« A l'aventure »
le Capitaine et les rêves est un roman d'aventure, le troisième, écrit par
Björn Larsson, auteur suédois, paru en 1997, ayant gagné le Prix Médicis étranger, aux éditions Grasset, en 1999. Une histoire très simple truffée de références littéraires et cinématographiques. C'est celle d'un capitaine qui vient et qui décide d'emmener à bord quatre protagonistes à l'aventure en bateau. En personnages, nous avons le capitaine Marcel, Sundgren, son second, Edwards, mécanicien, Madame le Grand, une femme habitant Tréguier, en Bretagne, Jacob Nielsen, un retraité informatique vivant près de Copenhague, Rosa Moreno, une serveuse espagnole rêvant de quitter son bar où elle travaille et Peter Sympson, un joaillier irlandais vivant près de Kinsale. Bien qu'ils ne se connaissent pas, ils vont devoir vivre loin de tout, et devenir des « marins », des aventuriers grâce à Marcel.
le Capitaine et les rêves fait penser à un poème d'
Arthur Rimbaud, le Bateau Ivre (1891), poème dans lequel un bateau sans capitaine part à l'aventure sans but précis, sans savoir où il va. Une autre allusion est aussi faite au Vieil Homme et la Mer (1952) d'
Ernest Hemingway, nous racontant l'aventure d'un homme qui rêve d'être capitaine. La référence à Vingt Milles Lieues sous les Mers (1869-1870) de
Jules Verne, cette épopée où le capitaine Nemo est le héros, est également présente. Justement, nous pouvons le comparer à Nemo car, comme lui, il va être le noeud « principal » du groupe, le capitaine.
Plus qu'un roman d'aventure, nous voyons aussi une certaine philosophie de la part de l'écrivain : en effet, il pose la question de savoir si nous serions capable de vivre sans réseaux sociaux. Oui à condition de savoir ce que l'on cherche et où nous allons. Rappelons qu'à l'époque où est paru le livre, les réseaux venaient de faire leur apparition et nous n'étions alors que « des débutants » tandis que maintenant nous sommes « scotchés » à eux, nous ne vivons plus que pour eux et par eux. Comme disait
Diderot : « nous avons découvert un Nouveau Monde, ayant bouleversé les moeurs de l'Ancien », au XVIIIme siècle.
Ce que j'ai aimé dans ce livre, c'est le fait qu'il n'y ait pas beaucoup de dialogues ou ils sont narrés au discours indirect ou libre et aussi le fait que l'auteur ne mette pas en avant beaucoup de personnages. Mais ce que j'ai préféré, par dessus tout, c'est le fait qu'on ne vive pas avec les réseaux.
En références cinématographiques, nous pouvons prendre en référence Les Révoltés du Bounty (1935) de
Frank Lloyd, film d'aventure narrant comment un second, s'est révolté contre un capitaine tyrannique. du coup, l'équipage a décidé de le suivre, ou le Grand Bleu (1988) de
Luc Besson, cette épopée narrant une histoire d'amour entre la terre et le monde aquatique.
La première de couverture représente un navire, sur une mer calme. Ca nous laisse imaginer une atmosphère marine calme, sans tempêtes, et sans problèmes. Au loin, le soleil est imagé par des rayons. Comme on dirait dans La Grande Librairie, ce livre serait mon « road trip » car les personnages font abstraction d'Internet et surtout des réseaux sociaux. Ceux ci se constituent d'eux-mêmes, de Rosa Moreno, de Peter Sympson, de Madame le Grand et de Jacob Nielsen. Un merveilleux livre à lire absolument.