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4,47

sur 781 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Face aux policiers qui l'interrogent et qui espèrent enfin résoudre cette macabre affaire, Polza Mancini continue de raconter son histoire. Depuis qu'il leur a avoué que ce n'était pas lui qui avait tué le père de Carole mais bien cette dernière, il revient sur les instants passés en leur compagnie...
C'était l'hiver, Polza avait trouvé refuge chez Roland Oudinot qu'il avait rencontré dans un hôpital psychiatrique et sa fille Carole dont il finira par tomber amoureux. Il attendait que le printemps arrive, et avec lui son lot de soleil, de vie et de lumière qui, il l'espérait, allait cicatriser pour de bon ses blessures physiques et morales. Il reste ainsi toute la journée avec Roland qui occupe son temps à faire des collages et des dessins pornographiques pendant que Carole part travailler à des dizaines de kilomètres. Mais il doit avant tout surveiller Roland, schizophrène, qui doit continuer à prendre ses médicaments. Or, celui-ci les a arrêtés et ses pulsions reviennent. Fâchée, Carole ne peut s'empêcher d'en vouloir à Polza. Les choses ne s'arrangent pas lorsque la gendarmerie se pointe: elle est à la recherche de Polza. Face à eux, Roland se tait mais Carole, contrairement à son papa, souhaite le départ de ce dernier...

Manu Larcenet termine en apothéose ce Blast. A l'instar des tomes précédents, Polza se raconte, livre ses déboires, ses mésaventures et ses rencontres marquantes dans ce face à face avec les deux policiers qui l'écoutent et cherchent à percer le mystère de Grasse carcasse et de son blast. Au fil des pages, on l'écoute, on le suit, on compatit et l'on comprend. Même si l'on sait depuis le début que Polza Mancini est soupçonné d'avoir tué Carole, le fin mot de l'histoire n'est pas tant de savoir s'il l'a fait ou non mais d'essayer de comprendre cet homme insaisissable, tourmenté et touchant malgré tout. L'épilogue dévoile enfin les faits, un épilogue qui revient en arrière et qui retranscrit tous les événements. L'on reste évidemment bouche bée et l'on comprend que Manu Larcenet s'est joué de nous et nous a embrouillés pour notre plus grand plaisir.
Graphiquement, l'auteur réussit encore une fois à nous surprendre. le dessin est plus maîtrisé, accrocheur et hargneux et le noir et blanc plus précis et ravageur. Des couleurs éclatantes qui fusent de-ci de-là, des dessins enfantins terribles à souhait, des pages silencieuses si expressives, des jeux d'ombre et de lumière finement travaillés et, au passage, quelques scénettes surprenantes de Ferri...
Manu Larcenet signe là un dernier album redoutable, impressionnant, émouvant et terrifiant. Il clôt brillamment cette série.

Blast, Pourvu que les bouddhistes se trompent... pourvu que je ne revienne pas...
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Qu'est-ce qui est foncièrement sombre au départ pour finir totalement opaque?
Benco ! L'ultime chapitre sur l'ami Polza n'est pas prêt d'engendrer moult LOL et gaudriole.

Polza Mancini a pris ses quartiers d'hiver dans la maison poulaga.
Accusé du meurtre de Carole, il donne sa version des faits placidement, factuellement, sans jamais se départir du flegme qui le caractérise depuis le début de sa garde à vue.

Traumatisé par l'expérience des deux frères et pourchassé par toutes les polices de France et de Navarre, Polza a trouvé refuge chez Carole et Roland, son paternel. Garde chiourme d'un vieillard apparemment inoffensif le jour, il passe ses nuits à hurler sa terreur des semaines passées.
Ce nouvel équilibre est précaire, la folie guette, l'embrasement du Blast s'annonce plus dévastateur que jamais !

La perfection, c'est le mot qui s'impose à l'esprit une fois la dernière planche de ce récit mystique dévorée.
D'une noirceur achevée, Larcenet clôt l'affaire Polza en y livrant les tenants et les aboutissants tout en tissant un ultime canevas anxiogène d'une rare intensité.
L'évolution du trait et de l'encrage est frappante.
Les premiers épisodes étaient déjà aboutis alors qu'ici l'on tutoie le sublime ! Maîtrise parfaite du clair / obscur. de longs silences bienvenus, respirations nécessaires avant d'affronter l'orage qui gronde. Dessins enfantins, collages, comic strip, Larcenet est un savant fou qui ose le mélange des genres dans une osmose absolue.
Introspectif, poétique, violent et bien plus encore, cet ultime volet répond largement aux attentes des aficionados en pulvérisant le cahier des charges.

Blast est un petit bijou d'anormalité, Larcenet son écrin.
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Un ciel aussi lourd que noir comme une chape de plomb qui s'abat sur la ville… Dès sa première planche, Manu Larcenet annonce la couleur, le quatrième et dernier opus de Blast sera noir, très noir…

L'interrogatoire, ou plutôt le récit, de Polza Mancini se poursuit face aux deux policiers jusqu'à un final sidérant. On apprend enfin toute la vérité sur les destins de Polza, Carole et son père. Pour le meilleur et pour le pire. Des personnages à la psychologie étonnamment riche avec chacun leur part de souffrance et de noirceur.

Graphiquement, il fait aussi très fort, avec une oeuvre surprenante, variée et surtout novatrice. Dessins, ombres chinoises, dessins d'enfants, jaillissements de couleurs, collages, noirs… Sa grande force est aussi de faire cohabiter d'une case à l'autre, une scène champêtre, un oiseau, un insecte, avec une scène d'une violence inouïe, un meurtre, une mare de sang…

Je ressors de cette aventure une fois de plus totalement conquis par l'immense talent de Manu Larcenet qui se joue de nous avec un indéniable talent et nous livre ici un roman graphique à la noirceur éblouissante !

Vous n'avez désormais plus qu'une seule issue, vous laisser emporter par le blast…


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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« Pourvu que les bouddhistes se trompent » et que la mort soit vraiment une fin, pour ceux qui ont une vie insupportable, nous dit le message du titre. Ce n'est pas gai du tout. Ce dernier tome va encore plus loin dans la violence et le désespoir que les trois premiers.
Et comme il y a toujours quelque chose d'infiniment triste dans les séparations, surtout avec des personnages qui nous ont accompagnés pendant des heures, mon humeur du moment est raccord avec l'album !
Le scénario magistral de Larcenet conduit à une tragédie inéluctable. Son personnage principal à la fois victime et coupable, faible, excessif, perdu quelque part dans un espace temps absurde, peuplé de statues de l'île de Pâques, inadapté à tout, est tout à la fois haïssable et attendrissant.
L'univers de la folie introduit dans le récit des frontières mouvantes et des interprétations délirantes du réel. La ligne de partage n'est pas entre le gris et la couleur, c'est plus complexe. Difficile de lire cette vision du monde d'une violence particulièrement explosive, avec juste la grille classique et rassurante du bien et du mal.
C'est le récit des policiers longtemps après les évènements, avec un graphisme sage, classique et ordonné en rupture avec ce qui précède, qui remet un peu de rationalité et de temporalité dans cette histoire, la dérive dans la forêt et le huis clos ultra violent dans la maison de Carole et Roland. La boucle est bouclée, des vides sont peu à peu comblés, d'autres le resteront à jamais.


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Affreux. Glaçant. On m'a prêté le tome 2 alors me voilà à lire les 4. Complètement perturbant. Littéralement psychotique.
Je ne veux plus jamais voir une image de blast, ça m'a trop perturbée peut être à cause des 10dernieres pages. En finissant le tome 4 j'ai retourné tous les tomes pour les mettre sous un meuble avant de les rendre à la biblio. Degueulasse et glauque. Insoutenable. Un fait de société qu'il arrive à nous foutre sous le nez Larcenet. Je m'en rappellerai.
Nan franchement c'est pas pour les tendres.

Mais que c'est bien pensé, pas un dessin pas une planche de trop, je lirai les bons mots de ceux qui connaissent ce monde parce que moi je ne vais que savoir dire: j'ai adoré les traits puissants et variés, la nature en fil continue vs les zones urbaines, les allures de masques de la comedia del arte, les nez et leurs symboles, les dessins colorés d'enfants, les clins d'oeil à fluide glacial etc etc mais j'y connais rien en bd. Celui qui s'y connaît a dû se régaler. C'est un travail d'artiste immense.
Quant au scénario. Où puiser un scénario pareil? Une psychiatrie et une vie de marginaux qui collent. La part belle à ceux qui essaient de comprendre, qui écoutent, qui contiennent leur jugement. C'est sans raccourcis. Sans censure. C'est tellement tellement abouti, tellement hors norme, tellement plongé dans la spirale infernale. Tellement humain et tellement inhumain. Nous le sortir en mode « émission grand public » c'est dire si le public en raffole.
C'est beau. C'est un récit mené par un chef.

Voilà c'est un chef d'oeuvre!
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Après avoir attendu impatiemment le tome 2 alors que j'avais déjà le 3 et le 4, j'ai dévoré ces trois tomes cet après midi. Quel ouvrage! C'est à la fois violent et poétique,émouvant et révulsant. Impossible d'être indifférent à cette lecture. J'y ai trouvé une critique de notre société ou du moins de ce qu'elle engendre mais aussi une immersion dans la folie, une quête existentielle, et même l'amour. Manu Larcenet crée un univers extrement riche tant par ses dessins d'une grande beauté que par les dialogues, les références culturelles . j'ai noté la finesse, l'élégance de toutes les images concernant les animaux,la nature en contraste total avec la quasi totalité des représentations humaines et ce n'est évidemment pas le hasard.J'avoue avoir eu souvent un sentiment de répulsion face à la noirceur de ce qui se déroule et l'envie d'une belle éclaircie, peut-être mon blast perso!!
Je ne m'attendais absolument pas à ce dénouement et j'ai été totalement balladée par l'auteur.Quel talent!
Malgrè mon admiration pour ce travail, je ne me sens pas prête à replonger rapidement dans ce type d'univers qui est bien déprimant!
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Ultime claque ! J'ai lu ce dernier tome en apnée totale ! J'ai tourné les pages avec anxiété et frénésie. Mais comment ai-je pu m'attacher à ce personnage nauséabond ? Parce que personne n'est tout noir (ou tout blanc), parce que se cache à l'intérieur de cette grosse carcasse un homme qui souffre et qui recherche dans le Blast une porte de sortie, une soupape… qu'il aimerait partager… Et dans ce dernier volume, Polza Mancini nous apparaît plus nu qu'auparavant, plus touchant mais tout aussi tourmenté.

Est-ce que quelqu'un a mieux dessiné la folie que Larcenet ? Qui l'a rendue aussi humaine ? On ne peut condamner… on ne peut qu'assister, muet et malade, à la spirale auto-destructrice de ce personnage hors norme.

Et ce titre, parole de Mancini !!! Magnifique, à nous tirer des larmes…

La lecture de l'épilogue m'a laissée sur le carreau… je dois relire les trois autres tomes pour comprendre où l'auteur (à travers son personnage) nous a emmenés, de quelle manière il nous a manipulés… Et comble du désespoir, je ne possède chez moi que les deux derniers… (j'avais emprunté les autres).

Que me reste-t-il à faire ? Acheter les deux premiers tomes !!! Et tout relire… me replonger avec délice dans cet univers sombre et terrifiant…

A lire et à relire…
Lien : http://krolfranca.wordpress...
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Alors là, les mots me manquent...
Ce dernier tome est pour moi le plus violent psychologiquement car il s'attaque à des sujets sensibles qui me heurtent violemment.
Je ne peux en dire plus, évidemment, sans dévoiler l'intrigue.
Je suis anéantie.
Je crois que je vais prendre une douche !!!
Mais bravo à Manu Larcenet pour le travail magnifique qu'il a fait avec ces quatre tomes de Blast.
C'est vraiment un grand Artiste...
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Alors voilà... Après 3 tomes, la fin est proche... La fin est là. A mon grand dam, Manu Larcenet a abrégé les souffrances de Polza, ainsi que les siennes. La série Blast devait paraitre en 5 parties... le voyage de Mancini s'arrête finalement au 4ème opus, Pourvu que les bouddhistes se trompent, parce que Larcenet n'en pouvait plus de penser Polza, de vivre Polza... son entourage non plus.
Et puis Manu voulait faire un film de cette énorme boite de Pandore qu'est son oeuvre... Mais finalement, il n'y aura pas de film non plus. Cette histoire porte malheur.
Alors le tome 4 clôt définitivement cette incroyable et glauque enquête, et toutes nos questions, ou presque, trouveront réponses ici, au terminus...
Polza a-t-il tué Carole Oudinot ?
Qu'a-t-il réellement fait durant son chaotique périple ? A-t-il tué d'autres personnes ? Est-il vraiment coupable de violence ? En est-il seulement capable ?
Toutes ces questions, et bien d'autres, m'ont hantées. Et je me suis sentie soulagée d'avoir des réponses, tout en étant triste et frustrée de cette fin que je redoutais. Grugée... par cet illusionniste de Polza.
Et je n'en dirais pas plus, ne voulant pas spoiler ce fragile équilibre...
Son Blast m'a embarquée, loin, très loin, et ce fût et restera une expérience très particulière d'avoir baigné dans cet étrange univers durant la vague de canicule... soufflée, balayée, explosée par le talent de Manu Larcenet et par la personnalité de ce géant obèse et psychotique, (non pas Larcenet ! ^^) Polza Mancini, un des personnage les plus mystérieux de la littérature graphique qui hantera encore longtemps mes pensées et mes rêves.
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C'est peut-être la première fois que je lis une BD où la couleur fait partie intégrante de l'histoire, où le style de graphisme, changeant régulièrement ou fil des pages intervient directement dans la narration, où le dessin fait voyager notre esprit, notre réflexion. Oui, c'est de l'Art. L'Histoire importe peu finalement, ce qui reste après la lecture de ces 4 tomes, c'est comment ces petites images enfermées dans des cases nous ont amenés vers une telle impression de stupeur, d'effarement. On est bien au-delà de ce qu'on appelle communément de la "bande dessinée".
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