Je ne me souviens plus comment je suis tombée sur ce titre mais celui-là est une découverte par hasard. Sa couverture m'étant tombée dans l'oeil, j'ai parcouru la quatrième et me suis laissée tentée.
Aux balbutiements de la Seconde Guerre mondiale, le sujet abordé ici est…la mode !
Retour en 1938. Lily, jeune peintre Américaine en deuil, part rejoindre son frère adoré Charlie à Paris pour tenter de commencer une nouvelle existence. C'est en l'emmenant à la boutique d'
Elsa Schiaparelli pour y chercher une robe de soirée qu'elles feront la rencontre l'une de l'autre. Elsa l'exubérante, l'imposante, la colorée. Mais la place d'Elsa n'est pas la seule à Paris. La très réputée Coco Chanel, austère, droite, froide, introvertie, n'a pas elle non plus la langue dans sa poche. Les deux stylistes sont, déjà en ce temps-là, comme le yin et le yang. Très différentes mais pourtant…elles se complètent. Toutes deux en mènent large et se font une concurrence féroce. Soit les clientes ne jurent que par l'une des deux, soit elles habillent l'une et l'autre. Il était vraiment agréable de se retrouver dans un univers d'étoffes, de textures et de nuances comme je n'en ai jamais lu auparavant, en plus dans un décor somptueux.
Au fil de ses rencontres au luxueux Ritz, Lily passera du temps avec les deux femmes, séparément, bien sûr. Un peu timide, n'étant pas une personne compliquée et admirative des deux créatrices, la douce et gentille Lily apprécie tant la personnalité d'Elsa que celle de Coco. À travers cette histoire romancée, on apprend de véritables parcelles de la vie de ces deux femmes extraordinaires, aux aspirations politiques opposées. J'ai beaucoup apprécié en apprendre davantage sur ces deux personnages qui m'étaient encore un peu méconnus. Étonnamment, même en temps de guerre, l'industrie a perduré. Ces femmes avaient une détermination de fer !
C'est un roman bien ficelé, facile à suivre, une véritable détente. L'auteure a réuni cinq années de lectures et de recherches pour concrétiser son livre. Plusieurs personnages de ce roman ne sont que de passage mais ont existé. Il m'a fait plaisir de recroiser la fameuse Blanche Auzello et son mari, propriétaires du Ritz (que j'ai découverts dans « La dame du Ritz ») ainsi que leurs habitués. Certains autres, moins plaisants, y sont présents également, comme le baron Hans Gunther von Dincklage, amant nazi de Coco.
C'est une histoire qui alterne bien les personnages créés de toutes pièces à ceux faits de chair et d'os. L'époque, quoique sombre, n'est pas trop axée sur les horreurs de la guerre car on n'en était pas encore rendu là. Dans ce titre, l'Occupation de la France se rapprochait mais l'histoire se passe un peu avant cela. On parle d'art, de mode, d'amitié, de famille, un peu d'amour, aussi. C'est un beau récit dans son ensemble et les personnages interagissent d'une façon divertissante.
Bref, aucun regret pour cette lecture surprise et si vous avez envie de quelque chose qui ne vous casse pas la tête, «
Une guerre de velours » est un très bon choix.
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