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EAN : 9782070468935
192 pages
Gallimard (08/04/2016)
4.19/5   67 notes
Résumé :
En 1958, Jacques Lusseyran s'installe en Virginie. Là, il convoque ses souvenirs et témoigne déjà d'un parcours hors du commun : résistant aveugle, déporté au camp de Buchenwald entre janvier 1944 et mai 1945 puis professeur de littératuredans une université américaine.
Poursuivant le récit de son existence, Jacques Lusseyran l'élargit à une pensée qui aborde la poésie, le silence, l'enseignement, la cécité et quantité d'autres thèmes.
Le monde commenc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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La découverte de ce texte m’a bouleversée.
Il donne le vertige en ouvrant sur un infini lumineux qui jaillit du plus profond de soi et en nous permettant de le reconnaître dans tout ce qui nous entoure, dans tout ce que nous traversons même le plus humble et le plus sordide.
Jacques Lusseyran nous offre, au fur et à mesure qu’on le lit, cette joie toujours là, imputrescible. Il nous la rend palpable, vivante.
Il y a avant la lecture de ses textes et après… Un grand silence et … « regarder le monde qui commence ! »

« La vie intérieure, c’est être convaincu que voir consiste dans l’acte de regarder, savoir dans l’acte de comprendre, et tenir dans l’acte de s’abandonner.
Toute la vie nous est donnée avant que nous la vivions. Mais il faut toute une vie –il faut peut-être plus– pour devenir conscient de ce don. Toute la vie nous est donnée dans chaque seconde.
Le monde commence aujourd’hui. » p 126
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« Je ne voudrais pas sortir de ma place. Je voudrais apprendre à n'en plus sortir. Or je sais que ma place d'homme est dans la joie. Oh ! S'éveiller chaque matin – et pourquoi pas chaque minute – et regarder le monde qui commence. »

Quelle leçon de vie ! Jacques Lusseyran, aveugle accidentellement à l'âge de huit ans, résistant déporté au camp de Buchenwald en 1944, puis professeur dans une université américaine, nous fait part de son expérience hors du commun. Un élan de vie exceptionnel, vers la joie et l'amour, la simplicité et la poésie, qui lui a fait surmonter le pire.

Sa liberté intérieure est sa lumière, ce qui le guide vers l'indépendance aux contingences extérieures pour ne voir que l'essentiel. Dans le camp de Buchenwald, c'est l'amitié partagée avec des hommes simples : « Nous n'étions nulle part où il y eût quoi que ce fût à protéger, sinon la vie et l'amour ». C'est aussi la poésie : « Il était une chose que seule la terreur pouvait obtenir, c'était que des centaines d'hommes bouillonnant au fond de la baraque fissent silence. Seule la terreur… et la poésie. »

Des pages magnifiques, écrites par « Le voyant » comme l'a nommé justement Jérôme Garcin, sur le triomphe de la vie plus forte que tout, sur l'amitié, sur l'enseignement, sur la liberté et la vie intérieure et surtout sur la poésie : « j'apprenais que la poésie est une des rares choses au monde, qui puisse l'emporter sur le froid et la haine. »

Jacques Lusseyran est une lumière à suivre dans les ténèbres de la vie, il nous éclaire et nous montre la bonne direction.
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J'ai lu récemment "le voyant" de Jérôme Garcin et j'ai découvert Jacques Lusseyran. La lecture de ce texte de Jérôme Garcin est un hommage et une biographie de Jacques Lusseyran.
Né en 1924, aveugle à huit ans, résistant à dix-sept, membre du mouvement Défense de la France, Jacques Lusseyran est arrêté en 1943 par la Gestapo, incarcéré à Fresnes puis déporté à Buchenwald. Libéré après un an et demi de captivité, il écrit "Et la lumière fut" et part enseigner la littérature aux États-Unis, où il devient « The Blind Hero of the French Resistance ». Il meurt, en 1971, dans un accident de voiture. Il avait quarante-sept ans.
J'ai donc décidé de lire "le monde commence aujourd'hui". Cet essai a été écrit par l'auteur aux Etats Unis où il a été enseignant de littérature.
Il nous décrit les impressions du paysage, bien qu'il soit aveugle, il arrive à ressentir ce qui l'entoure. "Illusion ! Un aveugle peut entendre, toucher, respirer, deviner un paysage : il ne saurait le voir." (p162)
C'est surtout un texte où il rend hommage à ces compagnons de captivité dans le camps de Buchenwald. Un texte qui décrit très bien le climat qui avait lieu dans ces camps et les rapports entre les prisonniers.
De belles pages émouvantes sur les poèmes récités par certains prisonniers, que ce soit dans le camps de Compiègne puis dans celui de Buchenwald, où malgré plusieurs nationalités, les vers en français, en russe arrivent à "alléger" le climat subi par les prisonniers.
"Elève des livres, j'aimais la poésie comme j'aurais aimé un fantôme : pour son irréalité. Je croyais qu'elle était un art, un grand jeu, un luxe, et toujours un privilège. Quelle révélation !
Cependant, tous les poètes ne se valaient pas. Quelqu'uns restaient à la porte : ils n'étaient pas reçus dans notre misère. Ceux-là, c'étai toujours les poètes plaintifs.
Lamartine n'était pas pris au sérieux : il pleurait trop facilement, et il pleurait sur lui-même, ce que nous supportions pas alors. Vigny compliquait la vie à plaisir ; et puis il était trop solennel. Musset ... Mais celui-là parvenait jusqu'à nous, malgré son terrifiant égoïsme, parce que, du moins, il possédait l'art du chant. C'était un acteur accompli, un cabotin de génie.
Hugo, lui, triomphait. le moindre de ses vers agissait sur nous à la façon d'une poussée, d'un influx de sang. Ce diable d'homme, cet irrésistible vivant se mêlait de nos affaires dès qu'il prenait la parole. Il pouvait parler de Charles Quint, des attributs de la divinité, d'un bras glissé autour d'une jolie taille, il était toujours efficace. il n'y avait aucun besoin pour nous, de le comprendre, ni même de l'écouter exactement; d'écouter ses paroles : il suffisait de se laisser faire? La vie, dans ces vers, gonflait le torse, brandissait le poing, jetait des flammes et galopait. (../..) Nous l'aimions Victor Hugo ; c'était une bonne rencontre.
Baudelaire aussi travaillait bien. ais lui c'était comme à force de ruse : il avait le talent - si rare après tout - de dénicher au fonds des trous les plus noirs la petite étincelle de lumière et de la faire éclater à nos yeux. (.../...)Mais les vrais gagnants, les toniques, ceux qui agissaient à la façon de l'alcool, massivement, c'étaient les chanteurs. J'en trouvais dans le Moyen Age. Puis venaient Villon, Ronsard, Verlaine, Apollinaire."
L'auteur fait le portrait de compagnons d'emprisonnement, peut être des hommes qu'il n'aurait pas connu ou fréquenté.
Des pages lumineuses sur l'emprisonnement, bien qu'elles se passent dans les camps de concentration. Il y a aussi de belles pages sur la vie d'après, et son séjour aux Etats Unis, où il a été professeur de littérature et de philosophie.
Un beau texte qui bouleverse et qui est une sacrée leçon de vie et survie : "Oh! s'éveiller chaque matin
- et pourquoi pas chaque minute -
et regarder le monde qui commence".

Je vais continuer ma découverte de ses textes.


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J'ai découvert Jacques Lusseyran, grâce au livre "Le Voyant" de Jérome Garcin. Cet auteur devenu aveugle total à l'age de 8 ans, poursuivit malgré tout des études normales, fut animateur d'un réseau de résistance, puis déporté à Buchenwald puis auteur, professeur aux États-Unis...
Cet homme qui rencontra Camus, se tua sur la route, comme lui.
A partir des expériences de sa vie d'homme, de professeur, de déporté, Jacques Lusseyran nous délivre dans "Et le monde commence aujourd'hui" ses réflexions, sa vision du monde, de la poésie, de l'enseignement.
Un aveugle qui souvent dans ce livre emploiera le verbe "voir", ou des mots en relation avec l'image, avec les couleurs ce qui m'a interpellé : "Je vois Jérémie marchant à travers notre baraque ....il était là et ça se voyait" , "Cette image s'est mise aussitôt à travailler à l'intérieur de moi au point de m'éclairer aujourd'hui comme un phare" , "Le bonhomme Jérémie voyait. Il avait un spectacle dans les yeux mais ce n'était pas celui que nous avions nous", "la grosse tête obtuse de Louis, une tête sans expression, avait le pouvoir de ma faire partager , sur le champ, tous ses états d'âme" "Le projet avoué de Jean était de peindre mon visage, et dans mon visage le regard. Quelle expérience pour lui! Mais pour moi quelle aventure! L'homme parmi tous ceux que je connais voit le plus et voit le mieux, allait me peindre, moi qui suis aveugle, à l'instant où je vois"
On ne peut qu'être troublé par cet homme et par sa vision du monde, par ce qu'il ressent intérieurement. Nous, voyants, nous sommes trop attachés à ce que nous disent nos yeux...Jacques Lusseyran, nous démontre, qu'il y a une autre façon de voir le monde, les personnes que nous rencontrons. Et ce regard intérieur est beaucoup plus fort, beaucoup plus riche que ce que nous montrent nos yeux "Les vrais yeux travaillent en dedans de nous. Tant pis si le vocabulaire fait défaut, s’il est faible'
Je vais laisser passer quelques temps, garder ce plaisir, ce trouble intérieur provoqués par cette lecture et relire dans quelques mois ce livre...je suis certain d'y retrouver encore plus de richesses...un livre à lire et à relire

Lien : http://mesbelleslectures.com..
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Je suis éblouie, après cette lecture rare et précieuse. le livre m'a été offert par un jeune ami, ce qui est encourageant concernant la jeunesse. A ce propos, si j'étais professeur, au lieu d'imposer aux élèves des lectures poussiéreuses, bien que classiques et honorables, je proposerais ce livre. Il appelle à une réflexion universelle, très actuelle, servie par un texte magnifique. Il inspire également un immense respect, Jacques Lusseyran étant tellement légitime pour parler ainsi de Buchenwald, de la cécité, de la lumière intérieure ! Une manière originale et splendide d'évoquer la pleine conscience, sans jamais provoquer l'ennui. Avoir tant souffert et prononcer si souvent, sincèrement, le mot "Joie" ! J'ai également remarqué le lien de circonstance qui le lie à Camus. Comme si ces deux êtres étaient venus nous délivrer un message stimulant : résister à tout ce qui peut nuire à la vie. Et que, mission accomplie, ils avaient quitté leur "véhicule" jeunes et sages. Ce texte parle surtout de notre aveuglement, des limites que nous nous imposons. Merci à mon ami pour ce cadeau. A Jacques Lusseyran, s'il m'entend. Qu'il sache qu'il m'a donné à Voir et avant tout la beauté de ses mots.
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
(A Buchenwald)
Non, la poésie, ce n’était pas de la littérature, pas seulement. Cela n’appartenait pas au monde des livres. Cela n’était pas fait pour ceux-là seuls qui lisent. Les preuves se multipliaient.
Un matin noir d’hiver, dans l’encre de l’aube, nous étions une trentaine d’hommes épuisés, grelottants, et nous nous bousculions autour de l’une des vasques rouges pour un peu d’eau glacée. Cette eau brutale, interceptée par une main, affolée par un visage qui se collait contre elle de trop près, s’échevelait sur nos torses nus. C’était le silence, celui qui était de règle dans tous les actes accomplis en commun et obligatoires. Mais tout à coup un voisin chanta. Sa voix partit en avant et s’étendit sur nous d’une façon immédiatement magique. C’était celle de Boris, c’est-à-dire celle d’un homme si extraordinaire qu’il m’est impossible de parler de lui aussitôt. Voix souple comme une chevelure, riche comme le plumage d’un oiseau, cri d’oiseau, chant naturel, promesse. Boris avait quitté, sans avertissement, les régions du froid, de l’aube morne, des chairs mêlées. Il récitait du Péguy : La Tapisserie de Notre-Dame, je crois.
Lequel d’entre nous savait ce que Boris disait ? Qui s’en souciait ? Mais nous, les trente, nous restions les bras levés, le buste incliné, une poignée d’eau glissant à travers nos doigts. La vie, le long de cette voix, recommençait à vivre. Enfin, le poème achevé, près de moi, un petit homme que je croyais gauche et lourdaud, que je croyais tel depuis des mois entiers, me dit : « Touche mon front ! C’est de la sueur, nom de nom ! C’est ça qui réchauffe, la poésie ! » De fait, la barrière du gel s’était écartée. Nous ne sentions plus même la fatigue.p 88-89
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Les yeux créent les couleurs. L’homme fait et défait les paysages. Laissez-moi vous dire ces choses, elles sont trop peu connues et, venant d’un aveugle, elles ont une petite chance de plus de retenir votre attention.
Les yeux font les couleurs. Bien sûr pas les yeux physiques, ceux de l’ophtalmologie. Ces deux organes confus et fragiles en avant de la tête ne sont, après tout, que des miroirs. Les deux miroirs brisés, les yeux continuent de vivre.
Ceux dont je veux parler, les vrais yeux, travaillent au-dedans de nous. Tant pis si le vocabulaire fait défaut, s’il est faible : voir, c’est un acte fondamental de la vie, un acte indéchirable, indestructible, indépendant des outils physiques dont il se sert. Voir, c’est un mouvement de la vie fait en nous avant les objets, avant toute détermination extérieure. Avant les objets et après eux si, par accident, les instruments matériels de la rencontre viennent à manquer. C’est au-dedans de vous que vous voyez.
Si la lumière intérieure ne nous était pas donnée d’abord, et par conséquent les couleurs aussi qui sont la monnaie de la lumière, jamais nous ne pourrions admirer les couleurs du monde.
Voilà ce que je sais après vingt-cinq ans de cécité. p 13
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Il ne faut pas perdre la vie. C’est une source très forte mais très cachée : quelques détours, et nous voilà tous égarés loin d’elle pour longtemps. Or, il me semble cette nuit que le campus s’est éloigné d’elle, je ne sais comment. Cela lui donne un caractère d’irréalité. Et je me trouve à l’aise, mais je me trouve sans joie.
La liberté politique, c’est bien. La liberté sociale, c’est bien. Mais il est une autre forme de liberté dont, par un concert général de silence, personne ne parle aujourd’hui, ni dans les États démocratiques ni dans les autres : c’est la liberté intérieure.
Je ne dis pas la liberté religieuse : celle-là, qu’on me pardonne, est importante mais relativement superficielle. Je dis l’indépendance, la non-dépendance des hommes, de chacun d’eux pour son compte, envers les biens matériels, l’océan des services et des produits qui résultent de son industrie. C’est encore plus simple : la non-dépendance des hommes envers le monde extérieur.
Ce que je vois à travers la nuit bien faite et parfumée de mon « college », c’est que mon « college » n’existe pas – pas plus qu’aucun lieu de la terre – s’il n’y a pas des hommes pour le voir, pour le bâtir de nouveau à chaque regard qu’ils posent sur lui. C’est que sa beauté n’existe pas, si les filles et les professeurs qui l’habitent ne la font pas se lever du fond d’eux-mêmes chaque matin.
Les objets sont des pièges et d’autant plus prompts à se refermer sur nous qu’ils sont plus parfaits. Hollins, l’Amérique, la civilisation du XXe siècle sont des pièges. p 34-35
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...ce sont les lettres que j’enseigne, la littérature française, et en Amérique.
(...) mon métier est étrange, et je ne serais pas autrement surpris si les peuples modernes, parvenus enfin à leur maturité moderne, prenaient la décision de l’interdire.
Rien de plus naturel ! L’examen des beautés littéraires, des significations littéraires n’apporte aux hommes aucune connaissance chiffrée. C’est une perte de temps pour l’humanité technique. C’est une poussière dans l’horloge du progrès qui est aussi l’horloge du bonheur. À quoi sont-ils bons ces gens de littérature qui, en présence d’Homère, de Shakespeare et de Racine, vous soutiennent que ce qui est beau, ce qui est intelligent et ce qui est utile, ce ne sont pas seulement les mots mais ce que cachent les mots, les instants de silence, les intervalles, les suspensions, l’harmonie non visible ? L’humanité est pressée : au diable ces gens-là ! p 9
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“Nous passons notre temps à préférer les idées que nous avons du monde au monde même. L’égoïsme n’est qu’une forme, et très particulière, de cette préférence totale. Ce qui m’empêche de lire dans la pensée d’autrui, ce n’est pas le silence d’autrui, ou même ses mensonges. C’est le bruit que je fais, dans ma tête, à son sujet. Avant d’aller à lui, je calcule, je pèse et contre-pèse les mérites et les torts, je tire déjà ma conclusion. Cette conclusion, je la crie dans mes propres oreilles. Je m’enivre d’elle, je m’endors déjà sur elle. Comment pourrais-je m’étonner ensuite de ne pas voir cet homme que j’ai enseveli dans mon vacarme? Je me suis dressé dans mon armure d’habitudes, dressé moi-même entre lui et moi. Je vais donc me tromper, être trompé, m’établir enfin dans ma solitude — une solitude hostile. Ah! L’artificielle misère, et comme il serait plus simple de faire attention! Comme cela nous rendrait heureux!
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