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Philippe Bouquet (Traducteur)
EAN : 9782253152972
315 pages
Le Livre de Poche (15/05/2002)
3.98/5   55 notes
Résumé :

Quand un capitaine accoste dans un port, on sait qu'il va repartir. Mais son bref passage peut bouleverser la vie des personnes qu'il a rencontrées.Lorsque Marcel débarque avec son charisme dévastateur, son charme irrésistible, certains destins basculent. Rosa Moreno, la jeune serveuse qui végète dans un petit village : Mme Le Grand, qui tient le fichier de tous les marins qu'elle a connus ; Peter Sympson, féru de pierre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Le capitaine, c'est Marcel : mi-indonésien mi-hollandais, il parcourt le monde sur son cargot. A chaque escale, il rencontre des gens avec qui il partage beaucoup, en l'espace de quelques jours, avant de reprendre sa route.
Les rêves, ce sont ceux de quatre personnes que Marcel croisera de cette manière. Il y a Rosa Moreno, jeune Espagnole en mal d'action, madame le Grand, qui tient le registre des marins qu'elle rencontre afin que le monde ne les oublie pas comme il a oublié son mari, Jacob Nielsen, Danois richissime et passionné d'informatique mais à qui ses deux fils ne parlent plus, et Peter Sympson, joaillier Irlandais atypique. Ces quatre personnages, que tout semble éloigner, sont en réalité terriblement ressemblants : ils sont seuls, ils cherchent un sens à leur vie.
Leur rencontre avec Marcel va tout changer.

Je recommande vivement ce roman !
Au fond, je crois que nous sommes tous un peu ces personnages en mal de vivre. Qui donc n'a jamais rêvé de voyager à travers le monde, entièrement libre, sans attache, comme le fait Marcel?
Ce livre, c'est une croisière : autour de Baltimore avec les personnages mais aussi à travers notre propre vie.

Challenge ABC 2014/2015
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Un très beau livre qui commence comme ça…
« Il y avait des jours, sur l'Atlantique, où l'horizon s'étendait à l'infini, où la mer et le ciel étaient du même bleu clair et profond. Ces jours-là, un soleil acéré éclairait des masses d'eau en fureur, le vent frangeait d'écume la crête des vagues, blanche comme de la craie, le bateau était balloté sur ces énormes montagnes aquatiques et la tempête soulevait à la surface de la mer une vapeur qui faisait briller des arcs-en-ciel fugitifs autour de la proue…Sundgren regarda le capitaine comme s'il le voyait pour la première fois. Il avait rencontré bien des hommes, au cours de sa longue existence de marin, mais il n'avait encore jamais vu quelqu'un paraître aussi insouciant que Marcel. Comment pouvait-il faire, bon sang ?
Que possédait Marcel qui fit défaut aux autres, se demandait Sundgren en regardant ce dernier, debout en bras de chemise au bout de l'aile de la passerelle, pour être capable de faire accoster leur navire au plus fort d'une tempête sans donner le moindre signe d'inquiétude ou de nervosité ? »
Il est attirant ce capitaine ! Un phare dans la grisaille, une bouée de sauvetage pour accidentés de la vie. A chaque escale son sourire réchauffe le coeur de ceux qui l'approchent, quatre en particulier, rencontrés dans quatre ports différents : Une orpheline de Gallice, une veuve inconsolable de Bretagne, un divorcé danois coupé de ses enfants et un solitaire (!) irlandais vendeur de pierres précieuses (!), espérant se réchauffer auprès de lui, décident de le retrouver lors de l'une de ses escales.
Quel meilleur endroit que Kinsale, magnifique havre de paix, à quelques encablures du terrible Fastnet tant redouté des marins, pour retrouver ce capitaine qui n'a jamais peur, sur cette terre d'Irlande où les gens ont tant souffert et sont, parfois, si gais !
Voilà un magnifique roman qui pose de grandes questions sur la vie («qui ressemble au sillage d'un navire. Un instant après notre passage, c'est comme si on n'avait jamais existé»), les rêves, les désirs, la mort, Dieu et l'espérance d'un au-delà. Pas très gai tout ça ! Mais le capitaine finira par nous livrer son secret et « après le dîner, (il) proposa que tous, passagers aussi bien que membres de l'équipage, aillent à Baltimore écouter de la musique, Frances Black devait chanter au Baltimore Pub.
_ C'est la soeur de Mary Black, expliqua O'Brian. Mais je trouve que Frances chante mieux qu'elle».
Personnellement je préfère Mary et si vous avez idée de lire ce « capitaine et les rêves » je vous conseille de le faire en musique (par exemple « A song for Ireland » ou « schooldays over »liens ci-dessous). Ensuite courrez visiter Kinsale ou Baltimore et faites le tour du Kerry, en bateau, à pied ou en vélo…si ça vous semble trop loin allez donc, sur les traces du capitaine, à Tréguier chercher la paix dans la cathédrale Saint Tugdual ou arpenter, en allant vers l'ouest, la côte de granit rose.
Quant à moi, je vais garder longtemps (j'espère) en tête l'émotion de cette lecture et boire tout de suite une gorgée de whisky à la santé de Björn Larsson, de son capitaine et de ses lecteurs !
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« A l'aventure »

le Capitaine et les rêves est un roman d'aventure, le troisième, écrit par Björn Larsson, auteur suédois, paru en 1997, ayant gagné le Prix Médicis étranger, aux éditions Grasset, en 1999. Une histoire très simple truffée de références littéraires et cinématographiques. C'est celle d'un capitaine qui vient et qui décide d'emmener à bord quatre protagonistes à l'aventure en bateau. En personnages, nous avons le capitaine Marcel, Sundgren, son second, Edwards, mécanicien, Madame le Grand, une femme habitant Tréguier, en Bretagne, Jacob Nielsen, un retraité informatique vivant près de Copenhague, Rosa Moreno, une serveuse espagnole rêvant de quitter son bar où elle travaille et Peter Sympson, un joaillier irlandais vivant près de Kinsale. Bien qu'ils ne se connaissent pas, ils vont devoir vivre loin de tout, et devenir des « marins », des aventuriers grâce à Marcel.
le Capitaine et les rêves fait penser à un poème d'Arthur Rimbaud, le Bateau Ivre (1891), poème dans lequel un bateau sans capitaine part à l'aventure sans but précis, sans savoir où il va. Une autre allusion est aussi faite au Vieil Homme et la Mer (1952) d'Ernest Hemingway, nous racontant l'aventure d'un homme qui rêve d'être capitaine. La référence à Vingt Milles Lieues sous les Mers (1869-1870) de Jules Verne, cette épopée où le capitaine Nemo est le héros, est également présente. Justement, nous pouvons le comparer à Nemo car, comme lui, il va être le noeud « principal » du groupe, le capitaine.
Plus qu'un roman d'aventure, nous voyons aussi une certaine philosophie de la part de l'écrivain : en effet, il pose la question de savoir si nous serions capable de vivre sans réseaux sociaux. Oui à condition de savoir ce que l'on cherche et où nous allons. Rappelons qu'à l'époque où est paru le livre, les réseaux venaient de faire leur apparition et nous n'étions alors que « des débutants » tandis que maintenant nous sommes « scotchés » à eux, nous ne vivons plus que pour eux et par eux. Comme disait Diderot : « nous avons découvert un Nouveau Monde, ayant bouleversé les moeurs de l'Ancien », au XVIIIme siècle.
Ce que j'ai aimé dans ce livre, c'est le fait qu'il n'y ait pas beaucoup de dialogues ou ils sont narrés au discours indirect ou libre et aussi le fait que l'auteur ne mette pas en avant beaucoup de personnages. Mais ce que j'ai préféré, par dessus tout, c'est le fait qu'on ne vive pas avec les réseaux.
En références cinématographiques, nous pouvons prendre en référence Les Révoltés du Bounty (1935) de Frank Lloyd, film d'aventure narrant comment un second, s'est révolté contre un capitaine tyrannique. du coup, l'équipage a décidé de le suivre, ou le Grand Bleu (1988) de Luc Besson, cette épopée narrant une histoire d'amour entre la terre et le monde aquatique.
La première de couverture représente un navire, sur une mer calme. Ca nous laisse imaginer une atmosphère marine calme, sans tempêtes, et sans problèmes. Au loin, le soleil est imagé par des rayons. Comme on dirait dans La Grande Librairie, ce livre serait mon « road trip » car les personnages font abstraction d'Internet et surtout des réseaux sociaux. Ceux ci se constituent d'eux-mêmes, de Rosa Moreno, de Peter Sympson, de Madame le Grand et de Jacob Nielsen. Un merveilleux livre à lire absolument.
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Le capitaine solitaire, dont seul son second recueille ses confidences, provoque des rencontres, lors de ses escales, avec des personnages choisis : personnages atypiques en qui il éveille rêves enfouis et désirs inassouvis, moments lumineux de bonheur, de joie de vivre et de partage, avant de disparaître, de peur de se lier. Seuls quelques êtres sont susceptibles d'être ainsi touchés par la grâce. Un beau moment de lecture.
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A sa sortie, j'ai offert ce livre à mon ami, car j'ai été attirée par la 4ème de couverture, puis je l'ai lu. Ce fut une révélation : les personnages, le voyage, les relations humaines, la poésie,... C'est le seul livre que j'hésite à prêter de peur de ne pas le récupérer ! Je le conseil à tous mes amis.
Attention, il est actuellement épuisé...
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Une vie qui ne laisse aucune trace, lui était-il arrivé de penser, c'est absurde. Un être humain qui sombrait totalement dans l'oubli quand il mourait, qui ne laissait pas la moindre empreinte derrière lui, même pas dans ses enfants [...], un tel être humain avait, à strictement parler, vécu pour rien ou, en tout cas, n'avait pas servi à grand-chose. On pouvait à la limite s'en passer puisque, pour ainsi dire, il n'avait jamais existé. Naturellement, cela valait aussi pour lui. Telle était l'opinion actuelle de Jacob Nielsen.
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C'est bien de qu'on dit toujours, n'est-ce pas? Que le goût est affaire de subjectivité. Qu'il est subjectif. Que chacun a le droit à son opinion. Mais ce n'est pas vrai ! Voilà bientôt deux mille ans que philosophes et autres penseurs tentent de nous expliquer en quoi consiste la beauté. Ils ont tous échoué. Les hommes peuvent créer la beauté, mais ils sont incapables de l'expliquer.
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Il était tout à fait certain que la beauté que l'on choisissait de louer et de faire sienne était intimement liée au genre d'être humaim que l'on était. L'esthétique n'était pas innocente, comme on disait, le goût n'était pas plus relatif ou subjectif que l'être lui-même.
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On verse quelques larmes et puis il faut bien continuer à vivre. Mais comment se débarrasser de ce qui vous manque? Comment cesser de rêver, afin de ne plus désirer partir? Elle aurait aimé le savoir, mais ce n'était pas marqué dans ses livres. Où était inscrit ce qui était important, ce qu'il fallait savoir pour être à peu près heureuse pendant sa vie?
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_ J'ai connu un homme qui était un passionné de Samuel Beckett, vous savez : l'écrivain irlandais qui s'est installé en France et a ensuite obtenu le prix Nobel. Mon ami voulait savoir tout ce qu'il était possible de savoir sur Beckett et sur ses livres. Il est donc allé en Irlande spécialement pour voir s'il y avait des choses, dans les oeuvres de cet écrivain, qu'il n'avait pas comprises parce qu'il était Danois. Un jour, il se promenait dans la campagne. Tout autour, il y avait des enclos avec des vaches et les petites routes étaient couvertes de bouses. C'est alors que mon ami a compris pourquoi il y a une telle profusion de bouses de vache dans les oeuvres de Beckett. Ceux qui lui ont attribué le prix Nobel ne l'ont certainement pas remarqué. Et, m'a précisément dit mon ami, s'il ne s'était pas déplacé à pied mais en voiture ou par le train, il n'aurait jamais découvert cela. Je me souviens aussi qu'il m'a dit : si voyager c'est découvrir, c'est la vitesse qui compte.
Tous hochèrent la tête en entendant cette histoire et ils ne tardèrent pas à tomber d'accord, d'une façon émouvante, sur le fait que le voyage était une question de marche du temps.
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