Tenir une série pareille sur trois tomes et lui trouver un aboutissement qui en soit digne... une gageure... qui n'a pas été tenue.
Je suis affreusement et absolument dépitée par ce quatrième et dernier tome de Blast. C'est trop facile. Sortir un malade mental, un aliéné, un schizophrène de son chapeau et le lui faire porter - le chapeau. Oh le vilain procédé, mille fois utilisé dans les romans ou les films. Jusque là on dansait sur le fil, sublime et périlleux, qui serpente entre la crudité violente des rapports humains et la vie intérieure libérée, lumineuse et transcendante. On était éblouis par ce que le bande dessinée était capable d'exprimer du coeur humain, de l'esprit sans entraves, de sa difficile conciliation avec les contingences concrètes.
Mais pourquoi a-t-il fallu que
Manu Larcenet se sente obligé de nous donner des explications ? On en avait pas besoin. le questionnement humain qui nous habite se serait contenté d'une fin ouverte sur l'abîme du mental. Pffff nous voilà retombés à ras de terre, dans une vision conventionnelle fadasse. Quelle paresse !
Manu Larcenet s'est débarrassé de son personnage plein de potentialité comme il l'aurait fait d'une vieille chaussette.