Résumé :
Une nouvelle voix unique.
" Si je devais me souvenir d'une chose, d'une seule chose, ce serait la vision des murs gris de l'Orphelinat du Bienestar de Medellin et des portes qui claquaient lorsque nous courions dans les couloirs, le bruit sourd de mes pieds nus sur le parquet de bois délavé et poussiéreux. Oui, d'aussi loin que je me souvienne, la couleur n'existait pas.

Je suis né en Colombie, à la fin de l'année 1987, mais je n'ai commencé à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (68) Voir plus Ajouter une critique
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Rubiel et Federico sont deux très jeunes enfants, confiés à l'orphelinat de Colombie. Les deux enfants n'auront pas le même destin. Federico sera choisi par un couple français. Quant à Rubiel, il sera celui que personne ne veut.
« Lui aussi aurait aimé se blottir dans les bras d'une mère. Lui aussi aurait aimé être bercé par la voix tendre et grave d'un père. Mais ce n'était pas lui qui avait été désigné pour vivre tout cela. Non, ce n'était pas lui. Il se sentait trahi par le monde entier. »
Rubiel s'échappera de l'orphelinat pour errer des années durants dans le ventre de la rue.
Pour survivre, le gavroche misérable s'imagine la vie en France auprès d'une famille aimante.
Rubiel et moi.
Rubiel est moi.
Rubiel est mort un 9 novembre 1991 jour où son ami de chambre lui est enlevé.
Rubiel devient Vincent ce même 9 novembre 1991 jour où la Colombie restera derrière lui.

Portrait mêlant réalité et auto-fiction, Vincent Lahouze trace les mémoires d'une vie arrachée à son pays natal. Les difficultés ne le quitteront jamais dans ce sentiment persistant de l'abandon. Qu'aurait été sa vie s'il était resté en Colombie ? Il l'imagine... Sans pathos, sans tricher, des rencontres pour seul salut, avec les livres avec l'amour, la résilience en drapeau blanc.

Pour un premier roman, c'est fort, c'est beau, ça prend aux tripes, des phrases qui crient, qui pleurent, qui saignent, qui cherchent l'absolution. D'un côté, ça pleure les larmes d'un amour jamais trouvé près d'une famille, cette obsession d'être aimé juste un peu. D'un autre, ça pleure l'amour qu'on se refuse de recevoir parce que le rejet, l'abandon coulent dans les veines.

La plume est délicieuse, forte, incandescente.
« Rubiel voulait vivre et combattre à sa manière, un stylo en guise de lame et de l'amour déguisé en poésie en guise de bouclier. »

Rubiel, cet enfant volé à l'enfance, à l'amour, à la vie.
Rubiel, démon de mes nuits, ange de mes jours. Tu es parti le laissant nu pour toujours. Rubiel e(s)t moi. Vincent.
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Un orphelinat à Medellin, en Colombie, deux petits garçons de quatre ans, inséparable. L'un va être adopté par un couple de français, l'autre pas, le choix du Destin......dés la première page l'émotion est là, et j'ai la gorge nouée.....
Federico part, Rubiel reste....pas pour longtemps....il va fuir “la baraque à mioches” pour la Rue, royaume des enfants perdus....

C'est la vraie histoire de l'auteur, Vincent alias Federico, qui durant des années, enfermant à double tour le petit garçon colombien qu'il était au fond de son “ventre dans une cabane en carton, dans un coffre en fer”, enfermant la voix de ce petit enfant qui ne demandait qu'à exister, imagine le destin de ce “frère” qu'il a dû abandonner, ce destin qui aurait été le sien s'il n'avait pas été adopté. Alternant sa propre histoire, vraie, avec celle fantasmée de son ami, l'auteur nous livre un récit vibrant d'émotion dans un style très particulier, où les passages verbales sont en italique et en parenthèse. Deux destins dont le parallélisme troublant se révèlera vers la fin.
Dans une mise à nu à fleur de peau, Vincent Lahouze nous donne un témoignage bouleversant sur la complexité du processus de construction identitaire, de l'enfance à l'âge adulte, à travers le prisme d'un enfant adopté, de surcroît dans un pays étranger à celle de son origine. C'est un cri désespéré d'amour, “....ce besoin de ne plus jamais être abandonné” où il réalise qu'il doit soigner ses plaies avant de se plaire, avant de plaire à quelqu'un.

Un magnifique livre, poignant !

Merci Valérie.

“...il n'y a pas de hasard dans la vie, il n'y a que des rendez-vous.”





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Je referme un livre fort.

Fort car j'ai rencontré Vincent.

Fort. Car j'ai rencontré Rubiel.

Et je ne pourrais pas les oublier. Impossible.

Une image me hante. Me bouleverse. Un enfant, dans un orphelinat, qui pour ne pas voir son ami partir avec ses nouveaux parents adoptifs va rester face au mur, les poings serrés. Pour ne pas le voir partir. Pour ne pas voir que lui va rester. Seul. Sans famille.

C'est le récit d'une déchirure. Et deux voix vont s'élever.

Celle de Rubiel, resté en Colombie, qui va grandir dans un monde qui fend le coeur en milliers de morceaux, impossibles à récupérer.

Celle de Vincent, qui vient vivre en France avec ses parents adoptifs. Et qui pourtant va connaître également des tourments liés à l'incompréhension de son identité.

J'ai rencontré un livre et j'en reste très ému. Car j'ai le sentiment d'avoir véritablement rencontré quelqu'un. Tant ce livre est sincère. Tant chaque mot est choisi avec précision. Tant la vérité doit être écrite. Sans compromis et sans se compromettre.

C'est vraiment très bien écrit. Il emporte dés les premières pages. Vers de l'émotion. Vers du romanesque vrai. Vers notre humanité.
Une ode aussi à la différence et forcément encore une fois, j'y ai été très sensible.

Je suis rassuré de voir que des êtres tels que Vincent vivent aussi sur notre planète. Car on peut se décourager parfois, à force de voir tant de choses laides.

Il existe de belles choses . de belles personnes. Et du coup de très beaux livres.

Merci Vincent.

Merci Rubiel.

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Le livre est dédié à :

Mademoiselle l'Ephémère et Monsieur le Perfide qui m'ont donné vie
A la Merveilleuse et au Repère qui m'ont donné un avenir.

Les jeux de mots en disent long sur la plume de Vincent Lahouze !

La qualité de ce livre tient au fait que cette autofiction est écrite avec une plume trempée dans l'encre des émotions, dès la première page, la gorge se noue. L'authenticité du récit qui se ressent en fait sa particularité et sa noblesse.

L'art de traduire ses sentiments, ses états d'âme, sa détresse, n'est pas aisée mais Vincent Lahouze nous plonge dans le tréfonds de son coeur, il se met à nu et cela sonne juste.

Je n'ai pas compris de suite le titre du livre avec ce S entre parenthèse. C'est à la lumière de la lecture que j'en ai découvert « la substantifique moelle ». Rubiel est cette part de Vincent restée en Colombie et Vincent est cette part de Rubiel adoptée par un couple de français. le récit alterne entre l'histoire romancée de Rubiel et l'autobiographie de Vincent.

Avec Rubiel, nous découvrons la Colombie : Medellin et sa violence, les narcotrafiquants, la misère de ces enfants de la rue, la vie dans les orphelinats aux murs gris, le désir de la liberté, une destinée qu'aurait pu connaître Vincent s'il n'avait pas été adopté.

Avec Vincent, nous apprenons que ses parents adoptifs ont préféré le prénommer Vincent plutôt que Rubiel, qu'il a été abandonné à la naissance, puis placé en orphelinat jusqu'à son adoption à l'âge de quatre ans. Cette adoption est à la fois une chance et une malchance. Son récit démontre qu'il est comme coupé en deux, qu'il est difficile de se construire avec ces deux identités qui cohabitent mais qui le déchirent aussi.

Vincent n'hésite pas à se dévoiler, il rend compte de la complexité de l'adoption et sans masque, il nous livre ses incohérences, son besoin de s'autodétruire, son instabilité émotionnelle, sa peur de ne pas être aimé et d'être abandonné, son besoin de reconnaissance. C'est un excessif Vincent, il préfère tuer le bonheur avant qu'il ne lui échappe. C'est tellement compréhensible !

Que ce soit Rubiel où Vincent, tous les deux vivent un isolement psychologique bien qu'entourés mais l'amour des mots et de la littérature se retrouvent tant dans la fiction avec Rubiel qu'avec l'autobiographie de Vincent. Ces passages soulignent la vertu et la force de la littérature.

Cet être « écorché vif » manie parfaitement la poésie mais au fur et à mesure de l'avancée du récit, il y a une montée en puissance de l'écriture qui m'a subjuguée.

Ce livre se termine sur une note extrêmement positive et je souhaite de tout coeur un long chemin à Rubiel/Vincent, parsemé de fleurs même si « Nul ne guérit de son enfance » comme le chante si bien Jean Ferrat, avec le Temps, l'individu apprend à accepter.
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D'abord, j'ai découvert la plume de Vincent Lahouze sur les réseaux sociaux, une belle plume, sensible, touchante, brute et poétique à la fois, une plume qui avait besoin de dire, de sortir du coeur et des tripes… Bref, j'aimais bien sa façon d'écrire et je le suivais de loin.
Et puis, j'ai découvert que nous avions des horizons communs, des choses plus intimes sur lesquelles je ne m'étendrai pas plus que nécessaire. Celles et ceux qui savent, savent…
Je savais donc que, tôt ou tard, je lirai Rubiel e(s)t moi… Quand j'ai enfin rencontré Vincent, en vrai, lors d'une dédicace, je lui ai parlé de mon émotion qui devait un peu retomber avant que j'entreprenne cette lecture. Fausse excuse ! L'émotion ne retombera pas… et c'est donc pas tout à fait impartiale que je publie ce billet d'humeur livresque. Je pensais me cantonner à un survol du sujet traité et me pencher surtout sur l'écriture et le style, histoire de ne pas trop payer de ma personne, mais c'est tout simplement impossible pour moi…

Cette biographie fictionnelle commence comme un conte, dans un orphelinat au bout du monde… Mais c'est très réel : en Colombie ou ailleurs, il y a des enfants abandonnés qui espèrent que des parents venus de France ou d'ailleurs viendront pour les adopter… Ces enfants, quand ils ont cette chance, partent et abandonnent à leur tour leur ancienne vie derrière eux. du moins, c'est ce que l'on croit, ce qu'on imagine de loin. Ainsi à quatre ans, Rubiel est adopté et devient Vincent… Mais l'adoption, même si c'est une merveilleuse aventure humaine, « une bénédiction », ne rompt jamais totalement l'histoire de l'enfant ; quel que soit son âge au moment de la déclaration d'abandon, quel que soit son âge au moment de l'adoption, cette histoire existe et doit être reconnue. Ce roman met en lumière cette dualité, cette « malédiction », qui ne quittera jamais un enfant adopté. Vincent va nous raconter son parcours d'enfant, d'adolescent et de jeune adulte à la première personne et imaginer ce qu'aurait été la vie de Rubiel si ses parents n'étaient pas venus le chercher en Colombie. Toujours, dans son JE, il y a et il y aura ce IL fantasmé…
Pour mettre en mot ce dédoublement, cette « bombe à retardement », il faut l'avoir vécu… et Vincent Lahouze sait de quoi il parle. Ce livre est un témoignage, une confession, une mise à nu et une quête.

Quand c'est Vincent qui parle, je reconnais son style, sa patte ; l'auteur se livre et se raconte, sans mise en scène. Que les âmes sensibles s'accrochent, à leurs mouchoirs et à leur indignation, car ce qu'il raconte est vrai ; celles et ceux qui sont passés par là, parents adoptants et enfants adoptés, pourront en témoigner… Et encore, Vincent ne se laisse pas gagner par un pathos excessif ; il reste factuel quand il repense à certaines scènes (celle de l'école notamment…) ou à certaines réflexions qu'il a eu à entendre et à laisser glisser. Et il est évident qu'il ne livre ici que quelques faits marquants…
Quand il met en scène Rubiel, c'est l'écrivain en devenir qui construit un récit d'apprentissage fait de rencontres, d'épreuves et de petits bonheurs. Les deux vies sont relatées en miroir l'une de l'autre, celle vécue et celle imaginée. Là encore, les péripéties s'enchainent à la lumière de l'Histoire de la Colombie et de la vie dans la rue ; tout est plausible, documenté…
Des passerelles se créent entre Vincent et Rubiel qui vivent des évènements significatifs aux mêmes âges, partageant les émois adolescents, les prises de risques et les affinités littéraires. Je n'en dirai pas plus pour ne pas divulgacher l'écheveau narratif mis en place par l'auteur ; le final, qui pourra déconcerter, est pour moi exemplaire à la fois par le style et par la signification profonde.

L'écriture est belle, maîtrisée quand il le faut, libérée aussi par moment, puis à nouveau précise et ciselée, puis énumérative et délirante. Il n'y a pas de dialogues et c'est assez frappant ; les passages parlés sont entre parenthèse et en italique… Je ne pense pas que Vincent fasse partie de ces auteurs, incapables de faire parler leurs personnages, maladroits quand il s'agit de faire vrai et naturel… Si ces moments du récit ne suivent pas la norme typographique, c'est qu'il y a une autre raison, plus intime, plus psychique ; selon moi, ces voix s'expriment de plus loin que la simple inspiration littéraire.
J'ai retrouvé avec un immense plaisir un univers référentiel qui me correspond, littéraire autour du grand Gabo, Gabriel García Márquez ou cinématographique avec Lion, réalisé par Garth Davis. J'ai apprécié tout l'art de la métaphore autour de la lettre C, entre paradis artificiels et jeunes femmes qui ont compté, avec en filigrane le C de la Colombie, celle de Rubiel et de Federico, celle de Vincent qui veut y retourner, la mienne aussi et celle d'une personne qui m'est très proche… Suivant Vincent sur les réseaux sociaux, j'étais déjà familiarisée avec ses jeux de mots sur les pères et mères, biologiques et adoptifs et en totale résonnance avec leurs différents sens.

Avec Rubiel e(s)t moi, Vincent Lahouze revisite avec sincérité et originalité le thème de l'adoption, fréquent en littérature sous la forme de témoignages divers, parcours du combattant des parents, retour vers les origines des enfants, récits de filiation… Il y met son empreinte, et pose en mots ses maux et ses bonheurs, les siens et ceux des autres qui se reconnaitront dans ce livre.
Son roman est excellent… En disant cela, je suis impartiale…
Et puis, il y a tous les moments de lectures qui ont fait remonter une émotion à la fois enfouie en moi et toujours à fleur de peau : la rencontre entre Rubiel et ses parents, les pensées pour la « maman d'avant », les rues de Bogotá, l'escapade à Villa de Leyva avec l'achat du chapeau…
Je vous l'avais dit Vincent, il y a trop d'émotions…
Merci pour ce livre.


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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Le soir, le gamin restait dans son coin de cabanon, sur le matelas, à déchiffrer des livres poussiéreux qu'il avait trouvés dans un carton sur une étagère et les journaux qu'il ramassait quand il partait travailler dans les rues de Bogota. Peu à peu, Rubiel commença à se familiariser avec certains noms d'auteurs, découvrant la plume poétique d'Alvaro Mutis, d'Eduardo Zalamea Borda, ou encore de Juan Gustavo Cobo Borda. Rubiel ne comprenait pas tout, butait régulièrement sur les mots, mais prenait plaisir à se perdre entre les lignes, faire rouler les sonorités dans sa bouche, à mâcher les rimes. Il s'abîmait dans son imagination, visualisant chaque scène, ressentant chaque émotion. Il avait même pleuré à la beauté d'un poème.


……………….


Un soir, le Vieux entra dans la cabane.

En passant à côté de Rubiel, assis en train de lire, il ronchonna en secouant la tête. Puis, sans vraiment s'adresser à l'enfant, il marmonna dans sa barbe en avalant les mots.

(C'est pas de la littérature ça, j't'en foutrais moi de la poésie de Cobo ou Borda, quel gamin alors ! Faut donc tout lui apprendre ? Monsieur lit d'la poésie! Tsss, tout s'perd de nos jours…)

Rubiel releva la tête surpris. C'était la première fois que le grand-père s'adressait à lui, qu'il n'était pas transparent dans le cabanon. Mais avant qu'il ait pu répondre quoi que ce soit, le Vieux était déjà sorti. Quelques minutes plus tard, il était de retour, un livre à la main.


(Tiens gamin, ça c'est d'la poésie! D'la littérature, d'la vraie! Rien à voir avec tes autres livres bons à flamber! Lis et instruis-toi un peu, ça t'mettra sûrement que'qu'chose dans la caboche, va savoir,)


Et, sans un regard pour Rubiel, il jeta le bouquin sur le matelas usé. L'enfant pris le livre et lut le titre. L'Amour au temps du choléra de Gabriel Garcia Marquez.
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J’ai honte de dire que je suis colombien, obligé de plaisanter, de rire faussement devant leurs plaisanteries douteuses et stéréotypées. Non, je ne suis pas de la famille de Pablo Escobar. Non, je ne vends pas de cocaïne. Non, je ne bois pas de café au petit déjeuner. Non, je ne sais pas où se cache Ingrid Betancourt. Non, je ne danse pas la salsa ou sur du Shakira chaque soir dans mon salon. Non, je n’ai pas un pistolet sur moi. Non.....J’ai quinze ans, écartelé entre deux cultures, deux mondes opposés, une double identité qui ne me ressemble pas. À cet âge-là, les adolescents ont souvent le cul entre deux chaises, moi je l’ai entre deux continents. Au milieu, se trouve l’océan.
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Les mots sont les plus puissantes des armes, Rubielito. Ils peuvent tuer, faire rire, pleurer, trembler de peur, d’excitation, de plaisir. Ils peuvent diriger le monde, faire cesser la guerre ou enterrer la paix. C’est une ressource inépuisable. Tout comme l’amour. Je suis certain qu’un jour les hommes ne combattront plus qu’avec des mots, que les fusils finiront par rouiller. Souviens-toi de deux choses dans la vie : l’amour et l’écriture. C’est ça qui finira par sauver la Colombie, qui finira par sauver le monde.
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"Je vais avoir un papa et une maman, Rubiel, tu te rends compte? Un papa et une maman, rien qu'à moi, rien qu'à moi, rien qu'à moi. J'espère qu'elle sentira bon et qu'elle me prendra dans ses bras. J'espère qu'il sera gentil, qu'il me ressemblera et que j'aurai plein de cadeaux et de jouets dans ma chambre et puis j'irai à l'école et je sera le premier de ma classe pour avoir un bon métier plus tard et ne pas être obligé de vivre dans la Rue, et puis je reviendra ici, c'est promis, je prendrai l'avion, je voyagerai, à travers le ciel. Oui, je te le promets, je reviendrai, je reviendrai et puis, si ça se trouve, toi aussi tu seras adopté en France, et on se reverra peut-être ; même qu'on sera voisins et qu'on pourra continuer à jouer ensemble et peut-être que, peut-être que, peut-être que…".



N.L. : Cela démarre très fort! La gorge nouée par l'émotion!
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(On se rejoint samedi à 15 heures devant le cinéma, j’ai hâte de te voir), elle a même ajouté à la fin (jtm), et je relis son message en boucle depuis que je me suis levé, regardant l’horloge tourner trop lentement (jtm), pas (jtadore), non elle a écrit (jtm). (Arrête de t’agiter ainsi, Vincent, et viens plutôt mettre la table), la voix de ma mère me parvient de loin, très loin, (jtm), je ne pense à rien d’autre qu’à ces trois lettres. On sous-estime le pouvoir de ces trois petites lettres (jtm), vraiment.
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